vies urbaines

Plus d’air !

On attend toujours rue des Petites Écuries les capteurs d’Airparif… Seule consolation, les vents entraineraient la pollution vers les beaux quartiers. Pieux mensonge pour les moins gâtés de la capitale…

Coincés entre les plus rouges des axes de la capitale comment ne pas éprouver cette impression d’étouffement ? On attend donc moins de circulation, davantage de vélos, de patinettes et de rollers (mais les balades du dimanche matin sont systématiquement interdites par le Préfet de police). Et si l’on lorgnait du côté des rues-jardins, style Papillon ? Un seul bout de rue verte, sans voitures, avec des terrasses et des vitrines et l’on se croirait en vacances. On verrait bien ça rue de Metz, cour des Petites Écuries, rue des Récollets, rue Sainte Marthe… Chiche !

Plus d’espace !

Corrolaire du chapitre précédent. Où capturer du vide dans l’arrondissement le plus dense de la capitale ? Dans un faubourg Saint-Denis semi-piéton, avec trottoirs élargis, voirie et éclairage rénovés, livraisons minute, stationnement réglementé ? Dans la couverture de la gare de l’Est ? Dans les 10 000 m2 de l’ex-hôpital Saint-Lazare ? En réquisitionnant des dizaines de boutiques vides et taguées qui n’attendent que des ateliers d’arts plastique ou informatique ? Dans les passages, patrimoine du Xe, enfin réaménagés, souriants et fleuris ? En recyclant en gymnase l’horrible et glauque centre commercial Baccarat ? Sur les berges enfin piétonnes du canal ? Dans l’ex-Point-P Cima, propriété de la Ville de Paris, siège attendu de cinémas, ateliers, salle de sports, salles de musique ? Au Couvent des Récollets dans les 1200 m2 dévolus aux associations ?

Que de projets, que de blocages !

Moins d’autos !

Voeu pieux des élus de tous bords. Elles roulent même au niveau 2 de pollution alors que le rectorat intime aux enfants de ne pas courir en cour de récré… À quand la double circulation sur les Grands Boulevards (le comité de pilotage ne cesse de se réunir, la simulation informatique est positive…) et cette promenade de 4,2 km enfin rendue aux flâneurs ? La rue des Petites Écuries, trottoirs élargis et à contresens pour casser le transit ? La fin des autoroutes urbaines, aspirateurs à voitures Lafayette, Strasbourg, Magenta qui empoisonnent la vie, tuent le commerce et font exploser les tympans des habitants ?

Plus de vélos !

Davantage de pistes cyclables bien sûr, et en site propre, sur les Grands Boulevards par exemple. De vrais " quartiers tranquilles " avec voitures de riverains au pas, arbres et jardinières partout et non un malheureux dos d’âne pour décourager des voitures qui bouchonnent déjà à 2km/h. Des parkings surveillés pour les deux-roues, des vélos, des voitures ou des trottinettes électriques, en libre service, à la sortie des métros…

Des rues plus propres !

Oui,le Xe est sale. Budget faible, manque d’information pour ceux qui considèrent les moto-crottes comme des " alien ", laisser-aller général : " il tague, je tague, il urine, j’urine, il affiche, j’affiche ". Sans aller jusqu’à la " tolérance zéro " et les cowboys de New York, on réclame volontiers plus d’inspecteurs verbalisateurs (deux pour tout le Xe) un budget conséquent, compte-tenu de l’afflux, de la densité et de la mixité résidence/travail, des distributeurs de sacs pour crottes canines,un balayage le week-end (ah, les romantiques trottoirs du lundi matin!), des toilettes publiques surveillées (la sanisette du 46 Strasbourg enlevée en mai servait de base à la drogue…) une approche conviviale mais ferme des fauteurs de troubles qui se croient au pays du non droit…

Ouverts, les centres d’animation

Nouvel appel d’offres en février 2000, nouveaux gestionnaires pour les quatre centres (Jean Verdier, Grange Aux Belles, Jemmapes, Château Landon) On les souhaite ouverts sur les quartiers, vers les associations (avec des lieux de réunion ?) moins chers et dotés de petits frères et sœurs dans les quartiers oubliés. Pas de gigantisme, une seule salle de sport bien conçue suffit pour faire sourire un quartier…

Des expos, de la musique, du ciné !

