Impressions d'Olivier de fin Octobre 2001 !!!



Saigon le 25 octobre 2001.

Outre les centaines de petits évènements que j'ai l'occasion de vivre quotidiennement, il est arrivé, le mois dernier, une catastrophe qui me dépasse complètement. Je ne cherche pas à comprendre ce qui se passe et moins encore à prendre position. Je fais confiance aux dirigeants que nous avons élu : c'est leur besogne que de solutionner au mieux ces problèmes.
Il n'empêche que, comme beaucoup, je vais être obligé de composer avec les conséquences de cet épisode dramatique. Dieu m'a gardé d'être sur zone au "mauvais" moment. Mon "retard", par rapport au calendrier initial, est maintenant pleinement justifié! J'attendais la traversée du Pakistan, de l'Afghanistan et de l'Iran comme un "voyage dans le voyage". Pour l'heure, je continue, même si le programme change. Et puis, ce mini-rêve, irréalisable pour l'instant, me poussera peut être à repartir un jour...
La vie n'est qu'une succession d'imprévus! Par contre, si j'accepte avec confiance ces imprévus, je ne veux pas les subir. Pas question, donc, de tout arrêter et rentrer pour venir "psychoter", en groupe, devant un écran. Mon écran, je le répète, c'est la vie. Je ne veux pas me contenter de la regarder, de me lamenter, d'épiloguer, d'attendre... La vie, on est dedans, pas devant. Ce que je souhaite, c'est gérer au mieux tout ce qui m'arrive, simplement et à fond. Mais, avancer implique que l'on ait choisi au préalable une destination et un chemin. C'est vrai pour notre vie morale, spirituelle. Ca l'est aussi pour rejoindre notre plage préférée...
C'est fou, d'ailleurs, le zèle que l'on peut mettre a vouloir arriver aussi sûrement dans... du sable!! Bref, aujourd'hui, je dois prendre un nouveau chemin pour rejoindre mon pays préféré... Les gagnants sont donc, dans l'ordre : la Chine, la Mongolie, le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, la Republique Tchèque, l'Allemagne et...
Senlis!!! Oui, je sais, il va faire froid, très froid, trop froid. Au moins, les années que j'ai pu passer en short à faire mes essais de résistance au froid seront, elles aussi, justifiées... Qui ne tente rien n'a rien!! Arrivée prévue à Paris : 2002.

Le chemin est encore long...

Voici, pour l'instant, le récit du dernier mois.

