L'Élection à la Condamnation

« Châtiment éternel ou non-existence »

par Jean leDuc

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION:

 

Pourquoi un chrétien, un enfant de Dieu, qui a l'assurance du salut et la vie éternelle se tracasserait-il avec la doctrine de l'enfer ou du châtiment éternel quand ce n'est point sa destination finale.  Ne sommes-nous pas exhorté par la Parole de Dieu à "chercher les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu" (Col. 3: 1).  Mais puisque le sujet de l'enfer et du châtiment éternel des réprouvés est enseigné dans le Texte Sacré et que son enseignement fut tordu, déformé et faussé par plusieurs sectes, il nous convient de mettre l'affaire au clair pour fermer la bouche aux faux frères et pour réveiller ceux qui ont été séduits par leurs fausses doctrines.

 

La doctrine de l'enfer ou du châtiment éternel des réprouvés fut longtemps regardée comme une doctrine secondaire, voir même tertiaire; faute de réaliser que cette doctrine touche directement le sacrifice de la croix.  Christ a payé pour nous le châtiment éternel qui nous était réservé à cause de nos péchés et nous a délivré du jugement à venir.  S'il n'existe aucun châtiment éternel Christ est mort en vain, le sacrifice de la croix devient sans effet, la justice de Dieu est annulé et nous sommes les plus misérables des hommes car le salut nous a échappé.  Dans cet optique, la doctrine de l'enfer ou du châtiment éternel des réprouvés doit être considéré comme une doctrine primaire, et la doctrine de la non-existence doit être condamnée comme une doctrine extrêmement dangereuse par tous les élus.  Dû au fait que la doctrine de l'Enfer ou du Châtiment Éternel est relié étroitement à la doctrine de la Double Prédestination qui comprend l'Élection des élus et la Réprobation des réprouvés, les élus doivent combattre davantage pour la foi qui fut transmise au saints une fois pour toute (Jude 3). (Voir La Double Prédestination ainsi que La Responsabilité du Chrétien face à la Prédestination).

 

L'enfer existe. Il est impossible de représenter fidèlement la conception biblique de l'au-delà sans l'évoquer. Combien il serait plus facile de penser que cette notion n'est qu'une invention des religieux afin de pouvoir mieux exercer leur autorité sur leurs sujets !

 

Mais force est de constater que le Christ parle autrement. Et si nous sommes sincères dans notre désir de connaître sa pensée, nous sommes obligés de l'écouter même quand nous trouvons son message désagréable ou en désaccord avec notre avis personnel.

 

Certes, Jésus est venu annoncer un message d'amour, de paix, et de pardon. Le monde a bien besoin d'entendre clairement cette bonne nouvelle. Mais chacun doit aussi savoir ce qui l'attend au-delà du tombeau devant le Juge de l'univers, afin de pouvoir s'y préparer. Jésus et ses disciples nous ont laissé de solennels avertissements, et nous devons y faire attention.

 

De nouveau, il est nécessaire de bien distinguer entre les déclarations retenues des auteurs bibliques et les pitoyables rajouts imaginés par les religieux des siècles suivants. Quand nous lisons les descriptions repoussantes et délirantes de Dante et d'autres écrivains du Moyen Âge, quand nous voyons les dessins absurdes de tortures entre les mains de diables, nous comprenons facilement pourquoi peu de gens aujourd'hui croient à de telles atrocités. La perspective biblique est bien différente, mais loin d'être rassurante. Quelle est alors la conception de l'enfer présentée par Jésus et ses disciples ? Essayons de résumer brièvement leur enseignement et de comprendre autant que possible le sens de leurs paroles.

 

UN SCANDALE POUR LE BON SENS ?

 

Aucun sujet n’est plus propre à faire reculer. Il apparaît cependant nécessaire de le considérer une fois de plus. Faut-il regarder la doctrine des peines éternelles comme l’héritage de traditions religieuses inacceptables et périmées, ou, au contraire, est-elle fondée dans l’Écriture ?  En réalité, la question n’est pas nouvelle. Il y a bien longtemps que, en divers points de la chrétienté mais surtout dans le protestantisme libéral, on conteste l’affirmation de l’éternité des peines.  Mais de nos jours la pseudo orthodoxie évangélique est largement envahie par la négation de ces peines éternelles. Elle rejoint en cela bien des sectes plus ou moins nouvelles, et l’on voit cette négation gagner du terrain jusque dans les milieux que l’on aurait pensés les mieux défendus contre elle. Elle n’utilise guère pourtant d’autres arguments que ceux qui ont été réfutés par nos devanciers.

 

Plusieurs mouvements sectaires nient la réalité d'un enfer éternel.  Selon eux, le Saint-Esprit enseignerait qu'il n'existe pas d'enfer éternel dans la Bible.  C'est très grave, et nous devons en convenir que la situation est alarmante.  Nous aurons amplement l'occasion de prouver dans cet exposé que la négation de l'enfer et la non-existence d'un châtiment éternel est anti-biblique, anti-chrétien et anti-Calviniste; et que le Saint-Esprit enseigne bien qu'il existe un enfer éternel, contrairement aux affirmations des apostasiés qui outragent le Saint-Esprit et qui veulent séduire les élus avec leurs prétentions.  D'autres insensés enseignent que l'enfer peut avoir une certaine durée plus ou moins longue, mais qu'un jour, il aura une fin.  Ils enseignent que les âmes des perdus seront un jour anéanties après une période plus ou moins longue de tourments, négligeant que le temps n'existe point dans l'éternité.  Ils ignorent que la mort éternelle consiste dans l'éloignement des réprouvés de la présence de Dieu, et que cette seconde mort dans le lac de feu n'est certes pas un état d'inconscience ni de non-existence.  Mais viendra le jour ou ils le réaliseront car ils ne se trouvera point d'incrédule en enfer.

