Les Triggers

 

À quelle période apparaît le trigger et qui l'a vraiment popularisé?

Le trigger apparaît à la fin des années soixante. On disposait déjà de synthétiseurs un peu sommaires, avec lesquels on réalisait des choses assez encourageantes. Pour ce qui est des premiers en matière de batteries électroniques, on peut dire que la marque Simmons a été une des premières à rendre significatif cet usage.


D'ailleurs la compagnie Simmons et le batteur Bill Bruford (King Crimson, Yes) ne font qu'un. Bill Bruford a utilisé la batterie électronique comme un instrument autonome.

 

Terry Bozzio, un des batteurs de Zappa utilisait, quant à lui, des pads possédant une surface en verre. Le verre étant, à cette époque, la surface traduisant le temps réel de Ia frappe le plus optimal. Plus l'attaque est sec, meilleure est la captation du trigger.

 

Aujourd'hui, les batteurs Tony Verderosa et Akira Jimbo sont des bonnes références à ce sujet.

 

 

Tony Verderosa

Bill Bruford

Akira Jimbo

 

 

Quels sont les capteurs idéaux pour le trig aujourd'hui ?


Pour commencer par les triggers, il y a grosso-modo deux marques: Yamaha et ddrum.

 

Les ddrum sont les plus utilisés pour des raisons mécaniques et de fiabilité avec la série «Red Shot» et leur prix est très abordable. Ils sont simples à utiliser. ils s'appliquent sur les tirants de la batterie. Lorsqu'il s'agit d'une batterie standard, tout va bien.

 

Les Red Shot sont faits pour une batterie traditionnelle avec des tirants et un cercle normal, ils sont tenus par le rim et par une pression de serrage. C'est pratique et fiable. 

 

Par contre, les capteurs Yamaha, moins chers, sont livrés avec de petits auto-collants et ne s'attachent pas. 

Le gros souci donc, c'est que la peau bouge et que les capteurs se décollent avec la force de vibrations, de température de la pièce, ou d'un mauvais coup asséné sur le capteur. L'astuce, c'est donc de mettre une sourdine extérieure sur le capteur, comme ça il y a une pression extérieure qui est exercée.


Il faut savoir que la tenue du capteur est très importante au niveau connectique, on se heurte souvent au problème de la vibration ; à force de percevoir des vibrations, le jack finit par se défaire. 

 

ddrum a donc pensé aux câbles "XLR"  équipés d'un clip, ils ne bougent pas. L'avantage des triggers Yamaha réside dans le fait qu'ils sont peu coûteux.

 

Pour hiérarchiser, on trouve donc, tout d'abord, les capteurs Yamaha, puis, les capteurs ddrum de la série «Redshot», simples, équipés d'une connectique jack mais qui s'adaptent sur le tirant du cercle.


Ensuite, viennent les «ddrum PRO», ce sont les gros systèmes avec une mécanique plus complexe. Ils s'attachent de façon autonome sur le rim lui-même et possèdent une connectique XLR «no-problèmo».

 

 

La différence entre le capteur externe (trigger) et interne (pad électronique) ?

 

C'est le même procédé. Avec un capteur placé à l'extérieur (trigger) le calcul de la sensibilité a lieu par rapport au centre. En jouant plus près des capteurs, vers le cercle, on fausse complètement les réglages. Jouer à côté du capteur le rend plus sensible et provoque des écarts de volume.

 

Le gros avantage du capteur interne (pad électronique) réside dans le fait qu'on peut lui donner d'autres fonctions. On pourra agir sur la pression, obtenir un effet de mute ou lui attribuer des filtres. De toutes façons, on s'amusera beaucoup plus. Le fait d'avoir le capteur au centre du pad permet d'avoir une précision de jeu beaucoup plus naturelle.

 

 

 

 

Les Triggers (capteur externe):

 

ddrum Pro

Yamaha

Roland RT-5S

Trigger Perfect 210AP

 

 

 

   Les Pads (capteur interne):

 

 

 

Acupad

 

 

Yamaha

 

V-Drum Roland

 

 

Roland PD-9

 

 

 

   Les Batteries Électroniques:

 

 

 

Roland V-Drum TD-10

 

Yamaha  DTXpress

 

Hart Dynamics

 

 

 

Est-ce que tout dépend de la batterie que l'on utilise ?


Généralement non. Le déclenchement dépend du capteur utilisé, et du module ou de la machine qui va interpréter les informations reçues, ainsi que de la façon dont ces informations vont être traitées.

 

 

Est-il possible d'assigner des triggers à des modules de marques différentes de celle du trigger ?

 

Tous les bons capteurs ont, à peu près, la même valeur, ensuite, c'est le choix du module et la qualité du processeur qui font la différence. On peut prendre n'importe quoi, ils ont a peu près tous la même qualité de paramétrage au niveau du réglage et des modules. 

 

Le ddrum 3, le ddrum 4 ou le ddrum AT restent les plus adaptés à une utilisation polyvalente.

 

 

Existe t'il un module de référence ?

 

Pour les anciens, on parlera du module ddrum AT (Acoustic Trigger) qui est le premier module sorti en analyse de trigger. Après vient le ddrum 3, pour en arriver aujourd'hui à la dernière génération, le ddrum 4. 

 

D'autres modules fonctionnent très bien comme les Alesis D4 ou DM5 qui sont des machines relativement bon marché. Ce sont des machines performantes, mais qui possèdent des systèmes constants d'analyses.

