François ANCEAU CNAM / CEDRIC 292 rue St Martin 75 141 Paris Cedex 03 tél: 01 40 27 24 33 fax: 01 40 27 28 45 email: anceau@cnam.fr |
================================ | Emmanuel RANSFORD tél: 01 42 31 98 75 fax: 01 42 31 96 12 email: ransford@etca.fr |
La recherche sur le cerveau conscient est certainement le sujet scientifique le plus ambitieux, mais aussi le plus controversé, qui soit.
Ce thème de recherche est maintenant officialisé dans plusieurs pays comme les USA, l'Angleterre, le Danemark, l'Allemagne, etc..... Dans tous ces pays des chercheurs se réfèrent à cette discipline qui fait même quelquefois l'objet d'un cursus universitaire.
Le but de ces journées est de mettre en évidence l'effort français sur ce thème. En effet, un nombre significatif de personnes s'intéressent à ce domaine dans l'hexagone.
Ces "Rencontres" visent à refléter la diversité des approches envisagées pour "expliquer" le phénomène de la conscience à la lumière des acquis récents des neurosciences. Celles-ci vont de la vision neurobiologique (qui situe la conscience comme l'un des fonctionnements de la machinerie neuronale) jusqu'à des approches para-dualistes (qui la situent comme une propriété - supplémentaire - de l'Univers).
Les réflexions philosophiques auront leur place: elles sont particulièrement importantes pour évaluer la cohérence, les limites et les conséquences de ces approches.
A titre indicatif, les questions suivantes pourront être débattues pendant ces journées (liste non limitative):
(exemple: la mémoire, l'attention, l'apprentissage, l'anticipation,
le libre-arbitre, l'unité du moi, etc.. sans oublier les pathologies
cognitives révélatrices, etc.)
=> Pour info: John R. Searle fera une conf. a 19h 30 au centre George Pompidou (entrée libre)
O. Costa De Beauregard, A. Ducrocq, H. Dhaoui, J.F. Le Ny, E. Ransford, F.
Anceau
Laboratoire de Robotique de Paris, 10-12 Avenue de l'Europe, 78140 Vélizy, coiffet@robot.uvsq.fr
Les nombreux travaux sur ce sujet doivent tous faire face au problème
des "niveaux de conscience" et/ou de la "conscience de soi". Pour l'instant,
il est clair que personne n'a abouti à construire un robot
véritablement autonome (c'est-à-dire qui mène à
bien sa tâche sans qu'on puisse décrire à l'avance de
manière presque exacte l'ensemble de son comportement).
Nous exposerons une nouvelle proposition pour obtenir ce résultat
qui se base, d'une part, sur le phénomène des requêtes
(sollicitations internes ou externes faites en permanence au robot parmi
lequelles il doit "choisir" à laquelle il va répondre) et,
d'autre part, sur une réponse s'inspirant de la nécessité
et du hasard (système à trois étages: au niveau 1: des
règles nécessaires liées à l'aspect inné
ou génétique; au niveau 2: des règles apprises par un
apprentissage; au niveau 3: une relaxation ou choix fait au hasard parmi
un ensemble possible (mais ne conduisant pas obligatoirement au résultat.
C'est là qu'il faut trouver des explications sur la convergence vers
l'exécution du but)).
Il y a donc dans cette approche absence de conscience au sens usuel du terme
en même temps qu'autonomie de comportement. Dans le cadre de la
conférence, la question posée est donc: doit-on prendre en
compte ce genre de phénomène comme une partie ou un début
de conscience ou un élément permettant de mieux comprendre
la conscience, ou bien non?
CHU Pitié-Salpêtrière, 91 bd. de l'Hôpital, 75634 Paris Cedex 13, mdeh@pratique.fr
Cette communication a pour but de mettre en évidence en quoi ce dernier
objectif est problématique, en raison même de la façon
dont est constituée la formalisation, sans laquelle il n'y a pas de
science. Il ne concerne donc ni des considérations externes aux sciences,
ni telle approche fonctionnelle particulière innovée par un
chercheur, mais recense quelques uns des défis posés à
l'intérieur des sciences par le fait même de vouloir rendre
compte de la conscience en tant que système calculable, c'est à
dire issu d'une formalisation utilisant les principes de la logique.
Ces défis semblent devoir être regoupés selon trois
thèmes principaux, non exclusifs d'autres aperçus :
L'intérêt positif d'un travail d'explicitation de ces défis portés au sein des sciences est double :
Un accord sur une grille de ce genre serait susceptible de clarifier beaucoup plus rapidement les propositions faites sur le thème de la concience, au moins en ce qui concerne leurs aspects logiques ou formels.
Je commencerai par Aristote, qui est arrivé avec sa sagesse, à
donner aux réalités de ce monde leur consistance, en
considérant que la morale est celle que l'on veut bien se donner,
en passant par la pensée judéo-chrétienne et même
musulmane, jusqu'au siècle des lumières avec la rationalité
moderne de Kant à Hegel puis Freud et Heidegger ainsi que Foucault,
qui a préféré par son archéologie parcourir l'axe
Pratique discursive-Savoir-Science, à la place de celui qui était
suivi jusque là par les modernes, depuis les anciens, à savoir
l'axe: Conscience-Connaissance-Science.
Et en fin de ce vingtième siècle, les physiciens s'en mêlent,
peut-être parce que les années 90 ont été
baptisées par les chercheurs "les années du cerveau".
En effet le professeur Roger Penrose nous propose une nouvelle approche de
la physique quantique pour étudier les phénomènes physiques
de ce qu'il appelle le "non-calculable' par l'intelligence artificielle qui
règne dans le domaine, depuis la fin de la 2ème
guerre mondiale.
C'est dans ce cadre et à travers l'étude et mes recherches,
sur la mémoire, que je me poserai tout au long de mon intervention
les questions suivantes: De quoi sommes-nous conscients? Est-ce que nous
pensons pour élargir notre champ de conscience?
Je continuerai, à partir du schéma classique de la mémoire
(qui est représenté par les 3 temps: l'acte mnésique
- sa fixation - sa remémorisation, en tenant compte du fait que pour
que ce fonctionnement se passe normalement, il faudrait revoir les
différentes associations possibles qui permettraient le passage du
1er niveau au 2ème, c'est-à-dire la fixation d'un souvenir
puis la communication de l'être humain avec son environnement par ses
perceptions qui permettent ainsi le passage du 2ème niveau au
troisième, à savoir la résurgence ou la remémorisation
de souvenir, dont la présentation me permettra de comparer:
Je terminerai par l'analyse de ce qu'on appelle la mémoire fluide
caractéristique des grands penseurs. Elle a permis à Einstein
de synthétiser l'ensemble de son savoir par l'acte de pensée,
afin de mettre en place sa théorie de la relativité
générale. Cette dernière a démonté
l'explication de la gravitation par Newton, tout en réalisant la
prophétie de ce dernier (à savoir: la transformation
réciproque d'énergie en matière). Cette même
mémoire, fluide et synthétique, a permis à Richard Feynman
de faire sa percée en théorie quantique des champs, et à
Penrose d'aller plus avant concernant des hypothèses relatives à
la conscience.
