Abou Al-Abbas Ahmed
B E L K A D I
Roi d'Alger  de 1520 à 1527

Alger au XVI° siècle                                                      Alger vers 1960
MAGHREB2000
Histoire & Archéologie

Epoque médiévale

Il  y a prés de CINQ siècles, régnait à Alger
un savant et guerrier personnage
Abou Al-Abbas Ahmed   BELKADI



   Issu des Chorfas originaires de l'immémoriale Saguia AI-Hamra «le fleuve rouge », qui selon la légende universelle  berbère , est le lieu d’origine de tous les nobles et des aristocrates qui peuplèrent l’Algérie à une époque indéterminée.
L’oued Saguia Al-Hamra qui irrigue la partie nord de l’actuel Sahara Occidental, s’étend de l’océan Atlantique au niveau des Iles Canaries, jusqu'à la hauteur de Tindouf en Algérie.


    On a attribué à ce personnage Abou AI-Abbas Ahmed BELKADI
- At AL-KADI en berbère et Ibn AL-QADI  en arabe,
BELKADI étant la forme latinisée de ce patronyme -
ainsi qu’aux membres de sa famille ,
qui régnèrent en Kabylie jusqu’au milieu du XVIII° siècle,
la plus prestigieuse des origines:
«La généalogie de ces souverains remonterait aux Idrissides rois de Fez et de Tlemcen et par conséquent au Prophète Muhammad. Leur ancêtre serait Amar Ben ldriss qui en 888 tenait en son pouvoir les tribus Sanhadjiennes».
Après la chute des Idrissides cette branche de chefs religieux de la famille At Al-Qadi
vint s'installer à Koukou, dans la montagne Djurdjura.
Là, elle fonda au cours du XV° siècle une zaouia
-Centre d'enseignement à caractère spirituel -
qui lui valut une grande réputation ainsi qu'une influence
considérable dans la région.

GAO
Le substansif Koukou qui n'est pas attesté dans la langue berbère,
serait emprunté au toponyme médiéval Gao,  l'ancienne cité
prospère du Niger et passage obligé
de l'antique  route des chars du Sahara central.
GAO se transcrit Koukou en langue arabe,
d'aprés les géographes et les voyageurs musulmans
des temps anciens qui traitèrent de l'Afrique profonde.
En effet Al-Massoudy, Ibn Hawqal ou Al-Byrouni au XI° siècle,
Al-Idrissi et Ibn Saïd au XII° siècle,
Al-Bekri, Abou Alfeda et Yakout (XIII° siècle)
et enfin Ibn Batouta et Ibn Khaldoun (XIV° siècle)
ont été des pionniers dans la connaissance des pays africains.
C'est Al-Fazai (avant 800) qui cite le premier le Ghana "pays de l'or".
D'autres encore, dont Ya'akoubi ont également laissé des écrits
sur les routes, les itinéraires et les royaumes africains.

IKADIYEN
On note jusqu'à nos jours, l'existence d'une  tribu touarègue IKADIYEN,
- pluriel berbère de Kadi et At Al-Kadi -
qui tire ses origines d'une famille de Marabouts berbères du nord,
venus convertir à l'Islam les touaregs de l'extrême sud algérien.
On note également l'existence au Niger, des  Kal AZZI
autre tribu touarègue d'ascendance "blanche" maraboutique
qui a joué un rôle important dans l'islamisation
des populations touarègues au Niger et au Mali.
Le royaume de GAO (Niger) qui dura de 1009 à 1325,
ainsi que l'empire du Mali visité par Ibn Batouta en 1352, furent
des centres de commerce importants
et le  point de convergence incontournable des caravanes
venues des lointaines contrées du Maghreb.
C'est dans ces liens établis par les chefs religieux berbères
et les pays africains, qu'il faudrait donc rechercher
l'origine de ce toponyme Koukou.



 


C'est ce même Abou AI-Abbas Ahmed BELKADI
que la population algéroise délégua à Istanbul
auprès du Sultan SELIM I° dit « le terrible»,
à la fin du mois d'octobre 1519 de J-C,
qui correspond au début du mois Dhu AI-Qî'da
de l'an 925 de l’Hégire .
Son frère AI-Hussein BELKADI l'accompagnait.
Pour solliciter l’aide de la toute nouvelle
puissance  turque en Méditerranée, afin de
chasser les espagnols des côtes algériennes:

"Les habitants d'Alger députèrent vers eux plusieurs personnages distingués pour les supplier de venir les délivrer de l'oppression des chrétiens en détruisant cette forteresse». (Ghazawat  Khaireddine, Sander-Rang et Denis).



Ce dernier livre que la plupart des historiens attribuent à Khaireddine Barberousse, parle longuement de Abou Al-Abbas Ahmed  BELKADI, en termes élogieux.De ses esclaves chrétiens et de ses épées serties de diamants dont il ne reste aucune trace à notre époque. Sauf à les rechercher dans les musées ou les collections privées du pourtour méditerranéen.

La forteresse en question avait été élevée par les espagnols
sur le Pénon - qui signifie rocher  (en espagnol ) - le principal îlot ou récif, qui se
dressait à quelques centaines de mètres, à l'entrée de la baie d'Alger.
Ces mêmes îlots-récifs qui ont donné leur nom éponyme
à la ville d’Alger -AI djazayer , «les îles»- furent réunis
plus tard par KHAIR-EDDINE Barberousse, pour former
la jetée du port d’Alger.
NOTA:
Les images qui figurent à la page d'accueil de notre site MAGHREB 2000,
Alger au XVI° siècle et Alger vers les années 1960, illustrent bien nos propos.
En effet on peut y voir la digue dite Khaireddine (Barberousse), qui fut élevée
sur ces rochers de la baie d'Alger. Les blocs de pierre qui servirent à sa
construction, furent soustraits à un site romain qui se dressait à Cap Matifou,
(Tamantefoust). Une belle cité balnéaire située à quelques lieues nautiques,
à l'autre extrémité  de la baie d'Alger.


Mais bien avant les espagnols et les  turcs ,
ce sont les andalous qui avaient fui l'Espagne
vers la fin du XIV° siècle, qui bâtirent sur ce même
rocher une tour qui servait de balise et de phare
aux marins méditerranéens. C’est cette tour qui
sera transformée en forteresse un peu plus tard
par les espagnols.
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