Les Nouvelles De La Nuit

Présente :

Chambre avec vue sur la mère

 

Et puis d’abord vous qui êtes si malin pouvez-vous me dire ce que vous auriez fait à ma place? Une souris verte qui courait dans l’herbe on l’attrape par la queue on la montre à ces messieurs moi aussi j’ai chanté cette chanson très souvent quand j’étais gosse, mais le jour où la souris verte s’est mise à courir pour de bon dans les combles de la maison, je n’étais plus d’accord pour monter l’attraper par la queue et la montrer à ces messieurs, vous comprenez ce que je veux dire?

Et Dieu sait qu’il courait, l’animal! il s’en donnait à cœur joie! L’envie pouvait lui en prendre à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit; le jour, bien sûr, cela n’avait pas tellement d’importance, parce que le soleil qui entrait à flots à travers les vitres de la maison dissipait les mystères de la nuit et même si je sentais la peur me serrer la gorge je pouvais toujours me réfugier dans les jupes de maman; la nuit venue par contre c’était une autre paire de manches, l’atmosphère devenait lourde, et quand la chose commençait à fouiller les recoins secrets du grenier on pouvait imaginer qu’elle prenait n’importe quelle forme, là-haut dans les tréfonds de l’obscurité.

La première fois que je l’ai entendue, cette bête, j’étais vraiment très jeune, c’était au milieu de la nuit, je ne sais pas trop quelle heure il pouvait être, tout ce que je me rappelle c’est qu’il faisait noir comme dans un four, le sol du grenier s’est mis à grincer, à chuinter, je suis resté un long moment les yeux écarquillés dans l’obscurité totale, à essayer de dominer ma peur, mais le chuintement persistait, j’imaginais un gros ver de terre se vautrant dans une mare de salive blanchâtre et roulant des yeux morts, un instant plus tard je me levais d’un bond et je courais vers le lit de mes parents en pleurant à chaudes larmes, je les ai réveillés en sursaut, je crois qu’ils n’ont pas tellement apprécié, ils m’ont cajolé comme ils ont pu, nous avons écouté ensemble le bruit que faisait la bête, on n’entendait presque plus rien, maman m’a expliqué que ce n’était que le bruit du vent, et même si ce n’était pas le vent alors c’était une chose tellement minuscule qu’il était risible, à mon âge, de s’en effrayer. Papa a grogné et s’est retourné en ordonnant qu’on le laisse tranquille, maman m’a embrassé, elle m’a serré dans ses bras, ma maman est la plus gentille de toutes les mamans du monde, elle est une des plus fortes aussi, et c’est vrai qu’en écoutant mieux, en essayant de dominer les battements de mon cœur, je ne percevais plus qu’un bruit ridicule, et le ver qui produisait ce bruit en rampant ne pouvait pas mesurer plus de trois centimètres de long, à peu près la taille des lombrics que je trouvais dans le terrain vague et qu’avec mon copain Olivier on s’amusait à couper en morceaux et c’est vrai qu’on ne rencontrait en les torturant aucune résistance, il n’y avait vraiment pas de quoi faire des insomnies. Je suis allé me recoucher, j’ai essuyé mes larmes et je me suis endormi d’un bloc.

Quelques nuits plus tard la chose a recommencé, mais le bruit était devenu plus fort, on aurait dit que la bête avait grandi dans l’intervalle, ce qui était logique somme toute, le ver faisait comme moi, cette semaine maman m’avait mesuré contre le mur de la cuisine et elle m’avait annoncé, émerveillée, que j’avais pris deux centimètres et demi, que j’allais devenir aussi grand et aussi fort que papa, peut-être même davantage, et puis papa et maman s’étaient disputés à propos d’une histoire de boutons de manchette, je ne comprenais pas comment on pouvait se disputer si fort pour quelque chose d’aussi insignifiant, je crois que maman avait un peu pleuré après cette dispute heureusement que j’étais là pour la consoler, mais le résultat de tout ça c’est que le soir même le ver s’était remis à ramper, à ramper au-dessus du plafond de ma chambre, au bruit qu’il faisait on comprenait qu’il avait bien grandi lui aussi, de temps en temps il s’arrêtait, juste au-dessus de moi, est-ce qu’il n’était pas, par hasard, en train de m’épier à travers un trou du plafond, à travers le trou du lustre par exemple…?!? Cette nuit-là les choses étaient devenues nettement plus sérieuses, ce n’était plus le bruissement discret et infime d’un ver enfant qu’on entendait, c’était le craquement des anneaux d’un ver adulte, bien proportionné, et véritablement dangereux.

