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Thème 1 : Le processus de rationalisation chez WEBER

 

Plan

Introduction

 I-  Le désenchantement du monde

II - La rationalisation de la société

III - Les limites de l’analyse

 

 

 

 

 

 

 

Introduction

Pour Max Weber, la rationalité est une valeur caractéristique de la modernité. Elle oriente l’action de l’homme moderne : la science, le capitalisme, l’Etat et la bureaucratie en sont les manifestations.

I- Le désenchantement du monde

1- la science

Selon Weber, c’est la raison, qui, la première, a participé au désenchantement du monde en substituant une pensée rationaliste aux représentations magiques ou religieuses du monde.

Il existe, pour lui, deux sortes d’actions rationnelles :

- la rationalité par rapport à des fins

- la rationalité par rapport à des valeurs.

Ces deux formes de rationalité ont en commun d’être réfléchies et non pas dictées par l’émotion ou la soumission aveugle à une tradition.

Alors que le sacré imprégnait tous les actes de la vie sociale dans les sociétés traditionnelles, avec  la modernité il cède la place à la science qui, selon Weber désenchante le monde. Il se produit alors un déclin de la pensée magique au profit de formes de pensée rationalistes. De ce fait, les rapports sociaux s’en trouvent modifiés et l’on parle de leur rationalisation.

2- le capitalisme

Weber montre alors que la rationalité est le trait le plus marquant du capitalisme. En effet, selon lui, l’esprit du capitalisme se caractérise par la recherche du profit et par l’accumulation du capital, au moyen d’une organisation rationnelle du travail et de la production, ainsi que d’une gestion rigoureuse. I

Selon Weber, le capitalisme s’est d’abord développé dans des pays protestants. Et même dans les pays où capitalistes et protestants cohabitaient, il a remarqué que ces derniers disposaient d’une plus grande fortune que les premiers.

Il explique alors cette corrélation par la congruence entre les valeurs du capitalisme et celles de l’éthique protestante. Selon Calvin, responsable de la 2° réforme, l’homme est prédestiné dès sa naissance à être sauvé ou condamné à l’enfer. L’anxiété des calvinistes les conduit à adopter une vie laborieuse et austère en recherchant dans la réussite matérielle des signes de l’élection divine.

Ainsi, le comportement des protestants se trouve en conformité avec l’esprit du capitalisme dont il va favoriser l’essor : leur conduite est rationnelle, entièrement tournée vers le salut divin. Leurs valeurs sont les mêmes que celles du capitalisme: ardeur au travail, conduite ascétique (pas de gaspillage, aucun luxe) qui favorisent l'épargne et l'accumulation du capital.

 M. WEBER parle alors d'« affinités électives ». Selon lui, c’est donc l’expansion du capitalisme qui explique comment se sont répandues les valeurs modernes de rationalité et d’efficacité qui se sont substituées aux valeurs traditionnelles de la noblesse comme l' honneur, la dignité, le rang social.

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II- La rationalisation de la société

1- La rationalité et l’Etat

M. WEBER voit dans la rationalisation des activités sociales une des grandes tendances des sociétés modernes. L’action rationnelle tournée vers un but utilitaire ou vers des valeurs y a remplacé l’action traditionnelle rattachée à la coutume ou l’action affective guidée par les passions.

Selon Weber, l’Etat moderne exerce une domination légale-rationnelle, dont la légitimité repose sur l’autorité impersonnelle de la loi. En effet la rationalisation des rapports sociaux a substitué la légitimité légale-rationnelle aux formes de légitimités traditionnelle et charismatique. Cette rationalisation revêt les caractères suivants :

 l’autonomisation : les activités sociales se libèrent de l’emprise de la religion et de la tradition.

la spécialisation : chacun à sa place exerce une fonction particulière qui complète celles des autres

l’universalisation, c’est-à-dire que les mêmes règles de droit s’imposent à tous et remplacent les coutumes locales,

la formalisation ou la dépersonnalisation : les relations se dégagent de l’affectif et deviennent impersonnelles

L’Etat devient dès lors, l’instrument d’une domination bureaucratique.

2- La bureaucratie

La bureaucratisation des institutions est un trait essentiel des sociétés modernes. Max Weber a défini la bureaucratie comme un idéal-type réunissant des caractéristiques telles que :

les fonctionnaires sont qualifiés, compétents et disciplinés

ils occupent une fonction précise dont ils ne sont pas propriétaires

leur pouvoir respecte une réglementation impersonnelle

et enfin  la carrière des agents est réglée selon des critères objectifs (qualification, ancienneté ).

La bureaucratie dispose donc d’une légitimité légale-rationnelle. Mais elle n’est pas réservée aux administrations publiques, elle concerne aussi toutes les grandes organisations de la société civile : entreprises, partis politiques, syndicats, armée, associations, ordres religieux... car dans toutes ces organisations les tâches sont spécialisées, réglementées et attribuées selon des compétences.

Selon Max Weber, la bureaucratie est donc le mode de fonctionnement typique des grandes organisations modernes qui allie efficacité, spécialisation et continuité des tâches, autonomie par rapport aux individus et soumission aux règlements.

III- Les limites de l’analyse

Certains auteurs ont contesté l’efficacité de la bureaucratie :

- R.K.Merton qui pense qu’elle n’est pas aussi souple que nécessaire dans certaines situations, et qui l’accuse de privilégier le formalisme et le ritualisme dans l'application des règles au détriment du service des administrés.

- M.Crozier  qui pense qu’il peut y avoir des conflits de pouvoir contraires à la coopération au sein des organisations bureaucratiques entraînant l’isolement des fonctionnaireset des rétentions d'information de la part de certains d'entre eux qui cherchent à se rendent ainsi indispensables.

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Mme SODAIGUI, professeur de Sciences Economiques et Sociales