"Les jours magiques 
Mes mots 
Sont
       Visionnaires"
 
LES POÈMES DE MARIE MÉLISOU, MAI-SEPTEMBRE 97
 
 
 
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MAI
 
 
                      Quelques mots. 
 
 
 
Mots dans de beaux manteaux,
Mots a chapeaux rigolos,
 
Voiliers a bulles, 
Radeaux en plumes,
Barques de pulls,
Livres sans petales,
 
Mot de moqueur,
Mot coeur facile,
Fa cils motion,
Mot scions en s'amusant.
 
Ame usant les motifs,
Mot if colore,
Au recit d'un modele,
Mot d'elle dont il reve.
 
Raisonne primo,
Mot des livres,
Delivre-moi des maux,
Maux a mot.
 
Mot ne en or,
Hors contexte,
Texte sans mot, 
Mot ment toujours.
 
Toux jour mot en l'air,  
Molaire du loup,
Loue et un mot,
Maux à mot. 
 
Mot
   elle
        et
           eux.
 
Siege en feuilles,
Navire chantant,
Vehicule du coeur,
Lumiere d'une lucarne.
 
Mots cadeaux dans le sable chaud, 
Mots tres haut aux beaux chaos.
 
 
 
TEMPS DE BLANC.
 
 
   Parti...
   Pas du centre
   De sa vie.
   Parti
   Simplement loin. 
   Vacances...
   Elle l'imagine gravissant 
   Avec aisance,
   Elle l'imagine gémissant. 
   Autres hanches.
 
       Son écran
       Indéfiniment
       Reste blanc.
 
   Parti
   Depuis quelques jours,
   Pas parti 
   Pour toujours.
 
   Parti
   Rencontrer quoi...
   Parti 
   Pour chercher qui...
   Simplement loin.
   Vacances
   A-t-il dit en les quittant,
   Elle et son écran.
   Riant, sautant, chantant,
   Regard brillant.  
 
       Son amant
       Desespérément
       Reste absent.
 
   Manque 
   Immense et indicible
   Attente
   En forme d'éternité.
 
   Et
      l'éternité
                 c'est
                       long.
 
 
 
Marie. 
 
 
 
 
		J'aimerais
 
 J'aimerais tant !
 Par temps de vent violent,
 Sous le soleil qui m'innonderait,
 Dans les bras de celui qui m'aimerait.
 
 En rêvant, un éclair fulgurant,
 En jardinant simple passe-temps,
 En chantant ou en pleurant, 
 Mais j'aimerais tant !
 
 Qu'importe que ce soit chatoyant,
 Mais surtout pas bariolé, énervant !
 Peut-être chamarré, ou diapré, chiné ? 
 C'est de saison, très bigarré...
 
 Hum, diaphane ou ou grisonnant,
 Grivelé, ocellé papillonnant,
 Moucheté ou moiré, mat ou brillant,
 Panaché, tavelé, tigré...non vraiment !
 
 Ni un truité, ni un veiné envahissant,
 Plutôt un pommelé tirant vers les blancs
 Je ne sais pas, je n'y arriverais jamais,
 Coloré et imagé, j'ai cherché, et chercherais
 
 Pourtant j'aimerais tant ! 
 
 J'aimerais tant 
                imaginer,
                         trouver, inventer 
                                           une nouvelle couleur ! 
 
 
           Marie.
 
 
 
 Fragment.
 
                               
 
                      Et dessous, dis-moi, c'est comment ?
 Et dedans, dis, c'est tout blanc ?                                 
                      Et en allant là bas, il faut fermer en partant ? 
 Et si, au lieu de rien, il y avait du vent ?
                      Et "comment", je le saurai quand ?   
 Et si les chansons étaient dans l'air du temps ? 
                      Et pourquoi, et quoi, et comment ?  
 Et explique-moi, c'est là-bas ou là-dedans ? 
                      Et, qui saura me dire en chantant ? 
 Et, comment on y passe le temps ? 
                      Et pourquoi c'est en pleurant ?     
 Et, il y a d'autres enfants ?
                      Et y en a t-il qui font semblant ? 
 Et vous, vous serez encore souriants ? 
                      Et là-haut, je verrai du brillant ? 
 
 
 Et si je partais en volant, dis maman ? 
 
 
 Marie. 
                     
 
QUÈTE.
 
 
  Au fil de l'eau je me suis noyée. 
  Comme je m'éveillais,
                       j'ai emergée.
  Puis j'ai marché sans compter,
  Espérant trouver,
                    mais sans chercher.
 
 
 J'ai insisté, et je l'ai trouvé.
 Ayant longtemps creuser,
                          pour l'ôter,
 Je l'ai retiré et puis bien regardé.
 Je transpirais, 
                j'ai encore soupiré.
 