 

L'ÉTAT DE LA PERSONNE APRÈS LA MORT:

 

Bien que la vie dans la foi commence ici et maintenant, elle n'atteint son achèvement glorieux qu'à la fin, à la mort et la résurrection.  Par conséquent, le dernier sujet à étudier de la vie dans la foi est la vie qui continue au-delà de la tombe.  Sur ce sujet, Dieu ne tient pas à donner satisfaction à notre curiosité en répondant à toutes les questions qui surgissent dans nos esprits.  Nous devons constamment faire preuve d'une grande prudence en examinant ce sujet.  Mais il nous a révélé beaucoup et ceci ne peut être ignoré.

 

Selon l'Écriture, l'homme, avec sa personnalité, demeure conscient après la mort, condition qui est valable aussi bien pour les fidèles chrétiens que pour les non-croyants (Ecc. 12: 7; Luc 16: 22, 23; Phil. 1: 23).  Pour ces derniers, c'est l'existence sans fin sous la colère de Dieu qui les attendent.  Pour le croyant, élu de Dieu, elle consistera en une vie éternelle de communion bienheureuse, ininterrompue et indicible avec notre Dieu et Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ.  Que le châtiment ainsi que le bonheur éternel se passent dans des lieux réels ou dans un état d'être spirituel mais corporel, il est impossible pour nous de le savoir avec exactitude.

 

En ce qui nous concerne, cela signifie que l'état céleste commence immédiatement après la mort.  Il n'existe par conséquent pas de "sommeil de l'âme" jusqu'à la résurrection.  Il n'y a pas non plus de besoin de purification ou de préparation pour la vie céleste dans le purgatoire.  De telles théories ne sont que l'importation d'éléments païens qui ont trouvé écho parmi certaines églises et parmi certains chrétiens nominaux.

 

Nous nous opposons aussi bien à l'idée de "l'âme en sommeil" qu'à l'idée qu'elle doit se purifier dans le séjour des morts.  Elles sont en contradiction avec les Écritures parce qu'elles ôtent aux croyants la consolation que Dieu leur offre et déshonorent le Sauveur qui a accompli un salut complet et effectif pour son peuple racheté (2 Cor. 5: 10; Luc 23: 43).

 

Ceux qui sont morts dans le Seigneur sont appelés "les esprits des justes rendus parfaits" (Hébr. 12: 23).  Non seulement ils continuent dans l'union avec Christ, leur Chef, mais encore leur relation est devenue parfaite.  Ils participent à sa gloire à la droite du Père, et ils règnent avec lui dans le ciel (Apoc. 3: 21).  Ainsi, ils sont capables de servir et de louer Dieu avec la même perfection et le même zèle que ses saints anges.

 

Nous sommes en outre informés que dans la vie éternelle, la relation ordinaire du mariage et de la famille ne sera plus ce qu'elle est ici-bas (Matt. 22: 30).  Notre principal intérêt dans le ciel ne consistera pas à cultiver nos rapports avec la famille et les amis, quoique dans l'union des frères et des sœurs élus nous formeront le Corps de Christ dans une nouvelle relation ou alliance dans l'Assemblée des Élohims; mais plutôt dans le bonheur de la communion parfaite avec Dieu.  De nombreux Psaumes le confirment:  "Quant à moi, je contemple ta face dans la justice; je serai satisfait lorsque je m'éveillerai en contemplant ton visage".  Apocalypse 21: 3, 4 décrit également la gloire du ciel.

 

L'ÉTAT FINAL DU CROYANT:

 

La Parole de Dieu nous révèle le sort réservé à nos corps, puisque nous avons été créés corps et âme, ou plutôt corps animé; puisque Christ est mort pour sauver notre personne toute entière, l'œuvre du salut n'atteint son accomplissement complet et glorieux qu'après le Jugement Final.

 

"Le dernier jour", au son de la trompette, nos corps ressusciteront de la tombe dans laquelle ils avaient été posés.  Les méchants, non repentis, ressusciteront eux aussi, mais ce sera pour la honte et la séparation éternelle d'avec Dieu (Dan. 12: 2).  Le fait que les méchants ressusciteront met un frein absolu à la fausse doctrine de l'immortalité de l'âme maintenue par plusieurs.  Dieu ramène les méchants à la vie pour les juger, il ne leur accorde point la vie éternelle comme à ses élus, mais une existence de mort éternelle dans laquelle ils seront conscient de leur état de condamnation dans des souffrances sans fin.  Les corps des croyants, eux, ressusciteront dans l'incorruptibilité, comme des instruments parfaits de leur personnalité exempte de tout mal (1 Cor. 15: 42-44), et ils seront tous transformé en l'image de Christ.  Il faut nous opposer aussi à la fausse doctrine de l'enlèvement de l'Église qui est enseignée par les apostasiés Pré-millénaristes et Dispensationalistes qui supportent la fausse notion de trois résurrections différentes, dont une avant l'enlèvement, une autre au retour de Jésus après la supposé tribulations, et une dernière à la fin de leur royaume mythique de 1,000 ans.  Ces sectes de Futuristes doivent être combattues avec tous les armes de l'Esprit.

 

Tous et chacun comparaîtront devant le Christ lorsqu'il reviendra le dernier jour pour la restauration de toutes choses, mais il n'y aura aucune condamnation pour les élus (Rom. 8: 1).  Les paiens seront jugé d'après la loi naturelle.  Les Juifs d'après la révélation qu'ils ont reçue dans l'Alliance; ceux qui auront entendu l'Évangile seront jugés d'après l'Évangile.  Dieu accordera son dû à tout homme.  La terre sera alors purifiée par le feu (2 Pierre 3: 7-10) de tout ce qui est imparfait et mauvais, et les rachetés hériteront les nouveaux cieux et la nouvelle terre dans laquelle demeurera la justice (2 Pierre 3: 12, 13).  D'après des textes évangéliques, tels Matt. 25: 14-23, nous concluons qu'il y aura des degrés de béatitude.  Ce sera la récompense donnée en accord avec notre fidèlité dans l'amour et le service de Dieu.  Mais ce ne sont pas des mérites gagnés.  La récompense aussi est une grâce qui nous est accordée dans le plan de l'Élection, et notre joie ne sera jamais imparfaite ou incomplète au ciel (1 Cor. 2: 9).

