LES REPRESENTATIONS GRAPHIQUES DU LCC

 

Comme le montre le schéma ci-dessus, la première phase du cycle de vie d'un équipement fige une grande partie du coût global de possession. En effet, la première étape consistant à définir les exigences liées aux fonctionnalités et à l'architecture du matériel à concevoir fixe les coûts afférents à ces exigences.

Par ailleurs, la phase suivante consistant à élaborer le concept du produit, choisir les grandes orientations à suivre pour la conception (matériau, ergonomie, modularité, accessibilité …) a un très fort impact sur le LCC. C'est pourquoi le principe de concourance intègre aujourd'hui la plupart des grands projets. La concourance (ou ingénierie intégrée ou simultanée) sert à acquérir un fort degré de connaissance du projet dès son début. Ainsi, différents métiers (bureau d'études, achats, qualité, industriel, soutien …) se réunissent et réalisent ensemble les choix de conception qui figeront 70 à 75% du Coût Global de Possession.

Au commencement du projet, la marge de décision est importante mais comment décider justement si notre connaissance du projet est embryonnaire. Afin d'accroître cette connaissance, les acteurs de l'ingénierie intégrée apportent chacun leur vision des contraintes client et fournisseurs qui les concernent. Les décisions qui sont alors prises sont moins risquées car répondent davantage à des préoccupations anticipées.

Comme le schématise le graphique ci-dessous, sans l'utilisation de ce concept d'ingénierie concourante, la marge de décision décroît proportionnellement à l'acquisition progressive d'informations relatives au projet. L'anticipation (dès le début du projet) des préoccupations concernant les phases futures du cycle de vie (utilisation, maintenance, production, achats, …) permet de réduire les risques liés aux décisions prises.

Parallèlement au déroulement d'un projet, l'évolution des coûts dépensés et engagés peut être représentée ainsi :

Les coûts cumulés deviennent importants dès la production engagée et croissent fortement dès la phase de soutien débutée. Pendant cette phase de cycle de vie, les coûts engagés approximent les 100% du coût global. Il apparaît nettement qu'aux premiers stades de la conception, 70% du LCC sont engagés, c'est pourquoi le fonctionnement par plateau(x) formalisant l'ingénierie simultanée, est l'assurance que les choix effectués en début de projet prennent en considération tous les aspects du cycle de vie de l'équipement (exploitation, production, soutien, marketing, …), aspects induisant des coûts irréversibles.

 

Les composantes d'un Coût Global de Possession ont classiquement les proportions suivantes :

Chaque phase du cycle de vie d'un parc d'équipements empiète sur la précédente et la suivante. En effet, une série de matériels est mise en service alors que la série suivante est en phase de production.

Les coûts de soutien représentent 60% du Coût Global et ne cessent d'augmenter avec les années jusqu'au retrait de service de l'équipement. Cette augmentation des coûts de soutien est liée au vieillissement du matériel (usure, fatigue, corrosion …) et elle est à rapprocher à la dernière partie de la courbe en baignoire.

Remarquons que les coûts de soutien atteignent rapidement un maximum en fin de cycle d'exploitation du matériel. A ce moment, la phase de retrait de service débute. Cette phase peut être :

  • une phase de mise au rebut induisant des coûts de recyclage, démantèlement et rebut (dépenses pour le client),
  • une phase de revente : vente des équipements à un tiers pour une autre utilisation (profits pour le client).

 

Alors que les phases précédant la production coûtent relativement peu cher (» 10% du Coût Global), l'influence qu'elles présentent sur le LCC est important (» 70% du LCC prédéterminé). Quant aux phases de production, d'utilisation, de maintenance et de retrait de service, leurs coûts sont élevés (»  90% du LCC) mais au moment de leur réalisation, une modification de celles-ci affecte peu le Coût Global de Possession.

 

Enfin, cette définition du Coût Global de Possession ne peut s'achever sans présenter l'iceberg des coûts :

L'iceberg des coûts

A l'achat d'un parc d'équipements, le client perçoit le coût d'acquisition qui n'est en fait que la partie émergée de l'iceberg. Au fil des années d'utilisation des équipements, les coûts constitutifs de la partie immergée apparaissent et se cumulent pour former le Coût Global de Possession. De plus en plus conscient que les coûts "immergés" sont prépondérants, le client demande à son maître d'œuvre d'estimer le LCC dès le début du projet.

Des estimations réalisées dans le cadre de réponses à appels d'offres permettent également au client de choisir le fournisseur proposant le Coût Global de Possession le moins élevé pour des performances opérationnelles données.

Les coûts de soutien représentant environ 60% du Coût Global, le Soutien Logistique Intégré est perçu comme le concept idéal pour anticiper au mieux les préoccupations liées à la maintenance, et ce, dès la phase de conception. Cette phase de conception est la période où près des trois quarts du LCC sont figés, c'est pourquoi un outil d'estimation du Coût Global de Possession est indispensable pour aider à la décision des choix effectués en début de projet.