BULLETIN ABC Dijon n°9 Novembre 99 SOUTENONS LES PRISONNIERS REVOLUTIONNAIRES ! Salut ! Voilà le nouveau bulletin. Merci pour tou-te-s ceux/celles qui ont envoyé des tunes ou qui nous ont contacté pour proposer leur aide. Nous avons pu collecter, ce mois ci, de l'argent pour les deux des FTP ainsi que pour Ali Khalid Abdullah. Nous lançons de nouveau un appel aux dessinateurs car nous manquons d'illustrations sur le thème de la taule. A bientôt ITALIE: PROCES DE SILVANO Nous avons reçu un texte du CASAIE qui rend compte des nouvelles les plus récentes que nous ayons pu obtenir en ce qui concerne le procès de Silvano, qui a repris le 1er octobre dernier. L'histoire de la pipe bombe correspond à une des charges auxquelles Silvano fait face. L'accusation voulait prouver que la fusée anti-grêle retrouvée au squatt où Solé et Edo ont été arrêté-e-s était en fait une bombe artisanale, après avoir détruit la dite " preuve " et en avoir conservé quelques photographies de très mauvaise qualité. Nous reproduisons ici le communiqué : " Dimanche 17 octobre la farce continue à Turin : à propos du procès de Silvano de Busselone. Le CASAIE a écrit depuis 8 mois sur les étranges justifications que l'ETAT a trouvé pour couvrir ses bailleurs de fond (1), l'épisode de la pipe bombe n'en est qu'un exemple. Après l'expert et le contre expert de la défense, voici le tour du juge de se poser des questions, et bien sur elles se résument aisément : comment faire pour construire une preuve en granit quand rien ne reste de l'accusation initiale ? La réponse sera peut-être dans la condamnation. En résumé, puisque la bombe n'en est pas une, mais une simple fusée anti-grêle, transformons l'accusation en détention d'explosif. Le lundi 11 octobre dans la même objectivité, un soit disant spécialiste des services secrets, en l'occurence un officier supérieur du ROS a, pendant près de 6 heures, péroré sur une cassette vidéo de leur très fameuse surveillance des suspects, c'est à dire à notre époque tout individu non lobotomisé. Ces images proposées étaient tellement noires et floues que le brillant fonctionnaire dû chercher dans toutes ses fiches lui ayant servies au montage de l'accusation pour raconter son histoire. Et voilà le pourquoi de la longueur de son exposé. Le bougre se permis même une effronterie. Il circula pendant la projection le carnet intime de notre compagne SOLEDAD, ou plutôt une pâle photocopie. Bien qu'il nous soit difficile d'en parler, celui-ci ne mentionnant ni son amour pour EDO, ni son emprisonnement, ni des faits justifiant sa date d'écriture, peut-être un livret d'opéra, ce document devait appuyer le film. En fait ce n'est qu'une justification supplémentaire des assassins de SOLEDAD. En plus, que venait faire ce document dans ce film, le metteur en scène se moque de ses spectateurs. Le président aurait dû dans un sursaut d'orgueil, se courroucer, mais les agents de l'Etat ne font jamais de pareils choses sinon ils n'auraient jamais été serviteurs agrées. Le procès politique de Silvano n'est rien moins que le procès contre les pauvres que la justice a l'habitude de faire. Le procès contre des terroristes mais les terroristes c'est l'Etat. Ce n'est pas encore cette fois qu'ils nous feront croasser à leurs guenilles. Pour parler des quatre de Cordoba (2). Ils sont passés en procès pour l'attaque du consulat de Malaga. Sans preuve, mis à part le témoignage du consul, ils ont été condamnés à 11 ans de prison. Résumé des faits : 4 hommes masqués investissent le consulat italien, volent des papiers d'identités et de l'argent et exigent que le consul envoie un fax de solidarité avec les inculpé(e)s de l'affaire Marini. Ne rien faire c'est laisser faire. CASAIE, 3 rue de pelleterie, 26000 Valence (1)Bailleurs de fonds, on parle ici des financiers