LA CATHEDRALE de MAGUELONE
XII° Siècle

blason de Maguelone

 vieille carte de Maguelone

D'après ce document cartographique datant de 1648,
Maguelone est d'abord sur une île dans un étang, alors qu'aujourd'hui cet édifice se trouve en bordure même du cordon littoral sableux.
La Cathédrale-Forteresse de Maguelone fut vraisemblablement
un des plus hauts lieux de l'histoire médiévale du Languedoc

la cathédrale de Maguelone vue de l'Est
terra secundo loco post romana

carte de F.Fabrège de Maguelone

Siège d'un Evéché wisigothique dont la première mention remonte à 589, l'île de Maguelone abrita une première cathédrale qui fut (?) vraisemblablement détruite à plusieurs reprises par les incursions arabo-musulmanes .Conscient de la valeur stratégique de Maguelone, Charles Martel décida (737) de réduire ce tremplin permanent de pénétrations mauresques en détruisant les bâtiments et autre port de l'île. L'Evêque et les chanoines du Chapitre se réfugièrent à Substantion ( aujourd'hui Castelnau le Lez). A l'initiative de l'Evêque Arnaud, décision fut prise (1030) de revenir dans l'île et d'y bâtir une Cathédrale-forteresse. Bien pontifical jouissant d'une indulgence papale ( Bulle de 1033 délivrée par le Pape Jean XIX), Maguelone devint rapidement un haut lieu de culture et de religiosité (mais aussi de "bien vivre"...). C'est de cette île que naissèrent les Ecoles universitaires, embryons des futures Facultés de Médecine, de Droit Canon, de Sciences, etc., de Montpellier.
Les Evêques prirent progressivement l'habitude de vivre dans cette ville active au climat bien moins sévère que celui des lagunes côtières ...Ils laissèrent la gestion de la Cathédrale (et de ses biens) entre les mains d'un Prévost. En 1536, François 1er fit transférer définitivement le Chapitre au Diocèse épiscopal de Montpellier. L'île fut progressivement laissée à l'abandon et au pillage jusqu'à ce que Richelieu ordonne (1632) le démantellement "au canon" du siège épiscopal. Les ruines de la cathédrale devinrent biens de la République vers 1790. Elle furent vendues à des particuliers qui cédèrent en partie les pierres pour la construction du Canal du Rhône à Séte. Les derniers propriétaires laïcs furent les membres de la Famille Fabrège à qui l'on doit la préservation et la restauration du monument ainsi que l'essentiel de nos connaissances sur son histoire. Sous décision testamentaire, la cathédrale (re)devint un bien du Diocèse de Montpellier qui confia sa gestion à une Association de notables montpelliérains "les Compagnons de Maguelone". En respectant les voeux de Frédéric Fabrège et de sa soeur, le site est (presque...) resté un lieu de silence, de médidation et un lieu d'accueil des gens humbles et déshérités (le CAT de Maguelone)

Les conditions de création de l'Evéché de Maguelone restent toujours mystérieuses. D'abord sa date, probablement entre 567 et 572 , sous le règne du roi wisigothique Liuba. Puis son territoire : vaste, il devait recouvrir la partie occidentale de l'Evéché de Nîmes, siège épiscopal totalement décentré. Seule une attraction particulière peut élucider les raisons de cette localisation exeptionnelle. L'explication vraisemblable résiderait dans le lointain passé sacré de l'île. Fondamentale dans l'organisation de la navigation lagunaire et côtière, les Lattarenses ( c.a.d. les habitants de Lattes dans l'Antiquité) y édifient un sanctuaire. Les premiers Chrétiens récupèrent le lieu saint, pourtant insalubre et exposé aux pillards venus du large, et s'y accrochent jusqu'au retour du Chapitre avec l'Evêque Arnaud en 1030.

Les Evêques de Maguelone

sans oublier la célèbre "Légende de Maguelonne"

 illustration de la Légende de Maguelone
....où l'Oiseau-voleur dérobe les trois anneaux d'or qui étaient autour du cou de
la belle Maguelonne de Naples, endormie dans les bras de Pierre de Provence.......
( illustration de Jean-Baptiste Rihet-Boismery,
" La Belle Maguelonne et Pierre de Provence", Arnaud Editions, Le Tremblay, 1994)

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