Coordonnées:  M. CARBON Philippe
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    "Tout commença par ma rencontre avec M. Béraud en 1990 qui fut le point de départ d'une grande passion.
Le président du groupe folklorique Gergovia fabriquait en effet des cabrettes (cornemuses d'Auvergne) à ses heures perdues, et désirait faire partager le savoir-faire qu'il avait acquis en 30 ans.
    Je visitai donc son atelier, tout en observant attentivement ses méthodes de fabrication. Est-ce l'ambiance, l'odeur et la simplicité avec laquelle M. Béraud m'expliqua ce qu'il faisait, qui me plus... Bientôt  la curiosité fit place à une forte attirance : l'envie d'essayer.
    Ce jour-là, je repartis, une cabrette sous le bras, avec la ferme intention de réaliser sa réplique. A  cette époque, travaillant en poste à GIAT-Industrie comme ajusteur, je pus consacrer mon temps libre à la fabrication de mon premier instrument de musique.
    Quelques temps plus tard, M. Béraud me présenta un ami spécialisé dans la réalisation de vielles. Il me conduisit dans un vieux moulin au plafond duquel étaient suspendues une quinzaine de vielles. Cette vision me laissa sans voix, j'eus un véritable coup de foudre pour cet instrument.
    Cette fois encore, j'emportais une vielle avec moi et me mis immédiatement au travail. Le métier que j'exerçais alors me fut d'une grande aide dans cette tâche qui recquiert beaucoup de précision.
Mon premier essai achevé, je l'exposais fièrement à M. Béraud. Il comprit soudain l'ampleur de la passion qui m'avait assailli. C'est pourquoi il se mit tout de suite à me conseiller et à m'enseigner les bases du métier.
    Depuis ce jour, j'ai travaillé d'arrache-pied afin de perfectionner ma technique Il est difficile d'expliquer les raisons d'un tel coup de coeur. Je sais simplement que le travail du bois m'attire. Mais faire preuve d'une grande précision ainsi que prendre le temps de faire les choses sont également deux obligations du métier qui m'ont poussé à continuer. Cependant, je crois que ce qui me motive le plus, c'est, une fois la fabrication terminée, le plaisir d'avoir donné naissance à un instrument réussi et toujours différent des précédents.
    En effet, des instruments tels la cabrette ou la vielle naissent de la rencontre entre l'artisan et le musicien. De longues discussions sont nécessaires afin de connaître les besoins et les attentes du musicien, de choisir les matériaux et la décoration. Puis l'inspiration s'en mêle... pour aboutir à un modèle unique.
    Fin 1992, GIAT-Industrie, pour des raisons économiques, me proposa une reconversion. Après en avoir longuement parlé avec M. Béraud, je décidai de franchir le pas, bien que sachant qu'au début, cela ne suffirait pas à me faire vivre. Je pris en gérance un magasin de sonorisation en juillet 1994, ce qui m'a permis de disposer du temps et des moyens nécessaires à l'élaboration de mes instruments.
Depuis 1994, date du début de mon activité, je me suis consacré aux essais dans le but d'obtenir des prototypes performants et qui durent dans le temps. J'ai préféré approfondir mon savoir-faire avant de de me lancer dans la vente de réalisations.
    Ce n'est qu'en septembre 1998, me sentant enfin satisfait de la qualité de mes instruments, que j'ai décidé d'ouvrir mon carnet de commande."