 
 J'étais étonnée de ce qui s'est avéré.
 Je me suis approchée,
                       il s'est reculé,
 Enfin plutôt éloigné, pas désintégré,
 Mais exactement évaporé,
                         et dilué.
 
 
 Donc j'ai douté et bien sûr désespéré.
 Je devais l'ignorer,
                     et pas le désirer,
 Ce drôle de trésor en vérité.
 La nuit il faut dormir,
                        et moins rêver ! 
 
 
     Marie.

JUIN
 
ÎLE.
 
  Je me suis assise.
  Tout à fait conquise.
  Mes idées s'effacent,
  Seule, je me prélasse.
 
  Mon coeur retrouve le sien,
  Musicien et beau magicien. 
  Le vent emporte vers lui
  Des mots muets et bleuis.
 
  La joie est parfois reservée
  Si l'inattention est obstinée
  Au pays qui ont des mois
  Et saisons, s'y déploient...
 
  Ici, rythmé par les marées, 
  Le temps est désorienté
  Peu importe qu'on soit
  L'été au coeur du froid.
 
 Marie.
 
 
 
 
 
 
 
AVEC DOUCEUR.
 
 
 Doucement,
 Et simplement
 Les oiseaux au-dessus de tous les bleus,
 Des bateaux aux fanions fanés,
 Et un enfant qui chantait : "A moi tout ça..." 
 
 Doucement,
 Et sentiments
 Emerveillés par une douceur neuve inventée
 Jouant nos rêves à grands coups de dés,
 Des riens emportés par les rires.
 
 Doucement
 Et comme avant
 Enfin pouvoir mettre sous un vrai toit,
 Les sentiments que j'ai pour toi,
 Comme mille oiseaux pépillants de joies.
 
 Doucement
 Et timidement
 On a regardé le ciel, le vent, l'immensité,
 Encore marcher sur les coins de la plage,
 Comme traverser une photo de vacances.
 
 Doucement
 En se quittant
 Un dessin au fusain connait l'instant arrêté.
 Le charme en vol des mains agitées,
 La perspective, s'éloigner, se revoir.
 
 Marie Mélisou.

JUILLET
 
 
T'aime-je ? 
 
 
 Si un jour
 Je partais,
 Sans un sourire en coin,
 Avec colère,
 Sans un rire en retour,
 Avec une grimace,
 Sans rien dire d'aimable,
 Avec un pincement, 
 Sans espoir dans mon regard,
 Avec éloignement, 
 Sans pâlir, ni défaillir,
 Avec étonnement,
 Sans souffrir devant ce tournant
 Avec détermination,
 Sans croire à un jeu cruel,
 Je ne t'aimerais plus,
 Tout simplement.
 
 Si un jour, 
 Je revenais
 Avec un sourire 
 Sans colère en coin,
 Avec un rire,
 Sans une grimace en retour,
 Avec des mots aimables,
 Sans un pincement dans mon regard,
 Avec espoir,
 Sans éloignement, ni défaillance,
 Avec pâleur, 
 Sans étonnement devant ce tournant,
 Avec des souffrances,
 Sans détermination devant ce jeu cruel,
 Avec croyances,
 Ce serait de l'amour,
 Evidemment.
 
 Marie Mélisou.
 
 
ECLAIRCIE.
 
  
  Lorsque je l'ai croisé,
  Eveil après un cauchemar,
  Le temps n'était pas lumineux.
  Ses cheveux longs et roux,
  Bien longtemps après,
  Il m'en souvient,
  Etaient étonnants.
  Comme le vent qui balaie ce qu'il emporte,
  Sa main ramenait à chaque instant,
  Les fils fous envolés de sa chevelure.
  Quelques mêches éclaircies par l'été
  Illuminaient sa tête, et semblaient
  Rendre des rayons au soleil.
  Lorsque je l'aie croisé,
  Il m'en souvient
  Tout m'a semblé changer,
  Tout devait bien aller.
  Emportées mes idées,
  Celles qui faisaient du chemin,
  Celles qui ne marchaient pas droites.
  Lorsque je l'ai croisé,
  Elle que je ne reverrais jamais,
  La vie s'est métamorphosée.
 
 
  Marie Mélisou.
 