Par son approche, Penrose pourrait réaliser la prophétie de
Goethe qui nous dit: "L'âme de l'homme est semblable à l'eau".
Car, dans ses dernières recherches, il envisage que la magie de l'esprit
et de la conscience s'opère dans des phénomènes quantiques
observés au niveau des microtubules d'eau dans les neurones (et, pourquoi
pas, dans toutes les cellules de l'organisme).
Enfin, en associant l'apport de Penrose à l'explication du fonctionnement
de l'univers et de la mémoire faite par Démocrite, ainsi qu'à
la vision quantique et relativiste du temps, je proposerai un modèle
du temps que j'appellerai sphérique. Il va dans le sens des
réalistes qui pensent que toutes les informations concernant les lois
de la vie existent et n'attendent qu'à être découvertes.
Je me baserai pour cela sur la circulation de l'information à
l'intérieur de l'individu (communication intrapersonnelle), par
l'intermédiaire de l'émotion qui serait une émergence
informationnelle circulant entre le mental et le physique et pour laquelle
le cerveau ne joue plus, relativement à la communication interpersonnelle,
que le rôle de décodeur et d'encodeur.
Selon cette approche, le cerveau n'est plus le support de l'esprit, ni de
la mémoire (en tant que "disque dur"); il ne peut donc nullement
être le seul outil de notre conscience.
Président de la Société Française de Psychonomie, 17 Bd Garibaldi, 75015 PARIS
Un réseau linéaire - électrique, mécanique ou
autre - est justifiable de la description matricielle de Kron de sorte que
son sémantiel s'identifie à un être mathématique
remarquable: le tenseur attaché à ce réseau. On a là
un modèle rendant compte des boucles, colludations et émergences
que fait découvrir le système nerveux. Ce dernier comporte
des modules organisés en métamodules eux-mêmes constitutifs
d'hypermodules, mais on possède ce fil d'Ariane: les petits cerveaux
(aplysie), l'arbre de l'évolution, le phénomène
d'hominisation font constater que le neurone est fondamentalement resté
identique à lui-même dans des modules basiques souvent de même
nature. Les circuits neuronaux mettent en présence de " confluents
étranges " du fait d'actions pouvant être excitatrices ou
inhibitrices mais ce sont là des processus que l'on sait aujourd'hui
simuler de sorte que le modèle linéaire fournit un
intéressant conducteur. Nous avions autrefois, après avoir
construit des automates et des animaux électroniques dont le comportement
avait été instructif, développé ces
considérations dans une " Logique générale des
systèmes et des effets ".(Dunod). Depuis lors, les performances de
l'électronique ont été mutipliées par
107 , la perspective s'offrant de la voir bientôt rivaliser
en compacité avec les systèmes biologiques, qu'elle a depuis
longtemps dépassés en vitesse, et cela rend très actuelle
la discussion des caractéristiques qu'un sémantiel devrait
présenter pour être conscient.
En l'occurrence il traiterait des informations alors que, comme von Neumann
l'avait fort judicieusement fait remarquer, ce terme - impliquant
subjectivité - est galvaudé avec des machines dans lesquelles
on n'a jamais rencontré que des données, l'information étant
le propre d'un sémantiel conscient.
CNPQ, Brasilia, Brésil / Université Paris 7, Paris, gomes@ccr.jussieu.fr
Nous ne voyons pas les choses telles quelles sont, mais telles que
notre cerveau nous les donne à voir. Il ny a pas à distinguer
les choses représentées des qualia. Les objets présents
dans notre conscience perceptive nappartiennent pas au monde
extérieur. Ils ont en effet été créés
par notre cerveau, même si en stricte dépendance du monde
extérieur. Les qualia, généralement, sont des
propriétés de ces objets. La conscience réunit dans
un seul contenu des propriétés d'origine différente
et qui dépendent de différentes aires et systèmes du
cerveau. La perception de la couleur, du mouvement et de la forme dépendent
de différentes aires cérébrales. Pourtant, nous voyons
consciemment un seul contenu.
Université de bretagne sud, 27A rue Chaigneau, 56100 Lorient, rozeille.hatem@wanadoo.fr
Il est temps alors de non pas de tordre le nouveau sujet pour le faire entrer
dans l'épistémologie ancienne, mais au contraire, d'inventer
une nouvelle épistémologie qui ait une chance d'appréhender
le nouveau sujet.
Nous sommes à cette époque, et le choix doit être fait
une fois pour toutes.
Ceux qui l'ont fait proposent de refonder l'Epistémologie en fonction
du but poursuivi: comprendre le soi. Elle suppose, contrairement à
l'épistémologie ancienne, d'interdire toute hypothèse,
la vérification physique étant interdite puisqu'incluse dans
l'acte d'observation qu'on cherche à expliquer. A partir de là,
on peut construire une rationalité nouvelle rigoureuse et puissante
qui semble rendre compte de la nature première et de la naissance
de l'acte de connaissance de soi et du monde.
Forenap, Centre hospitalier, 68250 Rouffach, hode@habenula.u-strasbg.fr
Ces situations peuvent-être physiologiques, tel le sommeil, ou la
conséquence d'une action pharmacologique d'un psychotrope ou encore
résulter de pathologies psychiatriques ou neurologiques.
Ainsi le concept clinique d'agnosie peut être vu comme un déficit
partiel de la conscience. De même les etats de dépersonnalisation,
concept transnosographique de la clinique psychiatrique, peut être
considéré comme un trouble de la conscience, comme un
dysfonctionnement de l'intégration des notions du soi, de l'espace
et du temps. Il existe également de nombreux comportements liés
aux motivations qui semblent échapper à la perception consciente
et qui illustrent que la conscience n'a pas accès à tous les
états internes du systeme nerveux central.
A défaut de donner une définition de la conscience, cette approche
par les exemples cliniques permet de mieux cerner les liens entre la conscience
et d'autres fonctions cognitives. Etablir ces liens a un intérêt
fondamental dans la mesure ou toute théorie de la conscience doit
intégrer ces données cliniques pour espérer une certaine
validité.
BIOERA - Bioelectronics Research Association 18, Allée des Frères Lumière, 77600 Bussy Saint Georges, bioera@worldnet.fr
Lauteur propose dabord délargir le concept de
synchronicité en définissant deux types de synchronicité:
une générale et une restreinte.
Il propose en suite détablir un lien entre structures biologiques
dune part et la synchronicité dautre part.
Cette démarche permet de saffranchir de la causalité
en tant quinteractions entre une putative force psychique et les
systèmes biologiques i.e. le cerveau. Elle évite aussi de faire
appel à des phénomènes de cohérence quantique
à lintérieur des cellules nerveuses et suggère
lexistence dautres mécanismes dans certaines structures
protéiques (microtubules et autres protéines liées à
des processus dynamiques en biologie).
