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LOUVE - Malepeste, je suis perdu… Le Seigneur devait se rendre à l’évidence, dans son excitation il avait distencé la meute, les chasseurs et ses hommes d’armes, s’ enfonçant imprudemment au plus profond de la forêt. La nuit tombait, aggravant l’obscurité qui régnait sous les lourdes frondaisons, le seigneur éperonna sa monture, inquiet et en colère, c’est le deuxieme fois qu’il passait sous le même grand arbre tordu…. Il tourna bride, essaya un sentier a demi caché par les fougères, une pale lueur le guida entre les troncs puissants, vers une clairière…en fait, il se trouvait sur une petite falaise, face a lui se dressait un château de pierres solidement bati qu’il reconnus immediatement. -Mon “ Cher “ cousin ….Il m’offrira l’hospitalité. Il suffisait de continuer le sentier pour descendre dans le vallon, à nouveau il se retrouva sous les arbres avec l’étrange sensation d’être observé, il détesta ça et se retourna, la main sur la garde de son épée… La première chose qu’il vit fut 2 yeux brûlants, une grande louve grise avancait doucement vers lui avec une audace peu commune, deux autres fauves plus prudent se glissèrent derriere elle, le seigneur tenta de retenir son cheval mais la pauvre bete épouvantée se cabra et le jeta à terre. Les trois loups ne poursuivirent pas le cheval, proie pourtant facile, ils continuèrent leur avencée vers l’homme étendu a terre. -Pitié, gemit il… Il recula sur les coudes les yeux exorbités terrifié, incapable même de prononcer une prière (ce qui pourtant était la première chose à faire), sa main heurta quelque chose de froid: la lame de son épée tombée a terre…. Il la saisit et hurlant d’épouvante frappa droit devant lui au moment ou la grande louve lui sauta a la gorge. Par une chance incroyable il trancha net la patte avant gauche de la louve qui poussa un hurlement sauvage, sauta de côté et disparut dans les fourrés, les deux autres bêtes la suivirent immediatement. L’homme se releva, haletant, éberlué d’être sain et sauf , il ramassa la patte ensanglantée, la glissa dans sa besace comme trophée, il récupera son cheval et continua sa route vers le château; Pour une fois il éprouva du plaisir a franchir le pont levis et se retrouver dans la cours interieure à l’abri des hautes tours. Son jeune cousin, un magnifique jeune homme, l’avait vue venir de loin et avancait vers lui la main tendue, accompagné d’un petit garcon (la fierté de son père) Le seigneur grimaça un sourire -Mon cher cousin, offre moi l’hospitalité pour la nuit -Tu es le bienvenu, tu sais que tu es ici chez toi. -En venant ici j’ai été attaqué par des loups dans ta forêt, juste sur la falaise. -Des loups? ils n’approchent jamais si pres Le seigneur tapota sa besace -Des audacieux en tout cas, mais j’ai tranché la patte de la Dominante et ils ont fuit, tiens regarde… Il saisit la chose et poussa un cri de surprise, il était livide en sortant de son sac, non une patte de loup mais une main humaine… -Maléfice!!! -Un Garou…. Le jeune cousin était aussi livide que son visiteur, la main coupée portait encore une bague…. il s’en saisit. Silencieux, le visage fermé il entra dans le château, et marcha droit vers la grande salle ou sa jeune épouse brodait elle se leva pour embrasser le petit garcon qui avait précéde son père. Elle se tourna vers lui avec un sourire. - Mon cousin nous rend visite Il remarqua tout de suite qu’elle se tenait pres de la cheminée et n’été pas venu a sa rencontre comme à son habitude et tenait sa main gauche derriere son dos, il la saisit au poignet. -Tu es blessée? Elle dégagea sa main bandée -Ce n’est rien, je t’assure une coupure à la cuisine. Il l’immobilisa