 

L'ÉTAT INTERMÉDIAIRE:

 

Les opinions divergent quant aux conditions de l'homme entre sa mort et sa résurrection générale.  Les théories les plus importantes doivent être discutées.

 

a)  L'idée moderne du Shéol-Hadès:

 

Cette idée est prédominante.  Selon elle, les âmes des pieux et des iniques descendent, après leur mort, dans l'état intermédiaire que l'Ancien Testament appelait "Shéol" et que le Nouveau Testament appelle "Hadès".  Ce lieu n'est pas un lieu de récompense ou de punition, mais un endroit où tous partagent le même sort, un lieu de séjour redoutable où la vie n'est que le reflet de la vie sur terre, un lieu de mauvaise conscience, d'inactivité, où la vie a perdu tout intérêt et où les joies de vivre se sont tournées en tristesse.

 

Cependant, cela est à peine biblique.  Si les termes "Shéol" et "Hadès" dénotent toujours un endroit où descendent aussi bien les gens pieux que les méchants, comment cette descente peut-elle être une aide, un avertissement aux méchants ?  (Es. 91: 17; Prov. 5: 5; 7: 27; 9: 18; 15: 24; 23: 14).  Pourquoi l'Écriture parlerait-elle de la colère de Dieu comme consumant ?  (Deut. 32: 22).  Ce fut dans l'Hadès que l'homme riche leva les yeux (Luc 16: 23), et il l'appelle un endroit de tourment (Luc 16: 28).  Il est plus vraisemblable de supposer que les termes Shéol et Hadès ne sont pas toujours employés dans le même sens.  Parfois ils dénotent la tombe (Gen. 42: 38; Psm. 16: 10), parfois l'état, la condition de la mort est représentée comme une place (1 Sam. 2: 6; Psm. 86: 48) et parfois l'endroit du châtiment éternel:  (Deut. 32: 22; Psm. 9: 17; Prov. 9: 18).

 

b)  Le Purgatoire, le Limbus Patrum et le Limbus infantum:

 

Selon Rome, les âmes de ceux qui sont parfaits au moment de la mort sont aussitôt admises au ciel (Matt. 25: 46; Phil. 1: 23), mais ceux qui ne sont pas parfaitement purifiés au moment de leur mort, et c'est la condition de tous les croyants, entrent dans un endroit de purification appelé Purgatoire.  La longueur du séjour varie selon les cas individuels et selon le besoin de purification (sans mentionné le besoin de remplir les coffres de l'église Romaine), et peut être écourté par les prières, les bonnes oeuvres et les messages que les gens pieux, amis ou familles, accomplissent ou font célébrer à leur intention.  Ainsi Rome rempli ses poches de l'argent de ces gens pieux qui ne savent pas mieux que d'écouter les vaines superstitions de la curie romaine.  Cette doctrine n'a absolument pas de fondement biblique.  Le Limbus Patrum est l'endroit où, selon Rome, les âmes des croyants de l'Ancien Testament seraient retenues jusqu'à ce que le Christ les ait libérées entre sa mort et sa résurrection.  Le Limbus Infantum est l'endroit de séjour supposé des enfants non baptisés.  Ils y entrent sans aucune espérance de délivrance, sans souffrance ni punition positive, mais exclus des bénédictions du ciel.  Aucune de ces théories ne trouve de véritable fondement dans la Bible.

 

c)  Le Sommeil des âmes:

 

Cette idée selon laquelle l'âme entre, à la mort, dans un état d'inconscience ou de sommeil, a été défendue par des sectes dans le passé, et actuellement, elle jouit d'une grande audience dans de nombreux cercles théologiques.  Cette théorie trouve l'approbation de ceux qui ont de la peine à admettre une conscience permanente sans l'activité cérébrale.  Ses tenants s'appuient sur des textes tels que Matt. 9: 24; Actes 7: 60; 1 Thes. 4: 13, qui semblent dire que les morts sont inconscients (Psm. 6: 3, 5; 30: 9; 115: 17; 146: 4).  Mais si les premiers parlent de la mort comme d'un sommeil à cause de la similarité entre un corps mort et un corps endormi, les derniers soulignent simplement le fait que les morts ne peuvent plus participer aux activités du monde présent; les croyants sont représentés comme jouissant d'une vie consciente immédiatement après leur mort (Luc 16: 19, 31; 23: 43; 2 Cor. 5: 8; Phil. 1: 23; Apoc. 6: 9).

 

d)  Annihilation et immortalité conditionnelle:

 

Selon ces enseignements, il n'existe pas d'existence consciente, si existence il y a, pour le méchant après la mort.  Ces tenants enseignent que l'homme a été créé immortel, mais ceux qui continuent à pécher sont, par un acte positif de Dieu, privés de l'immortalité et finalement détruits de toute conscience.

 

Cependant, selon la doctrine de l'immortalité conditionnelle, l'homme a été créé mortel, et il n'y a que les croyants qui reçoivent le don de l'immortalité en et par Christ.  Les méchants iront périr définitivement, perdre toute conscience.  Le résultat est le même dans les deux cas; les tenants de ces enseignements croient trouver un appui dans le fait que la Bible représente la vie éternelle comme un don de Dieu en Christ (Jean 10: 27) et menace les pécheurs de mort et de destruction.

 

Or la Bible enseigne clairement que les pécheurs continuent à exister (Matt. 25: 46; Apoc. 14: 11; 20: 10), et qu'il y aura un degré de punition pour les méchants (Luc 12: 47; Rom. 2: 12).  L'Écriture affirme que les impies seront confinés dans un lieu appelé Enfer.  Certains chrétiens nient l'existence d'un tel lieu, et ils le considèrent comme une condition morale.  Cependant, le sens biblique de l'enfer est bien celui d'un lieu qui peut aussi représenté figurativement un état d'être spirituel tout en étant corporel.  Il est appelé Lac de Feu, fournaise de feu, prison, etc...  Dans ce lieu ou cet état de châtiment, l'impie non repenti sera privé de la faveur divine.  On y expérimentera un trouble infini et on y souffrira des douleurs de l'âme, des tourments de la conscience, de l'angoisse et du désespoir.  Selon l'Écriture, il y aura des degrés de châtiments.  Il est aussi clair que le châtiment sera éternel.  Le sens usuel du mot veut dire "sans fin" (voir LA CONDAMNATION DU PÉCHÉ: A. R. Kayayan, édité par Jean Leduc).

