Les autres styles.

SHUAI JIAO

La lutte est l'ancêtre de tous les arts martiaux chinois. Le sumo actuel nous donne une idée de ce que furent les tournois sous la dynastie des Tang (618-907); à l'époque, le nom de la lutte était: "se précipiter l'un contre l'autre" (Xiang Pu), ce qui en japonais se dit sumo. Sous les Song, les lutteurs endossent une veste pour mieux se saisir, ainsi les combats prennent leur physionomie d'aujourd'hui. Selon maître Yuan, le Shuai Jiao utilise autant l'intelligence et la force que la souplesse.
La tenue se compose d'un pantalon blanc et d'une veste de toile forte réversible blanche, bordée de bleu ou de rouge ("dalian"). Cette dernière a des manches très courtes afin de faciliter les saisies.


WING CHUN

Style du sud de la Chine axé sur la self-défense et sur le corps à corps.
Wing Chun (ou Wing Tsun, l'orthographe n'est qu'une affaire d'association) signifie en cantonnais "Boxe de l'éternel printemps" ou "Boxe de l'éternel renouveau". Ce style ignore volontairement tout ce qui est acrobatique ou spectaculaire, tous les coups de pieds visent les tibias, les genoux, les parties génitales ou les hanches.
Le premier enchaînement, "Siu nim tao" (La petite idée), pose les bases du style. Le deuxième "Chum kiu" (faire le pont), met l'accent sur les techniques de corps à corps, quand à "Bil jee" (disperser les doigts), il aborde l'aspect offensif et rapide des attaques de mains. Ces trois formes rappellent un autre style de kung fu : le He Bai Quan ou boxe de la grue blanche.
Vient ensuite une forme de 108 postures sur mannequin de bois. Ce mannequin permet de travailler les blocages, les attaques et les prises et coups simultanés. Il comporte trois branches simulant les bras et une quille symbolisant la jambe. Deux formes d'armes blanches : une de bâton long et une dernière mettant en jeu les deux couteaux-papillons (Bart-Cham-Dao). Ces derniers tiennent leur origine dans la tradition des convoyeurs de caravanes, qui souvent cachaient dans leurs bottes des petits couteaux en forme de sabre. Les "chi sao" ou mains collées, permettent d'éveiller la sensibilité tactile des avants bras. Les "Chi-gerk", ou jambes collées, entraînent le pratiquant à coller l'adversaire en corps à corps.
La légende raconte que les bases de ce style auraient été crées par une nonne experte dans le style de Shaolin, pour se venger de moines vendus à la dynastie impériale. Il existe d'autres versions, mais personne ne peut les vérifier. Deux choses sont certaines, la double influence du bouddhisme et de la grue blanche du Fujian, autrement dit: le Shaolin du sud.

YI QUAN

"Boxe du grand accomplissement" ou "Boxe éclectique", art interne dont la racine est le Xing Yi Quan, ainsi que d'autres arts martiaux.
L'essence du Yi Quan est le combat. L'adepte se prépare à cette finalité en se concentrant sur une imagerie. Par exemple, il imagine qu'il est assailli par plusieurs personnes, tout en ressentant physiquement et "spirituellement" l'agression... Paradoxalement, le fondateur, Wang Xiang Zhai (1886-1963), qui connaissait à fond les traditions de la Chine, créa une méthode de santé basée sur la posture du pilier (Zhan Zuang).
Au niveau martial, le pratiquant accumule un potentiel de puissance qu'il pourra expulser par la suite. Il déplace son corps d'une manière fluide et souple, mais avec un centre de gravité assez bas. Il apprend aussi à tester la force et l'explosion de force seul et avec un partenaire (fali et shili). Enfin, il ne craindra pas de faire des combats (réputés assez durs) avec ses partenaires.


SHAOLIN QUAN

Shaolin Quan : la "Boxe de Shaolin".
Nombre de styles de boxes, à tort ou à raison, se réclament de ce nom tant au Nord qu'au Sud (Beishaolin Quan, Chang Quan, Erlang Quan...).
Le style d'origine s'est dévelopé dans le monastère de Shaolin qui se trouve sur le Songshan de la province du Henan.
Le Shaolin Quan se caractérise comme la plupart des styles du Nord, par des enchaînements linéaires de techniques variées, poings et pieds se succédant sous tous les angles.


TANGLANG QUAN

Tanglang Quan signifie la "Boxe de la mante religieuse".
Trois ou quatre groupes de boxes différentes coexistent en Chine sous ce nom.
Un 1er groupe au Nord créé au 17ème siècle par Wang Lang;
Un 2ème et un 3ème au Sud;
Et enfin un 4ème destiné aux démonstrations, inventé de toutes pièces il y a seulement quelques années.
Les boxes du Nord et du Sud ont des fondateurs totalement différents et appliquent des principes différents : la boxe de Wang Lang utilise principalement la rotation des hanches et les boxes du Sud le mouvement en arc de la colonne vertébrale (comme beaucoup de boxes du Sud actuelles d'ailleurs).
L'art de Wang Lang est surtout pratiqué dans la province du Shandong, mais également dans toute la Chine, ainsi qu'à Hong Kong, Macao, Taiwan, Vietnam...
Le Qixing Tanglang Quan, la plus connue des boxes de la mante religieuse du Nord, a 4 enchaînements principaux qui résument les autres enchaînements du style : Bengbu, Bazhou, Lanjie et Zhaiyao.
Les pratiquants de Tanglang Quan saisissent le bras de l'adversaire et enchaînent les techniques afin de déborder ce dernier. Les techniques alternent en haut et en bas, sous tous les angles.


QINNA (méthodes de luxation)

Qinna : les "Saisies et contrôles".
La boxe des poings et des pieds, la lutte et le Qinna, couvrent l'ensemble des techniques chinoises à mains nues.
Le Qinna quant à lui se divise en quatre branches :
saisir les muscles (Fen Jin),
démettre les articulations (Cuo Jie),
arrêter la circulation de l'énergie (Bi Qi) et
attaquer les points vitaux (Dian Xue).
Ce Qinna est incorporé à beaucoup de styles chinois. Les techniques utilisées dans cet art sont résumées par des "Mots essentiels" dont voici quelques-uns parmi les plus courants :
Na ("saisir"), c'est à dire empoigner d'une main le bras ou la jambe de l'adversaire,
Chan ("enrouler"), avec les deux mains, enrouler le poignet de l'adversaire afin de tordre son bras,
Bei ("dos"), tordre dans le dos le bras de l'adversaire,
Ya ("appuyer"), appuyer sur une articulation,
Deng ("appuyer du pied"), c'est-à-dire presser avec notre pied le membre inférieur de l'adversaire pour mieux le maintenir,
Suo ("verrouiller"), immobiliser un bras ou étrangler l'adversaire,
Fen ("séparer"), séparer les doigts de la main de l'adversaire,
Kou ("crocheter"), avec les doigts attaquer le nez, les yeux, la joue, pour pincer ou arracher,
Tuo ("soulever"), c'est-à-dire presser une articulation de l'adversaire en la soulevant,
Dian ("attaquer les points vitaux").

 


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