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Les réactions : juin 2000



 
 
 

Des stocks pour tous !
 
 
 

Tout le monde veut devenir un capitaliste et se bourrer les poches de fric en étant assis sur des stocks-options (qui je vous le rappelle sont des options sur des actions : "si ta boite rentre en Bourse et que ça marche tu peux acheter des actions à tarif préférentiel et si l'action monte les revendre avec une bonne plue-value. Dans le cas contraire tu es dans la merde"). Un sondage réalisé par Hewitt Associates en partenariat avec La vie financière et France Info nous révèle que 82% des salariés demandent l'extension à tous des fameux stocks. Ils ne précisent pas combien de personnes ils ont interrogé mais bon on a quand même un pourcentage élevé. 

Cela n'est pas étonnant : cela fait un petit moment que l'on nous rabache les oreilles avec ces actions virtuelles. Pour les patrons elles leur permettent de faire croire aux employés qu'ils sont aussi un peu les patrons de leur boite, de les "valoriser" et d'accroître l'esprit "familiale" de l'entreprise. C'est un peu la cerise sur le gateau : avec ton salaire tu as aussi une part de stock-options. Merci qui !

C'est tout bénef pour les patrons : le salarié est plus que jamais lié à la réussite de son entreprise, il fera tout pour que cela marche. Et il se croira important en pouvant voter à l'Assemblée Générale et en accrochant à sa boutonnière le badge JE SUIS ACTIONNAIRE. Si tout va  bien comme je l'ai dit précédemment, le salarié au bout de plusieurs années de travaux forcés sera enfin récompensé avec ses fameuses stocks. Il pourra alors acheter la deuxième voiture ultra-confortable et méga-rapide dont tout le monde parle. Et il sera heureux.

Vision idyllique dont voudrait nous faire croire les capitalistes. 

Car il y'a quelque chose de pourri au royaume des stocks-options. Il est utopique de croire que tous les salariés peuvent bénéficier de ces stocks-options. Elles sont bien sûr réservées aux boites qui sont capables d'aller en Bourse et d'avoir un cours élevé. Ce qui concerne peu de monde. Et parmi toutes ces boites qui proposent des stocks-options, combien d'entre elles réussiront à entrer en Bourse. Pas beaucoup.
Un autre point à signaler c'est de croire que les salariés ont un pouvoir sur leur boite en tant qu'actionnaires. Vaste fumisterie ! Bien souvent l'ensemble de tous les "salariés-actionnaires" ne représente pas plus de 5% du total d'actions détenus. Même s'ils se rendent aux Asssemblées Générales et autres réunions ils n'auront aucun pouvoir de décision. Juste la possibilité de voir à quelle sauce ils se feront manger. De plus cet actionnariat des salariés a tendance à renforcer l'individualisme ("je m'occupe de mes actions et c'est tout, je suis un actionnaire") au détriment du collectif  ("les salariés") et bien sûr atténue considérablement  l'opposition entre patrons et salariés.

Ce n'est donc pas en étant actionnaire que le salarié va améliorer ses conditions de travail (et donc sa vie quotidienne)  mais au contraire par la lutte sociale, la seule voie qui paie réellement. Comme le dise les anars "nous ne voulons pas d'un seul gateau, nous voulons toute la boulangerie !"

L'OS
 
 
 
 

Que la guerre est jolie : l'offensive aérienne au Kosovo
 
 

Il est bon de revenir "après-coup" sur des événements qui se sont déroulés voilà quelques mois ou quelques années. C'est très instructif. Les événements qui se sont déroulés au Kosovo le sont. Particulièrement la "fameuse" offensive aérienne de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) contre les Serbes au Kosovo et en Serbie, offensive jugée indispensable nous avait-t'on rabaché alors. 

Souvenez-vous : lors de la conférence de paix  à Rambouillet aucun accord n'avait pu être trouvé entre les deux parties. Deux choix étaient alors possibles : l'ultimatum ou la résolution des Serbes. Comme le révèle un article du Monde Diplomatique (Au Kosovo, il y avait une autre solution, mars 2000) le contenu de ces  propositions a été caché par les médias (la majorité) et par l'OTAN. Quand on découvre les textes on se dit que l'on s'est bien fait avoir et qu'une solution diplomatique était tout à fait envisageable (je vous invite à vous reporter à l'article du Monde Diplomatique). De même il faut savoir qu'aucune sanction sérieuse (embargo sur le pétrole...) n'avait été mise en place et même étudiée avant les bombardements !

Au contraire l'OTAN a préféré rejeter l'option négociations pour l'option  guerre. Avec les conséquences désastreuses que cela a eu : accroissement des exactions par les Serbes à l'annonce des bombardements, retrait des vérificateurs de l'OSCE (retrait dénoncé par les Serbes), destructions en tout genre, meurtres de civils (en grande partie), "bavures" des militaires contre ces mêmes civils, pollution de la nature, emploi par les USA d'uranium, etc etc... Bon malgré tout l'OTAN est arrivé à repousser les Serbes hors du Kosovo et à calmer la situation. Victoire ? Petite victoire semble t'il  : la guerre aérienne a été moins efficace que prévu contre les cibles militaires. Un article du magazine Newsweek révèle que les pertes serbes sont beaucoup moins nombreuses que celles qui avaient été annoncées (par exemple 14 chars contre 93) et pose la question de l'utilité de la guerre aérienne dans ce conflit. Il ne faut pas oublier aussi les bombardements volontaires de civils, l'utilisation de mines (les balles de tennis) et l'impossibilité de venir en aide aux populations (avec un avion c'est pas facile). En tout cas les civils ont comme d'habitude bien morflé et les militaires ont pu faire joujou. "On a gagné : le reste on s'en fout !"
 

L'OS
 

A lire :
Au Kosovo, il y avait une autre solution / Noam Chomsky. Le Monde Diplomatique, mars 2000, p. 10-11.
 

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