De la Thailande, où j'ai passé quelques mois, je suis rentré au Cambodge par Poipet le 21 septembre. Fossé gigantesque, au moins sur le plan du développement, entre les deux pays. Un exemple (auquel je suis particulièrement sensible) : des routes parfaites en Thailande, avec deux mètres de piste cyclable de chaque côté, on passe, au Cambodge, à ce qui doit se faire de pire sur la planète : un goudron pourri, déformé en tôle ondulée! Je connaissais ce phénomène sur les pistes, mais là, en asphalte, c'est cent fois pire... Trous énormes et jonchés de détritus, poussière affolante, welcome to Cambodia!! Piétons, vélos, motos, pick-up-taxis remplis au dessus du ras-bord et camions défoncés circulent dans un non-ordre parfait. Heureusement, je suis accueilli dans le centre Krousar Thmey ("Nouvelle Famille") de Sisophon pour la première nuit (à cinquante kilomètres de la frontière). Alain Courau m'avait donné l'adresse... Krousar Thmey est une ONG d'initiative franco-cambodgienne fondée il y a tout juste dix ans en reaction a la situation d'enfants orphelins dans un camp de refugies de la frontiere Thailandaise. Elle est la première à s'être occupée d'enfants défavorisés au Cambodge. Depuis, quel chemin parcouru!! Vingt sept programmes sont en place dans le pays, tous gérés par des Cambodgiens. Plutôt que l'assistanat, Krousar Thmey a choisi, dès le début, la responsabilisation. Seuls quelques (trois) volontaires francais y travaillent et apportent au siege un indispensable controle de gestion et un soutien a la communication. Quelques interventions ponctuelles d'experts etrangers completent le panneau, notamment dans le cadre de formations professionnelles (en faveur d'enfants aveugles) ou culturelles (le dessin comme terrain d'expression d'enfants sourds).
N'hésitez pas à aller consulter leur site pour de plus amples informations : www.krousar-thmey.org A Sisophon, justement, il y a plusieurs programmes. Je passe donc deux jours avec les enfants et découvre, entre autres, les fameuses danses traditionnelles... Sans transition, je me retrouve de nouveau sur cette piste-billard si agréable... La circulation défie même la loi de la jungle mais, paradoxalement, je m'y sens à l'aise... Il ne suffit pas de gérer les motos, vélos, piétons, camions, 4x4, charettes, motoculteurs. Les plus dangereux sont ces satanés trous!!
Eux ne bougent pas. Ils vous attendent, tapis dans la poussière... A 20-25 km/h, c'est du sport!! Je sais que cela pourrait être fatal à une jante.
Ou même les deux d'ailleurs... Camions et voitures ne ralentissent pas pour se doubler et encore moins pour se croiser, surtout quand il n'y a pas la place... Le rétro est souvent salvateur, tellement plus utile qu'un casque! Parfois, il fait peur (le rétro) : un camion énorme arrive derrière moi, soulevant des nuages de poussière. Je m'apprête à être noyé quand, soudain, avant de me dépasser, son pneu avant droit éclate! Le chauffeur pile essayant de diriger son camion. J'assiste au rodéo de ce monstre d'acier en direct dans mon rétro. Le bruit est effrayant. J'ai l'impression que le camion ne va jamais s'arrêter et va me pulvériser...!
Il s'arrête! Petits coups de klaxon : le chauffeur est mort de rire... MOI NON PLUS!!! L'enfer continue. Maintenant, ce sont les yeux, la gorge et même les bronches qui me brûlent. Un bon petit mal de tête apparaît... Je demande l'autorisation pour tirer un bidon d'eau au puit d'un village. Les enfants s'agglutinent immédiatement. Des yeux noirs, immenses, épient chacun de mes gestes. Cinq litres d'eau et mon joli "bronzage piste" fait de poussière brune mêlée de transpiration disparaît... Les enfants sont morts de rire. Peut-être parce que je suis redevenu blanc...?? Le vélo tient merveilleusement bien le coup et, malgré les chocs permanents, ne donne aucun signe de faiblesse. Quelle horreur que son vélo qui commence à geindre, grincer ou claquer. Je le connais par coeur et sais tout de suite si quelques chose ne va pas! Parfois, j'aimerais être aussi attentionné avec les bipèdes... Je m'arrête déjeuner sous un arbre, à la sortie d'un village. Deux gamins puis, très vite, vingt arrivent de tous les côtés (rappelons que plus de cinquante pour cent de la population cambodgienne à moins de quinze ans...). Curiosité, regards interrogateurs, palpation des sacs... Soudain, un gamin pousse violemment un pauvre bonhomme du même âge pour s'approcher du vélo. L'autre, interloqué, rétorque gentiment qu'il était là avant. Fatal! Un caid, même de dix ans, ne se laisse pas traiter de la sorte. L'air mauvais, le regard fixé sur son adversaire, le torse(!?) bombé, il le cogne d'un coup sec en plein visage avant de lui décocher un coup de genou dans les côtes. Je n'ose pas m'en mêler et me contente de fixer furieusement le dit sale gosse qui ne baisse pas les yeux. Il saisit alors son lance-pierres et, à bout portant, tire une pierre grosse comme un calo en pleine poitrine du petit qui se met bien normalement à hurler de douleur. J'hallucine complètement!! Un plus grand intervient enfin et balance une torgnole monumentale au caid avant de l'expulser à coups de pieds. Ce dernier n'a pas sourcillé. Il tourne les talons et s'en va d'où il est arrivé. Un dernier regard, rempli de haine.
