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ANTHROPOSOPHIE

 

 

Quand les lecteurs compareront le titre de ce livre avec son contenu, beaucoup d'opposition s'élèvera. De même, ici aussi la question retentira: Qu'est-ce que l'anthroposophie a affaire à l'occultisme? La réponse est vite donnée.

 

 

L'oeuvre théologique de compilation: La religion dans l'histoire et dans le présent écrit ce qui suit au tome I: «L'Anthroposophie, la sagesse de l'homme, ou bien, comme elle se nomme elle-même, la science de l'esprit, est la forme la plus complète de l'occultisme.»

Le fondateur de ce mouvement ou conception du monde au vingtième siècle est Rudolf Steiner, qui a trouvé ses disciples parmi beaucoup de gens cultivés, avant tout des médecins.

 

 

Steiner a cherché à fondre dans l'unité des courants spirituels historiques tels que le bouddhisme, le christianisme, la théosophie, le gnosticisme, la mystique, l'idéalisme mais aussi le spiritisme et la magie.

 

 

L'exposition de ce nouveau système donnerait une dissertation philosophique et elle dépasse le but de ce livre.

 

 

Dans ce chapitre, quelques expériences seulement doivent être rapportées.

Ex 10 C'était à l'entrée de l'autoroute Ulm-ouest. Un amateur d'auto-stop fit signe et demanda à être pris. Pendant le voyage vers Karlsruhe une conversation s'engagea. Je lui demandai finalement:

 

 

Quel métier avez-vous, puisque vous ne pouvez pas vous payer un billet?

- Il répondit: Je suis prêtre anthroposophe.

- Je pris un air ignorant et demandai: Qu'est-ce donc? Quelle est votre croyance? Quel est votre enseignement principal? Mon compagnon était disposé à m'informer.

- Il m'expliqua: Un de nos problèmes est la réincarnation. Nous croyons que l'homme revient sur la terre à peu près tous les 800 ans afin de s'élever dans son développement.

- Mais cela est aussi enseigné dans les religions orientales, ajoutai-je.

- Mon désir de savoir n'était pas encore satisfait. Je demandai encore: Peut-on savoir ce qu'on a fait 800 ans auparavant?

- Le prêtre répondit: Oui, par les tendances, par les inclinations, par l'attitude on peut tirer des conclusions. 

Qu'estce que vous aimez le plus ou qu'est-ce que vous haïssez le plus?

- J'étais disposé à la plaisanterie et je dis: J'ai une rage puante contre tous les pasteurs et les étudiants en théologie. (Soit dit incidemment, j'aime mes frères croyants parmi les théologiens).

- Le prêtre répondit promptement: Cette inclination montre qu'il y a 800 ans vous étiez professeur de théologie. Cette déduction ne m'était pas claire. Elle m'amusa.

 

 

Mais mon tour était venu. J'expliquai que la réincarnation, l'incarnation répétée, ne peut être harmonisée avec la Bible. Notre vie unique est décidément pour notre éternité.

 

 

L'anthroposophe n'était pas encore satisfait. Il para le coup avec l'allusion que Jean-Baptiste était la réincarnation d'Elie. En fait, nous avons dans Matt. 17: 12 la parole de Jésus dans laquelle Jean-Baptiste est comparé à Elie. Mais le baptiseur n'était pas une réincarnation d'Elie; il était seulement revêtu de la force et de la toute-puissance d'Elie. La similarité d'une commission spirituelle ne signifie pas que la chair et le sang se répètent dans ce temps sous une nouvelle forme. La résurrection dans un corps nouveau est un événement futur au retour de Jésus.

 

 

Nous devons maintenir fermement que la Bible n'annonce ni une seconde ni une troisième chance. Notre vie unique dans son attitude à l'égard de Jésus-Christ est déterminante et décisive quant au lieu où nous passerons l'éternité.

 

 

L'enseignement de la réincarnation et par là l'anthroposophie a reçu depuis quelques décades une nouvelle nourriture par des expériences bizarres.

 

 

Ex 11 Un psychiatre suédois hypnotisa une femme et explora pendant l'hypnose sa vie passée. En faisant cela l'idée lui vint de mener l'interrogation en arrière jusqu'à la naissance et même plus en arrière que la naissance. Par cette expérience la femme indiqua qu'elle avait déjà vécu au siècle précédent. Elle donna le nom, l'adresse, et beaucoup de circonstances complémentaires, lesquels furent trouvées exactes après des recherches. Ni le psychiatre ni l'hypnotisée ne connaissaient les faits mentionnées dans l'hypnose. Il n'y a pas eu, non plus, de transmission de l'hypnotiseur à la femme.