 
 
 
 
 
 Pensées en arch-île-pel 
 
C'est une
   Intuition offerte par fulgurance
             Offerte ou donnée
Source
Miroir des origines
Evénement 
Consision
La parole écrite éclaire peu
Mes pensées disent une chose
         Cristalline
Parfois
Si peu
En quête de la
Source 
Rayon d'éclat
Qui y a t-il de plus difficile à capter 
Que
 Ce qui illumine
 Ce qui féconde
 Ce qui est le surgissement
Efficace
Pouvoir de saisir l'étincelle
Restituer
Fixer
Perpétuer
Source
La vision d'un instant 
              Celle d'une oeuvre
Secrètement
Accomplissement
Troué dans la nuit
Faille du jour
Ouverture
Sur l'évidence
Signe d'éternité
Source 
      Vouloir la rejoindre
Amont d'un futur
Arrête, dit-il 
             En soupirant
Fais une pose cortico-talamique
La jonction
Ne se pose pas là, dit-elle en colère
L'important
L'essentiel
      Essence ciel
Ouverture
Avenir
Eternité
Source
Exigente traversée
           Absolu en patience
Sans déchirure
           Hauteur de l'homme
Témoignages
Racines
Source
La fondation est dans la vie de chaque jour
Joie
Douleur
Amour
Je tisse les chemins
Je connais le fil,
          La trame et la chaine
Sont
Plus palpables que
          Le chemin de la pensée
L'expérience 
De l'existence n'est rien
Le lierre grimpe 
             Inexorablement
             Inéluctablement
A l'assaut de la pierre de confiance
Tremblement
Sérénité
Pleurs 
Et
Allégresse
Le sable
          Une multitude de fragments
Îlots de cristallisation
Parcelles identiques
       Différentes en tout
Chaque grain est un mot
Chaque grain une pensée
     Crissante étendue dans sa tête
Mots d'un éparpillement de signes
                           Insignifiants
Incohérents dans ses éclatements
Sauts 
   Echappés à la réflexion
Depuis la
Source
J'aime
Tous les chemins sont bons
                  Qui mênent à la Source
 
 
   Marie Mélisou. Juillet 97
 
 
 
Le parcours-rire.  (1)
 
Ami
Autre bout
         De soie
         De moi
Te parcourir
 
Je crois te saisir
  Dans l'humour
Puis c'est dans le sérieux
Définition de rigueurs
                     Fantaisistes
Vadrouilleur
          De paradis
Tous sauf articiels
Quoique
 
Dans les brumes du songe
Rejoindre
Démonter
Mécanisme de visions
 
Si on t'enferme 
            Dans un mot
Tu en inventes
             Deux autres
 
Vacilleur du langage
Tisseur d'idéogrammes
Piégeur de sourires
 
 
Mouvement perpétuel
               Du parler
Tu apprivoises l'absence
Joue avec les manques
Deviennent pont
      Et nous passants
 
Percevoir
Même et surtout 
              L'envers des choses
Ecoute visible
Colorieur de l'ineffable
Troublant
Troubleur
Être
 
Te suivre dans 
             Tes trajets
             Tes métamorphoses
Lente
Fulgurante
Aventure
De te parcourir
 
Ecrire
Lire
Vivre
Connaitre
 
L'inconnu inhabituel
Explorateur de l'ailleurs
 
Expéditions réelles
       Fantasmagoriques
       Visionnaires
       Prodigieuses
 
Tu as une démarche
Manière subtile
D'utiliser
Les clés d'un territoire
Fiévreux
Mystérieux
 
Tes mots sont réveilleurs
Tes mots sont 
              Picturaux
 
 
Marie Mélisou. juillet 97
 
 Le prodige-yeux  (2)
 
 
Les mouvements
     Qui t'emportent
Te restituent
 
Prodigieux
Par toi je vois
 
Territoire imaginaire
Dont
Tu décris 
      Minutieusement 
L'impossible
 
Catalogue des rêves
Liste des angoisses
Traité des désirs
Carte des idées
 
Miroir
D'une réalité insolite
 
 
Je suis témoin 
            De ta traversée
Réelle ou fabuleuse
Je range 
Les répertoires de
              Tes songes
Les dictionnaires de
              Tes expériences
Les Textes de
              Tes illusions à venir
 
Oeuvres
Racines
Songes et
Souvenirs
Tout s'emmêle
 
Tu es divers et
          Surprenant
Reconnaissable
Parce que tu 
       Change sans cesse les visages
Logique du poète
Etrangeté de l'étrangé
Précision 
       De tout regard
 
Inventions verbales
Pour 
Louer notre amour
Ou pour louer
              L'Amour
 
Le tissu du quotidien
Est du 
      Non tissé
Révélateur bizarre
Phénomène 
Imposé
Sonore
Sensation vive
 
Ta plume ton pinceau
            Sans dérobade
M'écrivent
 
Marie Mélisou  Juillet 97
 
Mon avant tue riez (3)
 
 
Avant
Rien
 
En moi t
Tué 
Le monde
 
Depuis
Rires
 
Mon aventurier
Voyageur
Les pays lointains
       Que nous explorons
Sous nos fenêtres
Imaginaires
Te permettent 
Des descriptions
           Précises
Résonnance
Détachement tout à la fois
Distance 
Et humour
Génie du dédoublement
Poisson dans l'eau
Minutieusement
 