Et ça grattait, là-haut, ça grattait toujours, j’ai serré les dents, j’ai résisté aussi longtemps que j’ai pu, comme le bruit s’amplifiait j’ai compris que le ver était en train de dévorer quelque chose, - quelque chose, mais quoi? les ouvriers qui avaient construit la maison avaient-ils oublié des feuilles de salade sous les lattes du plancher? - en tout cas l’animal mangeait, de toute la force de ses petits crocs, quand je l’ai imaginé avec ses yeux sans expression prêt à se laisser tomber sur moi à travers l’ouverture, je me suis levé comme une fusée et je suis allé encore une fois me réfugier dans la chambre de mes parents. Ce coup-là ça n’a pas été aussi facile, maman m’a serré dans ses bras pour me consoler mais papa ne s’est pas contenté de grogner et de se retourner, il s’est dressé sur le lit et il roulait des yeux furieux et il s’est mis à hurler que sa maison était propre et solide, qu’il n’était pas question qu’un gros ver se mette à creuser le plancher des combles pour se laisser tomber sur mon lit, que j’étais un grand garçon maintenant qu’il était crevé qu’il devait dormir parce qu’il allait encore avoir une fin de semaine difficile et que je devais retourner me coucher et plus vite que ça. Cependant le ver était toujours là, creusant avec obstination, il n’était pas question de m’exposer davantage à son appétit, je me suis jeté contre la poitrine de maman en pleurant, papa m’a crié fous le camp dans ta chambre et moi j’ai répondu pas question pas question pas question, alors papa m’a empoigné par le col de mon pyjama et il m’a donné une fessée, la plus forte des fessées que j’ai jamais reçues de ma vie, il criait comme un fou que je devais le laisser dormir et il postillonnait et maman pleurait elle aussi et elle criait : mais laisse-le donc tranquille, arrête mais tu vas le tuer…??? et moi je hurlais comme un damné, papa tapait et tapait et criait comme jamais encore je ne l’avais entendu crier même après ma mère, - et le ver, là-haut, qui devait ricaner devant cette scène de désolation! Puis papa a fini de taper, mes fesses saignaient, je ne pouvais plus bouger, je n’avais même plus la force de pleurer et j’entendais papa respirer très fort il était épuisé par sa grosse colère et j’avais peur, oh si peur, maman me caressait les cheveux et me faisait des petits bisous en me disant oh mon chéri tu sais il faut que tu dormes, papa a recommencé à crier fous-moi ce môme dehors maintenant il faut absolument que je dorme!!! et moi j’ai recommencé à pleurer mais je ne pouvais même pas bouger et j’ai senti que papa m’agrippait à nouveau par un pan de ma veste alors j’ai hurlé comme un malheureux non non non pitié!! et maman pleurait elle aussi arrête maintenant c’est ridicule tu vas finir par le tuer ce gosse mais tu est complètement cinglé??? et papa a répondu en hurlant que oui, que si on ne le laissait pas dormir une heure ou deux tranquille il allait devenir vraiment cinglé, et maman s’est levée en m’emportant dans ses bras et moi je hoquetais, j’avais la respiration coupée et maman m’a ramené dans ma chambre et je me suis agrippé à elle en criant maman surtout ne me laisse pas seul!!! et elle m’a dit non, mon chéri bien sûr que je reste avec toi cette nuit tu vas pouvoir dormir tranquille et je t’en supplie arrête de pleurer et fais un gros, gros dodo maintenant.