 

e)  Deuxième Probation:

 

D'après certains, ceux qui meurent dans leurs péchés auront une autre occasion après la mort pour accepter Christ.  Aucun homme ne périra définitivement sans avoir reçu une occasion favorable pour connaître et pour accepter le Seigneur et le Sauveur.  Ils font appel à des textes bibliques tels que: Eph. 4: 8, 9; 1 Cor. 15: 24-28; Phil. 2: 9-11; Col. 1: 19, 20; 1 Pierre 3: 19; 4: 6, mais ces textes ne prouvent pas de telles doctrines.  En outre, l'Écriture représente l'état des incroyants après leur mort comme un état fixé sans possibilité de changement.  Le jugement subi dépend de leur conduite dans la vie présente.  Le pécheur rebelle sera privé de la présence favorable de Dieu.  Il subira sans arrêt la colère portée sur le péché.  Le péché portera constamment devant son regard le châtiment qu'il mérite.

 

Quel désespoir sans remède !  La Colère divine est une réalité inévitable; elle nous invite dès à présent à la repentance et à la conversion.  Personne plus que Jésus n'avait autant souligné la sévérité de Dieu ainsi que la rétribution à venir de nos œuvres.  Il a dépeint avec des images saisissantes le sort qui attend le pécheur s'il persiste dans son incrédulité.

 

L'EXISTENCE DE L'ENFER:

 

L'existence d'un enfer éternel a rencontré deux sortes d'adversaires:  les uns rejettent l'existence d'un lieu de supplices pour les réprouvés; les autres, tout en admettant l'Enfer, ne le croient pas éternel.

 

a)  La première catégorie:

 

Dans celle-ci nous trouvons les athées, qui nient l'existence de Dieu; les Panthéistes, qui croient que tout est Dieu; et les matérialistes, qui disent que l'homme n'a pas d'âme spirituelle.

 

b)  La deuxième catégorie:

 

Ici il nous faut ranger les universalistes.  Ainsi appelle-t-on tous ceux qui prétendent que, après un certain temps d'expiation, il y aura réconciliation universelle entre Dieu et ses créatures coupables.  Les partisans de cette erreur sont: Origène au 3" siècle qui enseigna que Satan et les démons seraient sauvé; et de nos jours, la plupart des Protestants libéraux, les spirites et les théosophes qui croient que les esprits se purifient par la métempsycose, puis vont au ciel.  Mais les plus dangereux et les plus subtils sont les Rationalistes qui n'admettent pas l'éternité des peines ou le châtiment éternel, parce qu'ils la jugent inconciliable avec l'amour, la miséricorde, la justice et la sagesse de Dieu.

 

Que les réprouvés qui meurent dans leurs péchés subiront les supplices d'un châtiment éternel est clairement attesté dans les Écritures.

 

Témoignage de l'Ancien Testament:

 

"Ceux qui dorment dans la poussière de la terre, dit le prophète Daniel (12: 2), se réveilleront les uns pour la vie éternelle, les autres pour un opprobre éternel".  Job, les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, devant le spectacle de la disproportion des misères et des vertus ici-bas, parlent des sanctions futures pour remettre les choses en ordre.  Les versets qui en témoignent sont trop nombreux pour les mentionner.  Nous vous encourageons donc à faire comme les gens de Bérée et de scruter les Écritures par vous-même (Ac. 17: 10, 11).

 

Témoignage du Nouveau Testament:

 

Il n'est peut-être pas de sujet sur lequel le Seigneur Jésus revienne plus souvent que celui de l'enfer.  Il annonce qu'il y aura à la fin du monde un jugement qui séparera les bons des méchants, les élus des réprouvés, que ces derniers seront maudits de Dieu et iront au feu éternel (Matt. 25: 14-46).  Pour mieux frapper l'esprit de ses auditeurs, il compare souvent l'enfer à une géhenne de feu dans laquelle l'on jette les damnés, et il presse ses disciples de ne reculer devant rien pour éviter ce lieu de supplices:  "Si ta main te scandalise, coupe-la, il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d'aller avec ses deux mains dans la géhenne, où leur ver ne meurt point et le feu ne s'éteint point" (Marc 9: 42, 43).  Le même avertissement est présenté parfois par le Seigneur sous la forme de paraboles:  la parabole de l'ivraie (Matt. 13: 24, 30); la parabole du filet Mat. 13: 47-50; la parabole des noces (Matt. 22: 1-14; la parabole des vierges sages et des vierges folles (Matt. 25: 1-13; et la parabole des talents (Matt. 25: 14-30).

 

Témoignage de la tradition païenne:

 

L'idée de l'enfer n'est pas seulement une croyance de la nation juive, et du christianisme; elle se retrouve aussi dans la tradition des peuples païens.  Le fleuve du Styx qu'on ne retraverse jamais lorsqu'on en a franchi les rives; l'infortuné Tantale, roi de Phrygie, condamné à une faim et à une soif éternelles pour avoir offensé les dieux; le pauvre Sisyphe, tyran de Corinthe, célèbre par sa cruauté, qui roule éternellement une pierre vers le sommet d'une montagne sans jamais y parvenir; les Danaïdes qui, pour avoir assassiné leurs maris, ont pour punition de remplir un tonneau sans fond, sont autant de mythes qui proclament la foi des païens à un supplice éternel, établi par leur divinité comme juste sanction des crimes de cette terre.  Que nous retrouvions le concept de l'enfer dans la mythologie, nous indique qu'à un temps reculé dans l'antiquité son enseignement pénétra l'aspect spirituel des peuples de la terre.  Son origine ne peut venir que de la Genèse de l'humanité où nous voyons la condamnation apporté par le péché à la chute:  "Mais quant à l'arbre de la science du bien et du mal, tu n'en mangeras point; car, dès le jour que tu en mangeras, tu mourras de mort" (Gen. 2: 17).