Il y a déjà toute une série d'expériences pareilles que l'on a connues. Un hypnotiseur de Zurich a fait le même essai avec le même résultat.

Je n'ajoute pas grande foi aux articles de journaux. Les rapports de presse sont souvent embellis en vue de leur pouvoir d'attraction.

Rien que comme illustration, qu'il nous soit permis de rapporter deux articles de ce genre. Le Rhein - Neckar - Zeitung du 22 janvier 1975 apporta la nouvelle suivante:

 

 

Ex 12 Assassinée comme «Gretchen Gottlieb»?

Une Américaine parle pendant l'hypnose d'une vie précédente - du nouveau de la «Vague de l'Occultisme.»

 

 

Un professeur d'histoire américain s'efforce en ce moment de trouver si, dans le dernier quart du siècle passé en Allemagne, à Everswalde, une jeune fille portant le nom de Gretchen Gottlieb a vécu, laquelle a peut-être été assassinée pendant les tensions

religieuses du Kultur Kampf (Conflit entre l'Etat prussien et l 'Eglise catholique). L'occasion des recherches extraordinaires la concernant : l'Américaine Dolores Jay, âgée de cinquante-deux ans, d'Elton en Virginie, qui, selon les assurances qu'elle a données, n'a jamais de sa vie appris un mot d'allemand, raconte sous hypnose, en allemand, sa vie passée justement comme Gretchen Gottlieb et en rapport avec cela, qu'elle a été tuée par plusieurs hommes dans une forêt, à l'âge de seize ans.

 

 

D'après une nouvelle du Washington Post Mme Jay a été bien des fois hypnotisée par son mari, un pasteur méthodiste, à cause des douleurs qu'elle ressentait dans le dos. Au cours d'une de ces séances, en 1970, il lui demanda si elle avait encore des douleurs, sur quoi elle répondit d'une manière inattendue par le mot allemand «nein» (non). En réponse à la question du mari étonné qui voulait savoir si elle se sentait bien, elle répondit en allemand: «Ja» (Oui). Au cours des trois années suivantes, Mme Jay fut questionnée bien des fois par des professeurs d'allemand et des hommes de science, toujours en état d'hypnose. Elle et son mari se soumirent à cet effet et avec succès à des tests de détection de mensonge. Des déclarations faites sous serment de la parenté affirmaient que la femme n'avait jamais appris l'allemand et qu'elle ne s'était jamais réunie avec des personnes parlant l'allemand.

 

 

L'image que Mme Jay donnait de «Gretchen Gottlieb» dans plusieurs séances d'hypnose est décrite ainsi par son mari: «Gretchen avait à peu près seize ans, quand elle mourut et elle vécut dans les années 1870. Elle ne peut ni lire ni écrire. Son père était maire d'une ville nommée Eberswalde, et elle vivait là avec son père et une cuisinière, une dame Schilder ou Schiller». Gretchen aurait été assassinée alors qu'elle attendait un oncle qui avait caché des chevaux et que les deux voulaient employer pour fuir. Un des hommes les auraient toutefois découverts et tués.

 

 

En réponse aux questions des professeurs d'histoire, Mme Jay, pendant l'hypnose, revenait toujours sur des «problèmes d'église.» «Elle a des craintes mortelles et parle beaucoup de problèmes avec l'église», disait son mari. Le père de «Gretchen» avait été mis en prison à cause de ces problèmes d'église. Cette allusion permit aux professeurs de conjecturer que par les «problèmes d'église» les fortes séparations venant du conflit entre l'Etat prussien et l'Eglise catholique étaient ce qu'elle voulait désigner, et que durant ce temps-là des actes de violence isolés avaient été commis. Quoiqu'il y eût plusieurs lieux nommés Eberswalde en Allemagne, Mme Jay parlait ouvertement du chef-lieu d'Eberswalde, près de Berlin.

 

 

Les ancêtres de la mère de Mme Jay étaient allemands. Quoique la mère ne parlât plus l'allemand, une des explications du mari concernant ses «souvenirs de Gretchen» est qu'elle a peut-être en elle un genre de «souvenir génétique».

 

 

Ex 13 Une deuxième nouvelle concerne le travail du thérapeute de Munich, Th. D. Sa pratique s'appelle: «Institut de psychologie extraordinaire. » Ce thérapeuthe s'occupait déjà dans sa jeunesse d'hypnotisme et de magie. Il amène aussi avec lui la meilleure qualification, non de guérir ses patients mais de les accabler.

Son traitement consiste en ceci: il place sa patiente dans un état d'hypnose et par ce moyen il réduit les pincements, les dépressions les mauvais développements.