Lauteur propose ici que les systèmes dynamiques non-linéaires
soient le moyen de stabiliser et amplifier les phénomènes S
qui, eux, sont peut être de nature transitoire.
Un système non-linéaire sur le seuil d'instabilité,
est comparable à un dispositif capable de répondre rapidement
à toute sollicitation interne-externe. Il est toujours "prêt
au changement", i.e. à bifurquer vers un nouvel état dynamique
dans une fraction de seconde.
Enfin, lauteur élargit, comme Pauli l'avait fait pour le concept
de complémentarité, le concept jungien d'archétype et
compare ces facteurs transcendants, dont la constellation est liée
aux manifestations S, aux attracteurs mathématiques. Tout comme les
attracteurs mathématiques déterminent le comportement des
systèmes dynamiques, les archétypes déterminent le
comportement des êtres biologiques.
Equipe de Cognition Artificielle, Dpt Informatique, IUT Paris 8, 140 rue de la nouvelle France, 93100 Montreuil, cl@iut.univ-paris8.fr
Une machine Nymei est un réseau de neuromimes réalisant un
parallélisme à grande échelle d'éléments
simples, relié à un environnement au moyen d'interfaces sensitives
ou effectrices faisant partie de la machine. Le réseau est composé
de cellules indépendantes et de connexions unidirectionnelles entre
elles. A l'exception de ceux parvenant à la couche interface sensitive,
tous les signaux circulant dans le réseau ont pour origine une cellule.
Celle-ci est simulée par un automate à seuil doté
d'états internes et produisant des signaux analogiques ou des trains
de pulses. L'algorithme qui régit le comportement de l'automate
contrôle l'évolution de l'état interne de la cellule
et l'évolution des poids des connexions. Le graphe de connectivité
décrivant le réseau est incomplet et il n'existe pas de connexion
reflexive. La construction initiale d'un réseau lui confère
une structure sous forme d'un ensemble de connexions et de poids et de
capacités d'évolution au niveau cellulaire. Partant de cette
structure initiale, l'évolution du réseau dépend de
ses interactions avec son environnement. L'observation de la machine au niveau
de ses interfaces définit son comportement dans le temps.
Le modèle à la base de la machine Nymei s'appuie sur les concepts
suivants.
Les informations relatives aux représentations sont localement
distribuées. Dans des groupes cellulaires topologiquement
différenciés en fonction de l'origine des signaux les atteignant,
une structure en double boucle supporte fonctionnellement la représentation
des signaux.
Le couplage entre la représentation et sa source dans l'environnement
repose sur deux mécanismes antagonistes qui influent sur le débit
d'informations circulant dans le réseau. La dépendance des
cellules et de la structure du réseau par rapport au débit
circulant est le véhicule des effets en retour du comportement global
du réseau sur chacune des cellules le composant.
L'observation d'un régime d'échange stationnaire entre le
réseau et son environnement est le témoin de l'apparition d'un
contenu mental acquis, qui laisse une empreinte au niveau de la structure
du réseau par sélection progressive d'une structure
spécifique.
La structure en double boucle des représentations est inspirée
de l'organisation anatomique des structures de contrôle psycho-moteur
volontaire, qui couple deux circuits internes et externes.
Dans la machine Nymei, ces concepts donnent les propriétés
suivantes aux représentations en double boucle.
Dans le cadre d'interprétation unifié Nymei, les informations perçues en entrée et les contenus mentaux sont ainsi comparables dans leur nature, et différents fonctionnellement.
LIMSI-CNRS, Université de Paris-Sud, Orsay, leny@limsi.fr
--> trois systèmes de connaissances
La "Sokalisation" de la conscience.
--> être conscient est une propriété de certains
états ou événements mentaux. Explicite vs implicite.
La distinction "qualia" vs "représentations propositionnelles"
"la grève était très longue et Jean se sentait
fatigué"
"j'ai déjeuné ce midi à la cafétaria de la
faculté. La morue était excellente"
version 2:
"pour tout individu, mis dans la condition C, l'activité psychologique
"fonctionne" (dans la tête), comme une séquence de P et R"
(P=processus, R=représentation)
DONC:
La conscience est dès lors, une propriété de certaines
de ces représentations et processus. Laquelle? L'hypothèse
du seuil minimal des niveaux d'activation des représentations.
Seule la recherche scientifique (expérimentale, ou au moins empirique)
peut répondre à la question.
GREC-B, Versailles
Nous pourrions comparer notre activité mentale au travail d'un
énorme complexe d'ordinateurs qui ne disposerait que d'un seul terminal.
Pourtant cela ne rend pas compte de l'essence même de notre pensée
qui n'est pas celle d'un ordinateur car il faut en plus tenir compte des
émotions d'origine corporelle.
Notre pensée, vécue en tant qu'expérience personnelle
correspondrait à l'ensemble de centaines, voire de milliers de
représentations, latentes en nous, dont nous ne pouvons concevoir
qu'une "teinte dominante", sinon inexprimable, du moins pouvant être
interprétée par l'expression artistique.
Des observations faites sur le rêve, pourtant non scientifiquement
probantes, permettent d'observer des cas d'ubiquité, voire même
de plusieurs rêves vécus simultanément.
Des exemples plus probants reposent sur les déclarations de rescapés
de la noyade qui pensent avoir revécu leur vie entière en l'espace
d'un instant. Il est impensable que leur cerveau ait pu travailler à
une vitesse pratiquement infinie: toutes le représentations n'ont
pu qu'être évoquées simultanément.
Une explication plus précise pourra être donnée au moyen
du diagramme de "Système Opérationnel Humain" déjà
présenté par l'auteur.
Universite Libre de Bruxelles, Avenue F.D. Roosevelt, 50,IRIDIA, CP 194/6, B-1050 BRUXELLES, marchal@ulb.ac.be
Dit autrement, les hypothèses en question nous forcent d'extraire
une théorie du réel à partir d'une théorie de
la conscience.
Les trois hypothèses philosophiques postulées sont les suivantes
:
Le résultat principal peut se résumer avec la proposition principale:
où COMP, désigne le mot "computationnalisme", et est le nom
choisi pour l'ensemble des trois hypothèses prises simultanément.
Du point de vue ontologique on va inéluctablement rencontrer une forme
d'idéalisme, ou d'immatérialisme, de type Pythagoricien : tout
est nombre ou relation entre nombres. Ceci va à l'encontre d'un
préjugé largement répandu selon lequel le mécanisme
est d'office une position matérialiste. Pour ce résumé,
je vais me contenter d'expliciter les hypothèses et je vais donner
un très brève idée de la démonstration de la
proposition principale.