Je repars moi aussi, de l'autre côté. Avant d'avoir fait dix mètres, un coup de feu déchire l'air bouillant de ce début d'après-midi, juste derrière moi, à l'endroit même où il y a les enfants... Tout s'affole dans ma tête. Je plonge les yeux dans le rétro et m'apercois que c'est le pneu d'une voiture qui vient d'éclater brutalement. Violente la digestion!!! Ce ne sont d'ailleurs pas les trous de la piste qui vont me calmer. On s'y fait quand même, à force de résignation... Toujours cette alternance de vastes plaines inondées où pousse le riz et la traversée de villages. Les "hello" et les "bye-bye" fusent de toutes les bouches. Finis les "bonjour"... Ah, tiens, eux ils n'ont pas l'air content!! Trois gars sont au milieu de la route et m'ordonnent de stopper en hurlant. Ils font barrage avec leurs vélos. Vues les tronches, ce n'est pas pour parler de la météo : traits contractés, yeux exhorbités, pas franchement louches mais franchement pas gentils... Là, tout de suite, maintenant, il faut prendre une décision. Leurs vélos sont pourris, pas d'arme, il y a peut-être de la haine dans leur regard mais aussi beaucoup de peur, la route est assez fréquentée... ma décision est prise : j'enfonce! D'abord le tas puis les chaussures au fond des cale-pieds... Poussée d'adrénaline.
Surtout ne pas se retourner ni même regarder dans le rétro : à plus de 35km/h dans les trous, j'ai besoin de les voir arriver, tous. Pas le moment de s'étaler!!! L'adrénaline me tire pendant encore cinq kilomètres.
Je planque mon vélo et m'effondre dans un fauteuil pourri en osier. Pause coca. On va attendre un peu, hein!! J'arrive enfin à Siem Reap. Il y a un Sofitel... Jamais je n'ai été aussi sale après une journée de vélo. J'entre dans le temple de la perfection et de la propreté... Pendant que j'attends le 'resident manager', on m'apporte une serviette rafraichissante, blanche. J'aimerais pouvoir me défiler et dire que je n'en ai pas besoin... Pas le choix : ils sont cinq à attendre et à me regarder, suspendus, en apné... J'ose... J'ose aussi regarder la serviette après un seul passage sur mon visage... Conclusion : le personnel Sofitel est formé à toute épreuve! Pas une moquerie ni même un commentaire! Je rends la serviette "bronzée" en demandant directement la poubelle... L'hotel est flambant neuf. J'avais oublié comme tant de luxe pouvait être possible. Je commence par une douche et n'utilise finalement qu'une seule des huit serviettes, qu'un seul des quatre types de savon et d'ailleurs qu'une seule des deux cent soixante treize positions du jet de la douche... Suit le buffet : monumental. Du sushi au roquefort en passant par les tomates mozarella et l'opéra en dessert, il y a de tout... Je décide de rester une semaine à Siem Reap. D'abord, parce qu'il y a les temples d'Angkor à moins de dix kilomètres, ensuite, parce que c'est mon anniversaire samedi... Et devinez quoi!!?? Une masseuse thailandaise de l'hôtel est aussi née le 29 septembre... Pas possible de refuser son invitation : nous allons fêter notre anniversaire ensemble!! Quand je pense à Mohammed, l'année dernière, qui m'avait séquestré pendant trois jours pour me revendre du hash... cet anniversaire sera sûrement plus sympathique!! La semaine se passe donc à visiter les différents temples alentours et à prendre des photos. Avec le Machu Pichu, c'est le plus beau site construit par l'homme qu'il m'ait été donné de voir. Je suis pratiquement seul à chaque fois. Pas un touriste!! Ces têtes monumentales, fixées dans la pierre, ces bas-reliefs si fins et qui semblent animés... Je suis subjugué, abasourdi. Inutile d'aller plus loin dans des descriptions qui seraient vaines... Franchement? Allez-y... De retour à l'hôtel, une représentation de danses traditionnelles a lieu. Six danses différentes sont interprétées. Je tombe véritablement sous le charme de cette beauté mêlée de grâce.
Tout est agréable, extraordinairement feminin... Nous sommes trois dans la pièce. Enfoncé dans mon gros fauteuil en cuir, face aux danseuses, je ne perds pas une miette du spectacle. Je suis le roi, on danse pour moi! Notre journée d'anniversaire n'est pas moins riche. Elle commence par une visite dans un temple perdu au milieu de la forêt : offrandes aux moines qui y vivent et à Boudha. J'ai demandé a Watsamone qu'elle me montre et m'explique tout ce qu'elle faisait de particulier pour son anniversaire. Elle est très touchée que je m'intéresse à cela. Après tout, c'est aussi mon anniversaire, non? Nous partons ensuite à moto visiter un autre temple à plus de 35 kilomètres. La route est juste splendide... L'après-midi est réservé au ventre : nous ne faisons que manger, sans interruption!!! Enfin, la soirée... Elle commence par une amende pour passage en plein sens interdit. Comme je conduis, je paye : 3000 riels soit 6 francs, directement de poche à poche... Le dîner n'est que la conclusion logique de "l'après-midi ventre". Très vite, tout le monde se retrouve en boîte. Une vingtaine d'amies de Watsamone sont venues. Les hommes ne sont vraiment pas nombreux. Enfin, si, il y a moi.
Et quel homme!! Les bières defilent. En tant qu'homme, je me dois d'être à la hauteur. Parfois, j'aimerais être fille... Soudain, le DJ lance un "happy birthday". Seule Watsamone est sur la piste. Le "happy birthday" n'en finit plus... Bientôt, Watsamone est en larme. Une copine la rejoint. Le DJ en remet une couche. Je n'ai pas le choix. Je remplace la copine...
Je me sens bien ridicule. Je suis le seul étranger dans la boîte... Enfin, tout le monde se décide à nous rejoindre. La bière détend l'atmosphère... Joyeux anniversaire et merci les filles de m'avoir montré un peu de votre vie... Peut-être ne nous reverrons nous jamais... Ou plutôt : peut-être nous reverrons nous un jour!!

