La justice française
            Selon que vous serez puissant ou
miséreux...Comme le chante l'excellent trotskiste Michel Sardou. Une note
d'humour pour quelque chose de moins drôle : la justice française. Je n'ai pas
à chercher dans mon dictionnaire, dans justice, il y a juste. Pour ceux qui
ne le sauraient pas, dans une injustice, il y a un injuste. Et à votre avis,
pourquoi parle-t-on d'une justice à double vitesse ? D'une justice pour les
riches et pour les pauvres ? Parce que la justice fonctionne souvent sur
l'injustice. Mais n'en veuillez pas aux juges ! Imaginez d'un côté un
puissant, de l'autre un juge, avec un budget du ministère de la
justice qui lui permet tout juste de payer la facture
d'électricité. Comment voulez-vous qu'il puisse mener une enquête
sur un puissant corrompu ? Alors qu'un pauvre, il ne sera pas forcement
plus con, simplement le puissant peut être con, il a de quoi se
payer un staff pour le protéger, pour le défendre. Un pauvre dispose au
mieux d'un avocat commis d'office. Ca veut dire que pour la même accusation,
un riche se défendra plus facilement qu'un pauvre. Situation encore plus
dingue, un pauvre poursuit un riche. A votre avis, le juge, même s'il a
toute la bonne volonté du monde va faire quoi ? Classer l'affaire, parce
que l'enquête serait trop onéreuse. Il faut aussi dire que parfois les
juges sont corrompus, mais c'est trop facile de ne s'en prendre qu'à eux. Le
gouvernement, le ministère de la justice proposent des projets de lois,
les députés les votent, le juge essaye de travailler avec les armes qu'on
lui donne. Est-ce qu'un gouvernement de gauche cherche à ce que les
riches soient sanctionnées comme les pauvres ? Je le croirais si on
donnait de vrais moyens à la justice.
            Là où je pique une colère qui me semble plus que justifiée, c'est en ce
qui concerne le fonctionnement de la Cour de Justice de la République,
il faut que je vous explique comment ça se passe. Vous voulez poursuivre
un ministre, vous portez plainte auprès de cette Cour. Déjà, vous pouvez
vous demander, et nous poursuivront l'état pour cela avec les droits de
l'homme, comment se fait-il qu'un ministre
ne puisse pas être poursuivi par les mêmes juridictions que n'importe quel citoyen.
Alors pourquoi ne pas faire une justice sur mesure aussi pour chaque profession ?
Bref, au bout d'un mois,
vous recevez un document comme quoi votre plainte va être étudiée. Première
surprise, on vous informe que si vous ne disposez pas de ressources
suffisantes, vous ne pouvez pas prendre d'avocat. Génial non ? On vous fait
attendre 7 mois sans vous répondre. Et quand vous recevez ce que vous croyez
être une convocation, soit pour le procès ou pour expliquer plus précisément
l'affaire, la commission des requêtes vous informe que...La plainte est
classée. Incroyable non ? C'est-à-dire que je ne sais même pas si
Chevenement, puisque c'est de lui dont il s'agit, a été interrogé, si oui,
pourquoi je ne l'ai pas été ? Plus scandaleux, je dispose de nombreuses
preuves pour appuyer mes accusations, et bien ça n'a pas d'importance,
personne ne m'a rien demandé. Ca veut dire qu'un ministre peut s'en sortir
ainsi, ne pas répondre à la loi et ne pas avoir à se justifier par rapport à
des preuves. Sur ce coup, je n'en veux pas tant à Chevenement, mais à
l'état, au ministère de la justice qui semble défendre une conception de
la justice singulière. Je le vois aussi avec les accusations me concernant
, non sommes dans une zone de non-droit. Mais ça n'a pas d'importance, surtout
que ce n'est pas une histoire de gros sous, il y avait juste la volonté de
déstabiliser un individu.
            Donc, que les plus anars d'entre-vous
ne soient pas surpris si tout à coup
des juges laissent des témoignages sur ce site. Ce qui m'intéresse aussi
avec mon affaire, c'est que la justice, si déjà nous avons un système
judiciaire, serve aussi à condamner l'élite de la société, les énarques,
les ministres, les patrons, les puissants. Parce que j'aurai l'occasion de
parler souvent de cette justice à double vitesse sur ce site, je veux que
par mon association, nous demandions solennellement, par différentes actions, au gouvernement, au Président de la République, aux députés, de présenter
et voter une loi qui permette de donner des moyens illimités aux juges
anticorruptions. Oui, j'ai bien dit des moyens illimités. Je crois que nous
avons 99 % des français de notre côté. On entend parler de nombreuses
affaires, elles sont connues, pourtant les juges ne peuvent pas coincer ces
puissants, parce qu'ils n'ont pas les moyens. Alors, quand il s'agit de
milliards de francs détournés, je crois que ça vaut la peine de donner aux
juges de quoi former une véritable police anticorruption pour condamner
les puissants.