L'utilisation de la spirale :

utre l’entrelacs et les figures zoomorphiques, l’art nordique utilise avec profusion le type favori de l’ornementation celtique pré-chrétienne, celui des spirales de l’époque de la Tène (500/50 av. J.C.).

     La plupart de ces spirales se présentent sous forme de frises de " S " et de triskels ou de décors végétaux composés de feuilles posées de manière antithétique.k On retrouve ici la permanence des formes courbes, la liberté du mouvement, l’abstraction au service de la spontanéité.

     Quelques exemples pris dans l’art gaulois peuvent illustrer ces motifs d’inspiration qui se sont transmis aux tribus germaniques voisines, il s’agit du masque en tôle de bronze conservé au musée de Tarbes, du bétyle sculpté de Sankt Goar, des timons de char de La Bouvandau (annexe 5), de la pendeloque de Bussy le château et du casque en fer, cuivre et or d’Amfreville conservés au Musée de Antiquités Nationales, auxquels on pourrait ajouter le disque doré d’Auvers sur Oise conservé au Cabinet des Médailles. (annexe 6) On pourrait mentionner de nombreux autres exemples pris entre l’Angleterre et les régions du Danube pour diversifier les motifs de spirales celtiques et multiplier les types d’inspiration. On pense notamment aux fourreaux d’épées du Danube ou d’Italie du Nord ainsi qu’au célèbre miroir en bronze à décor gravé de Deborough conservé au British Museum.l

k André Varagnac : L’art gaulois, éditions du zodiaque, 1964 ; p. 55/64 ; 217/233.

l On peut consulter à leur sujet l’article de Nathalie Ginoux dans la revue Archéologia n° 337, sept. 1997, Les armes celtes décorées, p. 40/49.

     Sur pierre, sur terre cuite ou sur métal, les supports comme les techniques d’ornementations sont restés les mêmes à l’époque où les Germains envahirent la Gaule, dès le IV°s. Tout au long de la période mérovingienne, la sculpture, la poterie et l’orfèvrerie conservèrent en les développant ces motifs de spirales et en les mélangeant souvent à l’art abstrait géométrique ou entrelacé ou en les intégrant comme décor dans des scènes figuratives. Seules les monnaies ne reflétèrent plus ce foisonnement de lignes éclatées et de points qui composaient avec brio une scène ou un personnage du temps des Gaulois.j

j André Varagnac : L’art gaulois, op. cit., p. 151/184. Hans-Jörg Kellner in Les Celtes, Stock, 1997 ; p.475/484

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