Créateur d'un vocabulaire
Pas ordinaire
Secrètes ressources
                 Sources
Colorations fantastiques
Inattendu
Savoureux
Tu déploies ce qui se cache
Tu explores ce qui s'évanoui
Tu utilises les songes
Tu photographies le mystère
 
Et la nuit
Tu me contes
Cet impossible
       Par le fil du téléphone
             
Vertige vif
Inquiétant joyeux
Tu reinventes
         La connaissance
Avec la distance interposée
                     Pulvérisée
 
Marie Mélisou  97
 
 
REUSSITES OU ECHECS
 
Interieur
      Immense
Pays de mes révoltes
Réussites ou échecs
 
Fascination
Retournements
Détruire et 
           Reconstruire
Recréer
Je suis le narrateur
Et aussi
La distance
 
Revenir
Confronter le réel
                De mes souvenirs
Secrets perdus
Sous
Une très fine
              Couche
De silence
Réussites ou échecs
 
S'interroger pour démêler
Noeuds
Réussites ou échecs
Mémoire
 
Je suis
Exploratrice 
De mon
Propre temps
Passé
Inscrire ma mémoire
Réussites ou échecs
Metteur en scène 
              De ma vie
 
Accuser
Conserver
Puis la suite
Rotation insolente
Cadence soutenue
Outil
      L'écriture
Avoir sa
      Propre recherche.
 
 
 
  Marie Mélisou   Juillet 97
 
 
Chez  UTROPIC
  (boire ou construire il faut choisir)
 
 
Lorsque j'étais jeune
               Il y a quelques
Millions d'années
Nous ne vivions pas ainsi
 
Sur le plage étoilée
      Un café
   Chez UTROPIC
    Nous y parlions souvent
Gènes
   Instinct grégaire
 Guerres
       Amour
La vie donnée
La mort reprise
 
       Et surtout
       Des anciens
Ceux qui
Avant
Nous
    Avaient fréquenté l'UTROPIC
Ceux qui
Avant
Nous
    Avaient commencé le travail
Celui que
Maintenant
Nous allions
            Continuer
Parler
De tout ce que nous allions
         Leur offir
 
C'était amusant  
Certains 
      Avaient des positions 
              Diamétralement opposées
Et nous en riions
          C'est si grand 
          L'univers
Comment
Pourquoi
      Différent 
 
Comment irait
          Les mondes
Pourquoi 
          Les éloigner
   Différent 
      Pour jouer
Ceux que nous 
            tissions 
                    Chaque jour
            Fil
                    Des vies
            Ficelles
 
Il était si facile
       Le mien
Mon monde
Je ne le voulais
            Ni trop chaud
La fusion m'exaspère
            Ni trop froid
L'azote me fait éternuer
      Fous sont ceux qui vont en vacances
                               Sur Pluton
Mon monde
Celui-là
  Je le voulais 
            Amusant 
Une simple halte
            Bleue et verte
Alors
J'ai travaillé
    Quelques aller-retour sur Mars
                          Sur Vénus 
Poignées de schiste
         Par ici
Poignées de granit 
         Par là
 
Et j'y ai posé
Mes jouets
Les hommes
 
               Sans
Mode d'emploi
               Juste
Pour rire
               Juste
Parce que
  Ca avait été
  Ma tournée
  Chez UTROPIC
 
 Marie Mélisou.
13/7/97
 
 
 
 
Les jours magiques
Je les voudrais
               Lyriques
Verve
Et
Prose barroque
Echevelée au jeu 
                Bouillonnant
Mémoire
Toutes 
Les mémoires
 
Une histoire persanne
          Un prestigitateur
         Une princesse
 
Les jours magiques
Vocabulaire de l'univers
Mythologie
         Qu'orchestre
L'auteur
Celui qui lutte 
              Corps à corps
Contre les démons
Ceux 
De la non écriture
La vie
       Découle volontaire
 
Kaleidoscope
            Eclaté
D'un jour magique
 
Mon foisonnement de mots
Densité verbale
Mes sujets-objets
Sont
Tous 
    Hors-sujet
 
Comment exalter
La sensualité
Plastique
Et
Stylistique
L'intimité
La mise à nu
 
INTIMITE
 
Sans absence de
                Masques
Volonté de
           Paravents
 
Non à la civilisation 
De la mort de l'amour
 
Je suis
Incendiaire
Révoltée
 
Les jours sans magie
Perdue 
Avec ma vision desespérée
                    Du monde
Escale catastrophique
Ambiance apocalyptique
Fond de cale
Et
J'oublie volontairement
                   Le cosmique
Je veux éteindre
Le bain forcé
 
