Pfffff !... Plus un rond !...
Redevenons  Moins Isolé-e-s !

Survivants dans les LANDES.
Des précaires, des chômeur-euse-s, des RMIstes, des exclu-e-s, ...
en action dans les Landes
Web : http://exclus.en-action.org

 

 


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LANDES - EXCLUSION ET INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE

Regards sur un dossier.

Des institutions, des administrations considèrent dans les Landes que les frais de l'insertion sociale et professionnelle doivent être prise en charge par un revenu en dessous du seuil de pauvreté.

S'agit-il d'un défaut de coordination des travailleurs sociaux et formateurs de terrain ? S'agit-il au contraire d'une coalition institutionnelle visant à une insertion éternelle dans les petits boulots qui n'améliorent pas le quotidien ? Ou d'instructions politiques qui proviennent "d'en haut" du département et qui considéreraient que seuls sont citoyens, les électeurs qui sont favorables à leur élection, les autres, n'étant pas dignes d'être considérés au même niveau que les premiers, surtout s'ils s'expriment en toute liberté. Et donc, que les fonds publics destinés à l'insertion sont octroyés à certains et pas à d'autres (clientélisme politique) ?

On ne peut pas faire une recherche active d'emploi avec le seul moyen financier du RMI. On ne vit pas, avec un RMI. On survit. Quelqu'un prétendrait-il le contraire et pourrait-il le démontrer ?

Les 356 euros par mois ne couvrent que des besoins vitaux très minima et la moindre charge mensuelle supplémentaire ne peut être prise en compte que par de sérieuses et cruciales restrictions.

C'est une évidence !

Pour les RMIstes et les exclus, peut-être pas pour d'autres. Sauf si certains autres, pleinement conscients de ces problèmes de pouvoir d'achat) cultivent des intentions particulières (à élucider) à l'adresse des RMIstes et exclus...

Dans le département des LANDES (http://www.landes.org), pilote en matière de nouvelles technologies de l'information et de la communication, des RMIstes en sont réduit à supporter la charge de leurs frais d'insertion, en se privant sur des besoins vitaux, ou à ne pas pouvoir faire de démarches, au choix. Les factures, elles, tombent, impitoyablement.

On "demande" donc à un RMIste, sorti il y a quelques mois d'un emploi saisonnier, de prendre en charge son insertion avec des moyens dont il ne dispose pas, alors qu'il s'efforce de rechercher (en ne pouvant compter que sur lui-même, c'est-à-dire sur des moyens insignifiants), un emploi sérieux, qui permette de vivre autrement que dans une précarité sans cesse reconduite.

Le maire de la commune, Monsieur Thierry Biarnès et le conseil municipal (à majorité PS) ont reçu de ce RMIste, une lettre de candidature (du 14 sept 02), ce dernier proposant de devenir cantonnier de la commune, puisque la municipalité recherchait un salarié pour ce poste devenu vacant. Demande de candidature qui n'a pas suscité la moindre réponse, ni orale, ni écrite.

Contacté par Mme E. Mège de l'ANPE de Mont-de-Marsan à un entretien, (2 août 02), dans le cadre du Projet d'Action Personnalisée, la conseillère lui propose l'entrée dans un dispositif : "Objectif Emploi Individuel" (OEI).

Cette action est mise en oeuvre par un prestataire de services de l'ANPE (http://www.anpe.fr) : l'INFREP. (http://www.infrep.org).

Michèle Dangla, la responsable d'agence de l'INFREP à Mont-de-Marsan, et Fabienne Capes-Tastet, conseiller ont signé (3 sept 02) avec ce RMIste un contrat d'accompagnement.

Les objectifs de ce RMIstes ont été posés dans deux directions :

- recherche d'un emploi de pizzaïolo
- recherche d'un emploi dans l'entretien de parcs et jardins, campings.

Il se trouve que depuis bien avant l'été, le véhicule de ce RMIste est en panne. Disposer d'un moyen de déplacement et pouvoir l'entretenir est impossible, sans restreindre encore plus gravement la vie de tous les jours.

Cette mesure d'insertion paraît donc correctement financée par le fait que des professionnels de l'ANPE et de l'INFREP, dans ce cas, disposent de postes de travail et de salaires supérieurs au SMIC, en menant leur action à l'adresse des exclus. Voilà donc des personnes qui ne sont pas au chômage et qui ont un revenu décent, par le biais des formations dispensées aux sans-emploi, et des subventions et prestations consenties à l'organisme.

Par ailleurs, il est incompréhensible que le financement des frais supplémentaires liées à ces mesures, (réparation d'un véhicule et déplacements) soient laissées à la charge du budget du RMIste et ne fassent l'objet d'aucune attention sérieuse.

Dès la proposition d'une mesure d'OEI, le RMIste a contacté l'assistante sociale du centre médico-social d'Hagetmau, Madame Martine Hillote, pour lui soumettre son problème. L'assistante sociale lui a accordé un entretien, et consciente de ses difficultés de déplacement, a organisé elle-même le rendez-vous (13 sept 02) à la mairie de la commune du RMIste, où ce dernier a pu se rendre à pied.