Cette semaine-là, papa n’est pas rentré du travail. Il lui arrivait de partir en voyage pendant deux ou trois jours, mais cette fois il est resté absent plus longtemps, quatre, puis cinq, puis six jours, et même bien davantage; au bout d’un moment j’ai arrêté de compter, j’étais plutôt satisfait, mes fesses portaient encore les traces de sa colère et ce répit me convenait tout à fait, sauf que maman avait l’air triste, préoccupé, elle essayait de me le cacher mais je sentais que quelque chose n’allait pas, je me gardais bien de lui poser la question parce que pour rien au monde je n’aurais voulu détruire notre fragile équilibre et le soir je pouvais me glisser dans son lit et je m’endormais en posant ma main sur son ventre et le ver, le gros ver des combles avait cessé de se promener.

Le temps a passé, papa ne revenait toujours pas, maman paraissait de plus en plus nerveuse, elle sursautait chaque fois que le téléphone sonnait, elle rentrait souvent tard dans la nuit, de jeunes et jolies baby-sitters venaient me garder pendant ses longues absences, j’imaginais qu’elle partait alors à la recherche de papa, et je craignais, seul dans mon lit, de le voir soudain réapparaître, j’appréhendais le retour du ver, mais il ne se passait rien de tout ça, les filles qui me gardaient étaient des accros de télé et elles restaient toute la nuit les yeux scotchés au poste, au matin elles repartaient avec des traits bouffis, et maman de nouveau était là dans son lit, le visage fatigué, mais paraissant si heureuse que je lui pardonnais d’avoir failli m’abandonner.

Et puis, au cours d’une de ces nuits d’errances, j’ai entendu le ver revenir. C’était juste avant l’aurore, il s’était produit un grand remue-ménage dans la maison, des gens étaient entrés, sortis, des portes avaient claqué et dans les combles la reptation du ver avait repris. Immédiatement mon corps s’était couvert de chair de poule, j’avais bondi pour retrouver maman dans son lit, ma jambe avait buté contre un morceau de chair qui ne lui appartenait pas, un grognement d’ours avait retenti dans la chambre, sur le coup j’avais pensé pas possible est-ce qu’il est revenu?!? la lumière avait jailli du plafonnier, mais ce n’était pas lui, non, pas mon père, mais une espèce de gros type brun, gras, avec des petits yeux très rapprochés et des rouflaquettes de bourgeois du dix-neuvième comme j’avais pu en voir dans les livres d’histoire de maman, et l’homme m’avait fixé d’un air étonné, il ressemblait un peu à un cochon réveillé en sursaut, qu’est-ce que ce morpion fabrique ici?? avait-il prononcé dans le silence, et maman lui avait répondu t’occupe je t’expliquerai, elle avait poussé un gros soupir et elle m’avait raccompagné dans mon lit et elle m’avait tenu la main et caressé les cheveux jusqu’à ce que je m’endorme et le ver s’était tenu tranquille jusqu’au lever du soleil.

Il n’est pas resté très longtemps, le type aux rouflaquettes. A peine deux ou trois nuits. Assez longtemps cependant pour faire monter ma peur et ma haine : après tout, qui me disait qu’il n’était pas aussi méchant que papa? La nuit précédant son départ j’étais resté éveillé pendant de longues heures, claquant des dents, sanglotant comme une Madeleine, tandis que dans les combles se déroulait un étrange combat, - car le ver n’était plus seul, là-haut ; il était aux prises avec une autre bête, dont j’entendais le grattement produit par les petites griffes acérées. Des bruits de lutte, entrecoupés de halètements sauvages. Terrorisé, j’attendais l’issue de cet affrontement, pendant que me parvenaient d’autres soupirs, d’autres cris, de la chambre de ma mère, est-ce que là-bas aussi ils se battaient? Les yeux fixés sur le plafond, j’étais resté paralysé jusqu’au petit matin; peu à peu le combat avait cessé, le ver s’était tu, on n’entendait plus que le piétinement nerveux de l’autre bête.