L'étape suivante est Battambang, de l'autre côté du lac Tonlé Sap.
J'y vais en bateau depuis Siem Reap. La traversée dure trois heures.
Magique! Avec notre petites embarcation rapide de moins de trois mètres, nous slalomons entre les bosquets qui sont en fait les cîmes des arbres immergés. Un canal est plus ou moins tracé dans la végétation mais il arrive que nous nous "enalguions". Partout, des villages flottants... La pêche est bien sûr l'activité principale : le Tonlé Sap est un des lacs les plus poissonneux du monde! Les paysages sont magnifiques et je me laisse volontiers griser par la vitesse et tant de beauté. Parfois, un oiseau surpris s'envole devant nous. Les pauvres pêcheurs, prisonniers de leurs longues barques plates ne peuvent pas s'enfuir aussi aisément et sont obligés de subir les vagues que nous provoquons... Arrivé a Battambang et après un petit tour dans la ville, je fonce au centre Krousar Thmey. Ici, le programme est en faveur d'enfants aveugles et d'enfants sourds. Krousar Thmey a même créé le Braille en cambodgien pour que ces enfants aient accès à l'éducation! Une première!! L'apprentissage de la musique et de la danse en plus de la scolarité, constitue également une part importante du travail des enfants.

Les quatre jours qui suivent sont parmi les plus difficiles depuis le début de mon voyage. Difficultés physiques. La piste, de plus en plus défoncée, m'use. Le mal de crâne apparaît systématiquement après dix kilomètres, la poussière ronge tout ce qui peut ressembler à de la muqueuse, le dos subit bientôt chaque aspérité de terrain et quand les aspérités font un mètre de profondeur... Sans cesse, je suis obligé de tirer sur un muscle ou un tendon pour retrouver un équilibre perdu. La selle, elle aussi, accompli sa besogne, avec une régularité exaspérante.
Chaque mètre devient un calvaire et pourtant, il faut continuer, arriver jusqu'à la prochaine ville pour dormir. Pas question de planter la tente au milieu des rizières! Ce qui devait arriver, arrive : mon genou gauche ne réponds plus ou plutôt il hurle : "stop"! Ce doit être un nerf coincé : la douleur commence sous et en haut de la cuisse, passe sous le genou et finit au niveau de la cheville. On s'en fiche, non?? Allez! Plus que 35 kilomètres avant l'étape... Heureusement, je n'ai que 15 kilomètres à faire au milieu des trous car la piste devient miraculeusement bonne les 20 derniers kilomètres... La jambe droite est en pleine forme et m'amène fidèlement jusqu'à un petit hôtel. Une journée de pause pour laisser reposer la traîtresse et je repars. L'amélioration est à peine perceptible mais je me suis habitué. Résultat, je pédale les 107 kilomètres de la journée avec une seule jambe!! La route est tout de même un peu meilleure.
Seuls les ponts et gués obligent cette satanée jambe gauche à se réveiller. En général, une pause coca suit de très près... C'est à chaque fois l'occasion de "discuter" avec une famille et, bientôt, la moitié du village!! Grimaces et blagues internationales font rire les adultes. Les enfants, visiblement plus lucides ou alors plus francs, semblent pris de pitié... C'est le moment de repartir!!

