Lascars qui grimacent plein d'entrain, petites "princesses" qui bâtissent leur palais de sable, loustics qui se jouent la vie aux billes, un tour de trottinette en souliers vernis, un tambour orphelin de baguettes, Casimir qui tire les oreilles de Jojo Lapin, et tous ces photographes du souvenir qui s'entêtent à figer l'enfant amidonné dans des postures endimanchées, et ces punitions de belles lettres léchées à compte de sueur, ou de terreur. Tout cela pour un carambar volé. Pourtant, qu'il est bon de regarder sousles jupes de la maîtresse et de se gratter le nez !
La mémoire foisonne alors au "passé composé", au papier froissé. Florilège chiné de vieilles dentelles, de tapisseries, de réclames oubliées. Sortilège de l'enfance trop bien cadrée tout autant que petites gorgées de tendresse vanillée. Troublantes images de l'enfance choyée, polie, policée, un rien polissonne. Sur un cheval qui bascule vers l'âge d'Homme.
Eric Bonneau.