28/11/00 -- Toutes et tous à Nice pour stopper le sommet de l'Union Européenne ! L'appel qui suit a été lancé par le rézô-maloka, afin de préciser la démarche dans laquelle nous nous rendrons à Nice, et ce dans un contexte de brouillage extrême du sens politique de la contestation contre ce sommet. Nous ne voulons pas de cette grande unité fondée sur un consensus mou et « attrappe-tout » contre la mondialisation, et il nous semble primordial, si nous décidons d’appeler à des actions contre ce sommet, d’y faire entendre notre vision singulière et notre volonté de transformation radicale de la société actuelle. Tou-te-s les organisations, individus et collectifs qui se retrouvent dans cet appel sont invité-e-s à le cosigner et à le diffuser. Sur Dijon, nous appelons également aux rendez-vous suivants : - conférence-débat sur l'Union Européenne et sur le blocage du sommet de Nice : samedi 2 décembre à 19h à l'Espace autogéré des Tanneries, 13-15-17 bd de Chicago, Dijon. Puis plus tard dans la soirée : concert ! - rassemblement de soutien aux trains gratuits : mardi 5 décembre à 20h30 en gare de Dijon. - montée dans le Train Gratuit Dijon-Nice : mercredi 6 décembre à 01h02 en gare de Dijon-Ville : arrivée à Nice à 9H19. - enfin, manifestations, forums et actions de blocage du sommet à Nice du mercredi 6 au vendredi 8 décembre. Renseignements : rézô-maloka Contact à Dijon : 06 74 34 85 23 Collectif No Pasaran - trains gratuits : 06 11 29 02 15 Appel du rézô-maloka : Pour une société solidaire, autogérée et sans frontières, contre l'Europe capitaliste, sécuritaire et xénophobe... toutes et tous à Nice en trains gratuits pour stopper le sommet de l'Union Européenne ! Les 6, 7 et 8 décembre prochains, aura lieu le sommet de l'Union Européenne à Nice auquel participeront environ 6000 élus, ministres, chefs d'états et fonctionnaires européens, entourés d'un bon nombre "d'experts", économistes, banquiers et industriels. Ce sera aussi le rendez-vous de milliers de personnes venues de divers pays pour affirmer leur refus des politiques menées par les institutions européennes et les états membres de la communauté. Après Seattle, Washington, Davos ou Prague, ces manifestations s'inscrivent, pour beaucoup d'entre celles et ceux qui y participeront, dans la lignée d'un mouvement fort de remise en cause du capitalisme et des Etats et institutions (Banque Mondiale, F.M.I., O.M.C., Commission Européenne) qui assurent l'expansion et la domination de ce système sur la planète. La construction européenne est un processus politique dont on a souvent du mal à cerner la portée et les enjeux réels alors que les autorités européennes jouent un rôle croissant et primordial sur le sort quotidien des populations de la Communauté européenne mais aussi du reste du monde. L'Union Européenne... des institutions démocratiques ? L'Europe telle qu'elle s'est construite reflète bien le fonctionnement et l'état d'esprit de la "démocratie" telle que l'entendent ceux et celles qui nous gouvernent : des institutions sur lesquelles nous n'avons pratiquement aucun contrôle si ce n'est d'élire tous les 5, 6, 7 ans quelques dirigeants de droite ou de gauche pilotés par des lobbies et qui poursuivent au final à peu près tous la même politique libérale et sécuritaire, tout en jurant bien entendu se préoccuper avant tout du bien être de leurs concitoyen-ne-s. La Communauté européenne dispose de trois grandes instances de pouvoir : La Commission Européenne ou un ensemble de fonctionnaires associés à différents cabinets d'experts, économistes et industriels. Ceux-ci étudient et proposent en amont les différents projets législatifs, les propositions politiques, économiques et sociales de l'Europe puis se chargent en aval de gérer le budget et de le faire appliquer. Le Parlement Européen, seule instance européenne directement élue, n'a qu'un pouvoir consultatif sur les propositions de la Commission et ne parvient pratiquement jamais à bloquer l'adoption d'un texte. Les décisions finales reviennent au Conseil de l'Union Européenne qui se réunit sous forme de conseils inter-ministériels ou inter-gouvernementaux. Leur confiance -ou soumission- envers la Commission se traduit par le zèle avec lequel il suit généralement les politiques qu'elle préconise. Il n'y a cependant rien d'étonnant à cela quand on connaît la collaboration étroite entre la Commission et différents groupes de lobbies notamment la Table Ronde Européenne des industriels (ERT) qui comprend les 47 plus grands patrons européens et se trouve actuellement présidée par le P.D.G. de Nestlé. L'E.R.T fournit directement à la Commission des rapports qui ressemblent bien souvent étrangement à ceux que la Commission propose par la suite : même taille, même mise en page, même