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NOUS VOULONS ETRE UTILES !!
CE CHATEAU PLANTE SUR LES NUAGES
 

Les auteurs

Hervé Pepin comme Gérard Proton ont d’abord eu une vie bien remplie et bien  « insérée ». Pourtant, l’un comme l’autre, un jour et pendant de longues années, ils ont connu la rue. Ils se sont rencontrés à la Maison de Vie Josipe, créée et gérée par l’association Main dans la Main dont Hervé Pepin est l’un des fondateurs.
Leur amitié, les circonstances, le défi et leur besoin de s’exprimer en leur nom et celui de leurs potes les incitent à dénoncer le Charity Business dont ils ont eu à subir les lourds effets pendant de longues années : les injustices, la maladie, le faux assistanat comme le vrai, les dames patronnesses, la bêtise, l’indifférence ou l’irrespect et, surtout, la non-reconnaissance de leur dignité.

Ils veulent délivrer un vrai message d’espoir mais, aussi, informer sur les vrais problèmes des bannis du système, ceux qui ne peuvent jamais se faire entendre : eux, des SDF !

Les éditions Actes Graphiques participent au Salon du Livre de Paris, Porte de Versailles, du Vendredi 16 Mars au Mercredi 21 Mars 2001. Venez rencontrer les auteurs. Dédicace le Lundi 19 et le Mardi 20 Mars 2001.
 

Le texte

Le récit s’appuie sur la chronologique des évènements. Le principal témoin - narrateur parle à la première personne. Pourtant, comme dans un roman à suspense, l’histoire est toujours pathétique, quelques fois dramatique mais, aussi,  souvent drôle ! De cours interviews de témoins prolongent le texte apportant au lecteur des éclairages, des tons et des regards différents sur les faits.

« Hier, ils étaient S.D.F. Aujourd’hui, ils vivent « Main dans la Main » une aventure sociale hors du commun à Saint- Etienne. Du premier squat en passant par l’installation de la « Maison de Vie Josipe » jusqu’à nos jours, le livre raconte à plusieurs voix le combat d’une poignée d’hommes et de femmes en quête de dignité. Un récit qui plonge le lecteur dans une réalité humaine vécue au jour le jour durant trois ans : le froid qui tue, la solidarité, le soutien de la population, les réactions des élus et des médias. Ce témoignage est en prise directe avec les faits. Il nous invite aux respects des différences. Dans un monde marqué par de nombreuses inégalités, ce livre donne à réfléchir sur le sens de nos vies et de notre relation aux autres. Il nous propose un regard neuf sur la manière de vivre ensemble. »

Jérôme Tessier

Préface de Daniel Mermet, extrait de « Carnets de routes »- Là-bas si j’y suis - France Inter

C’est écrit en lettres rouges sur une banderole accrochée aux fenêtres sans lumière d’un dessin de Tardy. Un soir de suie, rue Denis Papin, à Saint-Etienne. « Nous voulons être utiles !! » Ca s’adresse à qui ? Eclairage cru dans la rue vide à cette heure-là. « Nous voulons être utiles !! » Qui a écrit ça ? Des élus corrompus soudain repentis ? Des notables nantis trouvant pour Noël un chemin de Damas ? Intellos, journaleux, collabos lassés d’astiquer l’ordre des choses dans le sens du poil du chameau ? « Nous voulons être utiles. !!» Dans cette ville de la poisse tenace, qui a commis ces mots ?
Des sous-hommes. Des intouchables. Des SDF. Un collectif de SDF qui se prend en main. Des « sans domicile fixe », sans crèche comme l’étaient la maman et le papa du petit Jésus il y a bien longtemps, exactement à l’heure qu’il est.
De toutes les petites et grandes abjections qui se font dans mon média de métier, il y a chaque année, un peu avant Noël ou au moment des grands froids, la « spéciale SDF ». La caméra braquée sur sa gueule de vomi, chaque hiver le revoilà, SDF superstar, le figurant le plus familier des intermittents de la société du spectacle que nous nous offrons pour les fêtes.
Le SDF est un très bon produit média de fin d’année. Comment ne pas voir là ce qui n’est rien d’autre qu’une escroquerie morale ? SDF business, la rencontre des bienfaiteurs qui viennent dire devant les caméras et micros : « Je fais le bien et je veux que cela se sache. » Le chanteur de variétés indigné devant la méchanceté pas gentille de ce monde sans cœur et toute la ronde des vertueuses incantations.
Ainsi, chaque Noël, en cette froide nuit, on le sort de son carton et on l’exhibe à la fenêtre de nos télés ce Frankenstein social. Il ne suffit pas d’être heureux, encore faut-il que les autres morflent. Histoire de donner un peu plus de moelleux à la dinde, un peu plus de parfum à la truffe sur fond de neuvième symphonie et de Tino Rossi. Partout la même vertueuse gonflette avant les fêtes, nous voilà tout ruisselants de bons sentiments, bonnes âmes, bonnes sœurs, braves gens. On ressort le même reportage que le Noël d’avant, les mêmes spécialistes, les mêmes témoignages, les mêmes indignations de réveillon.

