Pierre Marbord
METRO DE NUIT
Un rude mois de Décembre. Jusqu'à moins huit la nuit dernière en plein Paris. Morisot se dit que s'il trouve un type décidé à dormir dans la station, il n'aura pas le courage de le mettre dehors.
Et il y a bien un homme sur le quai, en effet. Il est assis sur la banquette près de la sortie Rue d'Avron. Il parait dormir, les coudes appuyés sur les cuisses, la tête dans les mains. Mais ce n'est pas un clochard; le manteau beige bien net, l'écharpe blanche, le chapeau sombre, les godasses cirées démentent.
"Vous avez raté le dernier" dit Morisot en lui tapotant l'épaule
L'homme ne réagit pas, Morisot n'ose pas trop le secouer. Il le pousse un peu de coté. Un bon truc, le réflexe d'équilibre réveille immanquablement les dormeurs assis. Mais l'homme bascule sans réagir. Surpris Morisot n'arrive pas à le retenir. La tête heurte le siége voisin............
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Yves Continsouzas
L'adieu aux veuves
Les torches s'enflamment. La porte ne résiste pas. Lorsque Charial hurle qu'il va lâcher les chiens une grande veuve à voilette entre, droite sous la charge, portant le cadavre d’un molosse égorgé sur ses épaules. Le sang dégouline sur ses vétements. Alors Charial s'étrangle, les veines de son coup enflent. Il agite les bras et vacille, comme un drôle de moulin ivre. ............
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Pline le Trône
MENEZ
Deweil pose la feuille sur le bureau, le silence qu'il garde a présent, après sa lecture, se veut pesant. S'enfonce dans le cuir noir du fauteuil, lance négligemment son Dupond sur lebois exotique du bureau, la classe désinvolte, pas de cravate, costard un peu froissé maistellement cher !
Ménez aimerait bien que le patron accouche, même d'une vacherie; il cherche à lire sur ses traits des indices de pensées; il n'arrive pas à grand chose et c'est aussi bien car il serait déçu; la conscience de Deweil n'est occupé que de ce seul souci : Mimé-je bien le consterné?............
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