Les pétasses n'ont pas pour ainsi dire un style musical qui les définit dans l'ensemble. Les pétasses sont, comme vous le savez, des victimes de la mode. De ce fait, elle se laisse embrigader dans le battage médiatique orchestré par M6, NRJ ou Fun Radio. Les pétasses sont toutes passée un jour ou l'autre par le phénomène des trisomiques en chemises en soie pastel chantant des chants gais, fleurs bleus, sans instruments, sans âme et sans esprit artistique: vous m'avez compris, je parle bien évidemment des Boys bands (que nous saluons au passage).

La pétasse "boysband" ne connaît rien à la musique et est obnubilée par les pectoraux et les biceps de Steve, Marlon ou Kevin. Elle est souvent fan d'un groupe en particuliers, ce qui ne l'empêche pas de trouver les membres des autres groupes très beaux et très romantiques. Elle possède tous les posters, pins, autocollants, porte-clefs,... tout le merchandising habituel qui inonde le marché et qui fait le plaisir des fan et surtout des producteurs et autres industriels de la musique. On la voit dans les concerts pleurant, hurlant le nom de son idole, tombant dans les pommes, achetant des centaines de gadgets. Nous avons fait l'expérience de nous placer à la sortie d'un de ces concerts, les pétasses et autres fans en sortent lessivés, un sourire béat aux lèvres qui en dit long sur le plaisir qu'elles ont accumulés en deux heures (150 balles de l'heure c'est pas donné la passe). La pétasse "boysband" a les nerfs à fleur de peau et ne supporte pas que l'on critique son groupe, ou le phénomène "boysband" en général. Elle aime nous traiter de jaloux, parce qu'on a pas leur physique (ce qui est d'ailleurs faux pour ma part), ou encore de macho (ce qui est encore plus con vue que dans boys-band il y a boys ce qui veut dire garçon).

Néanmoins, le phénomène boys-band passe assez rapidement et la pétasse se tourne assez souvent vers d'autres phénomènes musicaux. On peut expliquer cela par rapport à divers critères. Tout d'abord, la pétasse est très influençable par ses amis. Ceci peut la pousser à écouter la même chose qu'eux. Ensuite, les radios-jeunes (NRJ, Fun Radio, Skyrock) ont très vite boycotté le phénomène boys-band, ce qui a fait que la pétasse a du se tourner vers autre chose. Enfin, la pétasse a remarqué qu'elle ne pourra jamais se taper un boys-band et de ce fait elle a préféré se tourner vers les rockers ou rappeurs (moins beaux mais plus à sa portée).

On a tout d'abord la pétasse-rappeuse. Elle est souvent assimilé à la pétasse-racaille développée précédemment. Or les deux ne vont pas toujours de pair. La pétasse racaille écoute en général du rap, mais la pétasse-rappeuse ne se veut pas toujours être une pétasse-racaille (mode vestimentaire gênante, langage difficile,...). La pétasse-rappeuse se tourne la plupart du temps vers les rappeurs du secteur A (Doc Gynéco, Stomy Bugsy et à moindre mesure Passy). Ce sont les plus médiatisés et ceux qui sont les plus faciles à comprendre dans leurs chansons. La pétasse donne une importance toute particulière aux textes des chansons, c'est pour cela qu'elle ne se tourne que très rarement vers les groupes anglo-saxons (la pétasse a des difficultés avec l'anglais) ou vers NTM (Joey Starr a tout de même un accent bizarre du aux trous entre ses dents). Le rap est pour la pétasse une manière se rattacher à la société. C'est également pour elle une musique qui symbolise une sorte de rébellion envers un système qu'elle dit pourri alors que la notion même de système est très lointaine pour elle. Elle aime le rap par oppositions au reste, et en même temps pour se fondre dans la masse. Drôle de paradoxe...

Ensuite, on trouve la pétasse rockeuse. On la trouver plutôt dans le sous-groupe qu'on a appelé précédemment "pétasse babacool". Le groupe pétasse rockeuse est lui même divisible en deux sous groupes. On a une première partie qui préfère le rock français (toujours pour l'importance des paroles) du type Cornu, Matmatah, Louise Attaque,... Elle fonctionne, comme la pétasse-rappeuse, aux paroles qu'elle croit poétiques ou drôles (alors même que la notion d'humour la survole de très haut). On a un deuxième groupe qui lui préfère le rock un peu glauque et somnolant du type Bjork, Portishead, Fiona Apple, Korn (rayé le dernier groupe, c'est une erreur). Elle se prennent pour des grandes connaisseuses du rock et ont choisi ce style non pas pour la musique mais pour se démarquer des autres groupes. Ce qui est certes louable mais elles ne se démarquent que par la musique et gardent les attitudes et la mode d'une pétasse ordinaire. La pétasse-rockeuse aime aussi parfois les vieux standards des 70s parfois même sans savoir que la musique a presque trente ans. J'en ai même rencontré une qui se passait Stairway to heaven et Hotel California en boucle sans savoir que c'était respectivement Led Zeppelin et les Eagles.

Enfin, on a la pétasse-techno_dance_house. C'est une pétasse plus rare qui dit adorer les boites de nuit alors qu'elle n'y a souvent jamais mis les pieds. Elle entend de la guitare sur Tunderdome XI et trouve que le batteur de DJ Fred est excellent. C'est la pétasse la plus inculte mais pas forcément la plus désagréable. Elle se contente bien souvent de se balader un walkman à fond sur les oreilles et à bouger la tête sur les rythmes de basse. Elle a un regard faussement vitreux qu'elle travaille pour faire croire qu'elle a encore passer une nuit top délire dans une super boîte parisienne qui aura comme nom au choix: le Macumba, la Cascade, le Paradis. Elle a un look très techno type blouson jaune, pantalon vert, lunettes de soleil rouge.