Phnom Penh n'est plus très loin et la route est asphaltée, si, si!!
Les paysages n'ont guère changé : toujours ces rizières...
Irrégulièrement, d'immenses palmiers s'élancent vers le ciel. Mais leur tronc, si droit et si fin soit-il ne peut pas se détacher de la rizière nourricière... Alors, comme pour cacher leur incapacité d'aller plus haut, ils arborent une éspèce de coiffe, boule de palmes, démesurément ridicule par rapport à la taille de leur tronc. Ils sont là, immobiles, s'imposant comme sentinelles de la plaine...

Un gars se positionne derrière moi et roule à mon allure. Il est casqué et je ne peux pas voir sa tête. J'accélère, il accélère, je ralentis, il ralentit... Presque dix minutes se passent ainsi. Ce genre de situation m'horripile au plus haut point. J'accélère alors un grand coup portant mon allure à près de 40km/h. Brusquement, je pile et m'engage sur un chemin pour m'arrêter cinquante mètres plus loin, à l'ombre. Le gars est là... Il arrête sa moto, sort la béquille et enlève son casque : bonne tête, pas inquiétante. Il m'explique alors qu'il est prof d'anglais dans le camp qui se trouve au bout de ce chemin... Il m'invite alors... à donner un cours d'anglais!! Me voilà donc dans une salle de classe, en plein milieu d'un camp vaguement militaire et en train de demander à des élèves leur nom, prénom, âge, sport préféré... Certains s'essayent ensuite à un petit tour en vélo : une seule chute à déplorer!! Bon exemple d'une situation ambigue au départ et qui se dénoue finalement très bien!

