Leur langage

Comme nous le disions précédemment, si les pétasses sont très différentes dans leur look, il y a au moins une caractéristique qui les unit toutes: leur langage. En effet, le «langage pétasse» peut être considéré comme une langue à part entière, tant il varie du langage ordinaire. La base de ce langage est avant tout bourgeois, et ceci en référence à leur culture de petite fille embourgeoisée et gâtée par papa-maman (cela n'a rien à voir mais il fallait que je le dise). Le discours des pétasses est avant tout composé de longues phrases compliquées (qui ne veulent souvent rien dire) avec de longs mots qui, pour la plupart, ont disparus de la langue française depuis quelques centaines d'années. Les pétasses n'en connaissent généralement pas le sens mais ce n'est pas grave, pourvu que ça fasse intelligent. Tout ceci donne finalement un ensemble à la tendance très 17ème siècle, dont on ne comprend absolument rien, mais ça ne fait rien puisque de toute façon on n'en a rien à foutre (si je puis me permettre l'expression). Cette façon de parler est d'ailleurs flagrante dans TOUTES (et j'insiste bien sur toutes) les lettres écrites par les pétasses. En effet, et là je m'adresse à vous, chers camarades qui êtes sortis avec un type de pétasses (n'importe lequel), vous ne pouvez pas nier le caractère bourgeois et parfaitement inintéressant des lettres de ces demoiselles que l'on critique depuis maintenant une page. Ce sont de véritables manuscrits (5pages au minimum) écrits avec des phrases interminables (un peu comme maintenant, mais c'est fait exprès), et dans un style bourgeois que je situerai entre François 1er et Louis XVI (recherches à l'appui). Est-ce par éducation parentale, ou bien pour se donner un style (peut-être un moyen de reconnaissance entre elles), nous ne le sauront sans doute jamais. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ces lettres sont d'un ennui profond (elles sont chiantes) et d'un manque total d'intérêt: elles parlent de leurs petits problèmes sentimentaux et quotidiens dont, disons-le haut et fort, on en a vraiment rien à foutre. Par exemple, «aujourd'hui j'ai emmené mon hamster chez le vétérinaire», ou encore «j'ai besoin de savoir si ton amour pour moi est aussi fort que mon amour pour toi» (voir Les Feux de l'Amour). Et là encore, je prends le pari de donner 10000 francs à celui qui pourra me prouver qu'il a lu une lettre de pétasse dans son intégralité. Je sais que c'est un pari gagné d'avance, mais je n'aime pas prendre de trop gros risques. D'ailleurs, saviez-vous que la série culte «Hélène et les garçons» a été écrite à partir d'authentiques lettres de pétasses? Non, là je rigole, mais avouez que ça pourrait être possible.

Pour en revenir à la composition du langage pétasse, on peut y noter une particularité importante: c'est le métissage de la langue. En effet, comme certains types de pétasses ont abandonné leur culture bourgeoise d'origine pour s'intégrer dans une autre culture (en l'occurrence rap et trisomique...euh pardon, boys-band), elles ont donc enrichi leur langage 17ème siècle de nouvelles expressions. Par exemple, pour le rap: «ouaich ouaich» ou bien «reste tranquille»; pour les boys-band: «trop délire» ou encore «too much» (c'est d'ailleurs le nom d'un célèbre magazine de pétasses). Cependant, la plus grosse évolution provient de cette dernière culture, elle a fait faire un formidable bond en avant au langage «pétassoïde» (je trouve que ça sonne bien), et grâce à cela beaucoup plus de gens se foutent de leur gueule. Cette évolution, c'est en fait la manière très désagréable qu'ont TOUTES les pétasses de finir leurs mots par un bruyant «heu». Vous aurez quasiment tous compris de quoi je parle, cependant, si certains ne voient pas de quoi je veux parler, j'ai deux solutions:

1)Il faut sortir le week-end (si vous ne savez pas où, référez-vous au chapitre «les nids de pétasses»); 2)Voici un exemple de conversation authentique (et sans exagération) de pétasse qui j'espère vous convaincra (lire avec le nez légèrement pincé):

_Salut Sophiheu, tu vas bienheu?
_Ouaiheu, superheu, mais tu devineras jamais ce qui m'est arrivéheu!
_Oh ben nonheu! Vas-yheu, racontheu!
_Y'a un mec qui m'a demandé de sortir avec luiheu!
_Oh, trop délirheu! Et il est bienheu?
_Il s'appelle Stevenheu, il a 25 anheu, les yeux verheu, et il va bientôt devenir mannequinheu! Et en plus il est trop dingue de moiheu! Ben regardheu, je t'ai ramené une photo de luiheu!
_Oh là là, elle est too much ton histoirheu! Mais dis-moi Lauriheu, pourquoi y'a marqué La Redoute derrière la photoheu?
_ Euh, non, laisse tomber, je t'expliqueraiheu.
_T'es sûre que tu me raconte pas de bobarheu?
_Oh ben nonheu, tu m'connaiheu, je mens jamaiheu! Et puis de toute façon tu sais bien que tous les mecs veulent sortir avec moiheu!
_C'est claiheu, moi aussiheu!»

Après ceci, si certains d'entre vous persistent encore à croire que j'exagère, je glisserai peut-être à la fin de ce brillant ouvrage quelques adresses des cas les plus extrêmes de pétasses que j'ai eu l'occasion de côtoyer (cela vous paraîtra bizarre mais j'en suis fier). Enfin, cela dépendra de mon humeur. En conclusion, on peut dire que ce langage pétasse est un formidable et intarissable réservoir à conneries, qu'il est formé d'un langage vieillot et démodé auquel se sot incrustées différentes évolutions, pour donner un résultat pitoyable et grotesque qui correspond parfaitement à leur image extérieure et à leur mentalité (ah la vache, ça fait du bien de se lâcher!).Ce n'est donc pas demain la veille qu'elles arrêteront de nous les briser menu.

Après cette complète description physique qui maintenant permettra à nos milliards de lecteurs de reconnaître une pétasse au premier coup d'œil, à 300 mètres de distance et dans l'obscurité (vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas).