Recueil de Nouvelles
Roger Vernon

LES INFORTUNES DE BLANCHE ( Jours de Colère )

La rupture de la digue avait eu lieu par une nuit très pluvieuse. Dans la soirée précédente un orage avait éclaté et le débit des riviéres de la région avait augmenté; la retenue de Paremont s'était remplie très rapidement alors que le chantier était à peine terminé . D'après ce qui a pu être reconstitué, une brèche d'une trentaine de mêtres s'était ouverte brusquement dans la digue, libérant une vague de trois ou quatre mêtres de haut dans l'étroite et sauvage vallée du Lioux. Les petits champs en bord de rivière avaient été progressivement abandonnés malgré la fertilité des limons. Ils étaient partiellement envahis d'arbustes, de ronces et de fougéres. La vague balaya tout et s'enfla de la terre et des arbustes qu'elle arrachait. A un kilomêtre de la digue la départementale franchissait le Lioux sur un vieux pont de pierre.............

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Pierre Marbord

METRO DE NUIT

Un rude mois de Décembre. Jusqu'à moins huit la nuit dernière en plein Paris. Morisot se dit que s'il trouve un type décidé à dormir dans la station, il n'aura pas le courage de le mettre dehors.

Et il y a bien un homme sur le quai, en effet. Il est assis sur la banquette près de la sortie Rue d'Avron. Il parait dormir, les coudes appuyés sur les cuisses, la tête dans les mains. Mais ce n'est pas un clochard; le manteau beige bien net, l'écharpe blanche, le chapeau sombre, les godasses cirées démentent.
"Vous avez raté le dernier" dit Morisot en lui tapotant l'épaule L'homme ne réagit pas, Morisot n'ose pas trop le secouer. Il le pousse un peu de coté. Un bon truc, le réflexe d'équilibre réveille immanquablement les dormeurs assis. Mais l'homme bascule sans réagir. Surpris Morisot n'arrive pas à le retenir. La tête heurte le siége voisin............

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Yves Continsouzas

L'adieu aux veuves

Les torches s'enflamment. La porte ne résiste pas. Lorsque Charial hurle qu'il va lâcher les chiens une grande veuve à voilette entre, droite sous la charge, portant le cadavre d’un molosse égorgé sur ses épaules. Le sang dégouline sur ses vétements. Alors Charial s'étrangle, les veines de son coup enflent. Il agite les bras et vacille, comme un drôle de moulin ivre. ............

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Pline le Trône

MENEZ

Deweil pose la feuille sur le bureau, le silence qu'il garde a présent, après sa lecture, se veut pesant. S'enfonce dans le cuir noir du fauteuil, lance négligemment son Dupond sur lebois exotique du bureau, la classe désinvolte, pas de cravate, costard un peu froissé maistellement cher !

Ménez aimerait bien que le patron accouche, même d'une vacherie; il cherche à lire sur ses traits des indices de pensées; il n'arrive pas à grand chose et c'est aussi bien car il serait déçu; la conscience de Deweil n'est occupé que de ce seul souci : Mimé-je bien le consterné?............

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