J'arrive à Phnom Pehn. C'est une ville.
De nouveau, je suis accueilli dans un centre Krousar Thmey : celui-là regroupe les bureaux. Petite pause bien agreable en perspective... Je veux en finir avec ce genou qui continue de se faire remarquer! Je loge chez Benoit Duchateau, le fondateur de Krousar Thmey et qui possede une maison (ancien restaurant) attenante au centre. Quel plaisir que ces dix jours de repos! Merci a Benoit, Pierre-Marie, Leac, Florent, Frederic, Celia et Stephanie pour leur simplicite, leur disponibilite et leur gentillesse!
Merci aussi a la cuisiniere pour le pot-au-feu, les pizzas, spaghettis et autres mousses au chocolat... Vous, habitants de France vous ne pouvez malheureusement pas comprendre!! Essayez de manger du riz matin, midi et soir, tous les jours, pendant deux mois... Alors, peut etre, vous apprecierez a sa juste valeur les plats que vous dites aimer... Un veritable brie bien fait, n'est ce pas le fin de la faim?? Demandez a la Stephanie ci-dessus nommee, elle saura vous en parler... Bref, dans notre petite vie d'expatries, l'alimentation est un facteur important et qui peut conditionner tout l'equilibre psychologique... Les petites seances de cinema au centre culturel francais font elles aussi du bien... Les journees se passent a visiter tranquillement la ville et a repondre a vos nombreux messages... Guilhem, un ami de Soezic, me fait decouvrir l'association pour laquelle il travaille : Pour un Sourire d'Enfants. Un des programmes est l'aide aux enfants de la decharge de Phnom Penh. Le centre, tres important, encadre plusieurs centaines d'autres jeunes : prise en charge de la scolarite et des formations professionnelles. Merci Guilhem et fais attention, tu as encore 12 gamins pendus au bras gauche et 27 accroches dans le dos!! (Pour information, Guilhem est un peu plus grand et plus fort que la moyenne locale....). Au milieu du sejour, je reprends contact avec un ami que j'avais rencontre en Thailande chez Soezic. Il s'appelle Arnaud Terrier. Il est maintenant au Cambodge, a Phnom Penh d'ailleurs... Il lui reste deux mois a passer en Asie. Il n'a jamais fait de velo de sa vie ni meme de sport. OK, ca roule, nous ferons le Vietnam ensemble, a velo bien sur!!!! Chez Krousar Thmey, on l'appelle deja "Arnaud Courage"... Un dernier petit week-end a Kampong Som, sur la plage... L'eau et trop chaude, impossible de se baigner. Le sable est trop blanc, impossible de laisser reposer les yeux. Le soleil brille trop, impossible de ne pas bronzer. Les noix de coco sont trop fraiches, impossible a rechauffer... Week-end difficile. Heureusement, les "motos-doup" qui nous promenent de plages en plages sont d'une gentillesse toute agreable... Non, non, ils ne cherchent jamais a nous arnaquer, ca c'est pas vrai. Non, non, on n'est pas oblige de se battre a chaque fois... Bref, c'est fatiguant d'arriver enerve sur la plage. Et puis cette eau toujours trop chaude... Une matinee est consacree a la visite d'un autre programme Krousar Thmey, celui la justement ou travaille Alain Courau. Ici, on forme des jeunes au metier de pecheur : cours theoriques, mecanique et pratique grace aux trois bateaux qui appartiennent au centre.

Retour a Phnom Penh pour preparation du depart.
Il faut acheter un velo pour Arnaud et se lancer...
Nous quittons le centre avec un petit noeud au coeur, un brin de cafard quoi!! Voila plus d'un an que ma condition de vagabond m'oblige a toujours partir, quitter... Difficile, d'autant plus que les gens que l'on rencontre sont attachants... Au moins, nous pourrons peut etre en revoir quelques uns en France, la bas, a Nantes ou bien a une terrasse de cafe pres de Saint-Augustin...

Allez, on y va!!
Trois jours pour rejoindre Saigon ou plutot Ho Chi Minh.
Arnaud se debrouille a merveille. Son velo semble tenir le coup lui aussi.
La selle est bien la mais jamais mechante. Seules les cuisses tirent un peu.

Saigon, Saigon...
Beaucoup de deux-roues, que des deux-roues d'ailleurs.
La crasse et l'etat de decheance de bon nombre de paumes contraste vertigineusement avec la grace de ces jeunes filles, eclatantes dans leur "ao dai" traditionnel. Et moi qui pensais qu'on ne pouvait etre plus belle qu'une thailandaise ou qu'une khmer...

L'Asie m'envoute peu a peu.
Ce qu'il y a d'extraordinaire sur ce continent c'est qu'il est impossible de comprendre les gens... Ils sont si differents et pourtant si attachants.

A suivre...

Merci pour votre soutien continuel et desole pour la longueur indecente de mon texte... A tres bientot. Bon courage.

Olivier Peix