Les Nouvelles De La Nuit

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Coeur de Pierre : Vol I

 

 

Cœur de Pierre

          Le soleil était bas sur l'horizon, l'ombre allongée de la tour Eiffel s'étendait sur tout Paris. Encore quelques instants et il n'y aurait plus rien de cette lueur rouge qui inondait le ciel.
          C'en était fait, la nuit venait de tomber, la ville appartenait aux nocturnes maintenant.
          L'énorme porte de bois s'ouvrit et enfin " Ils " purent sortir respirer cet air, air de liberté, ciel étoilé et pur.
" Ils " n'avaient pas sentis cette sensation depuis un an " Ils " se regardèrent, sourirent, et partirent droit devant ; la main dans la main.
          " Ils " c'est eux. Pour vous les présenter " Ils " sont une Femme et un Homme. Peut être 30 ans mais pas plus. Des silhouettes sveltes mais athlétiques. Des visages d'anges déchus à la limite. " Ils " n'étaient pas beaux, mais terriblement attirant. Un charme de démon était en eux, mais avec une conscience d'ange. " Ils " n'ont pas de noms, mais pour la simplicité " Ils " ont été baptisés : Orion et Andromède. Je terminerai leur description en finissant par leur tenus respectives qui peut choquer pour déambuler dans " la ville de lumière ". En effet un smoking et une robe de cocktail ne sont pas prévu, ni conçu, pour.
          Leur démarche était légère et avenante; pensez donc " Ils " n'en avaient pas profités depuis 1 an, le fait de pouvoir se promener était pour eux un bonheur, petite joie de la vie que seuls les gens qui ont perdu leur liberté ou leur mobilité peuvent apprécier de cette manière.
          " Ils " traversèrent le parvis de Notre-Dame, s'arrêtèrent, se retournèrent et contemplèrent le monument gris, mais chaud, de pierre mais vivant.
- " Combien de secrets renferme t-elle ? " Demanda Orion.
Elle sourit.
- " Nous ne le saurons probablement jamais, dit elle, mais qu'importe la connaissance nous est acquise presque en totalité. N'a t-elle pas le droit de garder certaines choses secrètes ? "
- " Hum " il acquiesça en hochant la tête . Puis lui reprit la main et se remit en route .
          " Ils " traversèrent la Seine en s'arrêtant quelque instants pour admirer ses bateaux mouches illuminés .
- " Par ou commençons nous cette nuit ? " demanda t-il .
- " Du moment que nous voyons tout nos amis,
je m'en moque . " répondit-elle .
- " Nous commencerons donc par le professeur Hernz "
Elle lui donna pour toute réponse un de ces regards dont elle avait le secret et qui le rendait à chaque fois un peu plus fou d'elle. " Ils " remontèrent le rue St-Jacques et entrèrent dans l'observatoire .
- " Professeur " appela Andromède.
Hernz était un vieil astronome, une gravure, une image d'Epinal, une petite barbe blanche, un crâne dégarni et de petits lorgnons sur son nez renfrogné. Il leva les yeux de son rapport et regarda par dessus ses lorgnons d'un air interrogateur.
- " Ho , c'est vous , dit-il de sa petite voix chevrotante , Orion, Andromède que je suis heureux de vous revoir. Comment allez vous? Depuis quand êtes vous sortis? Voulez vous un café?...... "
          Le vieux scientifique enchaînait les questions sans leur laisser le temps de répondre. Le sourire ravageur d'Andromède suffit à le faire taire. Le professeur était secrètement amoureux d'elle comme tout homme qui avait croisé son regard ne serais ce qu'une fois.
          La joie du scientifique transpirait par toutes les pores de sa peau. " Ils " étaient ses " enfants ". Ce n'est pas pour rien qu' " Ils " se prénomment ainsi . Le professeur les avaient lui même baptisés. Là d'où " Ils " viennent les noms n'existent pas.
- " Un an déjà, le Pr. jubilait , que le temps passe vite. "
- " Pour vous sûrement. " Rétorqua Orion
- " Orion, suffit. " Vociféra t-elle.
