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PENSÉES
 et belles paroles en musique
(Je pense jamais,
je trouve ça naze,
retour page1)

Parce que si la pensée se traduit sous forme de poésie,
non seulement c'est pertinent (comme la vie intérieure de chacun),
mais en prime, c'est beau.
Et là, c'est beau.
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\/\/\/\/\/\/\/\/\/  S O M M A I R E \/\/\/\/\/\/\/\/\/
BREL
Fernand
J'arrive
Jojo
Les Marquises
Orly
Voir un ami pleurer
La Quête
Quand on n'a que l'amour
Ne me quittes pas
BRASSENS
Les amoureux des bancs publics

 
Fernand _BREL
Dire que Fernand est mort,
Dire qu’il est mort, Fernand,
Dire que je suis seul derrière,
Dire qu’il est seul devant.
Lui, dans sa dernière bière,
Moi, dans mon brouillard,
Lui, dans son corbillard,
Moi dans mon désert.
Devant, y’a qu’un cheval blanc,
Derrière y’a qu’moi qui pleure,
Dire qu’il n’y a même pas de vent
Pour agiter les fleurs.
Moi, si j’étais l’bon Dieu,
Je crois que j’aurais des remords,
Dire que maintenant il pleut,
Dire que Fernand est mort.
Dire qu’on traverse Paris,
Dans le tout p’tit matin,
Dire qu’on traverse Paris,
Et qu’on dirait Berlin.
Toi, toi tu sais pas, tu dors
Mais c’est triste à mourir
d’être obligé de partir
Quand Paris dort encore.
Moi je crève d’envie
de réveiller des gens
j’t’ inventerais une famille
juste pour ton enterrement.
Et puis si j’étais l’bon Dieu,
Je crois que je ne serais pas fier,
Je sais on fait ce qu’on peut,
Mais Y’a la manière.
Tu sais, je reviendrais,
Je reviendrais souvent,
Dans ce putain de champ
Où tu dois te reposer.
L’été, je te ferais de l’ombre,
On boira du silence
A la santé de Constance
Qui se fout bien de ton ombre.
Et puis les adultes sont tellement con
Qu’ils nous feront bien une guerre
Alors je viendrais pour de bon
Dormir dans ton cimetière.
Et maintenant, Bon Dieu,
Tu vas bien rigoler,
Et maintenant, bon Dieu,
Maintenant, j’vais pleurer.
J’arrive de BREL
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Nos amitiés sont en partance
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
La mort potence nos dulcinées
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les autres fleurs font ce qu’elles peuvent
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les hommes pleurent les femmes pleurent
J’arrive, j’arrive
Mais qu’est-ce que j’aurais bien aimé
Encore une fois traîner mes os
Jusqu’au soleil, jusqu’à l’été
Jusqu’au printemps, jusqu’à demain
J’arrive, j’arrive
Mais qu’est-ce que j’aurais bien aimé
Encore une fois voir si le fleuve
Est encore fleuve voir si le port
Est encore port m’y voir encore
J’arrive, j’arrive
Mais Pourquoi moi, pourquoi maintenant
Pourquoi déjà et où aller
J’arrive, bien sûr, j’arrive
Mais ai-je jamais rien fait d’autre qu’arriver
 
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
A chaque fois plus solitaire
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
A chaque fois surnuméraire
J’arrive, j’arrive
Mais qu’est-ce que j’aurais bien aimé
Encore une fois prendre un amour
Comme on prend le train pour plus être seul
Pour être ailleurs pour être bien
J’arrive, j’arrive
Mais qu’est-ce que j’aurais bien aimé
Encore une fois remplir d’étoiles
Un corps qui tremble et tomber mort
Brûlé d’amour le coeur en cendres
J’arrive, j’arrive
C’est même pas toi qui est en avance
C’est déjà moi qui suis en retard
J’arrive bien sûr j’arrive
Mais ai-je jamais rien fait d’autre qu’arriver.
 