du projet de TGV Lyon-Turin (2)Ceux-ci ont déjà été condamnés pour le braquage de la banque de Cordou " LES SOCIALISTES SIGNENT UN DECRET D'EXTRADITION A L'ENCONTRE DE MASSIMO PASSAMANI Si vous avez suivi les événements survenus en Italie depuis 1996 contre l'ensemble de la scène anarchiste, vous vous souvenez peut-être du cas de Massimo Passamani, jeune anarchiste italien corédacteur de la revue " l'evasione ", recherché dans le cadre de l'enquête Marini, et qui s'était réfugié en France pour échapper aux geôles italiennes. Il avait été arrêté quelques mois plus tard, emprisonné pendant 11 mois avant d'être relâché et placé sous contrôle judiciaire suite au refus par le tribunal de son extradition vers l'Italie. depuis paris, il a pris part à divers initiatives de lutte sur différents thèmes. On aurait pu croire que ses problèmes en France étaient terminés lorsque le 6 octobre, Jospin et Guigou ont signé contre lui un arrêté d'expulsion. Massimo est grossièrement accusé de " promotion, constitution, organisation et participation à une association de malfaiteurs ayant pour but de bouleverser par la violence les institutions de l'état et troubler l'ordre démocratique, détention et port illégaux d'armes à feu, munitions et explosifs, réception, achat et recel d'armes, de munitions et divers documents et objets ". Rien que ça ! Ca signifie des années d'emprisonnement dans les pires taules italiennes. La France, comme elle le fait déjà depuis longtemps pour les Basques et plus récemment pour Iratxe, n'hésite pas à expulser des réfugiés politiques dans les pays où les mauvais traitements, les tortures, les assassinats déguisés sont de règle à l'encontre des militants. Comme Massimo le déclare dans une lettre datée du 22 octobre 1999, " Une fois rejeté mon dernier recours, je serai, l'un de ces nombreux indésirables de l'Europe des marchandises et des fichiers de police ". Massimo ne doit pas être expulsé et mérite tout notre soutien. Vous pouvez peut-être avoir des nouvelles en contactant son ex-comité de soutien : " Sans-patrie " c/o TCP, 21ter rue voltaire, 75011 Paris REPONSE DE NATHALIE MENIGON ET JOELLE AUBRON AU MONDE Nous avons reçu presque immédiatemment après le parution de l'article dans Le Monde du 28 septembre la réponse des membres d'Action Directe. Sachez qu'il/elles se sont tou-te-s désolidarisé-e-s d'un quelconque soutien de l'extrême droite. Il s'agit d'une manoeuvre classique des fafs visant à semer le trouble à l'intérieur de mouvement de soutien aux prisonniers révolutionnaires, en l'occurrence les membres d'Action Directe. A vous de ne pas tomber dans le piège. Voici la réponse officielle de Nathalie Ménigon et de Joëlle Aubron. Fleury -Mérogis, le 30 septembre 1999 Bonjour, Nous venons d'avoir connaissance de votre encart sur le soutien dont nous bénéficierions de la part de GUD et d'autres groupes d'extrême-droite, dans Le Monde du 28 septembre 1999. Nous sommes étonnées de l'importance accordée à un non-événement de cette sorte. En effet, certains secteurs de l'extrême droite ont pour habitude de jouer la carte de la confusion. Quel intérêt a donc Le Monde à rentrer dans ce jeu là ? En tout cas, nous tenons à affirmer que ce soutien se manifeste sans notre accord. D'ailleurs, Le Monde n'aurait-il pas pu d'abord s'informer sur notre position vis-à-vis de ce soutien ? Néanmoins, nous espéront que, ne l'ayant pas fait, il rendra compte de notre protestation. Militantes communistes, tout notre engagement politique et personnel montre notre opposition à toutes idéologies d'extrême droite. Et nous parlons ici également au nom de Jean-Marc Rouillan et Régis Schleicher, eux aussi mentionnés dans l'encart incriminé. En espérant voir cette lettre publiée, nous vous prions de croire à l'expression de notre meilleure