- " Je vous présente mes excuses , professeur. " Déclara Orion d'une voix pleine d'humilité.
- " Non, c'est moi, Orion , je ne suis qu'une vieille chose qui doit réfléchir avant de parler " rétorqua t-il.
- " Allons, ne gâchons pas ce temps si précieux, dit la belle,
vous ne nous aviez pas proposé un café Professeur? "
- " Si. Si, bien sur mais asseyez vous donc. Quel hôte piteux je fais !!! "
          Le Savant leur donna les dernières nouvelles de la ville. Pendant que la ville s'endormait, " Ils " et Hernz bavardaient. Hernz malgré ses nombreux doctorats n'était qu'un enfant inculte face au savoir et au vécu de ces deux êtres. " Ils " avaient traversé les âges sans jamais vieillir, ni prendre de rides. " Ils " ont vu la révolution, vu Napoléon se faire sacrer, se faire exiler et enfin mourir, vécu les premiers vols des " Faucheurs de marguerites ", la grande guerre, la traversée de Lindbergh, la découverte du vaccin de la rage, la xénophobie d'Hitler, la prise et la libération de Paris, Woodstock, les pas de Buz Aldrin et de Neil Armstrong. Hernz buvait leurs paroles. Les yeux écarquillés, tel un enfant écoutant un conte de fée. Il imaginait les colères de Danton, l'émotion de la première vaccination, etc... Andromède se leva .
- " Excusez-moi professeur, mais ... "
- " Oui, oui je sais le temps vous est compté. "
          Elle regarda le Professeur, lui sourit et lui tendit la main à plat à la hauteur de son visage. Hernz posa la clé dans ses doigts.
- " La voiture est au garage dit-il, la voix plein d'amertume, je pense que je vous reverrai l'année prochaine ? "
          Pour toute réponse elle déposa sur ses lèvres un baiser puis descendit au garage. Orion vida son verre, puis se leva à son tour. Il regarda le vieux savant et lui tendit les bras . Ils se serrèrent l'un contre l'autre.
- " Prenez soin de vous dit-Orion "
- " Et vous prenez soin d'elle répondit-il "
- " Vous l'aimez? "
- " Comme tout les hommes qui l'on croisé , mais je vous envie Orion car si elle m'apprécie c'est vous qu'elle aime. "
- " Oui, je dois dire que... "
Il s'arrêta net dans son allocution . Releva la tête et huma l'air à plein poumons.
- " Professeur avez vous un dérivé de chloroforme dans vos produits? "
- " Non, certes non qu'en ferais je? je ne... "
Orion leva la main pour lui imposer le silence.
- " Le garage dit-il. "
          Il dévala les escaliers en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et contempla hébété le garage vide... Vide de voiture, mais surtout vide d'Andromède. Le professeur arriva complètement rouge et essoufflé.
- " Que se passe t-il? "
Orion s'accroupit et renifla l'air tout en touchant le sol.
- " Il y avait un homme, son odeur persiste. "
- " Pour vous dit le professeur pour moi il n'y a qu'une odeur de pot d'échappement et de chloroforme. "
- " Un homme roux dit-il sous l'odeur de chloroforme, une odeur de transpiration rousse . "
- " NOOONNNNNN "
          Il se releva en hurlant, ses pupilles disparurent, ses yeux devinrent rouges, son visage se déforma en s'allongeant et ses canines poussèrent. La métamorphose s'opéra en une seconde, Il émit un rugissement sourd. Hernz contempla se visage qui n'avais plus rien d'humain , pas plus que le rugissement qu'il entendait. Il se rua dessus et l'empoigna.
- " ORION, Hurla t-il, calmez vous, gardez votre apparence
Humaine, votre forme originale ne vous aidera pas dans les rues. "
          La bête reprit ses traits humain en un peu plus de temps qu'il ne lui en avait fallu pour les perdre. Il sortit et se mis à courir bien plus rapidement que les possibilités normales humaines.