Hypothèses
Brève idée de la démonstration L'hypothèse du
mécanisme rend le sujet en principe duplicable. En utilisant alors
des expériences par la pensée de type déductives je
montre que le mécanisme entraîne une forme d'indéterminisme
phénoménal (privé, intime, psychologique). Je
considère alors un programme capable d'émuler l'activité
de tous les programmes possibles. On peut dériver l'existence d'un
tel programme, que j'appelle "déployeur universel" au moyen de la
thèse de Church. Je montre que si un déployeur universel devait
être concrètement exécuté dans notre univers physique,
alors il n'est plus possible de justifier nos croyances dans les lois de
la physique à partir des lois de la physique. On est amené
a réduire le problème du corps et de l'esprit à la
justification de nos croyances dans les lois de la physique à partir
de l'existence d'une mesure de probabilité intrinsèque
définie sur l'ensemble de toutes les histoires computationnelles
parcourues par le déployeur universel.
A ce stade on pourrait penser que j'ai seulement démontrer que notre
univers physique est "trop petit" que pour supporter l'exécution
concrète d'un déployeur universel.
Je propose alors une expérience par la pensée plus fine montrant
que ce mouvement est interdit. Même si aucun déployeur concret
n'est exécuté, le mécanisme exige de rendre compte de
l'apparence des lois de la physique a partir de l'informatique théorique.
Cette demonstration permet finalement d'extraire une partie substancielle
de la mécanique quantique à partir de l'informatique
théorique.
La conjecture suivante sera soumise à discussion:
La structure d'une représentation formelle générale
des processus humains de conceptualisation communicable doit compter certaines
indications concernant les "aspects" biophysiques de ces processus. Ces
indications, si elles étaient déchiffrées, pourraient
conduire à des progrès fondamentaux concernant le fonctionnement
du cerveau d'une part et d'autre part les techniques de programmation
employées en intelligence artificielle.
CNAM-CEDRIC 292 rue St Martin 75141 Paris Cedex 03, 100460.1645@compuserve.com
La modélisation des processus communicants permet l'analyse fine de
ces états informationnels transmis et non-transmis : un ensemble de
deux machines de Turing universelles notées MTE et MTR échangent
des chaînes binaires (x) selon un code sur lequel elles sont implicitement
accordées. Tout x de longueur l(x) a une description , qui est sa
complexité algorithmique, notée C(x) <= l(x) + O(1).
Un processus de communication est effectif à trois conditions :
De la contradiction entre les points i) et iii), on conclut que, dans un ensemble de systèmes échangeant des messages (neurones, circuits logiques, individus, ...) une part implicite irréductible, qui n'est pas susceptible d'une description exhaustive, rend donc des messages aussi élémentaires que OUI et NON impossibles à délivrer complètement de toute ambiguïté. Ceci tendrait à infirmer l'hypothèse fonctionnaliste, dans la mesure où la signification des messages dépendrait (de façon non-énumérable) du contexte physique commun dans lequel ils opèrent.
Unité de Biométrie, INRA, 78026 Versailles Cedex, rospars@versailles.inra.fr
Pour tenter de répondre à cette question il est utile d'analyser
la conscience en ses constituants élémentaires, au premier
rang desquels figurent les qualia. Ceux-ci sont les matériaux de base
(couleurs, sons, odeurs etc.) dont la conscience se sert pour représenter
le monde. Ils résultent d'une double traduction. La première,
qui a lieu au niveau des organes sensoriels, transforme les signaux physiques
(ondes électromagnétiques, variations de pression, molécules)
en trains de potentiels d'action conduits jusqu'au cerveau. Là, une
seconde traduction s'opère qui convertit ces impulsions codées
en qualia; contrairement au sentiment né d'une longue habitude, notre
perception du monde n'a rien d'immédiat, puisque la conscience en
crée une "image" à l'intérieur de nous, qu'elle re-projette
ensuite à l'extérieur. L'onde électromagnétique
de 700 nm de longueur d'onde n'est pas plus "rouge" que ne l'est le train
de potentiels d'action d'un neurone du nerf optique. Le qualium "rouge" (ou
de la "rougeur") est irréductible à l'un et à l'autre.
Peut-on concevoir que cette réalité "psychologique" résulte
de l'interaction des neurones (ou de certains neurones) du cerveau sans nier
cette réalité même ou sans attribuer au réseau
de neurones des propriétés "occultes" qui ne font que
déplacer le problème sans le résoudre ? Si la neurobiologie
ne peut donner à elle seule la clé du problème, peut-on
l'attendre de la physique qui en constitue le substrat ? Comment la conscience
avec ses qualia, pensées, émotions etc. peut-elle s'inscrire
dans le monde physique ? Plusieurs réponses (ou non réponses)
sont possibles. Les unes, philosophiques (matérialisme, dualisme,
panpsychisme etc.), dépendent de manière cruciale de la
définition (généralement implicite) du mot "physique"
et ne sont donc pas aussi éclairantes qu'il peut paraître de
prime abord. Les autres, qui ont en commun de prendre appui sur la physique
quantique, varient beaucoup suivant les auteurs et les éléments
de conscience servant de point de départ à l'analyse. Ni les
unes ni les autres ne permettent de conclure le débat mais au moins
ont-elles le méritent de l'éclairer et de le concrétiser.
Au terme de cet examen, qui ne vise pas à l'originalité mais
simplement à hiérarchiser les difficultés, il semble
probable que la prise en compte sérieuse de la conscience en neurobiologie
et en physique requerra une révision des deux pôles du débat.
Il est encore trop tôt pour fixer le point d'équilibre et
l'étendue de la révision des idées qui en résultera.
Consultant
Nous trouvons dans la conscience cosmique un point de jonction où
la matière devient réelle pour l'esprit, et l'esprit réel
pour la matière. Si l'esprit est la réalité fondamentale,
le temps et l'espace doivent être des conditions conceptuelles où
l'esprit voit son propre mouvement d'énergie, conditions différentes
selon le type de conscience envisagé (voir aussi les analyses de Kant).
En d'autres termes, il y a un temps et un espace différents pour chaque
condition de notre conscience, avec des mouvements appropriés.
D'une certaine manière, l'espace mental et l'espace matériel
sont l'extension spirituelle originelle, mais traduite par le mental pur
en un champ mental subjectif, et par le mental sensoriel en un champ objectif
de perception sensorielle. En fait, espace et temps sont des états
d'être où le mouvement de la conscience manifeste les faits
et les événements. Le rapport entre la conscience qui voit
les événements et la force qui leur donne naissance détermine
le sens du temps et façonne notre prise de conscience du mouvement
et de la mesure.
A la suite des travaux des dernières décennies, les voies
d'accès à l'intelligibilité du réel que constituent
les sciences physico-mathématiques et les sciences neuro-physiologiques
nous livrent des clés prometteuses que l'on peut utilement rapprocher
des conceptions traditionnelles (celles de l'Inde en particulier). Nous voyons
émerger de notre analyse une conscience-force ou énergie
créatrice transcendante, qui s'expanse en construisant ses propres
représentations à bases d'espaces-temps (en mathématiques,
on dirait des "variétés") à toutes les échelles.
