biographie

    Le premier album solo de Natacha Atlas, Diaspora, est sorti durant l'été 1995 et les critiques ont alors rivalisé de superlatifs. Dans cet album, Natacha mêle la dance music mondialiste de ses partenaires de longue date Trans-Global Underground, caractérisée par un solide beat et des influences dub, avec le style traditionnel de musiciens arabes comme l'auteur-compositeur-interprète tunisien Walid Rouissi et le compositeur égyptien, virtuose du oud, Essam Rashad. Le résultat donnera un ensemble de chansons d'amour et de désir fusionnant harmonieusement l'Est et l'Ouest. Dans son second opus, intitulé Halim, Natacha explore encore davantage cet héritage musical arabe qu'elle affectionne tant.

Halim est en partie dédié à Abdel Halim Hafez, l'un des chanteurs égyptiens les plus populaires et les plus appréciés de tous les temps, connu pour être resté généreux et agréable malgré le succès. Ses racines mi-juives mi-mulsumanes en font un symbole particulier pour le Moyen-Orient. Natacha, qui est elle-même à moitié juive et d'origine égypto-palestinienne, s'est toujours sentie très proche de l'oeuvre d'Halim et particulièrement sensible au fait que son succès ait pu favoriser une certaine harmonie inter-raciale. Natacha Atlas, c'est son vrai nom, a grandi dans la banlieue marocaine de Bruxelles. Elle parle couramment le français, l'espagnol, l'arabe et l'anglais, et se plonge dans la culture arabe, apprenant très jeune les techniques du raq sharki, autrement dit "la danse du ventre", qu'elle pratique encore sur scène aujourd'hui. Elle a en même temps exercé sa formidable voix avec beaucoup d'abnégation, adaptant son talent naturel aux complexités de la structure théorique de la musique arabe; ce qui donnera cette explosion sonore à la fois excitante, directe et évocatrice.

Adolescente, Natacha part vivre en Angleterre et dès lors, s'investit dans bon nombre de projets musicaux. Partageant son temps entre le Royaume-Uni et Bruxelles, elle chante dans plusieurs clubs arabes et turcs et rejoint pendant quelques temps un groupe belge de salsa, du nom de Mandanga. Alors qu'elle fait des aller-retours réguliers entre Northampton et Bruxelles, elle commence à attirer l'attention du combo de house "balérique" ¡Loca!, ainsi que de Jah Wobble qui est en train de mettre sur pied son projet Invaders Of The Heart. En 1991, les deux collaborations aboutissent à quelque chose. Le titre Timbal de ¡Loca! va d'abord figurer sur la compilation de Nation Records, Fuse Two, puis devient un énorme hit des clubs, alors que l'album Rising Above Bedlam de Jah Wobble, sur lequel Natacha a co-écrit cinq titres, reçoit un formidable accueil auprès de la critique et sera nominé aux Mercury Awards. Le succès de Timbal permet à Natacha de développer des relations étroites avec le label innovateur Nation, qui la présente à Trans-Global-Underground. Le groupe jouit à ce moment-là d'un premier succès dans le Top 40 britannique, grâce au titre fédérateur Templehead. Devenue à la fois l'un des membres-clé, la chanteuse principale et la danseuse du ventre de Trans-Global-Underground, Natacha se produit avec eux dans le monde entier et entre autres dans les festivals de Glastonbury, WOMAD, Reading, Phoenix ainsi qu'au Brixton Academy et d'autres festivals internationaux. Parallèlement, elle collabore avec de nombreux musiciens extérieurs, dont Apache Indian et Peter Gabriel, et trouve même le temps de participer à certaines bandes originales de films dont celle de Stargate, avec David Arnold.

Halim illustre parfaitement toutes les influences musicales de Natacha, ainsi que son intérêt grandissant pour la tradition arabe. Enregistré à Londres et au Caire avec l'aide de plusieurs producteurs dont Essam Rashad, John Reynolds, Trans-Global-Underground et Jaz Coleman, l'album puise son inspiration dans une grande variété de musiques du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Sur le premier single intitulé Amulet qui est largement influencé par le Maroc, Natacha invite les chanteurs de ragga-raï Kamel et Mounir du groupe Sawt El Atlas, qu'elle a rencontré auparavant dans un festival parisien. Plus loin dans l'album, c'est l'Egypte qui l'inspire avec Moustahil et le tango nostalgique de Ya Waledi, rappellant la pop arabe émouvante d'Abdel Halim Hafez et d'autres. Au fur et à mesure qu'on avance dans l'album, les arrangements deviennent plus "classiques". La deuxième partie est lente, douce, sérieuse et mystérieuse à la fois. Sur les titres Enogoom Wil Amar et Andeel, la réalisation de Jaz Coleman crée un paysage mélodique impressionniste dont le climat dramatique rappelle l'ambiance d'une musique de film. D'autres chansons comme Gafsa et Agib sont d'envoûtantes complaintes accompagnées de violons tragiques et des tintements des rythmes arabes. Bien que les paroles soient incompréhensibles pour un occidental, la douceur et le chagrin d'amour sont des thèmes facilement reconnaissables et universels.

En langue arabe, Halim signifie avoir une beauté intérieure. Halim a aussi une vraie beauté extérieure.

                  Merci à Gaëlle@Labels/Virgin

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