Texte en ligne (ClicNet)

La comédie de l’emploi



LA COMÉDIE DE L'EMPLOI (pièce décomposée en trois mouvements) : Fausto et Marie se livrent à de bien étranges entretiens d'embauche... avant l'arrivée d'Hortense, la voisine, intriguée par leur manège. Satire sociale ou tragi-comédie existentielle ?



En France, cette pièce a été jouée à Belfort (Tréteaux 90), à Cavalaire ( Tragos ), à Sommières (Unôtreplanète), à Tarbes (La Compagnie des jolies choses), à Toulouse (La Roulotte des frères fêtards), en Guadeloupe (Festival de Saint-Barth), à Villefranche de Rouergue (Artmoniak) etc. Des compagnies amateurs ou universitaires l'ont aussi montée au Maroc (Casablanca), en Turquie (Université de Galatasaray), en Angleterre (Université de Keele), au Portugal (Lycée français), en Biélorussie (festival de théâtre francophone de Minsk), en Espagne (dans une adaptation en galicien), en Belgique (à Soumagne), au Liban (Centre culturel français de Zahlé), en Iran (Téhéran dans une mise en scène de Mohammad Karimian), etc. Cette pièce a été traduite en espagnol, en arabe dialectal (marocain), en italien, en portugais, et en persan.

Info : la pièce sera montée prochainement à Paris par la compagnie professionnelle "Les Faiseurs de plaisantristes".

Des extraits de "La comédie de l'emploi" ont été repris dans plusieurs manuels destinés à l'apprentissage du français (langue étrangère). Dans le numéro de janvier 2006 de la revue pédagogique NRP, figure un remarquable dossier intitulé "Jeu théâtral et textes contemporains". "Le travail du silence" est le thème choisi pour illustrer le début de "La comédie de l'emploi". Son auteur (Marc Sénéchal) a choisi en outre des textes de Brecht, Dubillard, Foissy et Lagarce.




Fable d'aujourd'hui, « La comédie de l'emploi», la nouvelle création de Tréteaux 9O, est à la fois variation inquiétante sur le pouvoir des mots et double et féroce jeu de rôle. ILS SONT DEUX, elle et lui, qui jouent, le jeu de l'entretien, le jeu du chat et de la souris. Une souris de plus en plus grise, de plus en plus plate, un chat de plus en plus gourmand, de plus en plus jubilant. Échangeant fauteuil cuir contre chaise en bois, ils sont chacun à leur tour le «minable», la «vermine », celle ou celui qui demande, qui quête, qui attend, qui s'épanche, qui s’humilie, prêt à tout dire, prêt à tout faire. Il étale ses misères, sa collection de boîtes de petits pois. Elle est mathématicienne, démontée et sans retenue. Troisième personnage, entré au troisième acte la vieille dame ne déroge pas. Minée par une solitude qui lui pèse et lui fait «regarder passer les minutes», elle parle, elle parle, accumulant les banalités, sur le temps qui passe, le vrai travail qui «vous mange la main» et le monde d'aujourd'hui qui n'est plus ce qu'il était. La fin est comme dans toute comédie coup de théâtre, une fin regrettée tant on est pris et conquis par un texte brillant et pétillant et par des comédiens qui cultivent avec brio complicité, intelligence et plaisir d'être et jouer ensemble.
Le Pays/Belfort (30/11/2001)


Une pièce percutante et cruelle de Pierre-Yves Millot, interprétée par la troupe Tréteaux 90. «La comédie de l'emploi» met en exergue les jeux de pouvoir, de tyrannie devrait-on dire, entre un homme ou une femme investis d’un pouvoir quel qu'il soit. [...] La langue de Pierre-Yves Millot est riche, colorée, très accessible. Elle s'ouvre à la fois au comique, voire à la farce, mais aussi à la cruauté, au fascisme ordinaire. Marthe Güder, dans son rôle de vieille dame qui a trimé toute sa vie pour profiter d’une bien petite retraite, est excellente. Elle s’est appropriée le personnage, elle en est véritablement habitée. Un jeu très réaliste, sans excès, sans minauderie, sans grimaces d’accompagnement qui tueraient la sincérité. [...]
P. Kientzy (L'Est Républicain) 25/11/2001

