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Malaria N° 7 - Sujet N° 3


OBSERVATION ECOLOGIQUE DES EFFETS DE L’UTILISATION ET DU MANIEMENT DE MEDICAMENTS DANS LE SCENARIO DU PALUDISME GHANEEN CES DERNIERS TEMPS
W.A. Chinery


RESUME
Si l’on considère l’impact de l’utilisation de médicaments sur la situation du paludisme au Ghana, l’épidémie récalcitrante de paludisme de 1987 était liée à un ensemble de facteurs écologiques apparentés, y compris à l’existence d’une très basse incidence de résistance du parasite et à une insensibilité aux médicaments, associée à un dosage insuffisant et à une immunité décroissante due à diverses causes ut infra. Le fait qu’une partie des cas de résistance et de non-sensibilité présumée ait été traitée avec succès en utilisant des doses de médicaments adaptées, signifie que la plupart de ces échecs thérapeutiques étaient le résultat de sous-dosage, de l’utilisation de médicaments de faible efficacité ou les deux associés.

La diminution du taux de parasitémie observée à Accra au cours des 4 à 5 décennies passées est redevable à une urbanisation rapide avec pollution des eaux de reproduction en résultant et aboutissant à une diminution de la fréquence de reproduction du vecteur, ce qui a augmenté les mesures prophylactiques individuelles et intradomiciliaires (mesures anti-parasitaires et de lutte contre les moustiques) ainsi que les mesures anti-larvaires au niveau municipal, sur plusieurs décennies. Ceci est susceptible de conduire à une diminution appréciable, dans la population, des taux spécifiques d’anticorps, fait qui a été souligné dans un faubourg d’Accra. Il y a tout lieu de croire que cette situation de faibles taux parasitaires et de faibles taux d’anticorps spécifiques se développera dans d’autres centres urbains du pays. L’immunité raccourcit la durée de vie des parasites, augmente l’effet des médicaments antipaludiques et masque la résistance apparente à la chloroquine. Parmi les causes de résistance mentionnées ci-dessus, citons l’existence d’une faible incidence de résistance parasitaire dans la population, une non-observance du patient au traitement, l’importation de médicaments d’efficacité douteuse ou ne contenant aucune substance active. A ceci est ajoutée une bio-disponibilité réduite des médicaments dans le sang imputable à plusieurs causes, dont l’automédication, la difficulté d’administrer la bonne posologie qui peut varier selon chaque individu et le fait de ne pas vouloir intervenir dans l’immunité du patient.

Il est suggéré à long terme d’entreprendre les travaux de recherche pertinents sur les facteurs écologiques observés risquant de prédisposer la communauté à des épisodes de paludisme récalcitrant de manière à instituer des stratégies d’intervention appropriées qui incluront : un test biologique exhaustif et détaillé pour la détection d’une parasitémie à P. falciparum, en surveillant la résistance et la non-sensibilité de P. falciparum au médicament, l’arrêt d’une administration prophylactique de chloroquine, une éducation sanitaire pertinente de la communauté et des recherches entreprises dans les laboratoires hospitaliers sur la nature de l’hôte, le type HLA et le parasite par ex., c’est-à-dire la génétique des parasites, les études socio-séroparasitologiques dans différentes zones bioclimatiques du pays de manière à obtenir des informations exhaustives qui seront utilisées pour l’obtention d’une solide politique d’utilisation des médicaments.

MOTS-CLES : Utilisation de médicaments, Scénario du paludisme, Epidémiologie pertinente, Stratégies d’intervention, Ghana


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Pages maintenues par Dr. Stéphane DUPARC - Septembre 97