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Metallica

Groupe de rock
Journal gratuit "Metro" - Mardi 11 Juin 2003

Question : Ces derniers mois, vous avez eu recours à un coach pour améliorer les relations au sein du groupe. En quoi cela était-il nécessaire ?

Réponse (Lars Ulrich) : C'était une question de survie. Si nous ne l'avions pas fait, nous ne serions pas là à parler d'un nouvel album de Metallica. Nous aurions implosé. Aujourd'hui nous sommes de meilleurs amis. Il y a beaucoup de respect et de compréhension entre nous.

On ne se juge plus. James Hetfield jugeait le comportement des autres mais c'est lui qui se comportait le plus mal. Lorsque je suis allé le voir en clinique lors de sa cure de désintoxication, la première chose qu'il m'a dit c'est qu'il ne me jugerait plus jamais. Depuis, Metallica est devenu un groupe plus tolérant et plus agréable à vivre.

Question : Vous avez parlé de vos sentiments les uns à l'égard des autres ?

Réponse : Oh oui. Quand James est revenu, nous avons passé trois ou quatre mois à simplement discuter. Nous ne pouvions plus continuer à vivre comme nous le faisions depuis 20 ans. C'était un grand voyage à accomplir.

Je ne parle pas de ces trucs de gourous mais simplement de trois types qui abordent des sujets qu'ils n'avaient jamais osé aborder auparavant. Qui fait quoi au sein du groupe. Pourquoi chacun réagit d'une manière ou d'une autre. Combien nous ne nous faisions pas confiance. C'est fou comme nous savions peu les uns sur les autres après tant d'années. Pendant 20 ans, on s'est tourné autour en jouant les durs.

Question : Pourquoi -St Anger- est-il si violent ?

Réponse : Ce n'était pas notre but. Nous voulions expérimenter et trouver une nouvelle manière de travailler. Nous avons jammé pendant plusieurs mois, notre son devenant progressivement plus agressif, plus rapide, plus heavy...A vrai dire, c'était très amusant de renouer avec ce style 15 ans après s'en être écarté.

Cela nous semblait tout à fait naturel donc nous avons poursuivi dans cette direction. Fin 2002, nous avons pris la décision de sortir un disque qui ne serait pas équilibré entre les morceaux plus ou moins heavy et les ballades. On s'est dit : "Laissons monter l'énergie et la vitesse pout voir si nous sommes capables de faire un album entièrement comme ça". Et nous y voilà !

Question : Il n'y a pratiquement aucun solo de guitare. Était-ce intentionnel ?

Réponse : Non plus. Au début de l'enregistrement, nous avons commencé à ajouter des solos et différents effets mais chaque fois, le résultat sonnait "trop forcé". Pas naturel. La musique perdait de son agressivité et nous avons donc abandonné les solos.

Question : A la première écoute, on ne décèle aucun tube évident, contrairement à vos trois derniers disques. Comment la maison de disques a-t-elle réagi ?

Réponse : La maison de disque n'interfère pas dans notre travail. Quand le disque est prêt, on leur donne et ils ont intérêt à nous dire qu'ils l'aiment et qu'ils vont le vendre. Mais notre manager s'est rendu à Londres pour le faire écouter aux différents patrons européens. Plus tard, nous avons appris par des journalistes allemands que le boss d'universal en Allemagne avait qualifié -St Anger- de "suicide commercial".

Quelle bonne blague ! (Le disque est entré à la première place des charts dans pratiquement tous les pays européens, s'écoulant à près de 500000 exemplaires en moins de 5 jours - ndj).

Question : Il avait vraisemblablement tort...

Réponse : Je ne suis pas idiot. Je sais qu'il n'y a aucun -Enter Sandman- ou -Nothing Else Matter- sur ce disque. Mais comme lorsque nous avons composé ces tubes, les titres de -St Anger- l'ont été très naturellement. Je ne dis pas que l'album va aussi bien se vendre que le -Black Album-, mais il y a plusieurs manières d'avoir du succès et la plupart des commentaires que nous avons entendus à ce jour nous laissent penser qu'il s'agit de notre meilleur disque depuis longtemps.

Question : Vous avez été très critiqué lorsque vous avez poursuivi Napster en justice. Des regrets ?

Réponse : Pendant 20 ans, nous avons toujours protégé notre musique. Nous avions simplement sous-estimé l'importance du Net. Mais c'est étrange d'être traité d'ennemi des pirates alors qu'il y a encore 10 ans, nous écrivions sur les tickets de concerts que les fans avaient le droit de les enregistrer. On nous a dit que Metallica défendait les majors alors que depuis nos débuts, nous n'avons jamais cessé de les envoyer promener afin qu'elles nous laissent mener notre carrière comme nous l'entendons.
 


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