considération. PEROU : FIN DE LA GREVE DE LA FAIM DES MILITANTS DU MRTA Rappel : trois dirigeants du MRTA emprisonnés à vie ont commencé une grève de la faim depuis leurs cellules de la prison de haute sécurité Callao Naval Base le 21 septembre dernier. Ils ont vite été rejoint par 53 prisonnier-e-s du MRTA enfermé-e-s à la prison de Yanamayo. Le 5 octobre, des membres du MRTA ont laissé des cassettes dans des enveloppes sellées à l'adresse de plusieurs radios à Bellavista, dans une région amazonienne, en annonçant que les studios exploseraient si les cassettes n'étaient pas diffusées. Deux stations de radio locale ont diffusé ces cassettes critiquant la politique du gouvernement de Fujimori. 55 prisonniers du MRTA étaient toujours en grève de la faim pour obtenir de meilleures conditions de détention (voir bulletin précédent). La mère de Rincon a déclaré que " les grévistes demandent plus d'heures d'électricité et une alimentation permanente en eau et bien sûr plus d'heures de promenades par jour au lieu de la demi-heure quotidienne. Ils demandent également que le temps de visite par mois, qui n'est jusque là que d'une demi-heure, soit augmenté ". Fujimori a déclaré ce même jour à la presse qu'il était hors de question de modifier leur régime de détention. Le 1er octobre, alors que le New York Times annonçait que 50 des prisonnier-e-s du MRTA avaient stoppé après trois semaines leur grève de la faim sans n'avoir gagner aucune revendications, le quotidien de Lima " La Republica " maintenait que les détenu-e-s poursuivaient leur mouvement de grève. Le 22 ou le 23 octobre, Victor Polay, Peter Cardenas et Miguel Rincon, les trois leaders emprisonnés à Callao, ont effectivement mis fin àl eur grève de la faim sans que leurs demandes ne soient satisfaites. Selon le représentant international du MRTA en Europe, la cinquantaine de prisonnier-e-s qui s'étaient solidarisé-e-s avec les leaders à la prison de Yanamayo ont interrompu leur grève le 7 octobre. Une prisonnière du MRTA, après avoir été soudainement transférée à la prison de Canto Grande le 23 septembre, était également en grève de la faim et se retrouve maintenant dans un état de santé critique. Entre temps, la Cour Suprême de Bolivie a accepté la demande d'extradition formulée par le Pérou concernant le prisonnier du MRTA Juan Velazquez, arrêté et incarcéré en Bolivie le 16 février 1996. Le Pérou veut le juger pour terrorisme et haute trahison. BAIN DE SANG A LA PRISON DE ANKARA Le 26 septembre, vers 3h30, au moins 10 prisonniers révolutionnaires ont été abattu et un grand nombre d'autres personnes blessées suite à une attaque musclée de l'armée, de la police et de l'administration pénitenciaire. 33 prisonnier-e-s ont été transféré-e-s après l'opération. Cette attaque a déclenché un mouvement de résistance dans les prisons. Voici un communiqué de la Coordination Centrale des prisonniers : " L'Etat qui a tué 10 de nos camarades et qui en a blessé une dizaine à la prison d'Ulucantar, ment pour échapper à ses responsabilités. Les affirmations comme quoi les prisonnier-e-s creusaient un tunnel, refusaient les contrôles des cellules, utilisaient des armes contre les forces de l'ordre, … ne sont rien d'autre que des mensonges. 120 prisonniers vivaient dans un bloque d'une capacité maximum de 40. Les prisonniers politiques demandaient depuis déjà un an l'ouverture d'un nouveau bloque. Mais à cause des difficultés qu'entraînaient une solution à ce problème, la demande a été rejetée. Les prisonniers ont maintenu le dialogue pendant 10mois. Lorsqu'ils se sont aperçu que les autorités ne faisaient rien, ils ont décidé d'occuper le bloque 76 le 2 septembre 1999. A partir de cette date, les colis de nourriture en provenance de l'extérieur ont été interdits, l'eau a été coupée, et les visites n'ont