Un dossier de demande d'aide à l'insertion a été déposé, ce jour-là, pour que le département étudie l'opportunité ou pas de prendre en charge la réparation du véhicule. A ce jour (2 octobre 2002), aucune nouvelle de ce dossier n'a été reçue. Pourquoi ne pas avoir le courage de répondre négativement par écrit ? (A moins de faire le coup du dossier perdu).

La question des frais de déplacements aux rendez-vous avec l'INFREP, et pour les démarches de recherche d'emploi est restée en suspens, lors de l'entretien avec Madame Martine Hillote, qui a émis la vague idée de remplir ultérieurement un deuxième dossier de demande d'aide à l'insertion.

Une demande d'attestation a été effectuée (17 septembre 2002) auprès de Fabienne Capes-Tastet de l'INFREP, qui a laissé entendre que ce document serait expédié par la poste. A ce jour (2 octobre 2002), aucune attestation n'a été fournie pour étayer la recherche d'une solution au financement des déplacements.

Le problème, c'est qu'il est impossible à ce RMIste de prendre en charge ses déplacements en l'état actuel de sa situation. Et qu'il est contraint de n'accepter que des déplacements financés par ceux qui le sollicitent. Puis d'attendre le début du mois pour que son compte soit approvisionné et qu'il puisse de nouveau prendre en charge quelques déplacements. Pendant ce temps, l'INFREP lance (30 septembre 2002) sa première lettre postale d'intimidation :

" Vous vous êtes engagé lors de la signature du contrat d'accompagnement à vous consacrer activement à ce contrat et informer votre conseillère de toutes vos démarches. Nous vous rappelons, en outre, que toute absence doit être motivée. "

Redevenons Moins Isolé-e-s a mis une connection internet et de l'aide, à la disposition de ce RMIste. Nous sommes donc bien placés pour savoir que l'INFREP a été destinataire d'emails détaillés concernant à la fois les démarches effectuées, et à la fois, la cruciale question du déplacement impossible avant le 5 ou 6 octobre, date approximative de versement du RMI. (Ainsi que des échanges téléphoniques, et rencontres lorsqu'elles étaient possibles).

Nous savons que l'intéressé a posté un email le 28/09/02 à 23:04 CET et relatif à la réunion du 30 sept., dont il est question. Aucun des emails postés n'a reçu la moindre réponse. Alors, à quoi sert de publier infrep40@club-internet.fr ?

Nous trouvons donc ce type de lettre INFREP déplacée, même s'il s'agit d'une lettre automatique. (Le danger n'est pas que l'ordinateur pense comme l'Homme, mais que l'Homme pense comme l'ordinateur !). Et nous avons l'impression que ces comportements n'encouragent et ne soutiennent en rien de possibles et nécessaires démarches d'insertion.

Il est a noté d'ailleurs, que Fabienne Capes-Tastet, qui ne paie peut-être pas ses déplacements professionnels avec son propre salaire, part, normalement de son lieu de travail à Mont-de-Marsan, passe près du domicile du RMIste, poursuit 11 km, et sollicite le RMIste pour parcourir ces 11 kilomètres pour le rencontrer ... (à moins que des arrangements fasse qu'elle ne passe pas par le siège de son employeur). Idéologiquement, on nous dira "qu'il faut bien qu'un exclu s'investisse" concrètement dans sa part de déplacement, ce qui prouve une méconnaissance des réalités matérielles, considérées comme secondaires, dans lesquelles un exclu évolue... ou une mentalité de sadisme social.

" Il ne suffit pas d'être heureux, encore faut-il que les autres soient malheureux. " Pierre Desproges.

Il est vrai que Monsieur Henri Emmanuelli, Président du conseil général, dans sa lettre du 18 avril 2002 souligne, par exemple : " La Caisse d'Allocations Familiales vous a proposé de venir chercher ce chèque à Mont-de-Marsan, ce que vous avez refusé ; il vous a donc été adressé, à votre domicile, le 17 avril 2002. "

Il s'agissait d'un dossier de demande d'ouverture de RMI non régularisé, et il est appréciable, que suite à la publication d'une lettre ouverte, la disposition indiquée ait été prise. Une personne sans revenu aucun ne dispose pas de moyen pour parcourir 60 km aller et retour. Soit au moins 9 euros, frais réels en "deux roues" (carburant taxé autour de 70%). Une personne isolée ne trouve pas facilement une solidarité de voisinage, surtout à la campagne, d'autant qu'il est malaisé de retourner pareils services en l'absence de revenus décents, et que les étiquettes d'exclus collent vite à la peau. Il ne me paraît donc guère étonnant qu'un exclu soit contraint de refuser d'aller chercher un chèque, alors qu'il existe d'autres solutions de paiement qui n'engagent pas de tels frais de déplacement, impossible à assumer.