contenu et... même auteur. Par le biais de la Commission Européenne, du fait des excellents rapports entre l'ERT et les institutions politiques, s'orchestre directement la domination par les élites capitalistes. L'obsession de répondre au critère de passage à l'Euro a eu d'autre part pour conséquence de construire l'Europe sur des critères monétaires bien plus que sur une quelconque prise en compte du bien être des populations. Au résultat, la toute-puissante Banque Centrale Européenne contrôle encore un peu plus l'économie des Etats membres et les oblige dans tous les cas à orienter leur politique économique selon les dogmes du capitalisme néo-libéral. Ce processus d'abandon, par nos prétendues démocraties, de leurs pouvoirs de décision économiques, sociaux et politiques nous paraît important à souligner. Pourtant nous rejetons clairement la logique réformiste et citoyenniste qui ne vise qu'à aménager le système capitaliste et à renforcer le pouvoir des Etats (Attac, Taxe Tobin, Contrôle citoyen de l'O.M.C., José Bové et les grandes foires unitaires contre la mondialisation). La société pour laquelle nous luttons est incompatible avec toutes formes d'Etat et de capitalisme, qui impliquent forcément des rapports de hiérarchie, d'exploitation et de domination. L'Europe de la régression sociale, du chômage et du travail forcé Au nom du dogme de la compétitivité et de la concurrence se livre au sein même de l'Union Européenne une bataille visant à offrir aux multinationales des zones toujours plus avantageuses que celles des voisins avec des salaires plus bas et des coûts sociaux moindres. L'Union Européenne, au travers des "Grandes Orientations de Politiques Economiques", poursuit les déréglementations, la destruction des protections sociales et des services publics, entraînant la précarisation des statuts et des revenus. Elle remet en cause les quelques grands acquis conquis par des décennies de luttes ouvrières et, comme cela a été le cas avec le Job Seekers Allowance en Angleterre ou en France avec le PARE, généralise le travail précaire forcé avec la collaboration de certaines grosses centrales syndicales. En matière d'agriculture et d'alimentation, la politique européenne, c'est toujours plus de productivisme, de produits chimiques et de nourriture transportée sur des longues distances. La modification de l'article 133 et l'offensive actuelle contre les services publics Pascal Lamy, commissaire européen pour le commerce nommé par le PS, cherche maintenant à modifier l'article 133, qui régit les relations entre les pays membres de l'Union et la Commission en matière de commerce extérieur (le but étant de limiter les pouvoirs décisionnels des gouvernements nationaux face à la Commission Européenne dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'audiovisuel, de la propriété intellectuelle -dont le dossier concernant les O.G.M.- et des transports). L'objectif de la Commission Européenne est de pouvoir passer librement des accords commerciaux et d'appliquer sans entraves les directives de l'Organisation Mondiale du Commerce qui visent à la libéralisation et à la privatisation des services publics, en particulier des marchés porteurs de l'éducation et de la santé. Au cours des négociations de Nice, la Commission Européenne tentera aussi, en changeant l'article 133, de pouvoir accroître les droits des investisseurs et de faire revenir ainsi à la surface les dangereuses propositions enterrées de justesse par suite de l'échec, grâce à la contestation populaire, des Accords Multilatéraux sur l'Investissement (AMI). L'élargissement à l'Est Un des autres points à l'agenda du sommet sera l'élargissement de l'Union Européenne à l'Est et donc la mise au pas de l'économie de ces pays aux dogmes libéraux à un rythme accéléré. L'objectif principal restant de se donner de nouvelles réserves de main d'œuvre "flexibles et compétitives" et de s'assurer le contrôle des ressources naturelles de ces pays. L'Europe et le reste du Monde Par le biais de l'Union, les multinationales européennes peuvent rejoindre les deux autres pouvoirs globaux majeurs que sont les Etats-Unis et le Japon afin de démanteler les barrières qui s'opposent au libre commerce et à l'investissement dans les pays moins industrialisés et de perpétuer l'exploitation des pays pauvres de la planète par les pays riches. Au niveau de l'économie mondiale, la Commission Européenne se fait par exemple le relais diligent des politiques conduites par l'O.M.C. et façonne sa politique de commerce international d'après les intérêts économiques des multinationales basées en Europe. Rappelons que l'O.M.C. est un instrument mis en place afin de pouvoir non seulement établir les tarifs et quotas, mais surtout briser les entraves non-tarifaires