Le terme photography (du
grec fytov, lumière, et grafic, inscription ou
écriture) a été créé
en 1836 par sir John William Herschel, en Angleterre,
pour désigner l’action "scriptrice"
de la lumière sur certaines surfaces sensibles
(comme le nitrate et le chlorure d’argent, étudiés,
à l’époque, par Fox Talbot). À
l’avènement du daguerréotype en 1839,
ce terme fut naturellement traduit en photographie et
compris dans le sens général d’un mode
d'enregistrement des images optiques. On a pu dire,
ainsi, que la photographie est l’art de rendre permanent,
par des moyens autres que ceux du dessin manuel, les
images perçues dans la chambre noire (G. Potonniée),
ou encore l’art de former et de fixer sur une surface
sensible l’émission lumineuse (directe ou réfléchie)
d’un objet. On peut dire aussi que la photographie est
un procédé physico-chimique de reproduction
picturale, par le moyen d'un système optique
et d’une surface sensible. D’une façon plus générale,
nous désignerons par processus photographique
toute modification matérielle décelable,
produite par l’action de la lumière.
Il est peu de branches
de la science technologique aussi intimement liées
à leur histoire, aussi imprégnées
de leur passé que la science photographique.
Cela parce que les bases fondamentales établies
par ses pionniers, dans le cours d’un siècle,
sont d’une importance telle que, malgré le luxe
incroyable de sophistication, d’automatisation et de
miniaturisation auquel nous assistons, elles n’en demeurent
pas moins des bastions directeurs inébranlables.
D’ailleurs, la qualité artistique ne dépend
pas du progrès purement technique; la preuve
en est la qualité des œuvres hautement personnalisées
que nous ont laissées nos anciens, en dépit
de – ou plutôt grâce à –
la nature rudimentaire de leur matériel et à
l’effort passionné qu’il impliquait.
1/5 |