Au niveau le plus élémentaire, cette tendance auto-organisatrice
se manifeste par l'apparition de certaines régularités dans
les phénomènes aléatoires - l'ordre au sein du
désordre, en quelque sorte: écoulements, sillages, réactions
périodiques, etc ... A un niveau plus élevé, on peut
expliquer les propriétés des organismes vivants par l'exercice
de la même tendance auto-organisatrice, dont on peut donner des
représentations mathématiques (réseaux de Kohonen, par
exemple) et que l'on peut suivre à la trace dans l'apprentissage du
langage structuré. Mais plus on s'élève dans la
complexité des phénomènes et dans la hiérarchie
des êtres vivants, et plus on est conduit à se poser la question
fondamentale: quelle marge de liberté reste-t-il à l'être
vivant et intelligent - l'homme en particulier - si la nature intelligente
et auto-organisatrice construit les structures de la manifestation et tisse
la trame des événements?
Groupe Langage et Cognition, LIMSI, B.P. 133, 91403 ORSAY Cedex, gs@limsi.fr
Ces idées nous semblent importantes pour le rôle de coordination
et dunification quelles donnent à la conscience et parce
que certaines ont des fondements très proches de lintelligence
artificielle distribuée, domaine très prometteur pour tout
ce qui concerne la réflexivité et une première approche
informatique de la conscience. Enfin, le modèle dEdelman nous
semble particulièrement prometteur, dune part parce quil
englobe lensemble des processus cognitifs (des perceptions au langage
et à toutes les fonctions supérieures), et dautre part
parce quil est suffisamment précis pour déboucher sur
nombre didées neuves pour les mises en uvre informatique
en particulier pour tout ce qui concerne la sémantique et la
question de lancrage des symboles.
Nous présenterons alors les idées essentielles de CARAMEL
(Compréhension Automatique de Récits, Apprentissage et
Modélisation des Échanges Langagiers), qui était
initialement un modèle général de traitement automatique
des langues destiné à des applications très diverses
(dialogue, compréhension dhistoires, résumé, etc.).
Depuis longtemps, le problème de la conscience nous semblait crucial,
et plusieurs de nos publications montrent comment la réflexivité
et lintelligence artificielle distribuée permettent le
développement de programmes capables de représenter leurs propres
actions et de raisonner sur ces représentations pour adapter dynamiquement
leur comportement, ce qui nous semble une nécessité pour les
programmes de traitement automatique des langues.
Le besoin de processus non contrôlés nous est ensuite apparu,
aussi bien pour des questions defficacité informatique que pour
des raisons de validité cognitive. Nous avons alors proposé
une extension des tableaux noirs (le carnet desquisses) permettant
à de tels processus dinteragir en tenant compte de
rétroactions de différents niveaux. Du point de vue informatique,
le comportement émergeant des processus dinterprétation
dans la mémoire à court terme constitue un mécanisme
de décision non logique, fondamental pour expliquer la notion de
pertinence, cest-à-dire, le choix de linterprétation
la plus plausible dans le contexte courant. Il devient même indispensable
si on fait lhypothèse des mondes ouverts, car les critères
de préférence sémantique semblent impossibles à
gérer sans le support dun ensemble daxiomes hautement
structurés (en leur absence, les méthodes logiques pour filtrer
ou comparer les interprétations concurrentes perdent une grande partie
de leur efficacité).
Pour établir un lien cohérent entre ces deux niveaux de traitement,
la conscience devait bien sûr jouer un rôle encore plus fondamental
(le niveau conscient peut se concentrer sur les tâches les plus
adaptées à un traitement rationnel, les autres problèmes
étant filtrés au niveau subliminaire). Nous proposons donc
ici un modèle cognitif général, et nous illustrerons
son implémentation et ses fonctionnalités sur le traitement
et lapprentissage de la langue. Il a toutefois une ambition plus
générale, ce que nous tenterons de montrer en conclusion.
Nous proposons alors la nouvelle interprétation du sigle CARAMEL :
Conscience, Automatismes, Réflexivité et Apprentissage pour
un Modèle de lEsprit et du Langage. Nous sommes bien entendu
conscient (!) quil sagit là dune vision outrageusement
simplifiée de la conscience humaine, mais néanmoins, cette
première approche vise à montrer que certains aspects utiles
nen sont pas si impossibles à mettre en uvre sur machine
que daucuns peuvent laffirmer.
Laboratoire Travail et Cognition, UMR CNRS 5551, Maison de la recherche, Université de Toulouse-Le Mirail, 5 allées A. Machado, 31058 Toulouse Cedex 1, terrier@cict.fr
Pour comprendre ce qui cause la conscience, il semble alors prudent d'utiliser
la méthode expérimentale et de contraster les processus conscients
et inconscients dans des domaines expérimentaux variés (Baars,
1994). Dans l'optique de la recherche d'un facteur causal, on ajoutera la
contrainte suivante: le facteur pourra être suggéré comme
étant un facteur causal si et seulement si il est en mesure d'expliquer
à la fois les cas où les dissociations expérimentales
se produisent et les cas où elles ne se produisent pas.
Nous observons que si l'on recherche un tel facteur explicatif dans
différents domaines expérimentaux de la psychologie cognitive
(apprentissage implicite, mémoire implicite, automaticité),
un facteur s'impose (Terrier, 1997): la compatibilité des opérations
de traitement réalisées par le sujet à deux moments
dans le temps. La conséquence de la mise à jour de ce facteur
serait que ce sont les opérations mentales qui sont conservées
en mémoire; plus précisément, l'idée est que
les opérations mentales précédemment appliquées
au matériel se 'récapitulent'.
Outre les travaux de psychologie cognitive, pour qui la conscience est souvent
considérée comme étant le produit du traitement de
l'information, il y a certes des domaines connexes des sciences cognitives
qui défendent beaucoup plus directement l'idée que la conscience
est le produit du fonctionnement du cerveau. Dans ce cas, la proposition
est-elle envisageable? Il semble bien (Libet, 1996) que ni l'identification
d'une configuration neurale unique qui pourrait être impliquée
sélectivement dans une activité précise, ni la
possibilité de mettre en évidence une relation causale entre
l'activité du cerveau et l'expérience consciente ne puissent
être attendus des nouvelles techniques d'enregistrements (TEP, IRM.
En outre, si les potentiels endogènes sont en corrélation plus
directe avec l'expérience consciente que ces techniques (Libet, 1996),
il semble clair qu'il n'y a pas pour autant de relation entre le fait de
considérer que la conscience est le produit de l'activité du
cerveau et le fait de chercher à localiser la conscience dans le cerveau
(Young, 1996).