Heureusement que Tatiana Tonneau a créé Art kanal pour ouvrir les ateliers d’artistes du 10e, que Sylvie Lescouzères joue les agents des peintres et graveurs, que les squatters ont fait vivre la Grange aux Belles. Car où trouver ici des galeries conviviales pour montrer les talents du Xe et d’ailleurs ? Retard sur l’art, retard sur le cinéma : le Brady est vendu à la pub, la Scala à l’Eglise brésilienne… Positif : la cinémathèque, sur les Grands Boulevards, et le Paris-Ciné poursuivant vaillamment une programmation grand public (mais que c’est difficile de se défaire d’une image de ciné porno !). Le Louxor, fermé depuis 1979, vient d’être vendu par Tati à un promoteur qui promet de conserver la facade " art déco " de 1921 et de maintenir sa vocation de salle de spectacles. Paroles , paroles ? À l’espace Saint-Lazare, on espère dès la fin 2000 savourer des concerts et des films dans la chapelle (et un thé à la menthe dans le patio…)

Des commerces diversifiés !

Rabâchage de la loi Le Chapelier de 1790 : " Pas touche à mon commerce, privé ! " Et alors, quand on aura des ghettos entiers de bazars, fringueries, boucheries religieuses, coiffeurs rastas, on ira où ? 1790-2000 : ça fait seulement 210 ans d’immobilisme !

Des lieux de rencontre, des lieux de vie !

Heureusement, côté sud, nous avons Extrapole sur les Grands Boulevards pour flâner parmi les livres et les disques. Les Foyers Féminins de France, avec leur décor retro valent aussi le détour pour un déjeuner sympa et pas cher. Très recommandables aussi le décor de la 25e image, l’atmosphère de l’Atmosphère, les charcuteries bavardes du Réveil du Xe, les concerts du Kibele ou de l’Opus, les plats libanais d’Assanabel, le couscous de chez Saïd, les tagines et les brunches maghrébins des Barbaresques, les chocolats de Tholoniat, les cocktails du Splendid, la cuisine du Bourgogne, la branchitude de la Marine, la terrasse de chez Casimir, le biryani aux légumes de Sheezan, les douceurs indiennes de la cour Brady, le couscous gratuit du Tribal Café, les parties d’échecs et les salades du Bleu Cerise, le tarama et les harengs à l’orange de Ronalba…

Des nuits plus câlines et moins chaudes !

Merci à nos onze théâtres (comptabilisés dans le guide de la mairie) au New Morning, à la Java, à l’Atmosphère, à l’Opus, à la Casa 128, aux Étoiles d’animer nos nuits et nos rues. Merci aux fétards de ne pas klaxonner pour trouver une place… Et merci aux autorités de bien signaler les parkings aux forcenés de la quatre-roues.

Encore plus de voisins copains !

Le " plus du X " : on s’aime ! On échange les enfants, les recettes, on paye à crédit, on circule dans nos immeubles, on vire les voitures de nos cours, on se parle, on lance des idées, on les rattrape au vol, on fait venir nos copains du VIe parce qu’ici l’art de vivre est incomparable. Pollués, asthmatiques, surpeuplés, on croit encore au genre humain !

Pour info

• Art kanal 10 Tatiana Tonneau 15 rue Jacques Louvel Tessier 01 44 52 06 10

• Art et culture Pouya (culture iranienne) 48 bis quai de Jemmapes 01 42 08 38 47

• Fondation Icar 159, quai de Valmy (sur rendez-vous 01 53 26 36 61)

• Parlando (chorales) 74 rue du Fb Saint-Denis 01 47 70 12 00

• Pigment d’étoiles 21, rue de Nancy Sylvie Lescouzères 01 42 40 20 45

• ADAC 26 rue Lucien Sampaix 01 42 02 45 49

• Orchestre d’harmonie des chemins de fer du Nord 39 ter bd de la Chapelle 01 42 03 55 30

• Cinémathèque des Grands Boulevards 42, bd Bonne-Nouvelle 01 56 26 01 01.

• Paris-ciné 17 bd de Strasbourg 01 48 00 04 35

• Musée de l’Éventail 2, bd de Strasbourg (sur rendez-vous) 01 42 08 90 20

De nouveaux habitants, de nouveaux professionnels arrivent dans nos quartiers. Mais la ville répond-elle aux nouvelles attentes ?

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