Les vêtements et les accessoires

La tenue vestimentaire des pétasses est l'un des points les plus importants, c'est ce qui nous permet de les reconnaître au premier coup d'œil. En effet, l'apparence vestimentaire est le point essentiel qui permet de différencier une pétasse d'une fille ordinaire. Cela leur permet de se reconnaître entre elles. La mode des pétasses connaît plusieurs tendances qui visent à exagérer les modes actuelles.

Tout d'abord la pétasse dite «racaille». Ce genre de pétasses a tendance à s'identifier à la mode des rappeurs, ce qui leur donne un air faussement rebelle. Si on les regarde de bas en haut: on a le choix entre talons compensés (type R'n B) ou les Air Max (type NTM); vient ensuite le pantalon de jogging (souvent Sergio Tacchini ou Ellesse) ou encore le Levi's 501 (qu'elles disent avoir reçus de leur nouveau mec qui fait soi disant du recel); arrive ensuite l'incontournable doudoune ¾ (au choix l'imper Helly Hansen, la doudoune matelassée Ellesse ou encore l'incontournable bombers Schott) qui recouvre bien souvent un sweat de sport (Eden Park ou Umbro). Ces vêtements sont souvent de couleur sobre (noir, blanc, gris, vert kaki,...). Elles s'habillent comme dans les cités pour cacher leurs origines bourgeoises de pétasse ordinaire. Comme le dit le sociologue Pierre Bourdieu: la culture d'espérance prend le pas sur la culture d'origine. Il faut comprendre que ces pétasses ne sont en fait que des victimes de la mode qui se sont mises à suivre le mouvement rap, très médiatique depuis une dizaine d'années, et cela dans le but de se la jouer encore plus. Malgré ce déguisement, les caractéristiques de la pétasse sont encore flagrantes, et on n'a pas de mal à les discerner des rappeurs. Pour accompagner ce style «esprit rebelle», n'oublions l'incontournable sac Viahero ou Kookai dans lequel elle range le Walkman contenant la cassette de Passi ou Stomy Bugsy, ainsi que des lunettes de soleil dont elles se servent comme serre-tête. Elles ont également des dents en fer à la Joey Starr ... (mais non, je déconne). Elles ont souvent des ongles de 15 cm de long avec du vernis noir ou violet qui donne, de loin, l'impression qu'elles ont des ongles pourris. Malgré cela, elles conservent une chaîne en or (souvent de baptême) pour conserver un côté féminin et surtout éviter les remontrances parentales.

Ensuite, la pétasse dite «fan de». Je ne vous cache pas que ce type est mon préféré. En effet, toutes les caractéristiques de la pétasse sont accentuées à leur paroxysme, ce qui nous donne une espèce de caricature difforme de la pétasse. Cela se traduit (toujours de bas en haut) par des baskets ou des Doc's à motif (fleurs, étoiles, ce que vous voulez); des jeans ou pantalons en flanelle ultra-moulants de couleur indécente (type disco: vert pomme, orange fluo, rouge sang,...); le haut se compose d'une veste sans-manches (type débardeur) et qui laisse voir le nombril (taille 7 ans et qui moule les seins à l'extrême). Ce sont toujours les mêmes couleurs qui font mal aux yeux et qui compressent et moulent le moindre bout de chair qui dépasse( voilà pourquoi je préfère ces pétasses). Ce goût vestimentaire traduit une forte attirance envers les boys-bands (ce que nous développerons plus tard). Autre remarque (gratuite): l'intelligence est proportionnelle à la surface de tissu (et il n'y en a pas beaucoup). En effet, d'après de récentes statistiques, il semblerait qu'un point de QI corresponde à un cm² de tissu fluo. Si on tient compte qu'elles ont autant de tissu sur tout le corps que moi sur le pied (et je chausse du 35), je vous laisse imaginer le résultat ... Pour accompagner cet ensemble fluo, rien de mieux qu'un sac à main (je vous laisse imaginer la couleur) qui contient le carnet d'autographes (on sait jamais, si on rencontre un 2BE3 sur la route du lycée), le dernier OK Podium (celui avec le poster d'Alliage, où Franck fait des choses à Steven), la trousse à maquillage de 5Kg (elle utilise un maquillage abondant composé de couleurs dépareillées), les photos de soi-disantes conquêtes qu'elle a en fait découpé dans La Redoute, et évidemment l'indispensable téléphone portable, souvent faux ou sans abonnement, parfois piqué aux parents, qui leur sert à appeler leur père à la sortie du lycée pour qu'il leur achète une glace à la vanille (référence personnelle). Ce type de pétasses a beaucoup d'accessoires, c'est ce qui fait leur charme et les rend très facilement reconnaissable.

Enfin la pétasse dite «baba-cool». C'est un type beaucoup plus rare mais tout aussi chiant. Elle essaie de reprendre les attributs des 70s pour se donner un style, mais en fait elle n'y connaît rien. Par exemple, elle ne connaît pas Jimi Hendrix, croit que le cannabis est une race de chien, et n'ose pas «explorer à fond sa sexualité» (elle suce même pas!). Son amour pour la génération hippie ne se reflète que dans les fripes qu'elle ose porter sur elle. Toujours de bas en haut: les sempiternelles Doc's mais cette fois de couleur plutôt foncée (quand l'été arrive, elles ressortent même les sandales faites mains en poils de queue de brebis); elles ont de grands robes de gitanes style patchwork, ou le pantalon «pattes d'ef» souvent rapiécé main pour faire croire qu'elles n'ont pas de pognon; sur le haut, on trouve le manteau pourri en peau de chèvre retourné qu'elle a piqué à ses parents, et qui se trouve en état de décomposition avancée (bonjour l'odeur de rat crevé!)... Pardon, je m'énerve, je m'énerve et on s'écarte du sujet. Passons aux accessoires: le sac (toujours en patchwork) fin mais solide pour supporter les 5Kg de maquillage, le bandeau crade dans les cheveux gras, les lunettes de soleil à verre rond coloré (made in Corrèze), un paquet d'OCB dont elle ne connaît pas l'utilité, mais cela fait jeune, alors qu'importe.

Les pétasses se différencient donc fortement par la tenue vestimentaire qui varie aux extrêmes. Cependant un point commun les unit: le langage très caractéristique, composé de vieux français bourgeois du 17ème siècle auquel sont venues se greffer différentes expressions issues du milieu rap ou encore boys-band.