Discussion : les régularités existent-elles objectivement ou sont-elles le produit de notre esprit ? Perception des régularités et intelligence non mécanisable, théorème de Gödel, réflexion, ordinaux transfinis

Réflexions métaphysiques - Perceptions, régularités et réalité

La seule véritable réalité c'est la perception présente de notre état mental qui contient les souvenirs de nos sensations et actions passées. Tout le reste est construction mentale. La perception est un transfert d'information d'une réalité perçue vers un esprit percevant. Elle suppose donc l'existence de l'esprit.

Les informations que nous percevons ne sont pas aléatoires, elles présentent des régularités. Mathématiquement, cela signifie que ces informations pourraient être décrites par une expression de taille plus petite que celle les décrivant sous la forme sous laquelle elles se présentent. Par exemple, la suite "ABCABCABCABCABCABCABCABCABCABC" qui comporte 30 caractères peut être décrite par l'expression "ABC répété 10 fois" qui n'en comporte que 18. Les régularités perçues nous permettent de supposer que la perception brute est le développement d'un "germe" plus petit (de même que "ABCABCABCABCABCABCABCABCABC" est le développement de "ABC répété 10 fois") et qu'il existe un monde extérieur qui fournit nos perceptions en fonction des actions que nous lui fournissons. Ce monde extérieur ne nous est pas accessible directement mais uniquement par cet échange d'informations.

A partir de cet échange d'informations, nous construisons une représentation mentale de ce monde extérieur. Ainsi, par exemple, l'enfant examinant les souvenirs qu'il a en mémoire constate que chaque fois qu'il soulève un objet et le lâche, il l'a vu se déplacer vers le bas. Il en déduit que les objets ont spontanément tendance à aller vers le bas. Ainsi il introduit dans sa représentation mentale du monde le concept de force de gravité. De même le physicien poursuit cette représentation mentale de façon plus précise et quantitative, en constatant que cet objet décrit une trajectoire d'équation z = 1/2 g t² + z0. Ainsi il construit ce qu'il appelle les lois de la physique mais qui ne sont en fait que des modèles mathématiques décrivant des approximations de plus en plus précises de la réalité, mais toujours approximatives et limitées à un domaine de validité lié au domaine de conditions expérimentales à partir desquelles la théorie a été construite.

Les régularités de nos perceptions nous apparaissent avec une telle force qu'on en oublie que nous ne percevons que des perceptions, que l'univers physique, l'espace, le temps, la matière... ne sont que des constructions mentales.