C’est le comique de répétition. Sans feu ni lieu, ni foi ni loi, innommable, sauf par ces trois lettres : SDF, ils sont les guignols visibles d’un gigantesque cancer social qu’on ne peut pas indéfiniment maquiller. Comment se débarrasser de ces hommes en trop ?
Il ne leur manque que la parole. Leur parole est confisquée par tous ceux qui parlent en leur nom, qui les observent, qui les regardent. Sociologues, journalistes, chefs d’entreprise humanitaire. Mais ceux de Saint-Etinne disent : « Nous ne voulons plus d’humanitaire, nous voulons de l’humanité. »
Voilà que soudain nos victimes ne veulent plus jouer le jeu de la victime. C’est leur rôle, pourtant ! Être les relégués, être les assignés. Victimes, non  pas acteurs. De la souffrance. De l’injustice. L’aliment de ma compassion, ce que je peux dévorer, ma victime, mon autre, mon pauvre.
Qu’est-ce qu’un pauvre ? C’est quelqu’un comme nous, disait Coluche, sauf qu’il n’a pas d’argent. Et voilà qu’à Saint-Etienne, ceux du dix-septième dessous de tout se prennent en main. Ils appellent leur association Main dans la Main et ils occupent une maison appartenant à la Ville de Saint-Etienne. Ils ont un projet, des lits de repos, des cars pour visiter les squats, ils ont des idées. C’est un événement considérable. Toutes les caméras devraient être là, à Saint-Etienne, capitale de la dèche industrielle, de tous les «dégraissages » ! Si j’étais le maire de Saint Etienne, je serais très fier d’annoncer ça à la planète, ici, pour la première fois, des SDF eux-mêmes disent : « Ce n’est pas de l’assistanat que nous voulons, c’est qu’on aide nos initiatives et nos projets. »

SDF, hommes réduits à trois lettres, qui parviennent à se rebiffer contre cette violence qu’ils avaient jusque-là retournée contre eux-mêmes. Des hommes qui disent ce que cette société ne voudrait surtout pas être alors qu’ils incarnent ce qui nous ronge.
Peur des exclus, peur d’être exclus.
Il y a dix ans, nous avions fait un reportage avec Denise Brigou, officière de l’Armée du salut , dans les soupes de nuit à Paris. Ceux qui sont auprès des SDF se posent tôt ou tard la question de leur action : « Est-ce que je ne suis pas en train d’anesthésier, de banaliser, de permettre à l’injustice de se faire accepter ? », et mesurent leur inutilité. La compassion ne peut servir de politique. On ne peut pas confondre la charité et la justice.
Un vieux Tampax dans la bûche, deux panaris dans la dindes ou trois asticots dans le chapon fermier du Gers, voilà à quoi ressemble notre petit conte d’aujourd’hui.

Joyeux Noêl les amis !
Saint-Etienne , 24 décembre 1997
 

Extraits

> EXTRAIT DU CHAPITRE VI

 Dans  l’Eglise, lors de la cérémonie funèbre : la voix post mortem de notre ami Josipe le yougoslave. Daniel Mermet l’avait enregistrée pour l’émission « là-bas si j’y suis » de France inter.