qui empêchent les échanges commerciaux (comme les normes dans le domaine de la santé et de l'environnement, les protections sociales, les lois protégeant les « droits de l'homme ») et s'opposer aux tentatives de régulation, aussi modestes soient-elles, qui pourraient d'une façon ou d'une autre "déformer" ou "obstruer" la libre-circulation des biens et des services. La forteresse Europe et le contrôle social La politique globale de domination et de pillage exercée par l'Europe sur les zones périphériques au sud et à l'est pousse des milliers de personnes à l'exil. Les dirigeants sociaux-démocrates européens, reprenant les politiques proposées par l'extrême-droite européenne se sont assurés de ne pas avoir à partager un tant soit peu des richesses volées : accords de Schengen, mise en place d'un redoutable cordon sécuritaire assuré par la collaboration rapprochée des différentes polices européennes -tout un arsenal légal et sécuritaire qui permet plus généralement une surveillance accrue des populations. L'Europe forteresse tue presque quotidiennement, que ce soit dans le détroit de Gibraltar ou aux frontières de l'Est (plus de 2000 morts depuis 1993). Les accords de Schengen emprisonnent des sans-papiers dans des centres de rétention et leur expulsion est l'application de la politique raciste et xénophobe de l'Europe. Cette Europe des polices n'en finit plus de construire des prisons, d'échanger fichiers et informations ou de disposer de nouvelles caméras de videosurveillance. Le contrôle social que nos gouvernements se chargent de consolider se manifeste par ailleurs par une criminalisation accrue des mouvements sociaux un tant soit peu spontanés et confrontationnels, ainsi que des quelques velléités de révolte des nombreux-ses exclu-e-s de la croissance. Militarisme en Europe Nice devrait aussi mobiliser les mouvements antimilitaristes en tout genre puisque l'ordre du jour comprendra l'investissement coûteux dans la création d 'une force militaire européenne capable de jouer en duo avec les troupes du grand frère américain. Formée de différents contingents européens, elle aurait notamment pour objectif l'utilisation de forces de combats dans la gestion de crises, ce y compris dans des missions de "rétablissement de la paix". On retrouve là l'habillage rhétorique qui, depuis toujours, a déguisé les interventions militaires des puissances impérialistes partout là où leurs intérêts étaient en jeu. Le Trans-european Network Le Réseau de Transports Européen (TEN) est un exemple parfait de la façon dont les tenants du capital et les industriels décident par l'intermédiaire de la Commission Européenne des grandes directives et projets européens. Le T.E.N. est en effet une des directives mise en avant par l'E.R.T et repris de manière quasi-conforme par la Commission, c'est un projet énorme d'augmentation de plus d'un tiers de la totalité des infrastructures européennes (routes, voies aériennes, ferrées et maritimes...). Le T.E.N. vise à multiplier les transports de marchandises (nourritures et biens) sur longues distances pour plus de production et de consommation. Le T.E.N. entraîne le démantèlement systématique d'économies locales et régionales, encourage les délocalisations, constitue une attaque continue pour l'environnement, et multiplie la consommation de pétrole avec des conséquences directes sur l'effet de serre, alors que les ressources planétaires en pétrole ne suffiront bientôt plus à répondre à notre consommation. La récupération de la contestation Afin de faire passer la pilule, l'Union Européenne s'offre de grands discours humanistes ou écolos et se trouve des collaborateurs zélés au sein des O.N.G. et syndicats. A l'occasion de ce sommet, sera par exemple offert au peuple une superbe Charte des Droits Fondamentaux afin d'introduire les divers traités entraînant des régressions sociales, salariales et migratoires. Mais en y regardant de plus près cette charte trompe-l'œil, concoctée avec l'aide de la Ligue des droits de l'Homme et la Confédération Européenne des Syndicats, tire vers le bas les différents acquis sociaux et législations des pays de l'Union. Nous ne souhaitons pas discuter de la couleur du boulet que l'on nous attachera au pied et savons que nous n'aurons que ce que prendrons par nous-mêmes. Comment agir contre les politiques de l'Union Européenne ? Les échecs passés et présents nous montrent qu'il est impossible par le biais du lobbying ou de la représentation en leur sein de changer réellement des institutions qui n'ont rien de « démocratique » et dont nous remettons donc en cause l'existence même. Elles parviennent en effet parfaitement à collaborer avec leurs opposant-e-s partant du constat très simple qu'il vaut mieux les amadouer et leur donner