plus été tolérées. Maintenant, l'état nous demande d'oublier ces morts. Ils veulent couvrir ce carnage en enquêtant sur les vrais responsabilités. N'a-t-on pas vu souvent les assassins être épargné de la même manière ? En ces temps plein de beaux discours sur les droits de l'homme et la démocratie, il est à nous de ne pas laisser disparaître la justice. Pourquoi le problème de la surpopulation ne pouvait-il pas être résolu ? pourquoi a-t-on tiré avec des pistolets automatiques sur des prisonniers désarmés ? Quelle était la raison pour laquelle des centaines de balles ont été tirées contre 50 personnes dans un petit espace ? Ne laissons pas les responsables de ce massacre s'échapper. Que voulons-nous maintenant ? Nous voulons entendre la vérité, qu'elle soit entendue par le peuple, et une condamnation des responsables. Les autorités doivent reconnaître que leurs excuses sont des mensonges. Elles doivent reconnaître que les véritables raisons de ce massacre, comme l'a déclaré le premier ministre Bülent Ecevit sont " la préparation des conditions pour se résoudre aux prisons avec des cellules ". Ce à quoi nous avons assisté était clairement un massacre bien prémédité et ceux qui sont responsables doivent payer le prix. C'est notre promesse. " SUD-LIBAN : LES PRISONS DU SILENCE A l'heure actuelle, il existe, au Sud-Liban, une zone occupée où tous les jours des gens sont arrêté-e-s dans la rue. Ces personnes ne sont pas seulement des indépendantistes mais aussi des innocent-e-s. Les personnes arrêtées sont enfermées dans des camps au Sud-Liban, en zone occupée par l'armée israélienne. Il existe un camp, celui de Khiam, qui est un camp d'interrogation, un vrai camp de concentration puisque environ 14 personnes y sont décédées (connues). Dans ce camp de la mort sont gardées entre 150 et 200 personnes en permanence. Aucun chef d'inculpation n'est retenu contre eux/elles et ils/elles ne sont jamais passé-e-s devant aucun tribunal. Il n'y a aucun communiqué officiel de la prison. Tout courrier même de la famille est interdit, tou-te-s les prisonnier-e-s sont complètement isolé-e-s du monde. Dans cette prison, plusieurs détenus souffrent des conditions de détention terribles : Karam Mustapha souffre des vertèbres, ce qui affecte ses hanches et met en danger de paralysie tout le bas du corps, Marwan Kana'an est atteint de la maladie d'alzheimer, Mohamed Salim Katbey (64 ans) est sujet à des rhumatismes et ne peut pas se tenir droit, Moustapha Arabiya souffre d'un grave ulcère et doit être opéré au plus vite, Ibrahim Karnib et son frère souffre de commotion cérébrale, l'état de Soleiman Ramadan empire de jour en jour, en plus de sa jambe amputée il a été trop tardivement amputé de la visicule biliaire. La liste est encore très longue. La meilleure façon de soutenir les prisonnier-e-s est d'entrer en contact directement avec eux en leur écrivant en français ou en anglais. Pour obtenir les adresses vous pouvez vous renseigner auprès de l'ABC Dijon ou auprès du Comité de Lutte contre la Barbarie et l'Arbitraire. Le 28 octobre a eut lieu la journée mondiale de soutien aux prisonnier-e-s de KHIAM pour laquelle tous les prisonnier-e-s politiques ont fait une grève de la faim. A Beyrouth eut lieu une grande manifestation qui a réunie environ 300000 personnEs. A Dijon eut lieu une diffusion de tracts, avec banderoles, devant la préfecture. Au bout d'un petit moment une délégation a été reçus, ce qui a permis, après un entretien très courtois, d'envisager une diffusion plus importante de l'information, notemment en France, pour essayer que le cas des prisonnier-e-s de Khiam ne soit plus passé sous silence et qu'il y est un réel travail dans le sens de la fermeture du camp de Khiam. Contact : CLCBA, 777 bd des Nations-Unies, 13300 Salon-de-Provence A