Friedrich Hölderlin

                                            AGES DE LA VIE

 
Vous, cités sur l’Euphrate !
Vous, rues de Palmyre !
Vous, forêts de colonnes dans les plaines du désert,
Qu’êtes vous ?
Vos couronnes,
Pendant qu’au-delà des frontières
Des respirants vous êtes passés,
Des Célestes la fumée et,
Ailleurs, le feu vous les ont emportées ;
Mais à présent je m’assois sous les nuages (lesquels
Ont chacun une quiétude en propre), sous
Les chênes bien alignés dans
La bruyère aux chevreuils, et étrangers
Apparaissent, et morts, pour moi
Les esprits des bienheureux.