 

L'IMMORTALITÉ DE L'ÂME DANS L'ANTIQUITÉ:

 

Les Égyptiens de l’Antiquité croyaient en l’immortalité de l’âme, et ils avaient leur propre conception de l’au-delà. Un trait étonnamment dominant de la religion égyptienne était son intérêt pour les morts et le souci d’assurer leur confort et leur bonheur après le "changement", le décès. La croyance en la réincarnation ou en la transmigration de l’âme imprégnait tout. On croyait l’âme immortelle, mais on pensait qu’il fallait quand même conserver le corps humain pour que l’âme puisse à l’occasion y revenir et s’en servir. C’est à cause de cette croyance que les Égyptiens embaumaient leurs morts. La tombe où ils plaçaient le corps momifié était considérée comme la “ maison ” du défunt. Par ailleurs La Nouvelle Encyclopédie britannique explique: "Dans la description des textes funéraires égyptiens, le chemin qui mène au monde d’après est semé de terribles dangers: monstres épouvantables, lacs de feu, portes que l’on ne peut franchir sans formules magiques, et un sinistre passeur dont il faut déjouer par la magie les desseins maléfiques."

Les religions indo-iraniennes ont forgé diverses croyances sur la vie après la mort. Par exemple l’éthique et le comportement d’un hindou sont intimement liés à la loi du Karma, selon laquelle chaque acte porte des fruits, bons ou mauvais. C’est le Karma qui détermine chacune des renaissances que connaîtra l’âme par le jeu de la transmigration, ou réincarnation.

 

À l'évidence, ce qui sous-tend  la croyance en l'immortalité de l'âme, c’est la doctrine selon laquelle l’homme réel ne meurt pas vraiment quand meurt son corps de chair, mais que quelque chose — souvent appelé une âme — survit à la mort du corps. Cette doctrine, comme nous l’avons vu précédemment, remonte aux premiers Sumériens et Babyloniens de Mésopotamie et trouve sa source avec Cain qui fut exilé de la terre pour le meurtre de son frère Abel:  "Alors Caïn renonça à la présence de l'Éternel, et habita dans l'astre errant de Nod (errer, planète), et s'éleva contre la Grâce de Dieu.. Puis, en ce lieu, Caïn réalisa son existence, qui conçut et engendra une initiation à une nouvelle naissance; et il érigea une vengeance terrible contre Dieu, qu'il appela Hénoc, du nom de sa condition de disgrâce " (Gen. 4: 16, 17; Bible de l'Épée).  

 

Plus tard, cette croyance a été adoptée par les Grecs, et peaufinée par leurs philosophes, comme Platon. Elle fut raffinée dans le dualisme “du corps et de l’âme” et s’est introduite dans les croyances tardives du judaïsme à partir de l'époque hellénistique. On peut en retrouver des traces dans les livres apocryphes ou deutérocanoniques, qui sont des livres non-inspirés, ainsi que dans les Pseudopigraphes.

 

Quand les “chrétiens” ont-ils adopté la croyance en l'immortalité de l'âme.  Un dictionnaire théologique (Nuovo dizionario di teologia) explique qu’en lisant les Pères de l’Église, par exemple Augustin et Ambroise, “nous prenons conscience de quelque chose de nouveau par rapport à la tradition de la Bible: l’émergence de l’eschatologie grecque, fondamentalement différente de celle des judéo-chrétiens”. Ce nouvel enseignement s’appuyait sur “l’immortalité de l’âme [et] sur le jugement individuel dont découlerait la récompense ou la punition immédiatement après la mort selon le concept de la mythologie païenne”.

L’Encyclopædia Universalis déclare en effet: “L’Apocalypse de Pierre (2" siècle: voir L'Apocalypse de Pierre traduite pour la première fois en français) est le premier ouvrage chrétien qui décrit les punitions et les tortures des pécheurs dans l’enfer”. Une autre encyclopédie (The New Encyclopoedia Britannica) dit également : A partir du milieu du IIème siècle, les chrétiens qui avaient une certaine connaissance de la philosophie grecque commencèrent à éprouver le besoin d'exprimer leur foi selon les termes de cette philosophie, tant pour leur satisfaction intellectuelle que pour convertir des païens instruits. La philosophie qui leur convenait le mieux était le platonisme". Deux philosophes des premiers siècles : Origène d'Alexandrie et Augustin d'Hippone, étaient profondément influencés par les idées de Platon et ont contribué à fondre ces idées avec les enseignements chrétiens.  C'est Platon, dans son ouvrage Le Phaëdon, qui réintroduisit la croyance en une âme immortelle. Elle se répandit dans le monde gréco-romain et l'église romaine, qui en réalité est l'église Mythraique du culte du Soleil sous un déguisement chrétien, en fit un pilier de sa doctrine. Très tôt donc, l'amour et l'affection du Dieu Tout-Puissant ont été occultés dans l'empire Romain par l'image d'un Dieu tyran et terrorisant ses créatures, ce qui convenait à la papauté pour obtenir le pouvoir et le monopole des conscience. Puis nous voyons même que parmi les Pères de l’église Catholique primitive régnaient de nombreux désaccords au sujet de leur enfer mythique. Justin, Clément d’Alexandrie, Tertullien et Cyprien, dont aucun ne fut réellement chrétien, penchaient pour un enfer de feu comme celle qu'on retrouve dans la mythologie. Origène, le grand apostasié, a essayé de donner à cet enfer une valeur réparatrice, en affirmant que les pécheurs confinés en ce lieu imaginaire finiraient par être sauvés, de même que Satan et les démons. Il a été suivi de plus ou moins près par Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse. Mais Augustin a mis un terme à ces conceptions douces de l’enfer et la doctrine s'est finalement retrouvé dans sa juste position.

