Les pétasses et leurs problèmes existentiels

Cette manie qu'ont donc toutes les pétasses à se poser des questions sur la raison et l'utilité de leur existence en ce bas monde (je me pose également la question de l'utilité des pétasses, et je n'ai toujours pas de réponses) possède avant tout une relation proportionnelle: en effet, il semblerait que ces problèmes soient aussi nombreux qu'inintéressants (toujours d'après de récentes études). Pour ce qui est du nombre, il y a environ autant de problèmes existentiels dans la tête d'une pétasse que de caries dans la bouche de Joey Starr (je vous laisse vous faire une idée du nombre...). Quand à la nature de ces problèmes, ils varient du simple au triple, et il m'a été extrêmement difficile de les classer (pour cela j'ai dû lire une quinzaine de lettres de pétasses, ce qui m'a valu deux tentatives de suicide et un internement psychiatrique de trois semaines). Cependant, reprenant la lutte avec courage, j'a enfin pu distinguer deux grands types de problèmes existentiels:

Les problèmes sentimentaux: ce sont les plus nombreux. Ils sont incomptables, très variés et sans aucuns fondements. Pour mieux comprendre leur nature, je peut vous conseiller de vous installer devant votre télévision tout un lundi après-midi, et de regarder tour à tour «les Feux de l'Amour», «Dallas», «Côte Ouest» et «Amour, Gloire et Beauté». A la limite, vous pouvez même aller louer une cassette d'«Hélène et les garçons». Si vous survivez à cela, et, encore mieux, si vous parvenez à regarder ces séries jusqu'au bout, vous saurez alors de quoi je parle. Les pétasses s'inspirent d'ailleurs de ces séries qu'elles regardent avec assiduité pendant leurs vacances car elles n'ont rien d'autre à foutre (je sais, c'est méchant et gratuit). De plus, les pétasses ont une réputation à tenir: comme elles n'arrêtent pas de raconter à tout le monde qu'elles se tapent 5 mecs par semaine (hors vacances, car là c'est évidemment beaucoup plus), quelle meilleure preuve que de s'inventer des problèmes amoureux? Ces problèmes qui servent donc à appuyer leurs mensonges ont dû être inventés par la toute première pétasse (nous situons l'époque à la création de Dallas) qui, pour faire gober ses bobards à sa copine, s'est mise à s'inventer des problèmes de cœur (maudit soit-elle).Et comme les pétasses se copient entre elles, le phénomène s'est donc rapidement développé. Il faut aussi savoir que ces problèmes de cœur leur donnent un sentiment de supériorité. En effet, comme les pétasses se prennent pour des femmes actives de 25 ans, alors qu'elles ne sont que de grosses gourdes encore gamines et arrogantes qui ne pensent qu'à dépenser le pognon de leurs parents (désolé, je ne peux pas m'en empêcher), tous ces problèmes sentimentaux leur donnent un fort sentiment d'être des adultes, des femmes mûres entourées de gamins. Cela explique d'ailleurs pourquoi elles sont si attirées par des mecs beaucoup plus vieux qu'elles, en général de gros crétins pervers qui tentent d'obtenir un BEP en maçonnerie pour la quatrième fois d'affilée. Enfin, les grands esprits sont faits pour se rencontrer. Pour en revenir aux problèmes de cœur, ils sont constitués d'une large palette allant de: «je dois savoir si mon amour pour toi est aussi fort que ton amour pour moi», jusqu'à: «je ne veux pas que notre relation affecte l'amitié que je porte à mon ex-petit ami».Ceux à qui les pétasses racontent leurs problèmes sont leurs amies (les seules à gober tous ces mensonges à grands coups de «trop dingheu, ton histoirheu!») et leurs rares véritables petits amis (nous vous soutenons dans la douleur, mais sachez qu'il n'est pas trop tard, vous devez fuir pendant qu'il en est encore temps). En résumé, il faut donc savoir que ces problèmes amoureux sont en très grande majorité des mensonges, qu'ils servent à masquer sans succès leur désert affectif résultant de leur grande connerie et de leur fausse «liberté sexuelle» (ce sont de fausses chaudes, des allumeuses), et qu'une pétasse qui commence à vous raconter ces problèmes sentimentaux ne vous lâchera que quand elle aura fini, c'est à dire jamais; alors méfiance... Cependant, il existe une solution pour arrêter une pétasse en plein discours sans se brouiller avec elle (si, si, ça existe): il faut lui demander qu'elle vous montre son mec. Comme il y a 99% de chances pour qu'il n'existe pas, la pétasse vous racontera un bobard pour que vous ne puissiez pas le voir (il a déménagé, il habite à l'autre bout du pays, il est mort,...) et changera de sujet pour que son histoire puisse encore tenir la route. C'est une solution radicale. Cependant, si par grande malchance il se trouve qu'elle ait réellement un mec, elle va vous présenter à cet imbécile de gros pervers qui va immédiatement s'accrocher à vous, aussi efficacement que des morpions là où vous savez. Dans ce cas, il ne vous reste plus qu'une solution: suicidez-vous.

