15 juillet 2003

Que dire de la soirée d'hier, sinon qu'elle fut extrêmement agréable ?

En arrivant au bureau hier, qui ne vis-je pas ? La collègue avec qui je m'entend si bien, et elle. Toutes les deux ensemble. La première donnait une formation à la seconde.

Bien sûr, cette formation a été interrompue par mon arrivée. Même s'il y avait plusieurs personnes présentes, Soudainement, nous n'étions plus que deux. Tout sourire, l'un en face de l'autre, y allant de nos blagues de nos sous-entendus, de nos attitudes totalement impudiques, malgré les yeux et les oreilles qui nous entouraient. Si impudiques même qu'un certain malaise flottait autour, parmi ceux qui se sentaient soudainement de trop, même si en théorie c'était moi l'intrus.

Celle qui semblait visiblement le plus mal à l'aise dans tout ça, c'était elle.

Naturellement, j'ai mis rapidement fin aux retrouvailles, non sans avoir proposé à la collègue avec qui je m'entend si bien d'arrêter chez elle en fin d'après-midi pour régler un problème avec son ordinateur, proposition qu'elle a accepté avec un empressement qui a même réussi à dissiper les doutes que je nourri toujours un peu à son endroit.

Ce problème, je l'ai réglé en cinq minutes. Mais je suis resté chez elle deux heures.

Deux heures qui ont passé trop vite, deux heures de bonheur à jouir pleinement de cette si belle complicité que nous partageons et nous imprégner de la présence de l'autre, présence qui nous avait manqué, même si nous n'oserions jamais sérieusement nous l'avouer.

L'humour et les pitreries nous rapprochent, tout en gardant juste assez de distance entre nous pour que nous n'allions pas trop loin.

Je n'avais pas soupé, mais même mon estomac s'est tu. Même lui n'osait pas faire ombrage à l'un de ces trop rares moments d'intimité entre elle et moi.

Plusieurs fois durant la soirée, elle m'a rappelé l'invitation que je lui avait fait par courriel de partager ensemble une journée de kayak. Alors que je partais, elle en a fait mention une dernière fois, en ajoutant: "à moins bien sûr, que ça ne te tente pas plus qu'il faut de faire du kayak avec moi...". Elle me testait, considérant sans doute que je n'avais pas répondu de façon assez enthousiaste à ses remarques précédentes sur le sujet.

Je ne voulais pas qu'il demeure le moindre doute dans son esprit.

Je l'ai regardé longuement, avant de lui lancer avec un sourire: "Tu sais parfaitement bien que j'irais avec toi jusqu'en enfer".

Elle a ris devant la puérilité de cette phrase, mais son sourire fendu jusqu'aux oreilles ainsi que cet éclat dans son regard me confirmaient que, maintenant, elle savait sans l'ombre d'un doute que je le pensais réellement.

Que vais-je faire à propos d'elle maintenant. Elle qui me plait, à laquelle je plais, qui est disponible et intéressée, mais avec qui je ne connais pas l'ombre du gros orteil d'une si belle complicité.

Le destin peut être si cruel parfois.


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