 

L'église romaine "amalgama" et "romanisa" de nombreux cultes, titres et attributs païens. Les traditions païennes ont pénétrées dans l'Église naissante du vivant même des apôtres qui ont luttés pour maintenir l'esprit de vérité jusqu'à leur mort. 

Aujourd’hui, le sens donné au mot "enfer" est celui que mettent en scène Dante dans la Divine Comédie qui fut basée sur l'Apocalypse de Pierre et J. Milton dans Paradis perdu. Cette signification qui est complètement étrangère à la Parole de Dieu se retrouve aussi bien dans le bouddhisme, le taoïsme, l'hindouisme, ou l'islâm.

 

La doctrine des tourments éternels de la Mythologie Greco-romaine fut, sans nul doute, introduite dans le christianisme par la Papauté afin d'amener les païens à se joindre à elle et à soutenir son système diabolique. Elle florissait à l'époque où les combats de taureaux et les tournois de gladiateurs étaient les amusements publics les plus goûtés; lorsque les croisades étaient appelées des guerres saintes; lorsque les hommes ou les femmes, qui se permettaient de penser ou de parler contrairement à la doctrine des papes, étaient appelés « hérétiques » et souvent massacrés; dans les temps où le soleil des vérités évangéliques était obscurci, où la Parole de Dieu était tombée dans l'oubli et où nul n'était autorisé à la lire, dont l'amour pour le prochain se manifestait souvent en torturant les hérétiques pour les forcer de se rétracter et d'abjurer leur foi et leur Bible afin, comme ils l'expliquaient de les sauver, si possible, des tortures bien plus atroces du tourment éternel qui leur était réservé. Cette doctrine mythologique qui fut empruntée aux païens, fut développée par la papauté en une doctrine des plus cruelles et diaboliques que l'homme n'avait pu jamais inventé. Oh! quelle honte et quelle confusion couvriront la face de beaucoup d'hommes, même bien pensants, qui croyaient servir Dieu en propageant cette doctrine blasphématoire, lorsqu'à  la résurrection, ils se réveilleront pour apprendre à connaître la vrai Justice de Dieu, et qu'ils s' apercevront que la Bible n'enseigne pas cette hérésie diabolique du tourment éternel mythologique comme nous retrouvons dans l'Apocalypse de Pierre, hérésie qui déshonore Dieu et voile la vérité; mais qu'elle enseigne la doctrine d'un châtiment éternel qui surpasse de loin les fables des mythomanes dont l'imagination ne peut concevoir les tourments réels qui les attendent dans le Lac de Feu pour l'éternité.

 

LA DAMNATION ÉTERNELLE:

 

Au Jugement dernier, une séparation complète et éternelle sera établie entre les justes et les injustes (Matt. 25: 46).  L'Écriture enseigne la doctrine de la damnation éternelle si clairement et si définitivement que seuls peuvent la nier ceux qui rejettent la divine autorité de la Parole de Dieu.  Quiconque prétend rejeter le châtiment éternel, doit aussi rejeter la vie éternelle puisqu'ils sont placés côte à côte, contrastant l'un avec l'autre.

 

L'argument selon lequel l'idée d'un châtiment éternel est inconciliable avec la justice et l'amour divins, se fonde sur la spéculation humaine et non sur la Parole de Dieu; il est donc sans valeur puisque Dieu ne peut être jugé par nos faiblesses (1 Tim. 6: 16; Rom. 11: 33-36).  En résumé, l'Écriture nous montre que les souffrances corporelles et spirituelles des damnés dépassent de loin tout ce que nous pouvons concevoir, puisqu'elles sont à la fois continues et éternelles, le feu brûlant sans fin et ne se consumant point (Marc 3: 29).

 

La question de savoir si le feu de l'enfer est matériel ou immatériel est sans importances, puisque dans son sens figuratif le terme désigne une angoisse indescriptible (Es. 66: 24).  Ceux qui s'y trouveront le saurons mieux que nous.  Je fais remarquer aux esprits curieux qu'il est plus profitable de chercher à échapper à l'agonie de l'enfer que de discuter au sujet de ce que le feu de l'enfer peut être ou ne pas être.  En fait, pour ceux qui posent la question:  Qu'est-ce que Dieu faisait avant d'avoir créé le monde, je répond:  Il préparait l'enfer pour les curieux.  Dans l'enfer il n'y aura pas d'athées, puisque le tourment incessant des damnés les convaincra de l'existence d'un Juge juste et tout-puissant dont la souveraineté doit être reconnue (Luc 16: 27, 28).  Mieux vaut se soumettre à l'Évangile de la Souveraineté de Dieu en ce monde que dans l'autre.

 

CONCLUSION:

 

Vu la description terrible de la perdition dans les Écritures, d'aucuns préfèrent croire que ces textes ne décrivent pas un état de châtiment éternel, mais plutôt le moyen que Dieu utilise pour anéantir ceux qui s'opposent à lui. C'est la position, par exemple, des Témoins de Jéhovah et de ceux qu'ils ont séduit avec leur fausse doctrine. Le Lac de Feu, les ténèbres du dehors, la séparation d'avec Dieu, et la mort, selon eux, ne sont pas un état, mais expriment le jugement ponctuel et la destruction des rebelles. Cette position a l'avantage d'être moins désagréable à l'esprit de l'homme, mais malheureusement elle est impossible à défendre quand nous lisons les textes bibliques sans a priori. Si la mort était la fin de tout pour les perdus, pourquoi Jésus parlerait-il de l'enfer comme une destinée à craindre beaucoup plus, en disant : "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne ?"   Dans un autre passage, il affirme que les condamnés iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. Et l'apôtre Paul écrit que le châtiment réservé à ceux qui ne connaissent pas Dieu est une ruine éternelle loin de la face du Seigneur. 