une importance feinte à grand renforts de rendez-vous, de réceptions et de cocktails, plutôt que de les affronter directement. C'est la même technique qu'utilisent systématiquement les grands groupes industriels tels que Rio Tinto (RT) qui se payent de grands colloques ou des assistants en communication chez les O.N.G. humanitaires comme les Amis de la Terre, alors que dans le même temps ils revendent des minerais à l'industrie de l'armement européenne et massacrent les indigènes de Papouasie-Ouest. L'Union européenne de son côté cherche à faire croire à l'existence d'un dialogue avec la "société civile" par l'intermédiaire de syndicats ou d'O.N.G., tout en détruisant dans le même temps peu à peu les acquis sociaux ou en poursuivant une politique d'exploitation des pays du sud. En ce qui concerne le grand défilé unitaire du 6 décembre et les manifestations traditionnelles, nous pensons pour notre part qu'il existe des moyens plus efficaces de faire entendre nos voix, et surtout de déranger le bon fonctionnement du système, que d'aller défiler en vain avant même le sommet face à des décideurs que ce genre d'actions purement symboliques laisse la plupart du temps bien indifférents. Que ce soit contre l'O.M.C., l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (O.C.D.E.), le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, le Forum Economique Mondial ou la réunion annuelle de Davos, partout dans le monde, avec une grande diversité dans les formes de luttes et de revendications, des actions se multiplient pour empêcher les assemblées de ces institutions qui reflètent bien le fonctionnement de cette « démocratie » et ne font qu'entretenir le pouvoir d'une élite d'industriels et de politiciens. A Nice aussi, nous appellerons à l'abolition des pouvoirs européens et du capitalisme ; nous viserons à stopper un sommet aux conséquences néfastes pour les populations et leur environnement. C'est aussi dans une démarche de blocage du sommet que mobilisent un nombre croissant d'organisations, de collectifs et d'individus. A notre sens, s'attaquer à l'Union Européenne sera aussi directement s'attaquer aux temples de la consommation, banques, entreprises et multinationales dont l'Union défend les intérêts. Agir à Nice Lors des deux jours de déroulement du sommet, les 7 et 8 décembre, il devrait donc être possible pour un grand nombre de personnes, groupes affinitaires et collectifs participant à cette manifestation de s'unir et de mener des actions, multiples, diversifiées et décentralisées. Au programme des 6, 7 et 8 décembre à Nice La journée du 6 sera une journée d'arrivée des trains gratuits, de coordination, de repos et de mise en place des actions. Une grande assemblée générale aura lieu le 6 au soir afin de discuter des actions. Le 7 décembre, un rendez-vous sera donné très tôt le matin afin de mettre en place le blocage du sommet. Il est appelé toute la journée à une occupation active et festive de la ville. Le 8 décembre auront lieu de nouvelles actions de perturbation du sommet puis les retours en trains gratuits. Au cours des deux journées seront aussi organisés des forums, concerts, occupations... La coordination Nice 2000 et le réseau No Pasaran proposeront des points d'accueil permanents pour les manifestant-e-s à Nice afin de diriger les nouveaux et nouvelles arrivant-e-s sur les lieux de réunions, préparations des actions et logements. Il nous semble important que le plus grand nombre de personnes participe par avance à la mise en place des groupes légaux, médicaux, logistiques qui auront un rôle primordial dans le bon déroulement des actions. Pensez de toute façon à apporter des duvets et de la nourriture, soyez le plus autonome possible. Groupe logistique : thiti@netcourier.com Contact local Nice : Patrick 06 85 83 63 22 Inscription à la liste de discussion Internet pour préparer la mobilisation : nice-logistique-subscribe@egroups.fr Les trains gratuits Par ailleurs, nous soutenons l'initiative lancée par le réseau No Pasaran de s'organiser dans chaque ville afin de réquisitionner des trains gratuits pour se rendre à Nice, une pratique qui a déjà fait ses preuves parmi les mouvements sociaux européens, à Cologne, en Italie ou à Prague. Le fait de ne pas avoir de ressources pour se payer un billet à 800 francs ne doit pas nous empêcher de nous exprimer lors de ce sommet. Le mouvement "trains gratuits" revendique de plus la liberté de circulation et la gratuité des transports. Ces trains gratuits partiront des 4 coins de la France, entre le mardi 5 et le mercredi 6. Des actions et négociations sont d'ores et déjà engagées avec la SNCF afin de les obtenir. Nous savons que le sommet de Nice se déroulant en semaine, il sera difficile pour de nombreuses personnes prises