          Hernz était à la porte et le regarda s'éloigner.
- " Bonne chance. " murmura t-il. en le perdant de vue......
          Orion avait une endurance exceptionnelle, même pour ceux de sa race. Son odorat lui permit de pister la voiture, l'inconnu et bien entendu Andromède. Au fur et à mesure qu'il les pistait les mêmes questions lui revenaient à l'esprit, qui? Et pourquoi? Pourquoi elle? Personne n'était censé connaître leur existence. L'odeur était de plus en plus forte, au prochain carrefour il rattraperait la voiture... Elle était là, fermée et vide... Il se souvint des conseils du professeur et calma sa colère en enfonçant ses doigts dans le capot. Le tout accompagné d'un bruit de froissement de tôle assez grinçant. Ils ne pouvaient pas être loin... Il releva le nez, huma l'air et recommença à marcher. Il s'arrêta et leva la tête. Elle se dressait devant lui, majestueuse, trapue, imposante. Ils étaient là. Dans la tour Montparnasse. Il entra, suivit le couloir et pris l'escalier jusqu'au 25 eme étage. Un couloir se présentait à lui, long et silencieux. Il avança et trouva l'endroit où ils étaient entré. La porte était entrouverte. Il la poussa et entra. La pièce était vaste et vide ou presque. Quatre hommes le dévisageaient. Trois debout entourant le quatrième qui était assis, légèrement en retrait. Il fumait un cigare et sirotait une liqueur quelconque. Agé d'une trentaine d'années, Il portait une petite barbe très fine, vêtu d'un smoking sombre qu'il portait avec classe et aisance. En d'autre circonstance Orion aurait été jaloux de l'image de cet homme.
- " Bonsoir ,dit l'homme , je vous attendais . "
- " Apparemment vous me connaissez.. Alors à qui ai-je l'honneur ? "
- " Mon nom importe peu . Par contre je détiens quelqu'un à qui vous semblez attacher une importance certaine. "
- " Si il lui est arrivé quoi que ce soit je ne vous laisserai pas le temps de le regretter. "
- " Rassurez vous mon ami... "
- " Je ne suis pas votre ami, ni quoi que ce soit pour vous. Libérez la et nous en resterons là. Est ce clair? "
- " Limpide, mais vous vous trompez en disant que vous n'êtes rien pour moi. Votre formidable potentiel mérite d'être exploité. "
Orion le regarda d'un air interrogateur.
- " C'est à dire ? " Demanda t-il .
- " Allons, dit l'inconnu, ne me prenez pas pour un idiot; je sais tout de vous ou presque. "
- " Permettez moi d'en douter. "
- " A votre guise vous êtes arrivée dans notre monde le 6 Juillet 1170 par une porte ouverte par Ulrich sorcier magister de votre dimension porte qui se referma car son amulette lui fut volée. Vous condamnant à vivre dans le secret , vous et ceux de votre race, dans notre monde. Vos semblables n'eurent pas la " chance " de défier Jord *, qui avait choisie votre compagne comme épouse pour son fils bien aimé et qui vous maudit tout deux en vous transformant en statues. Vous pensiez être à l'abri sur un sol sacré tel que Notre Dame, mais rien n'y fit, la colère de Jord fut plus forte. Et vous vous êtes pétrifiés sur l'une des tours de la cathédrale. Ce qui vous permis d'échapper tous deux au génocide de vos proches en 1360 . "
Orion le regarda avec stupéfaction .
.- " Comment savez vous tout ça ? "
- " Le hasard m'a permis d'assister à votre métamorphose l'année précédente. C'est ainsi que j'appris que Jord dans sa colère poussa le sadisme à vous rendre votre forme vivante une fois par an du coucher du soleil jusqu'à son lever. Du fait que vous étiez le guide de vos compagnons, ils furent privé de magie pendant votre " sommeil " et ne purent garder leur formes humaines. Ils furent massacrés par les Parisiens affolés par leur forme originale. D'une certaine manière vous avez donné naissance au mythe des gargouilles . "
- " Vous féliciterez vos historiens pour moi . "
- " Aucun historien ne m'a aidé . " dit l'homme avec un sourire.