…« Y a des fois, je dis : mais, sans travail, sans rien faire, je sers quèqu’ chose à société.... mais quoi ?... Mais... je pose question ! Qu’est-ce que je suis utile à la société ?... J’étais avec une femme… 17 ans... elle est restée paralysée... J’ai été licencié... pas moi... y avait plusieurs... et, ma femme qui l’a tombé malade... elle manque beaucoup... J’ai pas eu le moral et tout... j’ai dit courage... Je suis pas costaud mais j’ai fait plus que le costaud.... Mais, maintenant, je me bats pour les autres ... parce que je sais qu’est-ce qu’y a dormir dans la rue, sous la pluie.... sans aucune couverture... tout ça... Mettre un plastique sur la tête... c’est dur... Le matin quand on lève chantent les oiseaux... j’adore ça... et moi sous mon plastique... ah !... c’est des choses ! »…
 

> EXTRAIT DU CHAPITRE XI

Réveillon 2000

…Nous nous sommes installés presque tous à deux grandes tables rondes. A côté de nous, sur une petite estrade, plusieurs jeunes du conservatoire se sont relayés d’abord en solo piano, harpe et en une petite formation qui a joué du folklore yiddish. Formidable ! Pendant deux heures, nous nous serions crus dans un grand restaurant de l’Europe centrale avec des violonistes et d’autres musiciens qui venaient jouer spécialement pour nous autour de notre table... Le dernier mois de l’année écoulée avait vu de bonnes choses pour nous : les emplois jeunes, les trophées, Tf1, toutes ces fêtes avec les amis et notre passage à l’an 2.000 avait été vraiment très, très heureux...
Quand la ville nous avait demandé de participer aux festivités, nous avions hésité pensant que nous pouvions être récupérés politiquement... d’une certaine manière. Mais, à la réflexion, qu’importait de la ville et de ses élus de tel ou tel parti, ce n’était pas la politique politicienne qui gérait ce grand moment de fête ?... et, pour nous, résidents de « Main dans la main » nous voulions aller… comme tout Stéphanois… marcher dans la rue, applaudir au feu d’artifice, embrasser les gens à minuit et faire un vrai réveillon jusqu’à 5 ou 6 heures du matin et ça ! : C’était le plus important !
Quand tu vas faire la fête, quand tu as envie de danser, peut-être, y a-t-il à côté de toi un mec ou une fille de gauche ou de droite, d’extrême gauche ou d’extrême droite ? Mais, ce soir là, ils n’ont pas leur étiquette politique sur le front ! Dis-toi que, comme toi, ils ont envie de s’amuser !... Il y aura toujours une façon de faire la fête qui sera commune à tous les humains…
 

L'éditeur

Georges Callet

Actes Graphiques
B.P. 81
42010 Saint-Etienne Cédex 2
Tél : 04 77 59 28 95
Fax : 04 77 59 29 03

Caractéristiques

- PREFACE DE  Daniel Mermet (« Là-bas, si j’y suis » sur France Inter »)

- ILLUSTRATION PREMIERE DE COUVERTURE de PEF

- COMMENTAIRES  QUATRIEME  DE COUVERTURE de Jérôme Tessier.

Format :    155 x 240 mm

Nombre de pages :  280

Date de parution :  1er mars 2001

Numéro IBSN :  2-910868-63-X
 
 

Comment se  procurer le livre ?

> Par l’association :

Prix de vente public : 98,00 francs T.T.C.
(Les droits et les profits de la vente du livre sont intégralement versés à l’association.)

Frais forfaitaires et minimalisés d’envoi 3O Frs (même si plusieurs exemplaires au même destinataire).
Règlement par chèque à l’ordre de « Main dans la main ».
Exemple : 3 exemplaires X 98 Frs = 294 Frs + 3O Frs (Frais d’envoi) = 324 Frs.

Association Main dans la main
Maison de Vie  Josipe
Rue Tournefort 42000 Saint-Etienne
Tél : 04.77.74.57.09
 Fax : 04.77.74.90.37
e-mail :  main.ds.la.main@infonie.fr
 

> Par l’éditeur :

Chez tous les «  bons » libraires  (le commander si hors stock !)

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