On recherche "vaches
folles " mortes ou vives !
On n'aura jamais autant vu de vaches à la télé,
d'exploitations agricoles nous montrant les braves éleveurs nourrir
amoureusement leurs bêtes comme si c'était leurs propres enfants.
On n'aura jamais autant vu à la télé des vaches manger
la bonne herbe et le bon foin du brave paysan qui prend soin de ses bêtes
avant leur abattage. Il faut dire qu'en ce moment le boeuf et la vache
n'ont plus la côte du côté des consommateurs qui se
rendent compte une fois de plus qu'ils se sont fait avoir et qu'ils bouffent
de la merde.
Les cas de vaches folles se multiplient malgré l'interdiction
depuis 1990 des farines animales dans la nourriture des bovins. L'interdiction
n'a donc pas empêché de nouveaux cas et a provoqué
une "psychose" chez les "consommateurs" (on nous rabache ça à
longueur de journée !). Il est vrai qu'il est maintenant trop tard
pour revenir en arrière : tout le monde a déjà bouffé
des pots pour bébés, des hamburgers, des raviolis etc...
on est donc tous potentiellement susceptibles d'attraper la maladie de
Creutzfeldt-Jakob. Il ne faut donc pas céder à la psychose
car on est déjà dans la merde ! Faites donc des enfants
et ne leur donnez pas d'animaux à bouffer : ils pourront peut-être
s'en sortir !
Pour rappel les farines animales proviennent de déchets d'animaux
tels que les os, les pattes, le sang, le rectum !!!, l'estomac vidé...(
c'est Libération qui le dit dans son édition du 8
novembre). Tout le monde sait ou a appris que les ruminants ne sont pas
carnivores or les paysans ont largement nourri de viandes leur bétail.
Il faut le lire pour y croire tellement cela paraît invraisemblable.
Et il n'y a pas que les bovins qui ont droit aux farines animales mais
aussi les volailles, les porcs, les poissons etc... Il ne faut donc pas
s'étonner des conséquences de telles manipulations.
En tout cas nos chers hommes politiques se sont émus de ce problème.
Chirac crie à tout va qu'il faut interdire les farines animales
(il en profite pour redorer son blason en jouant les zorros contre la méchante
vache folle) et même Jospin s'y est finalement résigné
: IL NE FAUT PAS CEDER A LA PANIQUE !! Pour rassurer le consommateur ils
n'hésitent pas en public à manger de la viande : on est rassuré
! Encore mieux la FNSEA (Fédération nationale des syndicats
d'exploitants agricoles) a même proposé l'abattage systématique
des bovins nés avant 1996 : un vrai bain de sang en perspective
avec la mort de plus d'un million de bêtes. Une telle idée
ne peut venir que de la FNSEA qui n'en est pas à une boucherie près
avec ces pauvres bêtes qui n'auraient même pas le privilège
d'être bouffés, seulement tuées. Pourtant c'était
une bonne idée : ça occuperait les militaires pendant un
moment et leur permettraient de se faire la main. Quant aux paysans, avec
les primes à l'abattage pour compenser la perte des bovins, ils
pourraient se faire un sacré gueuleton ! Heureusement cette possibilité
n'a pas été retenue et les bovins seront "sains" et saufs
pour le moment. En tout cas l'interdiction des farines animales pour les
bovins est maintenant acquise (ce sera juste la deuxième fois !).
Les contrôles seront plus sévères, des aides sont accordés
aux producteurs, aux fournisseurs de farine animale et aux actions de communication.
Amen !
Cependant l'interdiction et ces aides apportées par le gouvernement
(qui paraissent bien minces pour les producteurs) ne vont pas changer grand
chose au problème. Les consommateurs, les paysans, les producteurs
et fournisseurs de farines animales, les hommes et femmes politiques et
plus haut les accords entre Etats ou la politique européenne : tout
le monde est fautif ! (bien sûr à des échelles
différentes) et le "procès de la malbouffe" devrait être
fait. Mais le principal accusé est sans conteste cette "fameuse"
politique de libéralisme, de concurrence, de consumérisme,
de productivisme que l'on trouve un peu partout et notamment à travers
la PAC (Politique Agricole Commune) et l'OMC. Le fonds du problème
est bien là. Au nom de la modernité ("en 1996, Luc Guyau,
le président de la FNSEA s'était opposé à l'interdiction
totale des farines au nom de la modernité agricole", Libération,
8 novembre 2000), du progrès, on s'est mis à utiliser des
farines animales pour doper ces braves bovins pour qu'ils grandissent plus
vite et que la productivité et les profits explosent. Pour un résultat
catastrophique. Et on n'a pas l'air de se rappeler les leçons du
passé en autorisant les OGM. Mais ça tout le monde s'en fout.
Après moi le déluge ! Au nom du progrès et de la connerie
humaine.
L'OS
L'effet de serre : rien à
péter !
Amer constat. La conférence sur le réchauffement climatique
qui s'est déroulée à La Haye en présence de
180 pays s'est achevée le 28 novembre par un échec. Faisant
suite à la conférence de 1997 qui s'était déroulée
à Kyoto, elle devait déboucher sur un accord plus important
concernant la réduction des gaz à effet de serre. Bref au
bout de 10 jours de négociations aucun accord n'a été
trouvé malgré les concession des Européens sur les
propositions américaines. Les deux parties (et les autres pays ?)
ne sont pas arrivées à s'entendre sur le chiffrage des forêts
ou "puits de carbone" comptabilisées dans la réduction des
émissions. Les USA ont une fois de plus imposé leur diktat
et n'ont rien à branler de l'environnement. Les Européens
ne font pas grand chose de plus contre l'effet de serre et les "pays en
voie de développement" continuent de polluer allègrement
(mais ont-ils vraiment le choix ?).
Pourtant tout ce beau monde devrait se préoccuper un peu plus
de ce problème et agir rapidement. Un rapport de l'Agence internationale
de l'énergie prévoit ainsi dans les 20 ans à venir
une hausse en 2020 supérieure de 60 % à 1997, et ce en tenant
compte des prévisions de réduction. Les rejets vont donc
continuer à augmenter. Si on continue à produire des bagnoles
par millions, à utiliser du pétrole, du gaz, du charbon à
tire larigot on aura beau essayer de s'accorder ensemble entre pays sur
des mesures de réduction ça ne marchera pas. Seul un véritable
bouleversement de la société (fin de la société
capitaliste...), des mentalités des gens permettrait
une diminution radicale des rejets. En attendant si on veut arriver à
quelque chose il faut encourager massivement les "énergies nouvelles"
non fossiles et non-polluantes et les alternatives (primes pour les gens
qui n'ont pas de voitures, augmentation de 500 % du prix du pétrole,
moins de produits couteux en énergie, débiles et inutiles...)
pour enfin arriver à quelque chose. Si on ne bouscule pas notre
environnement ("ce qui nous entoure") c'est l'environnement qui nous bousculera.
L'OS