 

 

TH. D. est convaincu que chacun vient au moins deux fois sur la terre. Celui qui, parmi ses patients, se déclare volontairement prêt à se soumettre à une expérience, est transporté par l'hypnose jusqu'à sa naissance. L'hypnotiseur recule encore plus jusqu'à la première vie de ses patients. Les rapports des hypnotisés sont pris par lui sur bande magnétique.

 

Parfois, les expériences hypnotiques d'avant la naissance sont surveillées par le professeur de psychologie munichois Fuchs. Voici donc quelques exemples:

 

Ex 14 Le rédacteur de la radio de Saarbrücken Charly Baum fut hypnotisé par D. Le professeur Fuchs était témoin.

 

 

Baum déclara: «Je suis né en 1732. C'était à Tirbenberg en Souabe. Je m'appelle Karl Moritz Tebben. Je vends de la toile noire. En 1769 j'eus la fièvre. Mes bras, mes jambes devinrent noirs. Le médecin me donna quelque chose à boire. Je remarquai seulement encore comment des morceaux de bois se frappaient l'un sur l'autre et comme tout devint sombre.» Toute la conversation fut radiodiffusée par «Europa Welle Saar». Cela aussi est un exemple montrant comment le public de notre temps est influencé d'une manière négative par les moyens d'information des masses.

 

 

Ex 15 Margret Nàher, âgée de vingt-deux ans, fut placée dans une profonde hypnose par D. Alors la personne mise à l'épreuve se met à parler: «Je m'appelle Anna Schmidt et je suis née le trois septembre 1810 à Eggenburg en Autriche. En 1818, notre ferme brûle. Un voisin me sauve. Ma mère s'appelle Joséphine, mon père Andreas. En 1828, je me rends à Berlin où j'épouse ensuite le conducteur de locomotive Wenzel. Dans l'année 1871 je meurs.»

 

 

Tout cela s'écoute avec intérêt. Le clou de l'histoire est que la naissance d'Anna Schmidt en l'an 1810 à Eggenburg n'est pas enregistrée.

Mais nous n'avons pas encore fini avec le problème de la réincarnation. Comment les hypnoses rétroactives â la naissance et à la procréation peuvent-elles être jugées?

 

 

Ce que je pense de l'hypnose peut être relu dans le chapitre correspondant.

Quelques questions doivent être rapidement touchées. D'où vient la connaissance que possèdent les personnes hypnotisées de la prétendue vie précédente? Il y a différentes explications:

 

 

1. Les bouddhistes et les anthroposophes disent que c'est la preuve d'une existence précédente de la personne hypnotisée. Pour un chrétien cette hypothèse n'est pas acceptable.

2. Les rationalistes, qui repoussent tout ce qui est au-dessus des sens, sont satisfaits de l'hypothèse de la tromperie. Ils reçoivent une constatation par la vérification des affirmations comme dans l'exemple B 22 de Margret Nâher.

3. Les parapsychologues indiquent peut-être une capacité rétroscopique de l'hypnotiseur. Par là on comprend une faculté de voyance à l'égard du passé.

4. D'autres s'orientent pour leur réponse par Eduard von Hartmann et Hans Driesch, lesquels parlent d'une mise en perce

de l'âme universelle. Dans cette âme universelle les dates de vie de tous les hommes seraient ancrées. Cela aussi est une hypothèse indémontrable. Pour le chrétien l'âme universelle est Dieu, et il ne se laisse pas ancrer par l'occultisme.

5. Me répondant à une demande écrite, le Prof. Dr. Kôberle dit qu'au plus tôt on pouvait penser, dans ces événements de l'hypnose, à l'ancrage des archétypes de Jung. Comme Kôberle est un théologien sérieux et croyant et aussi un vrai chrétien, son allusion doit être poursuivie.

 

 

Sans aucun doute Carl Gustav Jung est jusqu'à maintenant le psychologue en profondeur le plus connu du vingtième siècle. Ses études sur l'inconscient individuel, familier et collectif sont devenues des biens communs de la psychologie.

 

 

Il peut paraître dépourvu de tact de vouloir rapiécer quelque chose aux affaires d'un homme aussi fameux. Quelques citations éclaireront pourtant rapidement la position intellectuelle de Jung. Sous le titre: Sur la psychologie de l'inconscient, page 120, on peut lire: «L'inconscient collectif contient les expériences du genre humain et de ses aïeux animaux?» Nos aïeux animaux?

 

 

Dans La symbolique de l'esprit, page 394, Jung dit qu'un Dieu spirituel n'est autre chose qu'une projection personnifiante de contenus inconscients dans le domaine de la métaphysique. Dieu, une projection de l'homme?

