Elle vendait des p'tits gâteaux

Paroles : J. Brun
Musique : V. Scotto

Elle était pâtissière
Dans la rue du Croissant.
Ses gentilles petites manières
Attiraient les clients.
On aimait à l'extrême
Ses yeux de puits d'amour,
Sa peau douce comme la crème
Et sa bouche, un petit four
Et, du soir au matin,
Dans son petit magasin

Elle vendait des petits gâteaux
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc
Entouré d'un petit ruban.
En servant tous ses clients,
Elle se trémoussait bien gentiment.
Fallait voir comment elle vendait
Ses petites brioches au lait.

Un jour dans sa boutique,
Un vieux monsieur entra.
D'un petit coup d'oeil oblique,
Vite, il la remarqua.
Pour parler à la belle,
Il choisit des bonbons.
"Donnez-moi, Mademoiselle
Un cornet de marrons."
Et, d'un petit air malin,
Il en prit deux dans sa main.

Elle vendait des petits gâteaux
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc
Entouré d'un petit ruban.
"Je vous offre", dit-il, "mon coco",
"Des marrons et mon coeur chaud."
"Coeur chaud", dit-elle, "vous l'avez
Mais les marrons sont glacés."

Il s'assit à une table
Pour manger un petit choux.
Elle se montra aimable.
Elle offrit un peu de tout
Puis insista, coquette,
Pour qu'il prit du nougat
Mais lui, hochant la tête, tristement répliqua :
« A mon âge, voyez-vous,
J'prends plus qu'du caramel mou. »

Elle vendait des petits gâteaux
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc
Entouré d'un petit ruban.
Le vieux lui faisait les yeux blancs.
Il sauçait en tremblottant,
Dans un verre d'eau et d'orgeat,
Une toute petite langue de chat.

Y'avait trois heures passées, qu'il était assis là.
Elle pensait, énervée : « Il ne partira pas. »
Ne sachant plus que faire, pour le dévisser du sol,
Elle lui dit, en colère :
« Mangez ces croquignolles ! »
Il répond, d'un ton sec :
« Je n'aime pas les gâteaux secs. »

Ah non.
Elle vendait des petits gâteaux
Qu'elle pliait bien comme il faut,
Dans un joli papier blanc
Entouré d'un petit ruban.
Elle lui dit, d'un petit air doux :
« Ben, mon cher monsieur, si vous
N'aimez pas les gâteaux secs,
Mangez donc d'la merde avec. »