PROPOS DE LA PRISON DE FULL SUTTON Mark Barnsley est la principale cible de la répression qui sévit au sein de la prison de Full Sutton. La situation avec son courrier s'est empirée avec les règles de la prison qui ont été bravée dans l'intention de l'isoler. Non seulement les courriers qui lui sont envoyés sont stoppés ou perdus mais ils sont aussi retournés à l'envoyeur. Récemment Mark a reçu quelques autocollants et photos ainsi que 5 cartes postales qui lui ont toutes été refusées. Comme la lettre qui les accompagnait a disparu, Mark serait heureux si celui qui les lui a envoyé pouvait lui faire savoir ce qui,est arrivé. Pour envoyer des documents à Full Sutton, il est préférable de faire un recommandé si c'est possible. Une nouvelle mesure de répression qui affecte tous les prisonniers de Full Sutton est la mise en place d'un nouveau système téléphonique qui comprendra des message du style: " Vous avez une communication téléphonique avec Barnsley qui est un prisonnier de Full Sutton. Si vous acceptez la communication tapez 9. Si vous refusez raccrochez. Si vous ne voulez plus recevoir d'appel de ce prisonnier tapez 4688 ". Full Sutton utilise aussi un système sophistiqué de réseau téléphonique assisté par ordinateur qui fait que les prisonnier-e-s sont seulement autorisé-e-s à téléphoner à quelques numéros que les destinataires (familles ou amis) auront décidé de recevoir. Le message automatique est une insulte pour les prisonniers et il peut être la cause de confusion chez les proches et particulièrement chez les enfants comme pour ceux de Mark. Il a été obligé de dire à ses enfants qu'il ne pourra plus les appeler une fois que le nouveau système sera en place. A part les considérations morales il y a plein d'autres points qui rendent les conditions de détention plus difficiles. Par exemple lorsque le message automatique est utilisé les prisonnier-e-s sont obligé-e-s de payer 7 pence supplémentaire ce qui amène le prix de la minute à 17 pence. Ce système est plus basé sur le profit que sur la sécurité, et c'est encore les prisonnier-e-s qui sont la cible de l'exploitation abusive du système. Ce qui se passe en ce moment est une mobilisation sans précédent, avec des pétitions et des grèves, et Mark est l'un des nombreux prisonnier-e-s investit dans des actions légales contre ce nouveau problème. LE 15 NOVEMBRE 1999 CELA FERA 2000 JOURS QUE MARK EST EN PRISON. LE COMITE DE SOUTIEN A MARK APPEL A UNE JOURNEE DE MOBILISATION INTERNATIONALE EN SOUTIEN A MARK BARNSLEY. POUR TOUS CONTACTS : JUSTICE FOR MARK BARNSLEY-C/O 145-149 CARDIGAN ROADS, LEEDS, LS61LJ E-mail : BARNSLEYCAMPAIGN@HOTMAIL.COM Vous pouvez écrire à Mark à : Mark Barnsley WA2897, HMP Full Sutton, York, Y041 1PS ARRESTATION DES FTP A MARSEILLE Vendredi 15 octobre dernier, deux militants antifascistes marseillais ont été arrêtés et écroués pour des attentats commis ces dernières années. Ils faisaient partie d'un groupe Antifasciste, les FTP (Francs Tireurs Partisans), qui depuis 1991, menait la lutte contre le FN et ses affidés de façon autonome: -14 juillet 1991 : attaque aux cocktails molotov contre le siège du FN à Marseille. -24 octobre 1992 : destruction à l'explosif du restaurant " la truffe noire " la veille d'un meeting du FNJ. -6 juin 1994 : destruction à l'explosif du siège du FN à Marseille. -16 décembre 1994 : attaque à l'explosif contre le consulat d'Italie le jour de la visite de S. Berlusconi à Aix-en-provence pour protester contre l'arrivée au pouvoir d'une coalition avec les néo-fascistes italiens d'Alliance nationale. -3 avril 1995 : action à l'explosif contre la villa de Maurice Gros, secrétaire départemental du FN, suite à l'assassinat d'Ibrahim Ali en février. -24 février 1996 : destruction à l'explosif du local du FN des quartiers nord d'où étaient