par leur travail de se rendre aux manifestations. C'est notamment une des raisons pour lesquelles il nous semblerait extrêmement positif que des actions et rassemblements solidaires soient organisés un peu partout en France les 7 et 8 décembre. S'organiser contre la répression policière De même, nous craignons que ce sommet capitaliste, comme ce fut le cas à Seattle, à Washington ou à Prague soit une fois de plus le théâtre d'une criminalisation calculée des manifestant-e-s, ainsi que de multiples exactions et violences policières. C'est pourquoi nous proposons, notamment par la constitution d'un arbre téléphonique national, que des comités locaux de soutien s'organisent par avance afin de pouvoir réagir au plus vite pour soutenir d'éventuelles victimes d'arrestations ou de brutalités policières au cours de ces manifestations. En dehors de ce sommet et des grands rendez-vous militants... Le principal reste évidemment les luttes menées au quotidien et la participation à des mouvements sociaux de remise en cause du système. Bon nombre des luttes actuelles sont des luttes de résistance directe face aux pressions du système (sur les lieux de travail, de logement, dans les services sociaux, dans les magasins, dans la rue). Ce sont des luttes au sein des entreprises et institutions capitalistes pour assurer sa survie ou au mieux une vie décente, pour ne pas se laisser écraser, expulser, pour résister quotidiennement à l'aliénation, à la soumission et à la marchandisation de nos vies. Nous sommes pour l'autonomisation de ces luttes sociales vis à vis des syndicats et O.N.G. qui gèrent l'exploitation et travaillent main dans la main avec les patrons et institutions. Que ce soit dans les lieux de travail, dans les écoles, dans la rue, il est possible de s'organiser afin de s'attaquer de façon directe et concrète aux ravages causés par les politiques économiques actuelles. Nous sommes pour des mouvements qui se développent de manière horizontale, sans hiérarchie, ni bureaucratie. Nous souhaitons que ces luttes puissent aboutir, notamment par des actions directes (réappropriation des outils de travail, occupations, grèves et meetings sauvages, exercice de la démocratie directe), à une remise en cause du travail salarié. Il s'agit de se réapproprier les richesses et moyens de production et de viser à des activités librement choisies afin de répondre aux besoins et désirs des individus et de la communauté... Les luttes populaires menées sur le terrain avec succès en Angleterre ou en Hollande contre le Réseau de Transport Européen (ERT) montrent par ailleurs qu'il est possible de stopper concrètement par l'action directe des projets destructeurs. La mise en place d'alternatives concrètes Il s'agit néanmoins autant que possible que ces luttes ne s'inscrivent pas seulement en termes de réaction et de confrontation mais parviennent à être créatives, à concrétiser des alternatives et à mettre en place dès aujourd'hui, petit à petit des structures émanant de la base, solidaires et autogérées (indépendantes de l'Etat et de toute structure privée à visées commerciales) : par exemple, dans les pays riches, par des systèmes d'échange de savoir ou de services visant à se substituer petit à petit au travail salarié ou à l'achat, par des coopératives locales et bio, par des comités de quartier, par des potagers collectifs en périphérie des villes, par la réoccupation des zones rurales contre l'agriculture industrielle, par la création de lieux d'habitation et d'activité autogérés en ville et à la campagne, par l'édition et la diffusion indépendante de livres, brochures, musiques et autres, par des expériences de vie collective, par des écoles alternatives, et pour commencer par la volonté de remettre en cause ses habitudes de consommateur/trice et de moins gaspiller, polluer, jeter, acheter au quotidien... Dans cet état d'esprit, il est nécessaire de souligner que nous ne pouvons envisager un mode de vie qui ne nécessite pas l'exploitation massive d'autres êtres humains d'une part et perlette d'autre part un futur ne serait-ce qu'à court tdrme pour la planète et les êtres vivants qui l'habitent, sans remettre fortement en cause le standard de vie occidental, la consommation à outrance et les destructions écologiques majeures que ces ddrniers entraînent. La croissance des échanges économiques et la société de consommation telles que les souhaitent les capitalistes sont catastrophiques et il est temps de se tourner vers un objectif de société durable, basée sur des économier locales et solidaires. Pour le sabotage des structures du pouvoir, pour des mises en pratique immédiates de nos idées, pour des luttes révolutionnaires contre toutes les formes d'exploitation et de domination, COMMENCONS MAINTENANT !