Mais reviennent
Les jours magiques
 
Sans enfer
Ni enfermement
Guérie 
      De l'abjection
      De ma pollution
Je peins des mots
                 Nouveaux
Sans brisure
Sans laideur
 
Sans prophètes
Sans urgence
 
Les jours magiques 
Mes mots 
Sont
       Visionnaires
 
 
  Marie Mélisou.   22 Juillet  97
 
 AOUT
 
FIL TENU
 
   Je suis un pays
       où tu n'arrives jamais
   sèves colorées du vent
      en émerveillements
  plongée tremblante et approche en mots
   de  mouvements et pouvoirs beaux
       mouvances
         j'essaye en vain
       de saisir un regard
  autre côté d'une anecdote têtue
    notre ciel est
          un réalisme poètique
       une écriture des brumes
   cache-cache en rumeurs
                        désirs noirs transparents
         acuité des sens en puit sans fond
                            puissant
      fables d'un fil qui glisse
         vive sensation d'éprouver vivement
     mystère de l'imagination
          remède quotidien
      énigmatique profondeur de tes pensées
          saveurs inconnues
          martelent nos pensées
        répêter ces envies
                   jeux de l'esprit
           imaginer
     fragilité d'un équilibre stable
         clarté d'une sourdine connivence
 
 
         Marie Mélisou.  29/08/97
 
M'AIME ENDROIT
 
 
Sans se tromper
Même à l'envers
                      Obsession
Rage au tréfond de soi
    Sans soir
        Sans soie
     Avec toi
Pays natal aimé 
Villages tassés
    Forêts moites 
        Douleurs mystérieuses
Ombre et lumières
Prédilection
Jeux   tous les jeux
Avec passion
          Vies révèlées
Fascination 
Sans confrontation
Révoltes  d'enfants  
                    Tenir la main
Traverser la vie
Chemin
Terriblement réelle
           Force de détails précis
Précis et exacts
Notation subtile
       Du guide
Avancer en confiance
  Pays d'aventures non feutrées
Faits non menus
Bruyantes et violentes
Douces et enrouées
            Brusquement
Au sortir de la lumière de la nuit
Face à l'écho
L'Eldorado est ici
Devant moi
             Dans le près voisin
Secret en voltige
         Mon pays
Sans antipodes
            Est celui là
   
   Le même
       Que toi. 
 
 
 Marie Mélisou. 29/08/97
   
 
 LIRE LANDE
 
 
 Entourée et seule
          Atmosphère de conte
 Charme exentrique verdoyant
 Naissance de l'attente 
 Puffin amoureux
 Envol 
 Et ton âme
 Et ton amant
     Etonnamment
 
    Séjour restauré
 Source 
 Sans remord 
          Récits magiciens 
 L'aura du mystère 
 Puffin amoureux
 Envol 
 Et ton âme
 Et ton amant
     Etonnamment
 
       Clair de frontières
 Véritable rêve
 Forteresse
 Enceintes émouvantes   
             Pas à pas dans les vestiges 
 Cloîtres gravés
 Puffin amoureux
 Envol 
 Et ton âme
 Et ton amant
     Etonnamment
 
 Jamais 
 Loin de la mer
 Lire la lande
     Dissimule ce qu'elle montre
 Mystique péninsule
 Sacrilèges et lieux sacrés
 Puffin amoureux
 Envol 
 Et ton âme
 Et ton amant
     Etonnamment
 
 Paturages exotiques
   Falaises en ruine
               Ribambelles ouatées
 Nécropoles vivantes
            Bleu tout jaune
            Et Vert très violet
 L'Irlande
 Puffin amoureux
 Envol 
 Et ton âme
 Et ton amant
     Etonnamment.
 
 
 Marie Mélisou. 29/08/97
 
Les mots de Marie Mélisou ont une voix :
Marie dit le poème Lire Lande (format .wav)
 
 LEiTMOTiV
 
 
  Un jour
  Il était huit heures et des poussières, 
  Poussières d'étoiles, 
  Je suis morte. 
 
  Pour de vrai, pour de grave. 
 
  Depuis
  Plus personne ne peut
  Par volonté, par méchanceté, par gratuité
  Quelle que soit l'heure
  Me tuer.
 