 

 

Que celui qui n'a pas encore compris sache que Jung a appelé le Dieu de Job un méchant tyran (Réponse sur Job).

 

 

Avec tout le respect dû à l'homme de science Jung, il n'en ressort pas moins qu'il ne peut être un guide pour le vrai chrétien.

 

 

Néanmoins, il faut donner ici une courte réponse à tous ceux qui parlent de la mise en perce des archétypes.

 

 

Les archétypes sont, d'après Jung, les éléments de structure, les images conductrices formatives de l'inconscient collectif: Il ne s'agit ici que de dispositions, de motifs, de tendances, de principes dominants. Jamais on ne peut par la mise en perce des archétypes d'un homme d'aujourd'hui dérouler la vie d'un homme du passé. Date de naissance, prénom, nom de famille, domicile, profession, circonstances particulières, date du décès ne sont pas ancrés dans les archétypes, si ces archétypes tellement mentionnés existent au moins! L'éclaircissement du Prof. Kôberle auquel il a été fait allusion, va plus loin que ce que Jung lui-même a appris.

 

 

6. Mais comment devons-nous donc comprendre les hypnoses «d'avant la naissance»? Nous recevons une réponse indirecte à cela au travers de la préhistoire du psychothérapeute de Munich qui conduit de telles expériences d'hypnose. Celui qui entreprend des expériences magiques ou hypnotiques devient médiat sans le savoir. Ce thérapeute ne perce pas des archétypes mais bien les puissances au sujet desquelles Paul, dans Ephésiens 6:12 écrit: «Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.» Les hypnoses «d'avant la naissance» sont - quand aucune tromperie n'existe - des relations avec les esprits, du spiritisme. L'hypnotiseur, comme aussi la personne éprouvée, tombent sous un charme par ces expériences. - Nous nous trouvons indirectement, par les hypnoses de «l'avant naissance», devant le problème de la possession. Pour cela, un exemple:

 

 

Ex 16 Cela se passait en France. Un pasteur m'amena une femme ayant les signes de la possession. Si on priait avec elle, elle entrait en transe. Alors une autre voix s'annonçait, qui prétendait être la voix de la grand'mère. Oui, plus que cela, la deuxième voix s'identifiait avec la petite-fille en transe.

 

 

Quand un psychiatre doit examiner une telle femme, il parle de la division de la conscience et de la permanence des parties dissociées de l'inconscient. Nous trouvons cela souvent dans le cercle schizophrène.

 

Et pourtant il existe entre le parler en transe spirite et une désintégration schizophrène (division) de grandes différences. Cela peut être relu sous la réplique de possession.

Il n'y a pas beaucoup d'hommes s'occupant de cure d'âme qui aient pu recueillir des expériences dans leurs relations avec les possédés. Ceux qui sont nommés le plus souvent dans le monde sont: Motherwell en Australie, Ruark au Canada, Rosteck aux Etats-Unis, Kremer en France. Ces quatre ont mes livres et sont d'accord avec eux.

 

 

Quand un homme possédé meurt le démon sort et cherche une entrée dans un membre de la famille. Souvent la parenté des possédés a des dispositions médiates et par là elle est ouverte à la pénétration des mauvais esprits. Parfois il arrive que les possédés ne peuvent mourir jusqu'à ce que le démon qui habite en eux ait trouvé une nouvelle habitation. Si le démon réussit à prendre possession d'un petit-fils, alors une certaine tradition suivra.

L'hypnotiseur, qui hypnotise de telles personnes jusqu'au point de la naissance, entre en contact avec ces esprits de famille et reçoit par eux la connaissance des aïeux.

 

 

On écoute tout cela comme si c'était un échafaudage absurde, et cela demeure insaisissable et incroyable même aux croyants, s'ils n'ont pas d'expérience avec les possédés. Mais pour ceux qui pendant des années ont exercé la cure d'âme avec les possédés, de telles expériences sont connues. Que des incrédules, des psychiatres qui ne sont pas nés de nouveau, des hypnotiseurs, des parapsychologues et des théologiens modernistes se moquent de ces choses, cela ne porte pas atteinte à la vérité.

 

 

Il est significatif que dans les Bibles anglaises de différentes traductions, des endroits de l'Ancien Testament concernant la sorcellerie sont rendus par esprits familiers. Traduit littéralement, cela s'appelle «des esprits de confiance, intimes». Dans un sens étendu, l'expression anglaise peut aussi être traduite par esprits familiaux. Il y a des familles qui pendant des décades et des siècles sont dominées par de tels esprits.

 

 

Les mauvais esprits trouvent leur joie à mentir aux gens et à les tromper. Les hypnotiseurs «d'avant la naissance» appartiennent sans exception à leurs victimes.