Pages personnelles de MAHY – BEURIOT


Légende de Saint Julien le Pauvre.

Saint Julien le Pauvre vivait dans la Gaule du IV éme siècle. Un jour qu’il se trouvait à la chasse, un cerf parut subitement devant lui. Julien court vers l’animal qui prend la fuite. Tout à coup, celui-ci se retourne et une voix crie au chasseur : Julien, Julien, arrête ; tu tueras ton père et ta mère ! Cette prédiction sinistre jette l’épouvante dans l’âme de ce jeune homme qui se hâte de quitter sa patrie pour aller se fixer en Germanie. Ses mérites personnels lui concilièrent la bienveillance de quelque haut personnage qui lui fit obtenir une charge à la cour. Plus tard, il se maria et vécut heureux avec son épouse chérie.

Cependant, les parents de Julien, inquiets de la disparition subite de leur fils, le cherchaient partout. Malheureusement pour eux, ils apprirent qu’il habitait la Germanie. Malgré un voyage long et périlleux, ils courent à sa recherche et finissent par découvrir sa retraite. En l’absence de Julien, qui était à la chasse, son épouse fit le meilleur accueil aux deux voyageurs étrangers et leur céda le lit conjugal. Cette pieuse femme, heureuse d’avoir accompli les devoirs de l’hospitalité, se dirigea ensuite vers la chapelle voisine pour y faire sa prière du soir.

Dans l’intervalle, Julien rentra chez lui et trouvant le lit occupé par deux personnes, il se crut trompé par sa femme. Cédant à la violence de son caractère, il saisit son coutelas de chasse et en perça ses malheureux parents, qui dormaient paisiblement. A peine le crime fut-il consommé, que l’épouse arriva à la maison. Julien étonné de cette apparition, comprit son erreur et fut bientôt instruit de l’affreuse vérité.
Voulant expier son crime par la pénitence, il distribua presque tous ses biens aux pauvres et vint avec sa compagne sur les bords de l’Aube, à Plancis, près de la ville d’Arcis, dans l’ancienne Champagne. La rivière, en cet endroit, était alors fort dangereuse ; Julien y construisit un asile pour les étrangers, et y passa de longues années à transporter dans une barque, d’une rive à l’autre, tous ceux qui voulaient passer l’eau.

Vers la fin de sa vie, il reçut un lépreux dans sa maison hospitalière. Aidé de sa femme, Julien lui prodigua ses soins. Le lendemain matin, ils s’aperçurent que ce malheureux était disparu ; mais les deux époux trouvèrent dans sa chambre un crucifix et un écrit qui les informait que leur pénitence était arrivée à son terme.

Quelques jours après cette mystérieuse visite, ils moururent tous deux pour aller recevoir la récompense promise à ceux qui pratiquent en ce monde les œuvres de charité chrétienne.(1)

 

(1) Archives de la cure de Boussoit



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