Les problèmes «platoniques»: j'ai appelé ces problèmes en référence à l'illustre philosophe grec qui, contrairement aux pétasses, comprenait tout ce qu'il disait. Ce genre de questions que se posent les pétasses sont l'essence même des problèmes existentiels que les grands esprits se posent: pourquoi est-ce que je vis? Quel est mon but sur cette Terre? A quoi est-ce que je sers? (pour cette question, je leur ai trouvé une réponse, et vous la devinerez aisément). Or, comme je viens de le dire, ce sont les grands esprits qui se posent ces questions, autrement dit le contraire des pétasses. Alors pourquoi ces demoiselles au QI aussi grand que celui de leur Yorkshire passent leur temps à débattre et à nous exposer ces questions qui, disons-le, nous font chier? Il existe plusieurs réponses. Il y a d'abord un fort désir de paraître cultivé vis-à-vis des autres. En effet, comme leurs études s'arrêtent aux alentours du BEP (mais ça ne fait rien, papa et maman sont pleins de pognon, alors pourquoi se fatiguer?) et que quelques unes se sont aperçues que tout le monde se foutait de leur gueule (ce sont les plus intelligentes du lot), les pétasses se sont donc mises à fouiller dans la bibliothèque familiale, à sortir deux où trois livres de Platon et d'Aristote (elles croient que plus le nom est compliqué et plus l'homme est intelligent), à noter deux où trois petites phrases qu'elles passeront toutes leurs vacances à apprendre, et à nous les ressortir à tout bout de champ sans aucun rapport avec la conversation, avec un regard fier et conquérant. Toutes leurs copines pétasses, mortellement jalouses de voir leurs acolytes se la jouer devant tout le monde, vont s'empresser de faire de même, et tout ceci aboutit à des conversations aberrantes et sans fondements, faites de bribes de citations dont elles sont incapables d'en comprendre le sens. Bon, c'est promis, maintenant je garde mon calme. Toutes ces questions sur le sens de la vie se retrouvent clairement dans les lettres de pétasses, elles en occupent d'ailleurs la majeure partie (environ 4 pages). Et comme tout ceci est rédigé en langage précieux de bourgeois moyenâgeux qui exploite le peuple (pardon, je crois que je m'égare), l'effet espéré est de paraître cultivée, intéressante et avec une grande profondeur d'esprit (alors qu'elles sont connes, chiantes et superficielles), mais l'effet immédiat est de plonger les lecteurs dans un sommeil lourd et profond (mis-à-part les copines pétasses, bien entendu). En conclusion, on peut dire que ces problèmes platoniques que les pétasses se posent pour faire cultivée ne bluffent personne à part leurs amies, et que cela les rend même encore plus ridicules, ennuyantes et pathétiques. Seule solution pour les arrêter: quand elles vous exposent un de leurs problèmes platoniques, il faut immédiatement leur répondre avec une phrase philosophique, pleine de long mots compliqués et subtils. La pétasse, ne comprenant rien à ce que vous venez de dire, va alors se retrouver toute conne devant tout le monde (ce sera pas la première fois) et va aussitôt fermer sa gueule, ce qui risque de durer toute la journée. Là aussi, c'est radical. Cependant, comme vous l'aurez sûrement vexé et humilié (ses copines pétasses vont sûrement la mettre à l'écart et se foutront de sa gueule dans son dos), celle-ci risque de vous en vouloir et de vous faire la tête pendant quelques temps. Mais je ne pense pas que vous en serez traumatisé, ce serait plutôt un service que je vous rends.

Après avoir défini la nature des problèmes existentiels des pétasses, nous allons maintenant tenter de définir leur utilité, même infime, et sous n'importe quelle forme. Et bien, après trois semaines entières de réflexion, d'études, de reportages et d'interviews, nous n'avons malheureusement pu en trouver aucune. Nous avons pourtant tout essayé: 1semaine entière enfermés dans une pièce à tenter de trouver une quelconque utilité et le moindre intérêt; des centaines de lettres de pétasses lues, relues et analysées (nous devons d'ailleurs vous faire part du décès d'un de nos collèges, mort à la tâche, au milieu d'une énième lettre), une immersion prolongée dans un nid de pétasses à les écouter nous déballer leurs conn... pardon, leurs problèmes existentiels, des interviews de pétasses, etc... Je vous assure que nous n'avons trouvé ni pensées intelligentes ou intéressantes, ni aucune utilité. Ou plutôt si, ces questions existentielles sont utiles et intéressantes, mais seulement pour elles. Cela leur sert à paraître intelligente vis-à-vis des autres (sans succès) et de leurs amies. Parfois même, cas extrêmement rare, cela leur permet de comprendre le sens d'un mot ou d'une phrase, qu'elles s'empressent de répéter toutes les cinq minutes, en classe ou dans leurs conversations, comme des perroquets qui tout-à-coup se sentent prodigieusement intelligents, et se la jouent encore plus alors que tout le monde se fout de leur gueule. Enfin, toutes ces questions existentielles sont utiles pour les scientifiques qui étudient l'intelligence animale, et qui voient là un formidable bond en avant du développement intellectuel des huîtres. Pour ma part, je dirai que ces réflexions servent surtout à nous prendre la tête, et elles rendent les pétasses encore plus chiantes. En effet, je pense que la pétasse est génétiquement gonflante, le fait de nous ennuyer est inscrit dans ses gènes. Elle naît pétasse, elle meurt pétasse; c'est un phénomène naturel, comme les boys-band... euh, pardon, je veux dire la trisomie.