Le lendemain le gros lard n’était plus là, maman avait encore ses yeux rouges et elle m’emmenait chez la gardienne qui voulait à tout prix me faire déchiffrer les lettres de ses pots de yaourt, je passais là-bas des journées pénibles et solitaires malgré la présence de deux autres marmots dont la vieille s’occupait aussi, deux monstres qui ne pensaient qu’à une chose, me faire mal et me faire gronder, me faire gronder par la méchante gardienne qui avait deux verrues poilues aux coins de la bouche et qui ressemblait au grenadier de l’Empire dont la gravure était accrochée à l’un des murs du salon et le soir je revenais chez maman mais je ne passais pas toujours la soirée avec elle parce que de temps en temps la baby-sitter revenait me garder et maman ne rentrait que tard dans la nuit, et la bête qui avait mangé le ver restait tranquille, rien de spécial ne courait au plafond ces soirs-là, de toute manière maman me disait: un jour, tu sais, tu n’auras plus peur de la bête qui court dans les combles parce que ce n’est en fin de compte qu’un tout petit animal, et tu grandis, tu grandis vite tu le sais mon chéri? regarde la marque qu’on avait faite le mois dernier sur le mur de la cuisine, aujourd’hui tu vois où tu es? au moins trois centimètres au-dessus, si tu continues… et elle ne terminait pas sa phrase bien sûr, elle ne pouvait plus me comparer à papa parce que depuis le temps qu’on ne l’avait pas vu on ne savait plus très bien quelle pouvait être sa taille, elle me disait grand comme tu es tu ne dois avoir peur ni d’un ver ni d’une souris, il t’en faut certainement bien davantage, et disant cela elle se passait une dernière couche de rouge à lèvres et elle sortait travailler, et elle rentrait tard, de plus en plus tard, en tout cas à ce que je pouvais me rendre compte.

Un jour en revenant de chez la gardienne j’ai trouvé la maison complètement vide, maman n’était pas là et la baby-sitter non plus, j’ai attendu un long moment, j’ai allumé la télé, je crois que je me suis endormi devant le poste parce que lorsque j’ai rouvert les yeux j’ai trouvé l’écran envahi par une terrible tempête de neige et il faisait noir tout autour, au grenier la corrida avait repris, la souris ou le rat s’était remis à courir en tous sens, d’autres sons s’étaient ensuite mêlés à cette cavalcade, comme des bruissements d’ailes, qu’est-ce qui se passait donc là-haut? Ces trépignements bénins ont peu à peu fait place aux clameurs d’une violente bataille, je me suis levé d’un bond et je me suis mis à courir dans toutes les pièces en appelant maman, maman, mais elle n’était pas là, elle n’était pas rentrée, pourquoi m’avait-elle laissé seul alors que, là-haut, le combat prenait maintenant des proportions gigantesques? On aurait dit une chasse à courre, des couinements déchirants résonnaient, et puis quand tout a été fini j’ai entendu un pas effroyablement pesant faire trembler le hourdis, en même temps qu’une respiration sifflante et retenue, comme un monstre préhistorique qui vient de faire un effort terrible et qui ne veut pas se faire entendre de la proie qu’il épie.