partis un an auparavant les assassins d'Ibrahim Ali. -28 octobre 1998 : destruction à l'explosif du générateur électrique du stadium de Vitrolles pour empêcher un concert de Rock Identitaire Français organisé par la mairie FN. A cette liste il faut ajouter un attentat à l'explosif contre la DDTE le 1° mai 1994 en soutien aux travailleurs des entreprises régionales et revendiqué " des chômeurs en pétard ". Les FTP se sont toujours revendiqué de l'Antifascisme radical, se plaçant clairement dans une optique Anticapitaliste et Internationaliste . Rejetant l'Antifascisme moral et politicien à la SOS-Racisme, ils n'entendaient pas non plus donner des leçons ou faire de leur lutte un exemple à suivre. Ils considéraient que c'était une forme de lutte parmi d'autres, ni plus efficace, ni plus légitime. Ils l'inscrivaient dans un contexte géographique particulier, la région Provence Alpes Côte d'Azur. Faut-il rappeler les dérives de cette région, de l'affairisme mafieux à la collusion à peine masquée entre fascistes et forces de l'ordre, de l'élection de quatre municipalités FN à la banalisation des violences racistes ? Considérant que c'était un axe de résistance, ils ont entrepris de saper les moyens matériels mis en œuvre par le FN pour s'implanter localement en évitant de toucher physiquement les personnes. A présent ils n'ont nul besoin d'être glorifié ou même applaudi. A ceux qui seraient tenté de le faire de mettre en adéquation leurs paroles et leurs actes. Par contre, ils ont besoin d'un soutien politique et matériel. Politique parce que l'antifascisme radical demeure plus que jamais nécessaire, le danger n'étant pas que le FN ou le MNR arrivent au pouvoir mais que leurs idées soient appliquées par les partis du gouvernement. Matériel parce que c'est le seul moyen de montrer notre solidarité et que c'est une nécessité pour survivre en prison. Vous pouvez envoyer vos chèques libellés à l'ordre de BERI à l'ABC qui transmettra et écrira au principal inculpé, Yves Peirat. PISE (ITALY) : 3 ANARCHISTES ACCUSES D'AVOIR ATTAQUE UNE MULTINATIONALE 3 camarades (Christina, Federico et Constantino) du groupe " Silvestre " (issue d'un journal anarchiste de libération animale et écologiste) de Pise ont été arrêté-e-s le 7 août 1999 à 6 heures du matin alors qu'ils/elle rentraient chez eux en cyclomoteur et en vélo. Ils/elle sont accusé-e-s d'avoir lancé un cocktail molotov sur le magasin d'un concessionaire mercedes à environ 3 kilomètres de l'endroit où ils/elle ont été arrêté-e-s. Un vigil les aurait reconnu même s'il ne peut donner qu'une description partielle des personnes qu'il a vu. Il déclara qu'il avait vu des personnes avec des sacs, des chapeaux, des cagoules, etc. Mais aucune des trois personnes arrêtées n'avaient un seul de ces objets. La police a tout de suite annoncé qui ils/elle étaient et qu'il n'y avait donc aucun doute sur leur culpabilité. Entre autres la police trouva sur le cyclomoteur une bouteille de plastique utilisée pour récolter de l'essence et le chiffon qui va avec, en démontrant que c'était un autre cocktail molotov. Les journaux racontèrent que les trois anarchistes avaient été arrêté-e-s au moment de l'action, avec un autre molotov sur le cyclomoteur. Heureusement les trois camarades passèrent seulement une journée en prison. Maintenant ils/elle attendent pour leur procès qui aura lieu dans plusieurs mois. La police a refusé de montrer certains papiers qui pourraient être utiles à la défense. Après l'arrestation des trois camarades il y a eu plusieurs perquisitions à leurs domiciles ainsi que dans les locaux du groupe Silvestre, visant à trouver des explosifs. Beaucoup de matériel d'information a été confisqué pendant les perquisitions. Dans la maison de Federico, la police trouva son frère en train de dormir