Landru

Paroles et musique : Charles Trenet

Monsieur le Procureur, je regrette de n'avoir à vous offrir que ma tête. Oh !
...Silence ou je fais évacuer la salle !

Landru, Landru, Landru, vilain barbu,
Tu fais peur aux enfants.
Tu séduis les mamans.
Landru, Landru, ton crâne et ton poil dru
Ont fait tomber bien plus d'un prix d'vertu.
C'était, je crois, en mill' neuf cent vingt-trois
Que ton procès eut le succès qu' l'on sait.
Landru, Landru, dommage qu'elles t'aient cru,
Tout's cell's qui, sous ton toit,
Brûlèr'nt pour toi.

Tu leur parlais si bien lorsque tu leur disais :
« Venez ma douce amie, allons vite à Gamboirs.
J'ai une petite villa, rien que monter descendre. »
Hélas elles montaient et descendaient en cendres.

Landru, Landru, de quel bois te chauffes-tu ?
Ton four fait d'la fumée
Sous la verte ramée.
Landru, Landru, un ramoneur est v'nu.
Il a, dans ta ch'minée, trouvé un nez
Calciné.
Pendant l'verdict, pas un mot, pas un tic.
Énigmatique, tu restas hiératique.

Landru, Landru, en jaquette, en bottines,
Y a un' veuve qui t'a eu :
La Guillotine.

Landru, Landru, on prétend qu'on t'a vu
En bon p'tit grand-père,
Vivant à Buenos-Aires,
La barbe rasée et la moustache frisée.
Plus rien de l'homme d'alors,
C'est ça la mort.
Disons, tout d'suite, qu'en mill' neuï cent vingt-huit,
Ce genre d'histoire était facile à croire.

Landru, Landru, tout passe avec le temps.
A présent, tu n'fais plus peur aux enfants
Mais tu séduis pourtant bien des grand-mamans
Et, d'Plougastel à Tarhes,
Elles rêvent de ta barbe
Et de son poil dru, vieux Landru.