 

L'approche de ceux qui tiennent à cette fausse doctrine, qui annule le sacrifice de la croix pour eux, est qu'ils disent que la doctrine du châtiment éternel est incompatible avec l'amour de Dieu.  Toutes les tentatives de contourner les déclarations claires de Christ au sujet de l'enfer sont dues à cette répugnance devant un châtiment irrévocable qui leur semble trop sévère. L'argument est simple et puissant: Une mère qui aime son enfant ne pourrait jamais accepter de le punir d'une telle manière - combien moins Dieu, dont l'amour dépasse celui d'une femme !  Le même argument est utilisé par le Catholicisme pour faire de Marie la co-rédemptrice.  C'est ce qu'on appelle rationaliser la Justice de Dieu en l'abaissant au niveau de l'expérience humaine.  

 

Il est certain que si l'idée de l'enfer contredit la vérité de l'amour de Dieu, elle est à rejeter. Mais est-ce bien le cas ?  Est-il réellement possible que Jésus, quand il a parlé si clairement à la fois de l'amour de Dieu et de son jugement terrible, ait émis des idées contradictoires ?  Ou faut-il peut-être revoir nos conceptions de l'amour et de la justice de Dieu ?  Une vérité demeure fondamentale dans toute la Bible: Dieu est juste, miséricordieux et parfait dans tout ce qu'il fait. Mais qui sera assez compétent pour lui dire ce qui est juste ? Une mère, parfois pour des raisons tout à fait égoïstes, ne porterait pas un jugement contre son fils meurtrier et violeur. Mais un juge qui est juste n'hésiterait pas à lui imposer la peine la plus sévère, et cela avec l'entière approbation des mères des victimes.  

 

Chacun de nous peut croire ce qu'il veut, cela ne change pas la vérité du châtiment éternel pour les pécheurs selon la doctrine de la Réprobation dans la Prédestination; mais en réalité, nos opinions n'ont pas beaucoup de poids. La révélation de l'Élection et de la Réprobation dans la doctrine de la Prédestination est le seul fondement qui détermine la vérité.  

 

Voici ce que disent les Canons de Dordrecht sur le châtiment éternel des réprouvés:

 

XV.

Au reste, l'Écriture sainte rend d'autant plus illustre et recommandable cette grâce éternelle et gratuite de notre élection, qu'elle témoigne, en outre, que tous les hommes ne sont point élus, mais qu'il y en a de non élus, ou qui ne sont point fait participants de l'élection éternelle de Dieu; à savoir ceux que Dieu, selon son bon plaisir très libre, très juste, irrépréhensible et immuable, a décidé de laisser dans la misère commune, où ils se sont précipités par leur propre faute, et de ne pas leur donner la foi salutaire, ni la grâce de la conversion; mais, les ayant abandonnés dans leurs voies, et sous un juste jugement, de les condamner et de les punir éternellement, non seulement à cause de leur infidélité, mais aussi pour tous leurs autres péchés, et cela pour la manifestation de sa justice.

 

Je ne suis pas capable de déterminer ce qui est juste, et je ne désire aucunement imposer mes convictions. Mais je suis profondément convaincu que Dieu a révélé dans la Bible sa pensée, et que cette révélation comprend le châtiment éternel des réprouvés aussi clairement que la vie éternelle des élus.  Ceux à qui fut révélé la doctrine de la Double Prédestination ne peuvent dire autrement sans s'opposer à la fondation de leur foi trouvée dans les Canons de Dordrecht, qui précisent la Parole de Dieu avec exactitude.  Il est impensable qu'un Calviniste s'oppose à la doctrine du châtiment éternel, car il mettrait par cela son salut en jeux.

 

S'il n'existe aucun châtiment éternel Christ ne l'a pas subit à notre place, mais nous savons que dans son sacrifice sur la croix il a payé pleinement le châtiment qui nous était réservé.  Un élu oserait-il s'opposer au sacrifice de la croix en adoptant une doctrine qui annule le sacrifice de Christ pour lui ?  Sûrement que non !  Mais nous savons que plusieurs faux prophètes tenteront de séduire les élus mêmes, s'il était possible (Marc 13: 22).  Or "ne soyons plus des petits enfants, flottant et emportés ça et là à tous vents de doctrine, par la tromperie des hommes, et par leur adresse à séduire artificieusement.  Mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions en toutes choses dans celui qui est le chef, Christ" (Eph. 4: 14, 15).

 

PREUVES BIBLIQUES DU CHÂTIMENT ÉTERNEL:

 

Comme nous avons vue, ceux qui proclament l'annihilation de l'âme et la non-existence du châtiment éternel le font par une rationalisation des Écritures.  Leur nature humaine, ne pouvant accepter que Dieu est juste dans sa colère pour le péché et qu'il punit les pécheurs d'une condamnation éternelle, se livrent à des raisonnements coûteux des Écritures qui en tordent le sens et les opposent à Dieu même.  Si le Seigneur Jésus et les apôtres n'ont jamais enseigné la condamnation d'un châtiment éternel, donc nous serions des menteurs et nous serions nous-mêmes des réprouvés.  Mais la vérité est toute autre, comme nous allons voir:

 

"...car il vaut mieux que tu entres boiteux ou manchot dans la vie, que d'avoir deux pieds ou deux mains, et d'être jeté au feu éternel" (Matt. 18: 8).  Jésus lui-même affirme l'existence d'une condamnation dans un feu éternel.  Pourquoi existerait-il un feu éternel s'il n'y aurait pas un châtiment éternel pour les pécheurs; le feu serait absolument inutile dans un tel cas.

 

"...Maudits ! retirez-vous de moi, et allez au feu éternel, qui est préparé au diable et à ses anges" (Matt. 25: 41).  Encore une fois Jésus affirme l'existence d'un feu éternel où se trouveront les réprouvés avec le diable et ses anges.  Certains tenteront de dire que cela est peut-être vrai, mais que ça ne prouve aucunement l'existence de peines éternelles pour les réprouvés.  Ils seront simplement anéantis et cesseront d'exister, car Dieu est un Dieu d'amour et ne trouve aucun plaisir dans les tortures de personnes.  Or, à ceux qui maintiennent un tel faux raisonnement, nous les prions de regarder le passage suivant.

