. Balbala
Balbala
Carte

Le nom de ce quartier vient probablement de balbal qui désigne une flamme intermittente, en l'occurrence le phare, ou signal Bouet, installé sur la hauteur de Hayableh, et autour duquel un ensemble d'habitations s'est progressivement installé, au point qu'à l'heure actuelle, Balbala est en passe d'être plus peuplé que le reste de la ville et s'étend presque jusqu'à Doralé, au bord de la mer. Au début, Balbala signifiait surtout un bidonville qui a été progressivement déplacé et remplacé par de nouveaux quartiers, en sorte qu'on va de maisons de haut standing jusqu'au bidonville en suivant tout l'éventail intermédiaire d'habitations. Au-delà de Balbala, un nouveau quartier au PK 12 s'est constitué depuis les années 1994.
Toute l'agglomération de Balbala se trouve en position haute, à la différence de la partie ancienne de la ville qui est au niveau de la mer, en position basse. On y trouve boutiques, mosquées, écoles, collège, dispensaires, etc. Il y a aussi un marché aux moutons et chèvres.
C'est de Balbala que part la piste en terre qui longe le chemin de fer avec les villages de Chebelle, Bebeto, Holhol, Dasbiyo jusqu'à Ali Sabieh.
Dans la partie la plus haute de Balbala, là où s'élèvent maintenant des réservoirs d'eau (dont l'approvisionnement constitue un problème majeur dans cette partie de la ville) on observe les anciennes fortifications construites par les Français, et particulièrement par le général Le Gentilhomme, en 1938 avant la deuxième guerre mondiale, lorsqu'ils craignaient l'invasion des Italiens qui occupaient l'Erythrée, l'Ethiopie et la Somalie et projetaient d'occuper la Côte Française des Somalis pour former un vaste empire italien de l'Afrique orientale. On peut voir d'autres traces de ces fortifications sur la route qui mène à Doralé et aussi à l'entrée de la ville d'Ali Sabieh.
Balbala, après la seconde guerre mondiale, marquait la limite d'accès à la ville et on y refoulait ceux qui n'avaient pas leurs papiers en règle.
Balbala témoigne clairement de l'extraordinaire croissance démographique de la ville de Djibouti qui ne cesse d'attirer les populations de l'arrière pays mais aussi celles des pays limitrophes. Au cours des dernières décennies, Djibouti a en effet accueilli des réfugiés de Somalie, d'Ethiopie et d'Erythrée, chassés par les guerres qui n'ont cessé de ravager ces grands voisins. Beaucoup de ces réfugiés sont rentrés chez eux, mais il ne faut pas oublier le côté attractif du franc djiboutien pour les gens des pays environnants : chacun a le secret espoir (bien souvent illusoire) qu'en gagnant même un peu d'argent à Djibouti, il aura en rentrant chez lui plus d'argent que s'il était resté dans son pays.
Balbala manifeste aussi toutes les charges considérables auxquelles ce pays doit faire face : lotir, prévoir l'approvisionnement en eau et en électricité, assurer les conditions minimales d'hygiène et de vie. La ville crée une transformation considérable pour une population traditionnelle nomade et qui est maintenant sédentarisée, ce qui implique de nouveaux modes de comportement mais aussi la confrontation à de nouvelles réalités jusqu'alors méconnues dont le chômage n'est pas le moindre.