avec un peu de drogue sur lui, il fut frappé juste pour ça. Il est certain que la police et les médias essayent de construire quelque chose d'énorme autour de ça, comme dans plusieurs journaux il y eut quelques articles sur d'autres attaques dans la même ville (contre Shell et revendiqué par des sigles anarchistes), qui ont eut lieu 40 jours avant l'arrestation des trois camarades. Pour cette occasion les journaux mirent les nouvelles en première page et parlèrent d'un gang international anarchiste. Espérons que les trois camarades ne seront pas accusé-e-s de ces autres attaques et que la police n'essaye pas de créer un autre réseau criminel (comme dans l'affaire Marini et Ionte). Les trois activistes risquent une peine minimum de trois ans s'ils/elle sont déclaré-e-s coupables. Ils/elle ont aussi des problèmes pour payer des avocats et ont besoin d'argent (les donations peuvent être envoyées à l'ABC Innsbrück). Quand même les camarades publieront leur journal et ne se tairont pas ! Contact : ABC Innsbrück : LOM-Postlagernd-6024 Innsbrück-Autriche BREVES USA : le gouverneur Ridge a signé un nouveau mandat d'exécution contre Mumia Abu-Jamal, fixant ainsi la date de sa mort au 2 décembre. La décision a été presque immédiatemment différé. Entre temps, Mumia a fait appel auprès de la Federal Districts Court, qui, comme la Cour Suprême, a le pouvoir de casser une condamnation prononcée par une cour d'état, en l'occurrence celle de Pennsylvanie. Cette cour peut observer et se prononcer sur la régularité d'un procès. L'équipe d'avocats qui s'est penchée sur la défense de Mumia a répertorié les nombreuses preuves de l'innocence de Mumia qui se sont accumulées depuis 18 ans et ont repéré une trentaine d'erreurs constitutionnelles. Ces avocats se battent depuis longtemps afin d'obtenir un procès équitable. Si la Federal Districts Court ne prend pas leur travail en compte, Mumia a encore droit à un dernier appel, mais considéré comme inutile si la cour ne se prononce pas dès le premier. La solidarité internationale est plus que jamais nécessaire et toutes actions en faveur de Mumia sont les bienvenues. A Lyon, le 2 décembre, aura lieu une soirée au CCO de Villeurbanne avec présentation de l'affaire et discussion. Julia Wright, du Cosimapp, devrait être présente. La même chose aura lieu le lendemain à l'institut d'études politiques, et le samedi au squatt " la duende ". Autriche : le 15 septembre dernier à Vienne en Autriche, deux activistes de la RAF ont été appréhendé-e-s par la police, Horst Ludwig Meyer a été abattu par une unité spéciale de la police autrichienne (WEGA) et Andrea Klump arrêté. Selon la version médiatique et officielle, ils auraient été stoppés par une patrouille de police, ils ont alors sorti un couteau et un pistolet, et se seraient échappés alors que les flics appelaient du renfort. Un peu plus loin, Horst aurait été stoppé cette fois ci par la WEGA, que le plus grand des hasards a placé à cet endroit et à ce moment, et aurait atteint un des agents de deux balles dans la jambe avant d'être tué d'une balle dans le poumon au cours de la fusillade. Andrea se serait alors rendu. La version officielle prétend même que les deux activistes ont été reconnus plusieurs heures après l'arrestation, quelle heureuse coïncidence pour l'état autrichien. Il n'est pas très compliqué de se rendre compte que cette exécution et cette arrestation ne sont qu'un épisode de coopération entre les polices allemande et autrichienne dans le cadre des accords de Schengen. Le résultat est la mort d'un camarade et l'arrestation d'un autre, une " opération policière réussite ", et un ministre de l'intérieur tout content, qui a déclaré avoir capturé une " grande figure de la scène terroriste allemande ". Peu de choses sont connues sur les antécédents