 

"Et ceux-ci s'en iront aux peines éternelles; mais les justes iront jouir de la vie éternelle" (Matt. 25: 46).  Oups, sûrement que Jésus s'est trompé; après tout il n'était que le Fils de Dieu et ne connaissait pas toutes choses.  Mais vraiment, que faut-il pour que les égarés ouvrent leurs yeux, ne sont-ils pas capable de lire un texte aussi clair que celui-ci.  Pourquoi donc faire du Seigneur Jésus un menteur et dire qu'il n'existe aucunes peines éternelles quand Jésus l'affirme lui même d'une manière claire et précise ?  Repentez-vous donc de votre fausse doctrine et changé votre manière de penser.  Ne résistez pas par orgueil, admettez que vous avez tort.  Voulez-vous tellement subir la colère de Dieu que vous oseriez continuer à vous opposer au Seigneur Jésus lui-même.  A Dieu ne plaise, mais nous vous prions, changez vos voies et abandonnez vos faux raisonnements.

 

"Mais quiconque aura blasphémé contre le Saint-Esprit, n'aura jamais de pardon, mais il sera soumis à une condamnation éternelle" (Marc 3: 29).  Voila le résultat de ceux qui osent parler en mal contre le Saint-Esprit.  Voudriez-vous risquer la condamnation éternelle en prétendant que c'est l'Esprit de Dieu qui vous a enseigné à mentir en vous disant qu'il n'existe aucun châtiment éternel ?

 

"Et étant en enfer, et élevant ses yeux, comme il était dans les tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.  Et s'écriant, il dit: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, qui mouillant dans l'eau le bout de son doigt, vienne rafraîchir ma langue: car je suis grièvement tourmenté dans cette flamme" (Luc 16: 23, 24).  Que voulons nous de plus.  Jésus déclare sans équivoque l'existence d'un enfer où il y a des tourments horribles dans un feu qui fait souffrir les réprouvés.  Pourquoi donc persister à dire le contraire ?  Auriez-vous tellement peur des souffrances éternelles dans un feu qui ne s'éteint point que vous refusiez d'en reconnaître la réalité de crainte que cela serait votre destination après la mort?  Or ne craigniez point, car Christ a payé à la place de ses élus le châtiment éternel qui leur était réservé, et il n'existe maintenant plus aucune condamnation pour nous (Esaie 53: 4, 5; Rom. 8: 1).

 

"Ne soyez point étonnés de cela: car l'heure viendra en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres, entendront sa voix: et ils sortiront; savoir, ceux qui auront bien fait, en résurrection de vie; et ceux qui auront mal fait, en résurrection de condamnation" (Jean 5: 28, 29).  Qu'il y aura une résurrection de condamnation est indéniable, et que cette condamnation est éternelle et non pour un moment lors du Jugement dernier, est amplement attesté par le Seigneur Jésus comme nous avons vue plus haut dans Marc 3: 29.  Qui peut dire le contraire quand nous avons de telles preuves de la bouche du Seigneur même.  Qui donc est menteur !  De crainte qu'on dise que les apôtres non jamais enseignés les peines d'un châtiment éternel dans un lac de feu qui ne s'éteint point, regardons les verset suivants:

 

"...lorsque le Seigneur Jésus sera révélé du ciel avec les anges de sa puissance; avec des flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et contre ceux qui n'obéissent point à l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ; lesquels seront punis d'une perdition éternelle, par la présence du Seigneur, et par la gloire de sa force" (2 Thess. 1: 7-9).  L'apôtre Paul, qui avait reçu la révélation de Christ, ne se trompe point en déclarant l'existence des peines d'une perdition éternelle.  Connaîtrions-nous mieux que lui qui a écrit presque tout le Nouveau Testament en entier sous la direction du Saint-Esprit.

 

"de la doctrine des baptêmes, et de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel" (Hébr. 6: 2). Non seulement ce verset affirme qu'il existait plusieurs baptêmes sous l'ancienne alliance, mais Paul affirme la même chose que Jésus en déclarant l'existence d'un jugement éternel, et nous savons que le jugement portes des peines et des souffrances éternelles dans un feu qui ne s'éteint point.

 

"Car il y aura une condamnation sans miséricorde sur celui qui n'aura point usé de miséricorde..." (Jac. 2: 13).  Voici donc pour ceux qui refusent de reconnaître comment terrible sera la colère de Dieu contre les pécheurs.  Chaque péché aura sa juste condamnation dans les peines les plus horribles qu'on puissent s'imaginer.  Dieu est juste dans son Jugement, voudriez-vous continuer à juger le Juge qui va vous juger à la fin des temps ?

 

"Et le diable qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où est la bête et le faux prophète; et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles" (Apoc. 20: 10).  Voilà pour finir le gâteau en espérant qu'il n'a pas été trop brûlé par les flammes.  Que pouvons-nous avoir de plus clair que cela.  Les déclarations de ce verset sont en parfait accord avec tout le reste des textes que nous avons vue ci-haut, donc impossible de lui donner une interprétation figurative pour tenter d'en changer le sens; son contexte est clair et précis pour ceux qui ont des yeux pour voir.  Les pécheurs seront tourmentés éternellement (sans fin) dans l'étang de feu et il est impossible de dire le contraire à moins de blasphémé contre l'Esprit de la Parole de Dieu.  

 

J'espère ne vous avoir pas trop rôti dans mon exposé, mais parfois il est nécessaire de monter la chaleur pour que les gens ouvrent leurs yeux aux danger qui les attendent avec la fausse doctrine de la non-existence.  Et si quelqu'un vous demande pourquoi la température devient de plus en plus chaude chaque été; répondez lui:  c'est parce que l'enfer approche de plus en plus pour les réprouvés :)

 

Shalom, la paix de Dieu soit avec vous tous.

 

"A Christ seul soit la gloire"

 

Quelques articles anglaise sur le prix du châtiment éternel payé par Christ pour nos péchés, et sur le pourquoi de l'existence de l'enfer:

 

The Death Of Christ by C. H. Spurgeon

 

The Ransom

 

Why Does Hell Exist

 

The Biblical Doctrine of Hell Examined

 

The Doctrine of Endless Punishment