 
  Marie Mélisou
 
Ils ont aimé Leitmotiv, ils veulent en savoir plus : 
L'intervivew coup-de-foudre des étudiants de Sarthmore,
 
 L'ESCRIVAIN
 
 
Paysages de sa vie
Nous parcourons
Avec lui
Invités
Conviés
Il en voit du pays 
Du coup
    Nous aussi
 
Landes avec marécage une nuit mystérieuse 
Une île mythique où il nous transporte
Une chambre où il nous enferme 
Rues inépuisables arpentées de Paris
Circulation  Londres Rome Berlin
Passer de l'une à l'autre
       Expériences
       Instants
       Découvertes
 
Révélation de la mer turquoise
Montagnes aux pics toujours blancs
Pas au grès de ses souvenirs
Rêveries au fil de ses inventions
Les sapins des Vogues de sa discussion
Communion avec les constituants
        Ouverture 
        Espace
        Clôture
 
On est promu voyeur témoin 
Contrôleur ou dégustateur
                  De travaux finis
 
Changement de couleurs en bord de mer
Senteurs des forêts et allégorie d'un brin d'herbe
Profondeurs des espaces et enfermement décrit
Mouvement de la rue et atmosphère des cafés
Démarche des passants pressés ou visage de l'enfant 
La nature et la culture
        Orages
        Solitude
        Eléments
 
Une école de campagne et un champs
Romantisme allemand et printemps japonais
L'amant penché sur sur le corps aimé
L'art de décrire une boite en carton
Cent rouges par soir dans le ciel couchant
Jamais oublier les quatres puissants
        Eau Terre
        Air  feu
 
Paysages littéraires
fixer une sensation
Le savoir de la vie
Les mots avec les choses
Dans le récit s'ordonnent
  Pour saisir mon instant
           D'attention
  Mon vertige
           D'émotion d'une page lue
 
 
   Août 97- Marie Mélisou
 
Mon royaume contre un vers   
          
 
Par les grands chemins
Qui n'ont pas encore paru
Je suis prisonnière d'un
Coktail molotov
Qui n'est pas encore lancé
 
                   Symboliquement
 
Je pense être 
     Un prolongement
Sur le long chemin
De la forêt de Brocéliandre
 
     Pics des dragons gardeurs
Les mots pointus
 
     De grands buissons touffus
Les mots confus
     
      Silhouette de dame Viviane
Les mots découpés 
  
      Héros j'ai nommé Arthur   
Les mots décriptifs 
     
Longuement et largement
Je recours
Et parcours
Les grands chemins
Fougue à cavaler
           Mon royaume
 
Les fossés
S'élargissent
Jusqu'aux confins
Des locutions
 
Récit de mon épopée 
Pâles émotions qui rapportent
La célébration des voyages
A travers les phrases
L'ouverture au monde
A l'aventure des signes
                Noirs sur blanc
Aller au bout du monde
Sans voir la croix du sud
Expérience
Sur place
En soi
Du plus long des voyages
 
Songes d'îles où aborder
Arthur devient Cook 
Mon fret est du papier
Ma civilisation CONTE 
     26 signes
 
La poésie prend courbe
Le texte squelette
     Trouve son embonpoint
Je me séduis d'un verbe
Je me noie d'une image
Auto-épigramme 
Bouillon
Dans l'attente des pièges
A exploser
Lorsque je mets le mot
         Fin
Je suis au bout du chemin
Un petit coctail ? 
 
 
Août 97  Marie Mélisou. 
 Sous les pavés...
 
 
 
Sous mes pavés d'été
         J'y mets une quantité de ces poignées
Une plage imaginée
        Avec du sable granulé à caresser 
De l'eau en quantité
        Et je me laisse bercer tel un bébé
Des mots inventés
        Qui explosent les chimères arrêtées
Des idées cachées
        Celles bien exposées et les dévoilées
Des pensées rassurées
        Car le temps est stoppé et achoppé
Du café et du Thé
        Pour les nuits assoiffées d'IRCé,
Une photo encadrée
        Celle aimée que j'aime regarder
Des parfums orientés
        Senteurs éthérées donc peu musquées 
Des promenades amourées
        Epurées d'être liés ou identifiés
Des lectures adorées
        De romanciers forcenés frais débarqués
Quelques douleurs attristées
        Pour contre-balancer cette folle gaîté
Des chemins ombragés
        Avec pour basculer des rosiers aux épines otées
Enfin un retour sans tarder
        Pour ranger et coller à côté les photos de l'été
Mais n'ai-je pas oublier
                      De quoi rêver... 
 