 Jojo _ BREL
Jojo, voici donc quelques rires, quelques vins, quelques blondes,
J’ai plaisir à te dire que la nuit sera longue à devenir demain.
Jojo, moi je t’entends rugir quelques chansons marines
Où des bretons devinent que Saint-Ka doit dormir tout au fond du brouillard.
Six pieds sous terre JOJO tu chantes encore
Six pieds sous terre, Tu n’es pas mort.
Jojo, ce soir comme chaque soir nous refaisons nos guerres,
Tu reprends Saint-Nazaire, je refais l’olympia au fond du cimetière.
Jojo, nous parlons en silence d’une jeunesse vieille,
Nous savons tous les deux que le monde sommeille par manque d’imprudence.
Six pieds sous terre, Jojo tu espères encore
Six pieds sous terre, Tu n’es pas mort.
Jojo, tu me donnes en riant des nouvelles d’en bas,
Je dis mort aux cons, aux bien plus cons que toi mais qui sont mieux portant.
Jojo, tu sais le nom des fleurs, tu vois que mes mains tremblent,
Et je te sais qui pleure pour noyer de pudeur mes pauvres lieux communs.
Six pieds sous terre JOJO tu « frères » encore
Six pieds sous terre, Tu n’es pas mort.
Jojo, je te quitte au matin pour de vagues besognes,
Parmi quelques ivrognes et des amputés du coeur qui ont trop ouvert les mains.
Jojo, je ne rentre plus nulle part, je m’habille de nos rêves,
Orphelin jusqu’aux lèvres mais heureux de savoir que je te viens déjà.
Six pieds sous terre ,Jojo, Tu n’es pas mort.
Six pieds sous terre, Jojo, je t’aime encore.
Les marquises de BREL
Ils parlent de la mort comme tu parles d’un fruit.
Ils regardent la mer comme tu regardes un puits.
Les femmes sont lascives au soleil redoutés
Et s’il n’y a pas d’hivers, cela n’est pas l’été
La pluie est traversière, elle bats de grains en grains,
Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent gauguin.
Et par manque de brise, le temps s’immobilise aux Marquises.
Du soir montent des feux et des points de silence
Qui vont s’élargissant et la lune s’avance,
Et le mer se déchire infiniment brisée
Par des rochers qui prirent des prénoms affolés.
Et puis plus loin des chiens, des champs de repentance
Et quelques pas de deux, et quelques pas de danse.
Et la nuit est soumise, et l’alizé se brise, aux Marquises
Le rire est dans le coeur, le mot dans le regard,
Le coeur est voyageur, l’avenir est au hasard.
Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d’amour
Que les soeurs d’alentour ignorent d’ignorer.
Les pirogues s’en vont, les pirogues s’en viennent,
Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font
Veux-tu que je te dise, gémir n’est pas de mise aux Marquises.
Orly (BREL)
Ils sont plus de deux milles et je ne vois qu’eux deux
La pluie les a soudés semble-t-il l’un à l’autre
Ils sont plus de deux milles et je ne vois qu’eux deux
Et je les sais qui parlent il soit lui dire je t’aime elle doit lui dire je t’aime
Je crois qu’ils sont en train de ne rien se promettre
Ces deux-là sont trop maigres pour être malhonnêtes
Ils sont plus de deux milles et je ne vois qu’eux deux
Et brusquement ils pleurent, ils pleurent à gros bouillon
Tout entouré qu’ils sont d’adipeux en sueur
Et de bouffeurs d’espoirs qui les montrent du nez
Mais ces deux déchirés superbes de chagrin
Abandonnent aux chien l’exploit de les juger
La vie ne fait pas de cadeaux.
Mais nom de Dieu c’est triste Orly le Dimanche
Avec ou sans Bécot.
Et maintenant ils pleurent, je veux dire tous les deux,
Tout à l’heure c’était lui lorsque je disais « il ».
Tout encastrés qu’ils sont ils n’entendent plus rien que les sanglots de l’autre.
Et puis, et puis infiniment comme deux corps qui prient,
Infiniment lentement ces deux corps se séparent
Et en se séparant ces deux corps se déchirent et je vous jure qu’ils crient
Et puis ils se reprennent redeviennent un seul redeviennent le feu
Et puis se redéchirent se tiennent  pas les yeux
Et puis en reculant, comme la mer se retirent
Ils consomment l’adieu, ils bavent quelques mots, agitent une vague main,
Et brusquement il fuit, et fuit sans se retourner, et puis il disparaît bouffé par l’escalier
La vie ne fait pas de cadeaux
Mais nom de Dieu c’est triste Orly le Dimanche
Avec ou sans Bécot.
Et puis il disparaît bouffé par l’escalier, et elle, elle reste là
le coeur en croix, bouche ouverte, sans un cri, sans un mot
elle connaît sa mort, elle vient de la croiser,
Voilà qu’elle se retourne et se retourne encore,
Ses bras vont jusqu’à terre, ça y est : elle a mille ans
La porte est refermée, la voilà sans lumière
Elle tourne sur elle même, et déjà elle sait qu’elle tournera toujours,
Elle a perdu des hommes mais là elle perd l’amour.
L’amour le lui a dit, revoilà l’inutile,
Elle vivra de projets qui ne feront qu’attendre
La revoilà fragile, avant que d’être à vendre,
Je suis là, je la suis,
Je n’ose rien pour elle, que la foule grignote comme un quelconque fruit.
 VOIR UN AMI PLEURER (BREL)
Bien sûr il y a les guerres d’Irlande,
Et les peuplades sans musiques,
Bien sûr tout se manque de tendre
Et il n’y a plus d’Amérique.
Bien sûr l’argent n’a pas d’odeur,
Mais « pas d’odeur » me monte au nez,
Bien sûr, on marche sur le fleurs,
Mais, mais voir un ami pleurer.
Bien sûr, il y a nos défaites,
Et puis la mort qui est tout au bout,
Le corps incline déjà la tête,
Etonné d’être encore debout.
Bien sûr, les femmes infidèles,
Et les oiseau assassinés
Bien sûr, nos coeurs perdent leurs ailes,
Mais, mais voir une ami pleurer.
Bien sûr, ces villes épuisées,
Par ces enfants de 50 ans,
Notre impuissance à les aider,
Et nos amours qui ont mal aux dents.
Bien sûr, Le temps qui va trop vite,
Ces métro remplis de noyés,
La vérité qui nous évite,
Mais, mais noir un ami pleurer.
Bien sûr, nos miroirs sont intègres,
Ni le courage d’être juif,
Ni l’élégance d’être nègres,
On se croit mèche, on n’est que suif.
Et tous ces homes qui sont nos frères,
Tellement qu’on est plus étonnés,
Que par amour ils nous lassèrent,
Mais, mais voir un ami pleurer.
 
