Correspondance avec Louis-Joseph BUFFET (1875,1876)


Lettre de Gustave ROULAND à Louis-Joseph BUFFET :

12 Mars 1875


Paris, le 12 Mars 1875

BANQUE DE FRANCE

Cabinet

du

GOUVERNEUR

Monsieur le Président,

Je suis sorti, depuis longtemps déjà, de la vie politique militante, & je ne suis plus qu'un modeste serviteur du pays, attaché toutefois à la bonne & sage gestion des grands intérets de notre Banque de France. Mais à ce dernier titre, au titre de père de famille & d'honnête homme, je reste profondément sensible à tout ce qui garanti la sécurité & l'ordre public, & cette considération m'enhardit à vous envoyer respectueusement cette lettre de franche adhésion & de sincères remerciements.

Je viens de lire, en effet, la déclaration des principes que vous avez apportée à l'assemblée nationale, au nom du nouveau ministère.

J'ai vécu 33 ans au milieu de nos révolutions, de nos luttes & de nos assemblées délibérantes, & j'avoue n'avoir jamais entendu un langage plus clair, plus ferme, plus loyal & plus rassurant pour tous ceux qui préfèrent le salut de leur patrie aux suggestions de leur amour propre ou de leurs tendances personnelles.

C'est un grand honneur pour vous, monsieur le Président, & une bonne & noble action d'avoir convié tous ces hommes modérés, à quelques souvenirs ou à quelques partis qu'ils appartiennent, à les rallier par le dessein de la République conservatrice pour se défendre contre l'invasion révolutionnaire du Radicalisme. C'est le seul moyen de préparer les élections d'où dépend le sort de la France.

A nous, de notre côté, à respecter sincèrement les lois & les institutions actuelles, à nous grouper autour du maréchal-président symbole de l'ordre public, & à témoigner ainsi notre gratitude & notre confiance au ministère qui parle si bien le langage de la conciliation & du devoir.

Veuillez agréer, monsieur le Président, l'expression de mes sentiments respectueux & dévoués.

Signé : Rouland


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