- " Ecoutez seul .... "
Orion s'arrêta et blêmis la seule personne qui pouvait l'avoir aussi bien renseigné ne pouvait être que Jord elle même.
- " Non, vous vous êtes allié avec une force dont vous n'imaginez pas l'ampleur . "
- " Félicitations vos facultés d'analyses sont toutes aussi bonnes que vos facultés physiques, j'ai effectivement passé un pacte avec votre déesse... "
- " Ecoutez, Jord fut chassée du royaume doré par Odin lui-même. Elle est plus diabolique que les démons de vos religion. Elle vous trahira aussi sûrement que vous n'êtes qu'un mortel...Mais, quel pacte avez vous donc passé avec elle? "
- " Elle m'a donné les moyens de vous attirez ici tous les deux. J'ai besoins de cellules de vos corps . "
- " Et en échange ? "
- " En échange je lui offre, l'amulette d'Ulrich. Ce qui lui permettra d'agir sans restriction dans notre monde . "
- " L'esprit du dragon? Vous êtes en possession de l'esprit du dragon? "
- " Effectivement. Des archéologues l'ont retrouvé dans un Tombeau Vikings en Norvège . "
- " Ecoutez moi , Baldec ... "
- " Comment connaissez vous mon nom? "
- " Lire dans vos esprits est une des facultés de ma race. Cette amulette possède un pouvoir plus puissant que toute vos armes nucléaire réunis. Si vous jouez avec vous plongerez votre monde dans un chaos total. "
- " Je n'utiliserai pas l'esprit du dragon. Je le donnerai à Jord en échange de vos cellules et... "
- " Et quoi? "
- " Et d'une entré dans votre monde . "
Orion éclata de rire .
- " Votre pacte est une vile tromperie qui porte bien la signature de Jord. Vous, pauvre chétif, ne survivrez pas une journée dans mon monde . "
Baldec fronça les sourcils
- " Qu'avez vous cru? Pauvre naïf ! Que vous sortiriez victorieux d'un pacte avec la plus diabolique des déesses . "
Baldec se leva et , de colère , jeta son verre sur le sol.
- " Je n'ai pas de conseils à recevoir d'une gargouille, hurla t-il, qui se laisse , de plus , guider par ses émotions . "
- " Il est vrai que la colère n'est pas une émotion, dit Orion avec un petit sourire narquois. Ecoutez je vous propose un marché. "
- " Qu'avez vous à m'offrir ? "
La situation était renversé, Orion était en position de force dans cette négociation.
- " Ma protection, je serai votre guide. En échange de l'esprit du dragon, du retour dans mon monde et de la liberté d'Andromède. Réfléchissez, vite, le temps m'est compté ...Tout comme le votre . "
Baldec fronça les sourcils.
- " Ne faites pas semblant d'hésiter, dit Orion, Vous n'avez pas le choix si vous voulez vivre . "
Baldec écarquilla les yeux .
- " Mais , je ... "
- " Non, Baldec, pas de mensonges. Si je ne vous donne pas mes cellules la maladie dont vous souffrez vous réduira à néant. Mais sans magie vous prendriez une forme semblable à ma forme originale. Vous ne pourriez plus vivre parmi les vôtres. Ma magie me permet de prendre apparence humaine, mais mes cellules ne vous transmettront que mes facultés physique pas ma magie . "
- " Bien j'accepte . " dit Baldec en lui tendant la main .
- " Allez cherchez l'esprit du dragon et libérez Andromède " dit Orion en lui tendant la main .
Baldec se retourna et adressa un signe de la main à ses hommes, qui sortirent aussitôt.
