22 août 2008

Il n'y a qu'une seule chose dont je suis encore plus écoeuré d'entendre parler que de la Chine ces temps-ci, et c'est Céline. Ouvrez la télé à n'importe quel putain de poste ces temps-ci. Céline, ou les olympiques. Toujours la même rengaine. Même si je n'ai plus la télé quand je serai dans le bois, je suis de plus en plus convaincu que je ne manquerai rien.

Heureusement que le beau temps semble enfin décidé à se montrer le bout du nez. J'ai passé le plus clair de ma journée dehors aujourd'hui, à travailler de mes mains pour faire changement, même si la tâche elle-même n'était pas très ragoutante: fabriquer un nouveau couvercle pour le puits au fond duquel se trouve ma fosse septique.

En fait, c'est pas la construction du couvercle lui-même qui est un problème. Quelques longueurs de 2x6 en bois traité, assemblées avec des vis. Trivial en fait. Non, le sale travail, c'est d'enlever le vieux couvercle pour le remplacer par le nouveau. Il est excessivement lourd et il faut donc se contorsionner et s'appuyer dessus de toutes sortes de façon pour le déplacer et le mettre de côté. L'intérieur est complètement recouvert d'une espèce de pellicule boueuse et gluante dont je n'essaierai même pas de vous décrire ni la texture, ni l'odeur. Et dans le puits lui-même, vit une faune très variée. Des vers, des grillons, de multiples espèces d'arthropodes, et des araignées presqu'aussi grosse que ma main, enserrant des boules de soie contenant leurs oeufs, et farouchement décidées à protéger ce trésor.

Bien sûr, dès que la lumière du jour pénètre la dedans pour la première fois de la vie de la plupart de ces bestioles, c'est la panique totale. Les araignées font montre d'un flegme surprenant. Pendant quelques minutes, elles se mettent à explorer leur environnement immédiat, semblant chercher autour d'elles un refuge, un recoin plus ombragé ou à l'abris de la lumière, mais sans jamais vraiment s'éloigner de leur future progéniture. Puis, elles se font une raison, retournent à leur boule d'oeufs et s'y réinstallent, figées dans la même immobilité dont elles faisaient probablement montre avant l'avènement du grand cataclysme.

Quand à toutes les autres bibittes, elles se garochent dans tous les sens, cherchant désespérément à se faufiler dans la moindre anfractuosité.

Ensuite, il faut faire le nettoyage: enlever la terre, les plantes et les racines qui se sont infiltrées sur les bords du puits. Alors seulement j'ai pu mettre en place le nouveau couvercle, heureusement beaucoup plus léger que l'ancien, parce que construit avec du bois frais et sec. Le résultat final est très satisfaisant.

Vous me direz que j'aurais pu me passer de cette tâche, moi qui ai l'intention de vendre la maison l'été prochain. Mais ce n'était pas simplement une question d'esthétique. Ce vieux couvercle avait plus de vingt-cinq ans, et il était si abimé et pourri que je craignais même qu'il soit dangereux. Ça ne m'aurait pas surpris qu'il cède sous le poids d'un individu un peu corpulent, comme quelqu'un qui serait venu faire la vidange de la fosse septique par exemple. C'était une question de sécurité et je ne voulais pas prendre de chance.

Maintenant, ce puits de fosse septique a un beau couvercle neuf qui devrait durer un autre vingt-cinq ans.

C'est pas tout ça, mais je me suis gardé pour demain la partie la plus agréable du travail: démanteler l'ancien couvercle. Je ne peux pas le laisser trainer comme ça sur la pelouse. Je crois que je vais commencer par sortir le boyau et lui faire un bon nettoyage sous pression avant tout...


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