En tout cas, vivant au "siècle de Périclès", - le siècle le plus brillant d'Athènes-, contemporain, ou presque, d'un Sophocle et d'un Euripide, il a connu, au long de ses soixante-dix ans de vie, la grandeur et la décadence de sa patrie.
Il meurt en 399, quelques années après la fin de la guerre du Péloponnèse et de la tyrannie des Trente.
Sa tenue vestimentaire était plus que simple (sans être provocante comme celle des cyniques) et il portait rarement des chaussures...
Il épousa Xanthippe dont la tradition nous dit qu'elle était une femme acariâtre et dont il eut trois fils.
La personnalité véritable de Socrate pose également une énigme ; l'histoire de la philosophie grecque est, traditionnellement, organisée autour de son nom et nous ignorons quel fut le véritable Socrate : son disciple Xénophon en fait un portrait assez fruste et banal ; son autre disciple, Platon, l'idéalise et lui prête ses propres conceptions philosophiques, Aristophane le caricature dans sa pièce Les Nuées. Nous n'avons aucun écrit de Socrate car son enseignement était tout oral.
Il va répétant qu'il a reçu comme mission de la part des dieux d'éduquer ses contemporains. Cet oisif, qui n'exerce aucun métier et a choisi de vivre pauvre enseigne gratuitement -contrairement aux sophistes qui faisaient payer fort cher leurs leçons. Mais cet oisif ne se refuse pas pour autant à ses devoirs de citoyen : il fait la campagne de Potidée au début de la guerre du Péloponnèse, assiste à la défaite des Athéniens face aux Thébains à Délion (424) où il sauve Xénophon.
Cette attitude et ce caractère, les disciples qu'il s'est attachés, lui ont donné une certaine notoriété qui ne va pas sans susciter jalousies et envies. Sa méthode d'enseignement et sa pratique ne sont pas de tout repos.
Socrate refuse le secours de Lysias et de la plaidoirie qu'il avait préparée, pour se défendre seul. Après délibération, Socrate est déclaré coupable par 281 voix contre 278.
L'institution judiciaire athénienne voulait que le condamné fît une contre-proposition pour sa condamnation ; or Socrate, au lieu de s'humilier comme le faisaient habituellement les condamnés, propose pour sa conduite passée... d'être nourri au prytanée (honneur suprême ! ) pour le restant de ses jours. Cette réponse apparut comme un outrage aux juges et la condamnation à mort de Socrate fut votée avec 80 voix de plus que ne l'avait été sa culpabilité. Socrate dit alors un dernier adieu à ses juges en leur promettant un châtiment beaucoup plus pénible : celui de voir croître ses disciples (le récit de ce procès se trouve dans l'Apologie de Socrate de Platon).
Le jour où il boit la ciguë, il consacre ses derniers moments
à dialoguer avec ses amis sur l'immortalité de l'âme
: ces propos nous sont rapportés dans le dialogue du Phédon
de Platon.