En réalité, la proposition selon laquelle la compatibilité
des traitements est un candidat possible pour comprendre ce qui cause la
conscience, n'est pas seulement envisageable à partir de données
issues de la psychologie cognitive. Elle pourrait aussi s'appuyer, ne serait-ce
qu'indirectement, sur des constats admis dans des disciplines connexes. Quant
à la conséquence déjà évoquée de
cette proposition, elle présenterait l'avantage d'être
particulièrement cohérente avec des résultats récents
qui montrent que le fait d'imaginer une action et le fait de réaliser
cette action se traduisent de la même façon du point de vue
de l'activité du cerveau (Decety, 1996).
tromi@wanadoo.fr
Un système matériel est vivant si, pour assurer sa
pérennité et son développement, il est capable
d'établir des catégories stables, opportunistes, entre
les différentes formes qu'il perçoit avec les capteurs qui
sont à sa disposition.
Fort de cette définition du vivant, nous analysons ensuite
quelle est la nature des mécanismes de perception qui permettent
justement d'établir ces dites catégories. Ce qui nous
amène à examiner comment se résout toute interaction
entre le système qui mesure et les objets de son
environnement. Nous établissons ainsi que le fruit de toute interaction
est, comme dans la théorie quantique, un état de
superposition. Et nous montrons qu'aucun processus physique ne peut
résoudre cet état de superposition, de "confusion":
le choix d'une solution particulière, c'est-à-dire la
résolution de cet état de superposition le
collapse de la fonction d'onde en mécanique quantique
est un processus qui est logiquement irréductible à tout
mécanisme physique quelle que puisse en être sa complexité.
Muni de ces éléments qui sont relatifs au principe de
catégorisation des formes observées et à la nature
nécessairement non-physique du principe de choix lesquels
choix sous-tendent ces dites catégories , nous
sommes alors conduit à faire la conjecture suivante qui porte à
la fois sur la nature et sur la propriété fondamentale que
doit au moins posséder cette conscience:
La conscience, qui contrairement aux objets matériels ne se
trouve jamais dans un état de superposition, serait de la
même nature, non-physique, que ce principe de choix qui
permet la nécessaire réduction de l'état de superposition
qui suit toute interaction physique. C'est ainsi qu'après une
interaction avec une entité supposée être "rouge" ou
"verte" (deux éventualités), le système matériel
constitué par cette entité et par l'appareil de mesure qui
l'observe est fondamentalement dans un état de superposition
des deux propriétés "rouge" et "verte"; alors que l'observateur
n'a conscience que de la couleur "rouge" ou de la couleur "verte".
Ainsi dotée de cette capacité qui ne peut en aucun cas
appartenir à la dimension matérielle , de réduire
les états de superpositions qui sont inhérents à
tous processus physiques, la conscience serait alors la source unique
de ces choix cohérents, opportunistes, qui permettent la formation
des catégories (des classes d'actions) que nous avons
dit être essentielles à l'émergence de tout système
vivant et à son évolution.
Présidente de l'association Ta Main Pour Parler; tmpp@hol.fr
Les personnes taxées de déficience mentale sévère
tiennent un discours élaboré qui dévoile une richesse
intérieure insoupçonnée. De ce fait, la supercherie
est souvent invoquée. D'autant que la déconnexion qui existe
entre pensée et action crée un contraste saisissant entre leur
niveau de compréhension et leurs aptitudes dans la vie quotidienne.
Plusieurs signes valident cependant que ce sont bien eux qui s'expriment:
ils fournissent parfois des informations non connues du facilitateur et
progressent sur le plan du bien être, de la communication et du
comportement. Les progrès sont mesurables.
Certains faits sont surprenants: les sujets peuvent taper sans avoir appris
à lire et ne regardent généralement pas le clavier.
Certains s'expriment dans un état modifié de conscience, d'autres
en phase d'endormissement. Les tout petits utilisent des mots érudits
(vilipender, dichotomie...). Les non voyants tapent aussi vite que les autres,
les sourds répondent aux questions sans aucun temps de latence. Les
sujets semblent interpréter le monde extérieur à travers
l'autre et non par les canaux sensoriels habituels. Ils sont même capables
de dialoguer dans la langue du facilitateur alors qu'ils ne l'ont jamais
entendu parler.
Tout se passe comme s'ils étaient "branchés" sur le cerveau
du facilitateur et s'appuyaient sur son équipement moteur, sensoriel
et psychique, sur son expérience, son savoir même, pour exprimer
leur propre pensée.
Ils se reprennent les mots les uns aux autres, s'insèrent dans une
histoire commune, y rajoutent des modifications ou épisodes. Ils se
connaissent sans s'être vus et s'envoient des messages qui semblent
passer au delà des mots et de la distance.
Comme les handicapés, les enfants "normaux" communiquent par la CF
qui leur permet d'exprimer des choses indicibles oralement. On observe deux
niveaux et deux styles de langage qui correspondent à des couches
plus ou moins profondes de la conscience et convergent rarement: le premier
est celui d'une expression consciente qui s'exprime par la parole ou
l'écriture volontaires. Le second est celui d'un vécu affectif
qui semble ne pouvoir s'exprimer que par l'intermédiaire d'un
facilitateur. Le langage, riche en métaphores, est moins structuré,
et permet difficilement de donner des informations concrètes très
précises en réponse à des questions.
La CF montre que la conscience est intacte même chez les patients dont
le cerveau est profondément lésé. J'ai reçu une
patiente en phase de réveil de coma avec une atteinte gravissime du
tronc cérébral, d'autres présentant une absence de corps
calleux ou une lissencéphalie (absence de circonvolutions sur le cerveau).
Tous sont conscients de leur handicap et expriment une grande souffrance.
La CF pose la question de l'interaction entre le cerveau et l'esprit et de
la localisation de la conscience.
La CF objective les échanges inconscients entre deux êtres qui
permettent à l'un de s'exprimer à travers l'autre. Elle met
en lumière les liens télépathiques et le réseau
souterrain qui relie entre elles toutes les personnes humaines.
La CF pose le problème de l'articulation entre les différents
niveaux de pensée (consciente et inconsciente.) Elle ouvre des
perspectives remarquables d'action thérapeutique et de recherche.
GREC-B 56 av. Delattre de Tassigny, 62100 Calais, 101755.2457@compuserve.com
Mais pour traiter ce problème fondamental il existe dautres
approches que la vision neurologique.
Lune delles, dont les physiologistes comme P. CHAUCHARD, L. LAPIQUE
ou G. VIAUD ont montré lintérêt, a consisté
à étudier le comportement des êtres les moins
évolués tels que paramécies ou Volvox. Ils ont pu en
conclure chez eux à lexistence dun psychisme
élémentaire.
Contrairement à ce que lon pourrait penser, les progrès
liés au décryptage du code génétique, nont
pas éclairé le problème du passage de linerte
au vivant, au contraire. M. LEFEUVRE écrit à propos des origines
de la vie:
« Lessentiel nest pas la matière, mais la structure
de cette matière. Les 3 millions de paires de nucléotides qui
forment lADN dune bactérie sont disposées dans
un ordre rigoureux ». Il introduit ainsi, sans dailleurs la nommer,
la notion dinformation. Il qualifie lexplication par le hasard,
y compris le chaos déterministe et « leffet papillon »,
de « solutions miracles », qui ne sont que des aveux dignorance
déguisés. Il conclue: « Une cause immatérielle
sous-tendant les causes matérielles à l uvre dans
la nature simposera à notre esprit comme une exigence incontournable
pour expliquer aussi bien lunivers que la vie ou la conscience. »
Ces réflexions suggèrent une autre approche de la conscience.