- " Je n'aurais l'amulette que dans une heure. " dit Baldec
- " Bien , alors nous reviendrons dans une heure. "
- " Et quelle garantie ai je que vous reviendrez? "
- " Ma parole devrez vous suffire? Mais de plus la malédiction de Jord ne nous atteindra plus une fois de retour chez nous... "
Andromède entra à ce moment-là. Elle se jeta dans les bras d'Orion qui la serra contre lui. Orion le va la tête et regarda Baldec.
- " Baldec, fit il, je tiendrai ma parole mais ... "
- " Mais...? " interrogea Baldec.
- " Si vous retouchez ne serait-ce qu'une fois à Andromède je vous tuerai. "
Le sang de Baldec se figea. Il resta immobile tandis que ses deux nouveaux associés sortaient. Orion entraîna rapidement Andromède dans le couloir .Une fois sortis il posa sa main sur ses lèvres .
- " Je t'expliquerai chez Hernz, dit il, je soupçonne les murs de ce bâtiment d'avoir des oreilles . "
          Hernz se précipita sur la porte. Il reconnut immédiatement les deux silhouettes .
- " Entrez vite, dit il, que c'est il passé? "
Orion et Andromède lui racontèrent à tour de rôle la mésaventure .
- " Connaissez vous Baldec? " demanda Orion
- " Heu, oui comme le public, c'est un riche industriel qui a investi dans la génétique. Souvent accusé de ne pas être intègre, mais la justice n'a jamais rien réussi à prouver. Croyez vous qu'il tiendra parole ? "
- " j'en doute, dit Andromède, je n'ai pas pu lire dans son esprit tellement il y règne de confusion. "
- " Nous pouvons lui faire confiance pour retourner chez nous, dit Orion, mais une fois là-bas, je le suspecte d'avoir passé une alliance bien plus complexe avec Jord. "
- " Et alors ? " demanda Hernz.
Andromède le regarda avec pitié.
- " Si Jord arriva à entrer dans votre monde elle l'asservira, vous connaîtrez le chaos et les ténèbres. "
- " Comment se fait-il qu'elle ne l'ai pas fait chez vous? " demanda Hernz.
Orion raconta.
- " Chassée du royaume doré elle perdit ses attributs de déesse et la majeure partie de ses pouvoirs. La guilde des sorciers se réunit pour nous protéger. Ils firent passer une partie d'entre nous dans votre monde pour retrouver la gemme de Siegfried. Une amulette qui repousse les sorts et les pouvoirs magiques. "
- " Voilà pourquoi vous êtes venus ! "
- " Exact, repris Andromède, mais tout ne se passa pas comme prévu Ulrich sorcier magister se fit dérober l'esprit du dragon par Jord. Se qui ferma le passage reliant nos deux mondes. Jord ouvrit un autre passage pour venir m'enlever, elle espérait que mon union avec son fils lui donnerais un petit fils aux pouvoirs des dieux et aux performances des gargouilles qu'il lui rendrait ses pouvoirs et sa place de déesse. Mais Orion et moi étions déjà amants et il s'interposa à Jord dans une lutte aux dimensions infernales. Affaiblie elle dut battre en retraite, mais Orion essaya de la retenir pour l'achever. Il échoua, mais elle perdit l'esprit du dragon dans sa fuite. Nous sommes alors aller le cacher dans un tumulus viking que Baldec à découvert récemment . "
- " Alors que faisons nous? " demanda Hernz.
- " Nous? " demanda Orion.
- " Oui, j'aimerais vous aider. "
- " Alors priez pour que nous réussissions. " dit Andromède.
- " C'est la seule chose que vous pouvez faire, rajouta Orion. Si nous n'arrêtons pas Jord dans notre dimension, nous sommes perdus. "
- " Comment ça ? "
- " La malédiction, repris Andromède, si nous échouons dans notre dimension, nous serons forcés de le faire dans la votre. "
- " Et alors? "
- " Alors dans le meilleur des cas nous la tuerons et la malédiction sera éternelle . "
- " Alors vous resteriez des statues pour toujours? "
- " Oui, dés que le soleil se lèvera mais privé de la magie de Jord nous ne reprendront jamais plus notre forme vivante... "
- " Alors laissez la faire. "
- " Nous ne pouvons pas non plus, notre nature nous pousse à protéger les plus faible. C'est notre raison de vivre, notre moteur."
