Salon philosophique du dimanche 29 octobre 2000 à la Vie Sauvage, rue de Naples à Bruxelles
Où se situe la limite entre intérieur et extérieur de la personnalité ?
Résumé de la discussion
Jacques : J'ai pensé à ce sujet car en ce moment je voyage beaucoup et parfois je ne me sens
pas tout à fait le même à Bruxelles, à Paris ou à Nice. Je me demande si le lieu où je
me trouve, les personnes que je fréquente, font un peu partie de moi.
Je suis constitué de molécules de matière tout comme le monde qui m'environne.
Ce qui constitue une limite c'est le fait qu'il y a beaucoup plus d'échanges d'informations
à l'intérieur, entre mes neurones, qu'entre l'intérieur et l'extérieur, par les canaux sensoriels
et moteurs.
L'acquis est plus important que l'inné.
Daniel : La génétique détermine bien les caractères physiques. Pourquoi pas les caractères
psychologiques ?
L'intériorité c'est quelque chose qui se construit.
Qu'est-ce qui modifie l'intériorité ? Le temps.
Daniel : Il y a une différence entre personnalité et identité.
L'identité c'est ce qui nous constitue dès le départ, qui fait qu'on est soi et pas
quelqu'un d'autre.
Les jumeaux ont une identité propre.
Jacques : Les jumeaux sont des clones naturels.
Marie : Pourrait=il ne pas y avoir de frontière ?
Jacques : Le fait de se poser la question suppose que la réponse n'est pas évidente, et en allant
plus loin, permet de supposer qu'il puisse ne pas y en avoir.
Est-ce qu'on est toujours conscient de l'influence de l'extérieur sur l'intérieur ?
On est autre quand on est ailleurs.
Jacques : On a parlé du temps qui modifie l'intériorité. Il m'est arrivé de retourner
dans un lieu où j'ai habité autrefois. J'avais l'impression de redevenir un peu celui que
j'étais quand j'habitais ce lieu, mais en partie seulement.
J'espérais retrouver cette époque passée mais j'étais un peu frustré car j'avais
l'impression que ce lieu n'était plus tout à fait le même. C'était peut être aussi moi qui
n'étais plus tout à fait le même.
Le fait qu'on retrouve une partie de la personnalité associée à un lieu s'explique par le
fait que le cerveau fonctionne par associations. L'ensemble des perceptions sensorielles
émanant d'un lieu sont associées à une certaine personnalité, et lorsque ces perceptions
reviennent, elles font ressurgir une partie de la personnalité associée.
Retournement : l'éducation forge la personnalité. Au dela de la personnalité.
Rapport avec la madeleine de Proust.
(1) : Quand je retourne sur les lieux de mon enfance, j'ai changé, je ne perçois pas les choses
de la même manière. Une heure après je suis dans mon monde actuel.
(6) : On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.
Daniel : On ne peut pas balayer l'inné.
(5) (à Marie) : Tu parles toujours de revenir à soi, gommer tout ce qui est inutile, nous
parasite. Qu'est-ce qui est essentiel, l'être ?
Marie : S'aventurer sur le chemin en se rendant vulnérable, sans frontière entre intérieur
et extérieur. Tout était là au départ.
Prendre la voie du milieu.
Daniel (5) : Il y a des gens qui ont peur de tout. "Je me suis cassé la gueule une fois"
suffit à faire l'amalgame "donc je me casserai encore la gueule donc je ne fais rien".
C'est un comportement parasite qu'il faut essayer de sortir de soi.
Marie : Deviens qui tu es.
Daniel : Certains n'ont pas les outils pour faire face et sont manipulés par les médias.
Marie : Certains ont la capacité de s'en sortir même s'ils sont dans la merde.
Vincent (1) : Capacité à progresser.
Suzanne : Cette force vitale, d'où vient-elle ?
Marie : Pour moi, la dépression n'est pas entièrement négative.
Tu te rends compte à quel point tu t'es trompé.
Daniel : Il faut voir la réalité telle qu'elle est, ne pas construire de réalités illusoires.
Vincent : Vigilence.
Marie : Le refus du réel.
Daniel : "Je ne suis pas une éponge" : nous ne sommes que d'extraordinaires éponges.
Est-ce que nous intégrons ce qui vient de l'extérieur ?
Est-ce qu'onn est responsable de nos maladies ?
La semaine prochaine, le 5 novembre, Myriam présente le thème :
"Dieu créa l'homme et l'homme créa Dieu.".