LA QUETE (BREL)
Rêver un impossible amour
Porter le chagrin des départs
Brûler d’une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu’à la déchirure
Aimer, même trop, même mal
Tenter, sans force et sans armure
D’atteindre l’inaccessible étoile
Telle est mas quête
Suivre l’étoile
Peu m’importe mes chances
Peu m’importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l’or d’un mot d’amour
Je ne sais si je serais ce héros
Mais mon coeur serais tranquille
Et les villes s’éclabousseraient de bleu
Parce qu’un malheureux
Brûle encore, bien qu’ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s’en écarteler
Pour atteindre l’inaccessible étoile.
QUAND ON N’A QUE L’AMOUR (BREL)
Quand on n’a que l’amour
A s’offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu’est notre grand amour
Quand on n’a que l’amour
Mon amour toi et moi
Pour qu’éclate de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on n’a que l’amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d’y croire toujours
Quand on n’a que l’amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs
Quand on n’a que l’amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours.
Quand on n’a que l’amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours
Quand on n’a que l’amour
A offrir en prière
Pour les maux de la Terre
En simple troubadour
Quand on n’a que l’amour
A offrir à ceux-là
Dont l’unique combat
est de cherche le jour
Quand on n’a que l’amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on n’a que l’amour
Pour parler aux canons
Et rien qu’une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d’aimer
Nous aurons dans nos mains
Le monde entier.
 
 NE ME QUITTES PAS (BREL)
Ne me quittes pas
Il faut oublier
Tout peut s’oublier
Qui s’enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le coeur du bonheur
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Moi je t’offrirais
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserais la terre
Jusqu’après ma mort
Pour couvrir ton corps
D’or et de lumière
Je ferais un domaine
Où l’amour sera roi
Où l’amour sera loi
Où tu sera reine
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Je t’inventerais
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerais
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs coeurs s’embraser
Je te raconterais
L’histoire de ce roi
Mort de n’avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
 
On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l’ancien volcan
Qu’on croyait trop vieux
Il est parait-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Q’un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu’un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s’épousent-ils pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherais là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t’écouter
Chanter puis rire
Laisse-moi devenir
L’ombre de ton ombre
L’ombre de ta main
L’ombre de ton chien
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
Ne me quittes pas
 

 
de JOJO
LES AMOUREUX DES BANCS PUBLICS.
Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu’on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents et les ventripotents.
Mais c’est une absurdité,
Car, à la vérité,
Ils sont là, c’est notoir’,
Pour accueillir quelques temps les amours débutants.
Refrain
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics,
bancs publics, bancs publics,
En s’foutant pas mal du r’gard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics,
bancs publics, bancs publics,
En s’disant des « Je t’aime » pathétiques
Ont des p’tites gueules bien sympathiques !
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