De la même manière que l'"on" consomme (gaspille) de l'eau potable sans réfléchir, il coule de source :-) pour bon nombre de personnes que lorsqu'elles désirent se rendre quelque part, elles se déplacent tout simplement. Et s'imaginent que les exclus sont dans la même situation (y compris celles et ceux ayant encore un moyen de locomotion, comme si le simple fait de le posséder suffisait à pouvoir le déplacer).

Cette mesure d'OEI court à compter du 3 septembre jusqu'au 3 décembre, dans le but, nous l'espérons que soit atteint l'"objectif emploi individuel", constitué d'autre chose que de contrats précaires de courte durée, (lesquels coûtent plus de frais à un RMIste, au bout du compte, que de lui apporter une amélioration réelle de son quotidien). Sans compter les défaillances dans la réouverture des dossiers, quand les saisons se terminent (Voir dysfonctionnement publié en avril dernier).

L'INFREP a proposé à ce RMIste de contacter un responsable d'équipe pour faire les vendanges, et il s'avère que l'équipe était complète. Cette proposition est mieux qu'aucune, mais nous espérons une prestation personnalisée plus consistante de la part de ces professionnels, en contrat avec l'ANPE. Des propositions qui s'articulent avec les expériences de l'intéressé et qui débouchent sur un emploi individuel soutenu, s'il existe. Et s'il n'existe pas, qu'on cesse de faire croire que tout le monde peut avoir un emploi décent dans ce pays. Et qu'on cesse de ne rejeter les responsabilités de cette situation que sur les exclus eux-mêmes.

Il vient forcément à l'idée de se demander, de quelles manières et dans quels buts, les différents services concernés se coordonnent ? Ou s'ils se coordonnent ? Et quelle est leur marge d'initiative sur le terrain, autrement dit de qui tiennent-ils leurs instructions pour agir ainsi.

Ce système économique et social qui lance pourtant de graves signaux d'alarme, (comme celui du 21 avril bien vite oublié) a besoin d'être radicalement transformé ... " Nos discussions ne vont pas changer le monde ! " disait un agent de la fonction publique, peu dérangé par le fait que le monde ne change pas pour lui ...

Certains ont fait le choix de creuser davantage encore la gravité de la situation, de fermer les yeux et les oreilles aux réalités insupportables du quotidien vécu par un nombre de personnes grandissant.

Non contents d'anéantir l'emploi par des décisions inconséquentes, (et je pourrais développer cet intéressant sujet) en jetant d'autres personnes dans des formes variées d'exclusions, des gens du public comme du privé travaillent à saper davantage la situation précaire des exclus, à mettre des pressions en les poussant jusque dans des situations encore plus invivables, au lieu d'oeuvrer et d'agir pour simplement mettre en place une VRAIE solution d'emploi, en les aidant constructivement.

Les gens de pouvoir et les gestionnaires de capitaux privés et publics continuent à faire la sourde oreille. En évitant de considérer que ce principe de plaisir des nantis modernes comporte un aspect socialement suicidaire lié au principe de réalité.

Mettre en avant l'intérêt financier individualiste au détriment de celui d'autrui et avant la convivialité sociale respectant l'individu, c'est semer la misère et récolter, tôt ou tard, la colère.

Quel avenir ces gens-là sont-ils en train de créer ?

A quoi participent certains travailleurs sociaux et formateurs d'organismes bien arrosés de fonds publics prélevés sur toute la population, (y compris sur les RMIstes -TVA-) et redistribués de manière choisie et sélective (Voilà une étude que des associations comme l'IFRAP (www.ifrap.org) ou les Contribuables Associés pourraient mener avec intérêt dans ce département) ?

Et une nouvelle minorité aujourd'hui dirigeante croit "dur comme fer" que leur hypothétique puissance institutionnelle (qui leur a été livrée même par leurs prétendus adversaires politiques !!! sous la forme d'une pseudo majorité :-) maintiendra encore longtemps les lois (de la jungle) des profiteurs sur les spoliés. Pas si sûr, même sous la férule de la répression et celle de la criminalisation envers la contestation et envers la pauvreté !

2 octobre 2002
Redevenons Moins Isolé-e-s
(agissant avec l'approbation de l'intéressé)
http://exclus.en-action.org
exclus-enaction@free.fr

Et je mentionne le site remarquable : http://www.ifrance.fr/webxclusion " L'exclusion à la portée de tous ! Sans domicile fixe, prison, asile de nuit, foyer d'hébergement, soupe populaire, petits boulots, solitude, aide médicale gratuite, éducateur spécialisé, fin de droit, revenu minimum d'insertion... tous ces mots qui te font rêver feront bientôt partie de ton quotidien et n'auront plus de secret pour toi. "


(C) Redevenons Moins Isolé-e-s, septembre 2002. Autorise et encourage la reproduction de ce texte, aux conditions suivantes :

- ne modifier en rien la teneur de ce texte, lors de sa redistribution, et indiquer les sources.

- ne pas faire de fric sous quelques formes que ce soit, sur notre dos, (ce serait le comble, mais on a vu pas mal de choses).

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