La conscience: quil sagisse de mémoire, dapprentissage,
dattention, de libre arbitre ou de notion du soi, peut sanalyser
comme un traitement de linformation par lindividu. Non pas
linformation au sens de Shannon, mais évidemment linformation
dans son sens général de connaissance, appelée aussi
«information significative », cest à dire comportant
un « signifiant» matériel et un « signifié »,
un sens, qui est précisément une structure mentale, non
matérielle.
Certes aborder létude de la conscience sous langle de
linformation et remplacer le terme de conscience par celui de «
sens » ou de « signifié », ne résout pas pour
autant le problème. Mais le placer sur le plan de linformation
permet de le traiter par dautres méthodes.
Cest en particulier le cas de la communication intercellulaire. Dans
un organisme, la transmission dinformations entre cellules ou organes,
a été très étudiée du point de vue de
la biologie moléculaire, et les réactions chimiques qui sont
mises en uvre sont assez bien connues.
On peut montrer toutefois que la transmission de linformation ne peut
être expliquée par les seules considérations
stéréochimiques, mais quelle nécessite
dadmettre lexistence du sens, interprété, compris
par la cellule en tant quunité vivante.
Cette analyse confirme les observations mentionnées plus haut sur
lexistence dun psychisme élémentaire, et conduit
à les généraliser à. tous les organismes
dépourvus de système nerveux, tels que bactéries et
protozoaires, mais aussi aux cellules et tissus animaux, auxquels on peut,
dans une certaine mesure associer aussi des végétaux
supérieurs.
Cela souligne lintérêt quil y aurait à
développer les études sur le comportement des êtres
inférieurs, protozoaires et protophytes et très vraisemblablement
sur celui des végétaux, abstraction faite de toute idée
préconçue.
Notre conclusion sera que la conscience est indissociable de la vie, à
tous ses niveaux. Et que lon peut la considérer comme lune
de ses propriétés fondamentales.
Bien des points restent à préciser : Par exemple définir
ce quon entend par conscience ou consciences? Définir ce
quest la vie? Bien des questions restent posées et, surtout,
à poser; par exemple: Pourquoi considère-t-on comme évident
que la conscience soit lapanage du vivant, et pourquoi les choses ne
seraient-elles pas conscientes
et toute autres questions aussi stupides!
ARSEC, Paris, wallich@easynet.fr
Cest dans cette dernière perspective que nous rattachons la
conscience à lorigine microphysique de lesprit ou du «
mental ». En effet ce dernier nest plus explicable par le seul
échelon cellulaire neuronal. Nous pensons quil existe des
unités minimles mentales à léchelle atomique,
phénomènes qui ont des temps caractéristiques de
lordre de la picoseconde (que nous avons pu démontrer
expérimentalement chez le rat); de plus ces Eléments Nano-Mentaux
de Représentation (ENMR) se comportent vraisemblablement comme des
« fonctions donde » en mécanique quantique. Ces ENMR
ont pour caractèristique dêtre non-locales et de ne se
définir que par leur seule réalité de type probabiliste.
Nous exposerons les conséquences de cette théorie pour la
compréhension des fonctions cérébrales supérieures:
telles que la pensée, la mémoire et lapprentissage dont
les rapports avec la conscience sont essentiels.
Nous définirons également la relation de la conscience avec
les trois niveaux neuronaux du cerveau: latomique, le cellulaire et
le locutoire auxquels correspondent respectivement les étages
non-conscient, inconscient et conscient du mental proprement dit.
Pour terminer nous exposerons les travaux qui permettent denvisager
et la localisation possible de la conscience et sa place dans
lévolution animale dont rend compte léquilibre
proie-prédateur qui tout au long de la phylogénèse animale
- de lunicellulaire à lhomme - suggère bien la
réalité de la conscience dont la dimension cognitive ne semble
pas être le seul apanage de lhomme.
Nous conclurons sur les conséquences psychologiques et philosophiques
quentraine ce nouveau paradigme microphysique de lesprit et de
la conscience.
Dès les premières heures de la vie, voire au bout de quelques
jours, le visage de l'enfant s'éclaire d'une mimique, le "sourire
des anges", qui n'exprime probablement rien qu'une satisfaction interne.
Suivant la qualité de son environnement, l'enfant peut se structurer plus ou moins bien, voire pas du tout. Dans le cas général, la mère s'acharne véritablement à faire sourire son enfant, utilisant pour cela tous les artifices, soulignant le caractère "primal" de ce processus: une secrétaire qui venait d'accoucher, corrigeant mon texte, est venue me dire: "Vous savez, mon bébé, il sourit vraiment!"
Christian.paille@wanadoo.fr
On sait qu'il n'est pas de recherche scientifique possible sans un certain
nombre de présupposés sur la nature de la réalité.
Ces présupposés sont généralement implicites.
Or avec un sujet tel que la conscience, il est indispensable de les expliciter.
Ce qu'on cherchera, et ce qu'on trouvera au bout du compte, sera bien
différent selon que l'on concevra la conscience comme une simple
émanation de la matière, ou bien comme une propriété
supplémentaire de la matière, ou au contraire comme étant
à l'origine de la matérialité du monde. Quelques
éléments doivent aider à choisir l'hypothèse
la plus riche de perspectives et collant le mieux aux faits. Par exemple:
L'analyse des phénomènes perceptifs, en particulier visuels
et auditifs, révèle deux choses apparemment contradictoires
:
Le physicien Satoshi Watanabe, dans son théorème dit du " vilain
petit canard ", a montré qu'il était impossible sur la seule
base de critères physiques de trancher sur l'identité ou la
différence de deux objets. Par conséquent, la capacité
à discriminer des objets, ce que tout être vivant sait faire
ainsi que des robots conçus par l'homme, relève
nécessairement d'une dimension qui n'est pas matérielle.
Un élément supplémentaire permet d'aller encore un cran
plus loin en suggérant que la conscience n'est pas une simple surcouche
posée au-dessus de la matière. C'est le fait que la matière
en son fond est complètement immatérielle, comme le montrent
toutes les recherches inspirées de la théorie de la
relativité et de la physique quantique. Le photon en particulier,
à quoi se réduit finalement toute matière, se
révèle doté de propriétés qui sont d'ordinaire
attribuées à l'esprit et pas à la matière.
C'est en prenant simultanément en compte tous ces éléments,
qui vont de la physique à l'intelligence artificielle en passant par
la biologie, que l'on sera à même de formuler les " bonnes "
hypothèses qui orienteront les recherches sur la conscience et feront
progressé notre compréhension.