Sourire de façade puis grincement de dents, la nouvelle création de Tréteaux 90 signée Pierre-Yves Millot passe allégrement d'un imaginaire badin à une réalité féroce. Théâtre dans le théâtre, ça aurait pu être pirandellien et s'appeler Personnages en quête de jeu. Fable immorale, ça aurait pu être signé La Fontaine et s'appeler Le renard et le dindon. Écriture pétillante et ton espiègle, ça aurait pu être marivaudage et s'appeler Le jour de l'humour et du cauchemar. Mais, foin de rapprochement, de parallèle et de concordance, de référence ou de ressemblance, la nouvelle création de Tréteaux 90, La comédie de l'emploi, de Pierre-Yves Millot, se suffit à elle-même et présente un acide, décapant et inquiétant mélange de fiction et de réalité. La fiction, ce sont des personnages qui jouent et improvisent sur le thème de l'emploi, un double emploi, chacun étant tour à tour demandeur et conseilleur, dominé et dominateur. La réalité c'est l'énorme pouvoir des mots. Des mots qui peuvent déstabiliser, abaisser, humilier, dégrader, avilir. Des mots qui font rire franc puis jaune, des mots qui interpellent puis qui claquent et qui giflent. L'humour se fait féroce, la comédie devient drame et le jeu farce amère et cruelle. En témoigne le troisième personnage, la vieille dame digne qui au fil d'un monologue monotone et monocorde sombre dans l'incompréhension et la déraison. Mise en scène avec sobriété et efficacité, jouée avec sensibilité et rigueur par des comédiens complices et inspirés, La comédie de l'emploi est précédée par Michu, une courte mais édifiante pièce de Jean-Claude Grumberg, une autre réflexion sur le pouvoir des mots, des mots panneaux et fléaux, des mots à maux.
R. Grillon (Le Pays) 6/11/2001

Le théâtre tragique contemporain, relié à l'absurde, expose l'effondrement du droit dans la singularité de personnages qui ne peuvent plus s'atteindre en leur ipséité, ni en leur mêmeté reliée au corps social. Il est mise en lumière d'une suspension de l'être, d'une époque qui est celle du nihilisme accompli, et de l'impossibilité de tracer des lignes de fuite vers un par ailleurs. Pierre-Yves Millot, dans la «Comédie de l'emploi», indique cela parfaitement à travers la relation entre Marie et Fausto: tour à tour, en deux actes, les personnages inversent leur rôle devenant respectivement le recruteur et le demandeur d'emploi. L'auteur montre l'impossible entente, I'absurde du langage et de la possibilité de s'identifier soi-même dans cette société. Ce qui conduit au troisième acte à assassiner la mémoire, à devenir assassin en faveur de l'amnésie, ce qui est symbolisé par le meurtre de Hortense, vieille dame [...] qui a encore une identité et qui doit périr au profit de ce qu'exige la Société, c'est-à-dire la destruction de toute singularité, de toute identité. Ainsi le théâtre montre comment l'homme habite le monde, il est la fiction révélatrice de la modalité d'habiter de la part de l'homme, à savoir de son être-en-société.
Philippe Boisnard, extrait de «Théâtralité de l'implosion du corps social», paru dans «Le Philosophoire» n°10 consacré à La Société.


Le livre est disponible chez votre libraire habituel ou en ligne : Chapitre.com - Fnac.com - Alapage.com
80 pages / format 11x15 / ISBN 2-9510121-6-0 / 1999-2001-2006 / Prix : 4,57 E


Chez PY MILLOT


comédie tragédie théâtre comédie tragédie théâtre comédie comédie comédie comédie comédie tragédie theatre comédie tragédie theatre comédie tragédie théâtre comédie
















statistique