arrachant les bandelettes, plus de doute possible elle cachait un moignon. -Magie Noire!!! Elle recula effrayée par la colère de son mari, mais il tira la dague qu’il portait et la saisissant par sa longue natte blonde lui colla la lame sous la gorge. - Pitié! -Pas de pitié pour la catin du diable. Le cri de terreur de son petit garcon, que le cousin tentait d’eloigner, arreta son geste meurtrier -Dehors vipère, hors de nos vies!!!! Il la traina jusqu’au pont levis et jeta violemment dehors la jeune femme en pleurs, elle couru jusqu’aux arbres et disparu dans l’ombre, les hurlements l’accueillirent…La Garou retrouvait son royaume. -Comment est ce possible? Le malheureux garçon s’effondra alors, il n’y avait qu’une seule explication a l’abominable vérite. -Je voulais un fils, elle a du vendre son âme au démon pour être sûre de me le donner ….Thierry!!! mon fils……mon pauvre fils. L’idée que son fils puisse payer les dettes de sa mère l’épouvantait, il se précipita à la chapelle, se jeta sur un prie-dieu, jamais prière n’avait ete aussi brûlante. -Mon Dieu! Mon Dieu! ne maudit pas mon fils, il est innocent… Le seigneur l’avait suivit, il posa doucement sa main sur l’épaule du priant, il y avait une solution: -Un pélerinage est efficace contre les Garous, pied nu et en robe de bure, si je t’accompagne un seul garde suffira. -Je suis prêt a tout pour obtenir le pardon du ciel - Aie confiance. Les pélerins se mirent en route dès que l’aube le permis, deux cavaliers, un homme d’arme du château pour escorte, le Seigneur à ses cotés, le petit Thierry en croupe, accompagnaient le jeune homme qui avencait à pied, sans chaussures, les mains jointes sur un chapelet, vêtu d’une lourde et inconfortable robe de moine, de longues heures de marches ( car cette fois ils ne prendraient pas la route normale a travers les champs), vers midi, ils traversèrent un petit bois. Le garde poussa un faible cri et s’écroula de son cheval, le jeune homme se retourna, l’homme agonisait la poitrine en sang, Le seigneur ricanait en brandissant l’épée qui venait de traverser de part en part le corps de l’homme d’arme. -Enfin, tu es a ma merci, -Au nom du ciel, qu’est ce qui te prend? -j’esperais ta mort sans heritier quand tu es parti à la guerre… -Tu voulais récupérer mes terres, -Maintenant j’ai l’occcasion, tu as chassé ta sorcière… Il empoigna l’enfant qui se cramponnait derrière lui et lui mis sa lame sur le cou - Et je vais m’occuper de ton louveteau Thierry qui commençait à se débattre, s’agrippa au bras du Seigneur et donna des coups de pied qui obligèrent l’homme à le lâcher, le petit couru se mettre à l’abri, tandis que son père se jetait sur l’arme du mort, -Crêve ! hurla De la Grave, il atteignit Thibaud au bras, une coupure profonde et douloureuse qui lui fit lâcher son arme - Adieu, mon cher cousin….ou plutôt au diable… Il leva son épée pour le coup de grâce, Avec un grondement de rage la grande louve grise, jaillit du néant lui sauta dessus, referma sa machoire sur son cou, on entendit craquer ses os, un cri s’étrangla dans sa gorge et il bascula à terre, le reste de la meute se précipita, il disparu au milieu des betes affamées… Thibaud serra son fils contre lui, Mais quand il ne resta plus grand chose du Seigneur de la Grave, les loups s’éloignèrent paisiblement, la grande louve les suivit, entrant la dernière dans les fourrés, elle n’avait que trois pattes, la quatrième n’était plus qu’un moignon encore à vif, elle se tourna vers l’homme et l’enfant , leur jeta un étrange regard à la fois tendre et doux, qui n’était pas celui d’un animal, puis, à son tour elle disparu sous les grands arbres.
F I N
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