CNAM-CEDRIC, 292 rue St Martin, 75141, Paris Cedex 03, anceau@cnam.fr
Les propriétés de la pensée consciente nous conduisent
à suggérer qu'il ne s'agit que d'un mécanisme de supervision
qui n'exécute par lui-même aucune fonction ni aucun traitement
de l'information. Il ne fait que contrôler l'activité de plusieurs
assistants non-conscients tels que l'acquisition d'informations externes,
l'exécution d'actions, le raisonnement, la mémorisation, etc...
Ce contrôle de l'activité se ferait soit en lançant de
telles actions soit en autorisant ou en inhibant (voir O. Houdé) des
actions déjà initiées de manière automatique.
Le mécanisme de la conscience ne serait qu'une fine couche de commande
ajoutée sur un ensemble de mécanismes non-conscients largement
majoritaires.
Plusieurs expériences suggèrent que la capacité de
concentrer son attention pourrait être le mécanisme par lequel
un processus mental conscient déclenche, autorise ou inhibe des actions
automatiques. Elles nous conduisent à proposer que la pensée
consciente pourrait être une extension du mécanisme d'attention
volontaire.
Comme cela a déjà été suggéré par
MI. Posner et MK. Rothbart, l'hypothèse du développement
phylogénétique des fonctions conscientes à partir du
mécanisme de l'attention semble raisonnable. Porter son attention
sur une proie a certainement été le premier pas de cette
évolution vers la pensée consciente. Déclencher, autoriser
ou inhiber un mouvement de capture après un raisonnement
élémentaire associant plusieurs stimuli pourrait être
la seconde étape. Dans ce processus d'évolution, l'homme est
probablement le premier qui ait pensé au sujet de sa propre pensée
consciente. La pensée consciente pourrait donc n'être qu'une
extension de la notion d'attention volontaire. Nous appellerons "Point
d'Attention" le point focal du faisceau attentionnel.
Plusieurs auteurs ont déjà suggéré que la
pensée consciente est purement séquentielle. Le déplacement
du Point d'Attention en serait la cause. Au cours d'un processus de pensée
ou d'action consciente, ce déplacement déclenche, autorise
ou inhibe un ensemble de pensées et d'actions non-conscientes, qui
évoluent en parallèle. Ces déclenchements, autorisations,
inhibitions se feraient lorsque le point d'attention visite leurs "zones
de déclenchement". Le déplacement de ce point dans l'espace
mental pourrait être la résultante d'effets globaux tels que
les affects, les pulsions, les événements externes, les sensations
internes, etc... Ceux-ci pourraient être vus comme déformant
une surface virtuelle sur laquelle se déplacerait, comme une bille,
le point d'attention.
Vu sous cet angle, le point d'attention représenterait le "moi" dont
il semble posséder les caractéristiques de localisation spatiale
et de séquentialité.
Sur le plan neurophysiologique, cette théorie conduit à
considérer le point d'attention comme la simple activation d'une petite
zone dans une couche de neurones tous reliés par des fibres inhibitrices.
De telles structures existent dans le NRT ainsi que dans la couche 1 du cortex.
Précisément ces deux organes sont reliés entre eux par
des connections dans les deux sens et sont sujets à des oscillations
synchrones autour de 40hz. D'autre part, J. Skinner a montré que le
NRT est directement impliqué dans les phénomènes
attentionnels.
D'un point de vue informatique, cette théorie suggère que la
séquentialité jouerait intrinsèquement un rôle
clé dans la réalisation informatique des fonctions de haut
niveau inspirées par la psyché humaine, ce qui va à
l'encontre de la tendance à vouloir réaliser de manière
massivement parallèle toutes les fonctions informatiques.
ransford@etca.fr
Je prendrai l'exemple du panpsychisme (et en fait, du
"crypto-proto-panpsychisme"...). Ce panpsychisme postule que tout grain de
matière renferme une goutte de conscience. La "matière" devient
alors une psychomatière, substance bi-dimensionnelle riche
d'un double contenu, 'phi' (ou physique) et 'psi' (ou psychique). Les faits
enseignent que cette goutte est farouchement indécelable! Cela s'explique
si le 'psi' est très généralement inerte, ou latent.
Mais sous certaines conditions - que j'appelle les conditions paralantes
- le 'psi'-sortirait furtivement de sa latence, pour s'éveiller
et devenir actif. C'est alors que naîtrait une lueur d'esprit.
L'idée sous-jacente est que le cerveau serait à la conscience
ce qu'une lampe est à la lumière: le catalyseur d'une
potentialité universelle, mais latente, de la matière ordinaire
(qui est l'émission, soit de lumière, soit de conscience...).
Il y aurait donc - à l'instar de l'eau qui peut devenir glace - deux
états possibles pour la psychomatière: un état à
"psi" latent, et un à "psi" actif. Je les baptise matière
et paral respectivement. Ce "psi" serait le support de la conscience.
Plus exactement, il resterait préconscient dans son état latent,
et ne contribuerait à la conscience qu'à l'état actif.
Il faut des myriades de photons pour obtenir un rayonnement décelable.
De même, seul un nombre immense de lueurs d'esprit simultanées
engendrerait des entités "macro-psychiques" complexes. La conscience
humaine ne serait réalisée qu'à partir d'un certain
seuil d'aggrégation du 'psi'. Elle serait ainsi une propriété
émergente.
Je nomme supralité cette propriété
d'agrégation. (Le "psi" s'aggrège ou se soude grâce aux
liaisons suprales, qui le structurent et partant, lui permettent d'encoder
de l'information). Le secret du cerveau conscient proviendrait alors
de sa capacité à fabriquer du paral à grande échelle
suprale, que j'appelle pour simplifier le paral supralé.
En résumé, la conscience serait liée au paral dont l'ampleur
(suprale) est suffisante. Je traduis cela par la formule: {conscience = paral
supralé}. Ce paral nécessite des conditions paralantes:
on doit supposer que le cerveau est équipé de microstructures
- que j'appelle les paralgènes - réalisant ces conditions.
On comprend alors la différence entre les traitements préconscient
et conscient de l'information neuronale: le second, à l'inverse du
premier, met en jeu l'action des paralgènes. Nous pouvons à
présent conclure:
Voilà qui résume la thèse panpsychique que je
présenterai. Elle débouche sur des tests expérimentaux
- et sur la conscience artificielle. (Cette dernière est implicite
au panspychisme, puisque selon lui, les germes de l'esprit sont
omniprésents dans la matière.)
Notons enfin que le paral et la supralité s'analysent en terme
d'interactions, permettant et régissant le dialogue
matière-esprit. De telles interactions laissent leur signature dans
la matière. Il est intéressant de noter que le cadre
matérialiste actuel empêche de les interpréter correctement:
si ces signatures ont été identifiées, elles ne peuvent
qu'être ininterprétables! L'on comprendrait alors pourquoi la
physique quantique se débat en vain - depuis 1926 (plus de 70 ans
déjà!) - dans des problèmes conceptuels apparemment
insurmontables....