Ils ne prennent pas en compte les variations des parasites, car ils ne sont pas actifs. Le réglage fait, il ne répond qu'à un concept acoustique donné. Si on change de salle ou de lieu, il faut refaire un réglage... 

 

Ceci dit, ils peuvent très bien faire l'affaire. Les petites machines comme les Yamaha DTXpress, le Roland TD6 ou le TD8 peuvent fonctionner mais, vraiment à des seuils très limités. C'est souvent au détriment de la qualité acoustique à conserver. 

 

On se lance, alors, dans des bidouillages permanents sans vraiment être satisfait. Cependant, il est évident que pour les petits portes-monnaies, les plus puissants restent inaccessibles. Il faut donc, savoir s'il est intéressant d'investir pour le trig ou non.

 

La référence la plus utilisée dans l'optique la plus large est le module Yamaha DTX Trem ou le TD-10 de Roland.

 

 

Les Modules:

 

 

 

 

 

ddrum 4

 

Yamaha DTXpress

 

 

 

Roland  TD-10

 

 

 

 

 

 

Alesis D4

 

 

 

Et pour entendre les sons ?

 

Vous pouvez utiliser un casque d'écoute. Comme les synthétiseurs, les modules ont tous une prise "Head Phone". Si vous utilisez des pads électroniques cela  vous permettera de pratiquer en silence pour vos voisin…

 

Par contre, si vous voulez que vos voisins soient témoin de votre talent, il vous faudra un système de son.

 

La compagnie Roland a fait un petit kit de moniteurs idéal pour la pratique maison ou pour les petits contrats qui ne demande pas trop de puissance.

 

 

 

Roland  PM-3

 

 

En studio, pour des prises de son moyennes, de quels recours informatiques dispose t'on ?

 

Il y a mille et une manières d'utiliser le trig en studio. On peut très bien concevoir une prise acoustique normale à l'aide de micros avec, en parallèle, une saisie midi. On a donc les micros à part, les capteurs installés,

ce qui permet :

 

- une saisie audio

- une saisie audio des capteurs

- une saisie midi

 

Par la suite, on peut s'amuser à mélanger l'ensemble pour obtenir le son désiré.

 

 

Quels types de paramètres peut-on corriger ?

 

Tout dépend du système avec lequel tu enregistres. Si c'est un système souple, numérique, des rattrapages peuvent s'effectuer sur un très large éventail.

 

Par exemple: pour régler des questions d'intensité ou de dynamique sur une frappe caisse claire. Ça s'utilise beaucoup dans le rock. Aujourd'hui, les séquenceurs qui disposent de l'audio ont une souplesse qui leur permet  d'enregistrer sans problème de l'audio sur du midi.

 

Le plus difficile est pour ceux qui désirent conserver un son acoustique intègre tout en souhaitant obtenir un résultat électronique correct. Si l'on arrivait à muter complètement la batterie, le résultat serait parfait, le moindre petit capteur assurerait un résultat total.

 

 

Quel genre de problèmes peut-on rencontrer lors du trig ?

 

Lorsque tu envoies un coup de tom ou de grosse caisse, il y a toujours une résonance derrière. Pour la module,

cette résonance se traduit par une succession de coups. Lorsqu'on analyse le spectre d'une résonance de grosse caisse, il dure un certain temps. Si le capteur analyse en permanence la longueur du son, il envoie, alors, ces informations vers le module. 

 

En supposant que le module ne sache que faire de ce son résiduel, il continuera de le faire sonner comme une espèce de re-trig en permanence.


C'est tout simplement un parasite, un problème majeur qui définit le reste.

 

Les modules qui ne sont pas équipés de noise-gate suffisamment rapides et efficaces seront donc les moins appropriés. Plus l'attaque est sec et courte meilleur est la captation du trigger.

 

 

Il s'agit donc de définir ce que la musique exige ?


Absolument. Certaines personnes vont utiliser une batterie muette, uniquement amplifiée grâce aux capteurs, pour ne conserver que le look, car c'est mieux perçu par le public sur scène. D'autant plus que les personnes ne sont pas censées savoir que le trig existe, pour d'autres, c'est même considéré comme de la triche. On tient à garder le look de la batterie pour conserver cette image de batteur, alors que, derrière, c'est toute une machine qui fonctionne. Pour 80% des batteurs, c'est le cas !

 

 

Akira Jimbo

Une alternative serait d'adapter des pads électroniques à sa batterie acoustique ?

 

Comme le batteur Akira Jimbo l'idéal serait d'avoir les deux, les pads et les triggers. On délègue, alors, à chacun un rôle en vue d'une spécificité quelconque. Avec le trig, tu disposes de plusieurs caisses, d'une seconde grosse caisse, etc...

 

C'est une histoire de gestion, lorsqu'on a les moyens ($$) de gérer comme il se doit les choses, on peut le faire. Pas toujours facile…

 

 

 

 

 

L'avenir du couple module et trigger ?

 

Ce qui aujourd'hui reste encore très rare, ce sont les sorties module en numérique. C'est pratiquement introuvable et ça manque atrocement. Le batterie est encore un peu en retard dans ce sens-là, on implore les concepteurs pour nous mettre des interfaces numériques comme sur nos chers claviers. De nombreux services nous seraient rendus tels que les systèmes ADAT, S/PDIF ou sortie optique. Ces sorties indépendantes sont pratiques car elles permettent de coucher sur un système audio quelconque, simultanément, tous les instruments indépendamment. Pour l'instant, on se contente des enregistrements synchronisables...