 
 Marie Mélisou
 
 ARDEUR
 
 
  Pas un souffle 
  D'air
  Chaleur épaisse
  Soupirs de fièvre
  Silence de craquements
  Canicule
  Brûlure sur la peau
  Flammes sur la conscience
  Rayons
  Eloquence du feutré
  Paradoxe 
      Des instants moites
  Un feu
  Brûlant
  Imagé
  Violent et sensuel
  Assis près d'une
  Cheminée
  Le feu
  Nous entoure
  Silence très bruyant
  Danse hasardeuse
  Ou ballet orchestré
  Irrigation au coeur du bois
              Au coeur de toi
              Au coeur de moi
 
  C'est nous 
           Qui crépitons
 
 
 
  Août 97- Marie Mélisou
 
De loin
 
 
De loin
Du plus loin
D'où je viens
Mes vers disent 
              Parole
              Origine
              Démarche
              Joie
              Pleur
Le monde et moi
Nous accordons
Il y a murmure
           Cheminement
Refus de l'éclat
Révolte intempestive
Complicité permanente
 
De loin
Du plus loin
D'où je viens
Mon histoire
A l'insu du poète soucieux
Célébre la présence des choses
           Mémoire
           Affirmations
           Angoisse
           Certitudes
 
La terre et le temps attendent la plénitude
 
Résonnance du travail
Savoir d'où je viens
Mais
Aussi où je vais
 
Déchiffrement du monde
Ecoute du murmure intérieur
Palpitation de la vie
Mise au monde de la parole
 
De loin
Du plus loin
D'où je viens
Les choses ont des figures
De proue
Entitées saisies
Dites
Retranscrites
Sable    Plaine   Arbre   Océan   Aigle 
Soleil   Nuit    Feu   Temps    Justice
 
D'où je viens
Dans mon espace
Je veux remplir l'air au pluriel
Champs   Torrents   Ruisseaux   Rochers
Saisons   Amours   Joies   Dons   Poèmes
 
Loin
Au plus loin
D'où j'irai
Je déchifferai le monde
Sans cesse
Recommencerai
Tout n'est jamais dit
Réel non épuisé
 
L'avenir 
Est au bout d'un
bâton de sourcier
 
Emergeance 
    D'un prochain silence 
Lumière 
    A allumer
Cri 
    A pousser
Voix
Mais
Venue d'où
 
Questionnement absobu
Quête inquiète du monde
 
J'habiterai la parole
Je franchirai
Sans rien dire
     L'insondable
Et verrai
                   Loin
 
Août 97- Marie Mélisou

 
 
 
 
SEPTEMBRE
 
L'oiseau sorti
 
 
 
  L'objectif, la mémoire, le temps passé.
  Figures à la portière, temps d'aimer et rêver.
  Doigts beau.
 
                       Le trajet, spectacle permanent, amants, amitiés.
                       Tabous respectés, malgré les jongleries en cascades.
                       Doigts prenant le beau,
                       Doigts tôt.
 
  Sa gravité, l'oeil, les pièces obscures, la sensibilité.
  Obturer juste ce qu'il faut, sauf la vie !
  Doigts aimant le beau,
  Doigts travaillant tôt,
  Doigts peau.
 
                       Les lieux, partout et Paname, ailleurs et Paname.
                       Regards futés, mouvements, sans tonalitées délirantes.
                       Doigts aimant le beau,
                       Doigts travaillant tôt,
                       Doigts sur la peau,
                       Doigts sceaux.
 
  Les émotions, toutes les tendresses, grâce mélancolique, flou.
  Centre de la composition, place occupée, tête bougée.
  Doigts aimant le beau,
  Doigts travaillant tôt,
  Doigts sur la peau,
  Doigts connaissant les sceaux,
  Doigts maux.
 
                       Exposer le rassemblé, le non-disloqué, 
                       Fuir ceux qui pianotent sur des claviers muets 
                       Doigts aimant le beau,
                       Doigts travaillant tôt,
                       Doigts sur la peau,
                       Doigts connaissant les sceaux,
                       Doigts refusant les maux.
 
  Métier, danseur d'image.
  Sourire des yeux, émerveillement enfantin.
  Ultime photo
  De tous les doigts, reste
  Doisneau
 
 
   Marie Mélisou. 2/09/97
L'OUVRE RAGE
 
 
          Un vieil homme
  Jardine bien planté sur terre
         Mange en régalant ses yeux
                          N'oublie que peu
                   Sourit vraiment
  Vit bien
  Va seul
            De temps à autre
       Je pirouette avec lui
  Passage volage pressée
  Tendresse de loin en loin
 
          Le vieil homme
  Un matin 
        Va moins bien
                      Pas loin
  Douce peur d'une fin d'été
  D'où l'heure
  Douleurs
 
  Incarcération d'une hospitalisation
  Recherches
          Attentes immenses
                     Questions stupides
  Douce soeur
  Doux leurre
  Douleurs fortes
         
            Ce vieil homme
   Ne veut rien
              Rien savoir
                       Pas vouloir !
   Il rêve de son jardin
   De retour
            Et c'est tout
 
  Traitre qui ment
  Traite de menteur l'automne
  Traitements  
             Il souffre
    Beaucoup
         Sans passion
         Sans rémission   chimio
   Obsession
  Quand je serre son ombre...
  Quand serre-il ma main ?
    Cancer 
 
         Vieil homme
  Qui ne sait plus
           L'équilibre ?
  Une fille ? 
               Un jardin ? 
                   