des deux activistes ; à par qu'Horst aurait pris part à une attaque contre le directeur de Siemens Karl Heinz Bekkurts en 1986. A nouveau un activiste révolutionnaire est assassiné par la police européenne. Indépendamment des critiques que nous pouvons faire de la RAF, la solidarité avec Andrea et les autres prisonniers politiques de la RAF est très importante. Voici l'adresse provisoire d'Andrea : Andrea Klump, Justizanstalt Wien-Josefstadt, Wickenburggasse 18-22, A - 1082 Wien, Autriche (source : ABC-Innsbrück, abcibk@hotmail.com) Pologne : voici une série d'adresses d'activistes polonais emprisonnés pour de (très) longues durées pour des raisons similaires : s'être défendu d'attaques de néonazis organisés. La situation de Michal Patera en début d'année n'est que le reflet de la triste situation dans laquelle se trouvent le antifascistes, les squatteurs dans certains des ex-pays de l'Est : la menace systématique d'agressions de la part des fascistes, qui pullulent dans de nombreuses villes. L'ABC-Trojmiasto, qui nous a fait parvenir ces nouvelles par E-mail, vous demandent à tou-te-s de leur écrire, leur envoyer des infos, des zines, des cassettes, de la littérature. Jan Storlaski, Zaklad Karny, ul. Soleskiego 298, 42-580 Wojkowice : squatteur, militant écologiste, très impliqué dans les activités du squatt " Krzyk " à Gliwice. Il a été arrêté le 16 mars 1999 et condamné à un an de prison pour s'être battu contre des nazis 5 ans auparavant. Il fut condamné en appel à payer une amende… et incarcéré car ne pouvant la payer. Tomek Wilkoszewski, Zaklad Karny, ul. Orzechowa 5, 98-200 Sieradz : condamné à 15 ans en 1997 suite à un combat de rue contre des nazis lors duquel un des fachos est décédé. Attention ! il a vraisemblablement été transféré. Mariusz Zych, Zaklad Karny, ul. Sobieskiego 298, 45-580 Wojkowice : il a également pris par au combat mentionné plus haut et a été réincarcéré suite à une mise en liberté pour raisons médicales pour servir une peine de trois ans. Klaudiusz Gliklich, Areszt Sledczy, ul. Sadowa 1, 41-800 Zabrze : attaqué en nov. 1991 par trois nazis qui voulaient le braquer. En se défendant, il en a sérieusement frappé deux. Le troisième est parti appeler la police. Il a été arrêté et condamné à 6 années de prison pour " banditisme ". Après 2 ans et 9 mois il a été libéré sous caution. La personne chargée de le surveiller une fois libéré sous caution, comme il est d'usage en Pologne, était un ancien nazi qui a tout fait pour qu'il retourne en prison, avec succès… Klaudiusz a été réincarcéré en mai 1997 pour finir sa peine. Il lui reste 3 ans et 3 mois à effectuer. Grzegorz Chyska, Zaklad Karny, ul. Katowicka 4, 46-200 Kluczbork : attaqué par des nazis dans la petite ville de Praszka le 1er février de cette année. Il a été arrêté et condamné à 3 ans et 7 mois, le juge ayant fait tomber son sursis. --- L'Anarchist Black Cross est une fédération internationale de groupes autonomes dont le but est l'abolition définitive du système carcéral. Nous n'y arriverons pas du jour au lendemain et l'ABC propose dans un premier temps un soutien aux prisonniers anarchistes, gauchistes, révolutionnaires, sans papiers, victimes d'agressions racistes, sexistes, policières, victimes de faux témoignages ou de machinations politico-judiciaire etc. Nous encourageons les lecteurs à écrire aux prisonniers, nous collectons des fonds pour aider financièrement des prisonnier-e-s ou pour couvrir les frais de défense, nous diffusons des informations sur la feuille d'infos Maloka et sur ce bulletin. Ecrivez pour recevoir des flyers "écrire aux prisonniers ", des feuilles d'infos (envoyez un timbre pour une feuille d'infos). ABC Dijon, Maloka, BP 536, 21014 Dijon Cedex, France E-mail : Maloka@chez.com - Site Web : http://www.chez.com/maloka/