Cette proie, c’était moi, bien sûr. Moi, sa prochaine victime. Qu’est-ce que je pouvais faire pour lui échapper? J’imaginais un énorme chat-huant, ou un vautour peut-être, infiltré chez nous par un défaut du toit, qui attendait que je m’endorme pour venir me dévorer. Au moment où je me blottissais dans le fauteuil avec un coussin sur la tête pour me protéger du bec du grand oiseau, j’ai entendu du bruit à la porte d’entrée, quelqu’un qui essayait de faire tourner quelque chose dans la serrure, et là j’ai eu si peur que je crois que j’ai fait pipi dans mon pantalon, je me suis mis à crier, à crier, est-ce que c’était l’oiseau qui venait me rejoindre, ou un cambrioleur qui venait piller la maison, ou encore un autre genre de monstre? Alors que je courais dans le couloir comme un fou, j’ai senti une main me saisir à l’épaule, j’ai hurlé je ne veux pas que tu m’emportes je veux retrouver ma maman!!! et une grosse voix m’a murmuré à l’oreille ne t’en fais pas petit c’est la police, on ne te veut pas de mal, tu ne peux pas rester tout seul dans cette baraque, tu comprends? Je me suis débattu encore un peu et quand le policier m’a expliqué qu’il m’emmenait justement revoir ma mère là je me suis calmé et je me suis laissé aller dans ses bras et je me suis endormi d’un seul coup avant même d’avoir quitté la pièce, sans m’inquiéter davantage de mon bermuda tout trempé.

Je me suis réveillé au commissariat de police, en tout cas c’est comme ça que le policier a appelé l’endroit où il m’avait amené, et je me suis senti joyeux parce que maman était là, dans l’entrée sur la gauche, assise sur un banc de bois, je me suis échappé des mains du policier et je suis allé l’embrasser, elle souriait mais elle avait les yeux rouges et la figure toute barbouillée, elle m’a pris la main en silence, juste en poussant un gros soupir et elle me donnait de petits baisers partout dans le cou sur le front sur les joues puis elle m’a dit je suis contente de te revoir mon chéri j’espère que tu as été sage? En même temps elle me regardait droit dans les yeux comme si elle avait une terrible nouvelle à m’annoncer, elle me prenait la tête dans les mains et c’est là que je m’apercevais qu’ils lui avaient passé les menottes, elle avait de grosses taches rouges sur sa veste et sur son chemisier, mais qu’est-ce qui s’était donc passé, qu’est-ce qui était arrivé à ma pauvre maman?!? elle ne me laissait même pas le temps de lui poser la question, elle me disait simplement il faudra que tu sois fort, que tu sois sage, mais tu y arriveras parce que tu es un grand garçon mon chéri, tout finira par s’arranger, celle qui te gardera sera une dame très gentille et puis tu pourras venir me voir tous les jours en fin d’après-midi, tu me diras ce que tu as fait à l’école et je t’aiderai comme d’habitude à faire tes devoirs, et moi je me demandais pourquoi il fallait qu’encore on se sépare, je ne comprenais pas ce qu’ils allaient lui faire et pourquoi ils devaient l’emmener, et elle me disait : ne t’en fais pas et ses yeux se voilaient déjà de larmes, et le gros policier m’attrapait par la manche et me disait allez mon gars il va falloir y aller, alors moi d’un seul coup je le fixais droit dans les yeux et je sentais monter la haine, parce qu’on allait UNE FOIS DE PLUS me séparer de ma maman, et je me mettais à penser aux bêtes qui couraient au-dessus du plafond de ma chambre et je me disais non, non, ne revenez pas!!! mais en même temps je voyais se former un petit sourire entendu sur la bouche souillée de ma mère et un frisson d’épouvante courait sur le dos du policier, - le policier qui ne comprenait pas encore d’où lui venait cette intuition soudaine, - mais patience, patience! il finirait bien par la connaître, la dure et triste vérité! là-haut le ver avait mangé la salade et le rat avait mangé le ver et le hibou avait mangé le rat et il restait encore de la place, beaucoup de place, pour d’autres animaux encore plus féroces, - un loup un tigre ou un serpent , - avec de longues années devant eux pour construire leur tanière dans mes combles et pour grandir, grandir, en même temps que moi.

Aleph Zero

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