22/12/01 -- Action de parodie de la police Nous avons reçu le "communiqué" suivant, que nous faisons suivre : Dans un contexte de jérémiades policières renforçant le mode de pensée sécuritaire, il apparaît important de rappeler quelques évidences quant à nos chers "amis" policiers. C'est pourquoi nous (une dizaine de personnes) avons pris l'initiative de défiler cet après-midi du 22 décembre 2001, munies de brassards et pancartes appropriées ("j'aime ma matraque", "contestez moins, soyez dociles, aidez la police", "la répression, c'est la solution") dans des rues commerçantes du centre de Dijon, pour diffuser ce "message de la police" aux citoyens-consommateurs : [au recto :] REVENDICATIONS POLICIERES Nous voulons : PLUS DE MOYENS - Pour assurer notre mission de protection des personnes et des biens, enfin... des personnes qui ont des biens ! - Pour contrôler efficacement pauvres, jeunes, immigrés, en bref : les classes dangereuses, tout ce qui ne devrait pas exister. - Pour assurer la paix sociale (travail, famille, patrie, ça ne botte pas tout le monde, alors ceux à qui ça ne plaît pas, faut leur botter le cul !) Bref, pour tout cela, il nous faut du matériel, un cerveau chacun, plus de bières et beaucoup d'argent (de toute façon, c'est le peuple qui paye). PLUS DE CONSIDERATION - Parce que ce n'est pas facile d'être le bras armé de l'Etat, de protéger l'ordre économique et social existant. - Les médias sont nos alliés, comme nous ils défendent le système en place. Pourtant, nous ne comprenons pas pourquoi ils mettent parfois sur la place publique telle ou telle de nos activités. Si nous tuons et/ou réprimons violemment, pourquoi en parler dans les médias ? Après tout, nous ne faisons que notre métier, ce genre de choses fait partie de notre quotidien. PLUS DE COLLABORATION ! - Pour perfectionner le contrôle social, nous avons besoin de policiers bénévoles, autrement dit nous avons besoin de bons citoyens, qui dénoncent les sans-papiers et leurs collègues louches au travail, apprennent la discipline et la loi du plus fort à leurs enfants, aident les contrôleurs et les vigiles, adorent l'Etat, et bien sûr, nous adorent, nous, la police. PLUS D'IMPUNITE - Même si nous sommes contents quand la justice condamne durement des gens qui essayent de se rebeller un peu contre nous, c'est quand même embêtant de passer en procès quand on commet des meurtres. Même si on est souvent acquittés, des fois on prend du sursis… Laissez-nous tuer ! PLUS DE SECURITAIRE ! - Bien sûr, il y a de plus en plus de caméras, de vigiles, de collègues armés dans la police municipale, on construit des villes-prisons-dortoirs, mais ça ne suffit pas ! Heureusement qu'il y a quelques nouvelles lois "anti-terroristes", ça fait plus de liberté pour la police... Sans nous, chers gouvernants, vous n'êtes rien. Tout Etat a besoin d'une police pour maintenir son pouvoir sur la population. Votre société n'est rien sans notre répression quotidienne, pensez à nous, sinon... Coup d'Etat ! On est armés, merde, quoi ! Signataires : Les Peaux-Lisier en colère, Brigades Anti-Contestataires (BAC), Cerveaux Régulièrement Sclérosés (CRS), Direction des Services de Torture (DST), Racistes Généraux (RG) (ne pas jeter sur les forces publiques) [au verso :] LE SAVIEZ-VOUS ? Police de proximité ou matraque d'intimité Sans compter les douaniers et les nombreux vigiles privés, 263 000 agents environ vous tiennent proche et chaleureuse compagnie, soit près d'un flic pour 228 habitantEs en France. A quand un flic par habitantE ? Prolixité sécuritaire, le monde où un borgne fait Führer - Avant d'être une "valeur de gauche" prônée par la "gôche plus rien", le discours sécuritaire puisait ses origines dans les théories d'extrême-droite. En France, un certain Bruno Gollnisch (FN) est un des premiers à avoir répandu l'idéologie de la "tolérance zéro" dans les années 80. - Grands nostalgiques de la France coloniale et épurée, nombre de policiers osent affirmer leurs accointances. Les syndicats d'extrême-droite ne sont pas absents dans la police (FNP, dissous en 1997 ; FPIP...). Pourtant, à quoi bon les rejoindre, puisque même les gouvernements de gôche appliquent le programme du "président Jean-Marie" : on expulse les immigréEs sans-papiers, et les "étrangerEs" qui ont fait de soi-disant bêtises... Le droit, c'est rigolo Le préambule de la "charte du policier européen" dit: «la police n'est pas un pouvoir, mais un service public qui garantit et protège le libre exercice des droits des citoyens»: Dijon, juin 2001 : un jeune étudiant d'origine marocaine rentre chez lui en voiture, sur le campus universitaire. Des hommes au crâne rasé lui font signe de s'arrêter. Les prenant pour des néo-nazis, il n'obéit pas, et se fait tirer dessus. Pensant qu'il s'agit là de policiers, l'étudiant revient sur ses pas et se fait tabasser, emmener en garde à vue, et accuser d'avoir forcé un barrage de police. L'art du retournement 21 mars 2000: une escouade de policiers encercle le squat de la rue Saumaise à Dijon, prétextant un incendie dans les lieux. Un habitant décide d'ouvrir la porte pour dialoguer et démontrer l'absence d'incendie. Il est aussitôt traîné dehors par quatre flics qui le tabassent sauvagement. Après avoir été emmené aux urgences, il est placé en garde à vue ; 36 heures pendant lesquelles il subit pressions et intimidations afin de l'inculper au final de "rébellion et outrage à agents". Après comparution devant le tribunal, il écope de 3 mois avec sursis et 10000 F d'amende. Un métier d'hommes! 13% de femmes dans la police nationale, ça fait combien de % d'hommes ? Une policière a dû goûter à la trop grande proximité de ce collègue de Saint-Dié ; en août 2001, ce dernier était écroué pour agression sexuelle sur celle-ci. Les collègues femmes, c'est bien pratique. Bien sûr, ces messieurs défoulent aussi leurs frustrations sur des prévenuEs. A Albi, entre décembre 1999 et janvier 2001, quatre policiers ont violé à plusieurs reprises une jeune femme de 20 ans, qui a ensuite tenté de se suicider pour finalement porter plainte. Contre ces quatre flics-violeurs, le procureur n'a requis que du sursis. Gare à la dépression! Pour exprimer son "ras-le-bol général", un policier toulousain massacrait en juillet 2001, son fils avec un outil de jardin, et sa femme à coups de couteau. Flique et romantic («sous mon 7-65 pouvant entraîner-la-mort-sans-intention-de la-donner, il y a un coeur qui bat») Eté 2001 : Deux policiers aimaient la même femme. Ils se sont retrouvés dans le sous-sol d'un restaurant pour se battre en duel avec leur arme de service. Le plus rapide des deux tua son rival.