02: Robert Houdin (1805-1871)

Robert Houdin

Jean-Eugène Robert (1805-1871) fût très tôt passionné par la mécanique et apprit l'Art de l'horlogerie chez son cousin. Il connaissait déjà la magie, mais lorsque par erreur, on lui donna un livre intitulé "Amusements scientifiques" au lieu d'un livre d'horlogerie, il eut la certitude de pouvoir inventer et de présenter des tours de magie. Toutefois, il continua dans l'horlogerie et lorsqu'en 1830 il épousa la fille d'un éminent horloger, il ajouta le nom de sa femme au sien, et c'est sous le nom de Robert Houdin qu'il ouvrit un studio à Paris. Mais sa fascination pour la mécanique ne le quitta pas et s'ajouta à son intérêt pour les choses mystérieuses. C'est pendant les années qui suivirent que sortirent de sa fertile imagination des automates qui lui valurent une médaille à l'Exposition de Paris en 1844.

Un aristocrate, fasciné par les inventions mystérieuses de Robert Houdin, l'installa dans un charmant petit théâtre. Après un départ assez lent, ses merveilles et son habilité de magicien, firent les délices de Paris... Au début, durant presqu'un an, Houdin n'attira pas les foules, jusqu'au jour où il commença à présenter un numéro de double vue, dans lequel son fils, les yeux bandés et assis sur la scène, décrivait des objets qui appartenaient à des personnes de l'assistance. Ce numéro fit tellement sensation que le public s'empressa de venir voir ce nouveau clairvoyant. Dans un de ses tours, on pouvait voir un arbre mécanique qui donnait des oranges, et dans lesquelles, on retrouvait un mouchoir qui avait été emprunté à une personne de l'assistance. Ce mouchoir était lâché dans les airs par des papillons. Dans un autre tour, des paniers de fleurs sortaient d'un foulard de soie et divers objets étaient produits d'une corne d'abondance montrée vide. Ensuite, des cages remplies d'oiseaux, des chapeaux et finalement son jeune fils sortaient d'une petite valise. Pendant ce temps, un cuisinier mécanique allait et venait dans sa boutique, en portant des gâteaux et des petits pains. Mais il n'y avait pas que des fééries mécaniques !

Parmi ses étonnants numéros on se souvient surtout de "La Suspension éthérée" : son fils de six ans montait sur un tabouret, des perches étaient placées sous ses bras, puis Robert Houdin lui faisait respirer de l'éther pour l'endormir. Ensuite, il enlevait le tabouret et l'enfant restait suspendu entre les perches. Il retirait une perche tandis que le garçon continuait à dormir. Finalement, Robert Houdin soulevait doucement le corps de son fils, de manière à l'amener dans une position horizontale, comme suspendu dans l'air, aussi léger que les vapeurs d'éther... Chaque fois qu'il présentait cette illusion, c'était un tonnerre d'applaudissements. En 1856, le gouvernement français envoya Robert Houdin en Algérie, pour y donner un spectacle de magie, afin de diminuer l'influence néfaste qu'avaient les marabouts sur les tribus arabes. Il fit une impression si fantastique, que les chefs de tribus se présentèrent à lui, avec un parchemin et la promesse de garder leur loyauté à la France. Houdin donna son dernier spectacle au Grand Théâtre de Marseille.

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