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Le coup d'Etat de Brumaire

Le 19 Brumaire

La politique du Directoire, dont son équilibre est remis en cause chaque année par des éléctions, a de très mauvais résultats : situation économique désastreuse, menace politique par la deuxièe coalition.
De ce fait les élections de l'an VII (avril 1799) sont marquées par l'arrivée d'une majorité hostile au pouvoir en place.

Sièyes, élu nouveau directeur à la place de Rewbell souhaite une révision de la constitution de l'an III. Il voit que la Révolution et la République courent à la ruine. De plus, ce grand désordre politique aggravé par les défaites militaires pourrait se conclure par le retour des Bourbons sur le trône de France. "Pour le salut de la République", il va s'assurer du pouvoir exécutif.

Le 30 Prairial (18 juin 1799), il exécute son premier coup d'Etat. Créant une alliance entre la vieille Gironde et l'extrème gauche, il élimine trois de ses collègues, garde Baras dont il ne craint rien pour ses projets et introduit Roger Ducos (son confident et complice), et deux jacobins Gohier et le général Moulin. Sièyes s'appuie sur l'extrème gauche tout en la désarmant en fermant le manège où le club des Jacobins avait repris ses séances.

Redoutant un retour en force des "terroristes" Sièyes se choisit unne "épée" Joubert qu'il place à la tête de l'Armée d'Italie et fait nommer Fouché au ministère de la police.
Cependant, la mort de Joubert tué à Novi (15 août 1799) va ouvrir la voie à Bonaparte dont sa popularité et son prestige sont encore accrus par sa campagne d'Egypte. Cependant celui-ci reste habilement dans l'ombre, laissant Sièyes organiser la mise en scène.


Voici un coup d'Etat qui se présente dans les conditions les plus favorables : il est organisé de l'intérieur
par Sièyes et Ducos, deux des chefs du pouvoir qu'il s'agit de renverser. Des deux Assemblées, l'une,
le Conseil des Anciens est complice et l'autre, le Conseil des Cinq-Cents est manipulé par Lucien Bonaparte
qui, tout jeune député qu'il est, s'est remué pour être élu président. Enfin l'opinion publique est
sympathique, il n'y a pas de soulèvement à craindre.


Bonaparte se présente devant le Conseil des Cinq-cents
par Bouchot
Musée National du Château de Versailles et des Trianons
La première phase du coup d'Etat intervient le 18 Brumaire lorsque Cornet (président du Conseil des Anciens et de mèche avec Sièyes) dénonce un coup de force imminent des néo-jacobins. Il décide de faire voter le transfert des deux conseils à Saint-Cloud et par la même occasion nomme Bonaparte commandant de la division militaire de Paris.

Citons que le 17 Brumaire Bonaparte eut une entrevue avec Lefebvre, commandant en sursis de la division de Paris :
"Eh bien, laisserez vous périr la République entre les mains de ces avocats ? Tenez, voilà le sabre que je portais aux Pyramides, je vous le donne comme un gage de mon estime et de ma confiance". Lefbvre, hier opposant, fut soudain conquis et s'écria : "Jetons
les avocats à la rivière".

C'est le 19 Brumaire an VII (10 novembre 1799) que s'effectue réellement le coup d'Etat. Les Assemblées sont réunies à Saint-Cloud et on se prepare à quelque chose. Cependant l'incertitude règne. On va sauver la République pour les uns, la perdre pour les autres. Mais Bonaparte se décide à intervenir, à précipiter un dénouement qui trâine. Il entre dans la salle des Anciens, prononce un discours confus, maladroit, où il s'agit d'un complot contre la liberté, l'anéantissement de l'ancienne Constitution et de la nécessité d'une nouvelle. Néanmoins ses paroles sortent avec un extrème désordre, il se brouille et ne retrouve plus sa présence d'esprit.

De là, il passe aux Cinq-Cents et est accueilli au cri de "Hors la loi", la toge est menacé par le sabre. Bonaparte est houspillé, conspué, sur le point de se faire écharpé. Il est entraîné dehors presque évanoui par ses soldats pendant que les députés hurlent "A bas le tyran".

C'est un désastre ! Alors Lucien se montre. Ne pouvant prendre la parole, d'un geste théatral il rejette sur la tribune son manteau et sa toque en s'écriant :
"Il n'y a plus de liberté ! N'ayant pas le moyen
de se faire entendre, votre président, en signe de deuil public, a déposé les marques de la magistrature populaire."

Cette décision déconcerte les députés un instant, mais déjà Lucien quitte la salle, enfourche un cheval, et s'adressant aux troupes, leur révèle que
"Ces souscripteurs ne sont plus les représentants du peuple mais
les les représentants du poignard ! Que la force les expulse !"
Grande Sensation, on regarde Bonaparte, dont le visage ensanglanté (peut-être s'est-il griffé lui-même dans son énervement) et pour couronner cette tragi-comédie, Lucien pointe son épée sur la poitrine de son frère en lui jurant de lui percer le coeur si il porte atteinte à la liberté.

Cette fois, les soldats acclament leur général et Murat, montrant la salle de l'Orangerie, ordonne :

"Jetez-moi toute cette bande dehors".
Les députés s'éparpillent. Peu après, pour garder une façade de légalité, on en réunit quelques'uns et on leur fait confier le pouvoir à un consulat provisoire formé de Bonaparte, Sièyes et Ducos.

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