- " De plus si nous la laissons faire votre monde ne sera plus qu'un champ apocalyptique. " Repris Andromède.
- " Seigneur . Je ne puis vous apporter aucune aide? "
- " vous nous avez donné votre amitié Pr., repris Orion, pour nous c'est plus que suffisant. Vous nous avez accepté malgré notre différence c'est je crois quelque chose d'exceptionnel dans votre monde Professeur. "
- " Bien et comment saurais-je si vous avez réussi? "
- " Montez sur Notre-Dame au lever du soleil si nous n'y sommes pas c'est que nous aurons réussi à l'arrêter avant qu'elle n'arrive . "
- " et si vous échouez totalement? "
- " Si nous n'y arrivons pas vous le saurez avant l'aube . "
- " Nous devons partir avant l'aube Professeur. " dit Andromède.
- " Raphaël, mes amis m'appellent Raphaël. "
Ils se levèrent tous les trois en même temps .
- " A demain, dit Orion, ... enfin j'espère. "
- " Mon dieu que la nuit va être longue. "
Ils eurent une étreinte qui dura plusieurs minutes. Puis partirent sans un mots. Resté seul Hernz leva les yeux au ciel et implora .
- " Faites qu'ils réussissent... " supplia t-il humblement.
          " Ils " regagnèrent la tour. Au moment ou Andromède poussa la porte Orion la retint par le bras. Elle se retourna, " Ils " se regardèrent un long moment. Ce fut un moment long et profond aussi profond que le baiser qu' " Ils " échangèrent. Il la regarda intensément, il ne pouvait détacher ses yeux des siens.
- " Ma vie, dit il, si cela doit mal se passer je veux que tu sache que je n'aurai pas échangé le peu d'instant que nous eûmes ensemble contre une vie normale. "
Elle le remercia des yeux par ses larmes.
- " Je te chéris et je t'aime plus que tout. " Murmura t elle.

Baldec les attendait, debout bien campé sur ses robustes jambes.
- " Il fait plaisir de voir que vous respecter vos paroles . "
- " Le mensonges est l'apanage des humains . " rétorqua Orion .
- " Respectez donc la votre . " repris Andromède .
- " Il vaut peut être mieux que vous repreniez vos formes originales pour le prélèvement de vos cellules. Descendons au laboratoire. Si vous le voulez bien . "
Ils prirent un ascenseur qui les descendit au sous-sol. La porte de la cabine s'ouvrit sur un laboratoire ultra-sophistiqué, dans lequel s'affairaient deux scientifiques en blouses blanches.
- " Bien, dit Baldec ,je crois que c'est à vous de jouer. "
" Ils " se regardèrent et commencèrent lentement à se dévêtir, puis Orion se retourna vers les deux scientifiques.
- " Ce que vous allez voir, Messieurs, n'est pas explicable à votre niveau de connaissances. C'est pour vous scientifiquement impossible . "
          Il regarda Andromède puis se retourna à nouveau, il venait de commencer sa métamorphose. Ses yeux étaient déjà rouges et ses canines anormalement longues. Il poussa un rugissement, sa peau s'épaissit et s'assombrit. Il se mit à grandir et à se développer musculairement, ses oreilles étaient devenues pointues sous sa crinière blanche. Il tomba à genoux et leva les bras au ciel en déployant deux grandes ailes de chauve-souris, qu'il replia le long de son corps en se relevant. Baldec et les deux scientifiques reculèrent. Ils avaient devant eux un colosse de deux mètre cinquante, au cuir noir comme l'ébène, une longue chevelure blanche lui tombait au milieu du dos. Enfin une queue large et puissante s'étendait de ses reins jusqu'au sol. Il rugit une dernière fois puis se tourna vers Baldec.


A suivre…

Canis Lupus

 

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