  Oubliés les demains
                 Les hiers
             Des passages volages
  Oublié Noël le lendemain
  Restent 
        Les empreintes des cigarettes
   Soleils tueurs
 
  Seule reste
  La mort fine  goutte à goutte
  La  morphine
                   Qui termine
       Un bel ouvrage
    Qui ouvre ma rage
 
    Et un soir d'un blanc pâle
           Ce vieil homme
                          Enfin papa
             Part
  En deux maux comme en sang 
  Sans dire
         Sens perdu
                   Sans un mot.
 
 
  Marie Mélisou. 30/08/97
 
 
 
 
 
REnaissance
 
 
 Devant la source
 J'ai remonté le courant
 Et je suis arrivée
 A ma naissance
 
 Devant un homme
 J'ai parcouru la vie
 Et j'ai pu rencontrer
 La sagesse
 
 Alors devant le soleil
 Tout j'ai tout déposé 
 Et je me suis rassemblée 
 Pour exister
 
         Marie Mélisou  7/09/97
 
 
 
Venir
 
 
 Doucement
  suspendue au-dessus de ton visage
  toi  nuages pour toit
  deux iris  reflets   forêts de peupliers
  palais vénitiens
       tempêtes de toutes les mers
  sommeils de verres anciens
         regard premier
         saoul rire
       même canal
             
 Doucement 
     demi-tour   poids et Soupirs
  habitée sous ton corps pressé
  échouée  s'enfoncer     rive âge
  lêvres d'orages et mille soleils
          mains    s'accrocher
           tableaux de tous les musées
  ombres misent à la lumière
  ton sourire a les clés
                 des lêvres à aimer
 
        depuis la fin des temps
     ouverture du monde 
                
 
 
Toile à histoire
 
 peindre mes sentiments
 petit gris numéro deux
 
 Primitive ou Impressioniste
 ne rien perdre de ma mémoire
 toile vierge qui attend les couleurs
 lit blanc    ouvert en grand
 expression plaintive
           devant les couleurs   amants
 
 je presse le tube à histoire
 l'instant veut savoir
 si notre aventure est commune
 vouloir
 
 l'alchimie n'est pas dans le pigment
 formules à couleurs
 impalpable
 elle est là          cernée je suis
 entre le blanc et ma peur
 
 longuement cherchée     inventée
 sur le support   juste posée
 touches esquissées
 ma recherche est jetée
 pour mon corps et ma mémoire blanchir
 
 
 
 
Dé coudre
 
 
   Nuit des corps
   Trame et fils
   Legs de tous nos matins
   Ne rien oublier
   Finesse du Grand Jeu
   Restitution
   Coudre nos envies
   Comment nous filons l'étoile
   Bâtisseurs complices
   Nous assemblons
   Tricoter l'élaboré
   Faufiler  notre attachement
   Lier et piquer l'important
 
   Chavirer  créer   inscrire 
 
 
       Marie Mélisou 23/09/97
 
 Pépite d'un rivage
 
 
 j'ai mis mes petits rêves 
                    dans les grands...
 
  souhaiter des gestes séduisants
        empreintes de ta voix   restitution
 imaginer ton corps
          miroir troublant 
 illusion d'un graphisme arbitaire
   aisance        les signes galopants
       regardent sans voir
  nous aimer sans contretemps
  rendez-vous  terrain solide aire plane
 
 le rêve maîtrise le code...
     
 me ramener à l'essentiel
       instant de vie sans fiel
  j'aime l'épaisseur vécue
         celle enchantée d'énigmes
   ton terroir souterrain
      l'induction de notre histoire
  aimer les syllabes   assemblages d'archipels
      tu pèses plume
    je capture la transparence
   nommer le monde    attirante vérité
 
     scions les mots sens et les mots sons...
 
     émotions     aime-moi
    atteindre le rivage  petits coups de rames
 le courage d'une feuille de papier
              se cacher au soleil
      arrêt sur deux corps
    les mots ne séduisent pas
       ils suggèrent    dissumulation
             pudeur effacée     
   et rêveries s'ensuivent
                    histoire  
 
 inépuisablement d'autres mots restent à écrire
 
 
                 Marie Mélisou. 23/09/ 97
 
Peur
 
     Ma main tapissée de ta peau
     Rocaille et reliefs
     Souffle des mots
     Hallètements
     Théatre de la cruauté
     Lorsque le souvenir entame
     Loin
     Le grain de ta douceur
 
 
           Marie Mélisou
 

 
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Vers octobre 97 : 

 

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